Carnet de croquis Dames de Brocéliande

Sandrine Gestin nous offre ici un très beau carnet de croquis agrémenté de cours textes racontant son parcours à la rencontre des fées ou retraçant le portrait de personnages des légendes arthuriennes.
Les dessins sont magnifiques, sans couleurs la plupart du temps, riches en détails et pleins de fantaisie.
J'ai passé un excellent moment avec les Dames de Brocéliande...

Le nom de Brocéliande est déjà un passeport pour le rêve pour tous ceux qui s'intéressent à la geste arthurienne. Associé au thème des Dames, il s'enlumine encore d'évocations fabuleuses. Si on ajoute à cela la perspective du dessin de Sandrine Gestin, nous voilà devant un ouvrage qui ne peut que nous donner rendez-vous avec le Merveilleux.
Rappelons que l'illustratrice a été une des premières à s'épanouir au milieu des fées, des licornes et autres créatures fabuleuses avant que la mode actuelle ne s'en empare, et elle continue à manier ses crayons et ses pinceaux au service de l'enchantement.
Avec cet album, Sandrine Gestin retourne même aux sources car elle commence par livrer le secret de son entrée en Féérie, le 12 juin 1868. S'en suit une succession de croquis qui évoquent diverses légendes concernant Brocéliande mais, aussi, les différentes rencontres, imaginées (?) par l'autrice au cours de ses errances au sein de la forêt magique. Conçu donc comme un carnet de promenades, entrecoupé d'histoires plus familières que l'on a plaisir à retrouver. Il ne s'agit pas seulement d'entretiens avec les Dames, mais également de se remémorer l'histoire des nobles chevaliers de leur compagnie et, surtout, de côtoyer tout un Petit Peuple avec bonheur. Quel plaisir de voir ces êtres mystérieux dévoilés en quelques traits qui nous les rendent si présents !
Beaucoup de poésie dans ce beau livre, de par la volonté de l'artiste d'en appeler à l'éveil des fées, le joli texte en final. Elle ne s'arrête pas là puisqu'elle l'achève sur une leçon de dessin, étape par étape, permettant d'appréhender son art et d'en admirer toute la finesse.
Chronique parue dans Gandahar n°23, "La Terre après l'homme".