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EAN : 9784621002612
Le Livre qui parle (07/09/2018)
  Existe en édition audio
4.17/5   1998 notes
Résumé :
4e de couverture :
Qui ne connaît Merlin ? Il se joue du temps qui passe, reste jeune et beau, vif et moqueur, tendre, pour tout dire Enchanteur. Et Viviane, la seule femme qui ne l'ait pas jugé inaccessible, et l'aime ? Galaad, dit Lancelot du Lac ? Guenièvre, son amour mais sa reine, la femme du roi Arthur ? Elween, sa mère, qui le conduit au Graal voilé ? Perceval et Bénie ? Les chevaliers de la Table Ronde ? Personne comme Barjavel, qui fait le récit de l... >Voir plus
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D'une légende déjà abondamment traitée dans la littérature, Barjavel parvient à faire un long poème enchanteur aussi délicieux à lire qu'à imaginer.

Les amours éternelles de la reine Guenièvre et du preux Lancelot, la quête immortelle du Graal, les pouvoirs mirifiques du plus célèbre "magicien", la foi et la bravoure des impétueux chevaliers de la Table Ronde et le charisme du légendaire roi Arthur prennent à nouveau vie dans ce roman d'aventures passionnant.

Riche en symbolisme et en humanisme, la version du cycle arthurien de Barjavel m'a charmée. Je n'ai pas cherché à y trouver des traces d'authenticité, j'ai préféré me laisser prendre au jeu délicat des harpes, à la magie des géants et à la séduction des belles dames vivant au fond des lacs, là où le printemps est permanent.

Ce fut également un réel plaisir de faire connaissance avec un Merlin bien différent de l'être que j'imaginais. Loin de l'apprenti sorcier à chapeau pointu et longue barbe grise, c'est un héros plein de sagesse, de discernement et de sensibilité qui prend vie ici, à travers ses forces et ses faiblesses, ses dons et ses erreurs.

Comme dans "La nuit des temps", j'ai été enveloppée d'une science-fiction tout en beauté et en magie où l'amour triomphe de la violence et dont le caractère merveilleux sert parfaitement l'action, avec vraisemblance et naturel.


Pioche dans ma PAL juin 2016
Challenge MULTI-DÉFIS 2016
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LE DITS DES AMOURS ÉTERNELLES

Le grand conteur -et un peu magicien- René Barjavel, l'auteur inoubliable du roman post-apocalyptique Ravage de l'histoire d'amour inoubliable d'intemporalité La nuit des temps, est, une fois encore à la manoeuvre et nous propose de revisiter le cycle arthurien peuplé de mages et de magiciennes, de rois et de preux chevaliers, d'un rêve d'égalité - la fameuse table ronde - et d'une mission transcendante : la mirifique mais aussi terrible quête du St Graal.

Barjavel avait déjà 73 ans lorsque sorti, en 1984, L'enchanteur. Il ne lui restait malheureusement qu'une seule année à vivre et un ultime roman à publier, La peau De César. Il était, c'est un truisme, arrivé aux ultimes lueurs du crépuscule de sa belle vie et pourtant, aussi incroyable cela puisse-t-il sembler, c'est le roman d'un presque jeune homme - mais d'un jeune homme riche d'une longue et riche expérience - qu'il nous donne à découvrir !

Inutile de revenir en détail sur la légende arthurienne, telle qu'elle fut d'abord envisagée, en France, par le poète Chrétien de Troyes - pour les yeux de la belle Aliénor d'Aquitaine ? - avec ces célèbres ouvrages le Conte du Graal ou le roman de Perceval le Gallois et, bien entendu, le prototype même du roman courtois, Lancelot ou le Chevalier de la charrette ou en Angleterre par les grands fondateurs du mythe tels que Geoffroy de Monmouth et son incroyable Histoire des rois de Bretagne ainsi, bien entendu que Merlin : La vie de Merlin ; Les prophéties de Merlin et enfin, le plus crépusculaire mais absolument inévitable texte de Thomas Mallory, le roman du roi Arthur et de ses chevaliers de la Table Ronde. le morte d'Arthur. Enfin, et plus que tous les autres (n'oublions pas Wace non plus), Robert de Boron, celui qui contribua le plus à christianiser le fameux Graal pour en faire le St Calice ayant contenu le sang du Christ en croix, dans le Roman de Merlin. Il n'est pas à douter que René Barjavel avait patiemment lu ces ouvrages, s'inspirant au moins de trois d'entre ces grands précurseurs (Monmouth, Boron et Troyes)

Sous la houlette patiente et bienveillante de l'enchanteur Merlin, Arthur, fils d'Uther Pendragon, institue la fameuse table ronde en sa forteresse utopique de Camelot, table autour de laquelle se retrouve tous les chevaliers ayant juré de consacrer leur vie à défendre l'idéal chevaleresque et, Quête parmi les quêtes, à retrouver le St Graal, objet et symbole du sacré s'il en est. Mais seul celui susceptible de s'asseoir sur le siège périlleux sans disparaître est destiné à retrouver la Sainte Coupe. Qui sera-t-il ? D'évidence, cela ne peut être Arthur, au destin temporel de régnant sur le Royaume de Logres. Cela pourrait-il être Perceval le Gallois, chevalier à l'honnêteté et à la candeur tellement désarmante qu'elle le rend parfois stupide et niais ? Ou bien cet autre symbole, celui du chevalier blanc, modèle presque absolu de toute chevalerie bien comprise, sans peur mais, malheureusement, pas sans reproche. Gauvain, le plus humain, toujours symboliquement, de tous. le plus fort, aussi, du moins, au midi de sa journée (de sa vie ?) sa force accroissant et déclinant au fil du mouvement solaire. le plus faible, encore, face à ses démons, la nuit venant. Mais qui lutte et lutte encore contre lui-même et contre ses pulsions. L'éternel combat du coeur contre la raison. Ou bien, ce jeune homme d'une pureté absolue, fils inconnu de Lancelot, dénommé Galaad ?

A l'exception d'Arthur - dont on sait que ce ne peut être la tâche - et de Gauvain, tellement imparfait dans sa recherche de perfection, inabouti dans sa volonté d'aboutissement, les trois autres ont, indéniablement, leur chance. Et surtout si se mêle de provoquer le destin un certain MERLIN.

Le Merlin que nous propose Barjavel est tout en nuance, tout en mystère, sans doute, mais pas absolument si énigmatique ni occulte que cela. C'est aussi - mais d'une manière très différente de Gauvain - un être partagé, sans être dédoublé. Car si sa mère était une vierge (aucune ressemblance avec un autre fils de Vierge n'est fortuite !), son père n'est rien moins que l'ange déchu, le Démon, le Diable en personne ! Et le moins que l'on puisse dire c'est que ce dernier tente tout pour faire trébucher son fiston dans des abîmes d'incertitude, d'exaspération et d'échec. Car notre Merlin, avatar des anciens druides par certains aspects, est aussi le parangon d'une spiritualité éternelle (laquelle ne semble pas appartenir à une foi unique), qui remonte à Adam et Ève en passant par le Christ, bien entendu, mais qui, plutôt que d'être un symbole strictement religieux, s'avère être l'emblème permettant au monde d'être bienveillant, et le destin des hommes susceptible d'être heureux. C'est dans ce combat, terrible et sans aucune rémission entre le bien et le mal, que Merlin entreprend d'apporter toute sa sapience aux trois chevaliers sus-nommés, personnellement ou sous la houlette gracieuse, patiente et douce de la fameuse Viviane, dont il est amoureux autant qu'il est l'impossible amant. Mais face à ce couple aussi sublime qu'inconcevable (ils devraient perdre tous leurs pouvoirs s'il leur prenait de consommer cet amour extra-ordinaire), le Démon n'est pas sans ressource. L'une d'elle est, comme on s'en doute, l'impitoyable Morgane, demi-soeur inextricablement amoureuse et jalouse de son propre frère, Arthur, qui prend, une fois encore, le rôle de la femme aussi fatale qu'elle est machiavélique et mauvaise (mais l'empathie de l'auteur pour tous les êtres est tellement surhumaine qu'il nous la rend presque digne de pitié, de commisération, cette femme hautement malheureuse et tragique).

On l'aura compris, René Barjavel ne s'écarte guère, dans les grandes lignes, de la légende dorée des chevaliers de la table ronde, du Merlin que nous imaginons tous plus ou moins, d'Arthur, de ses chevaliers les plus connus, de la fameuse Quête. Cependant, l'ensemble est particulièrement rafraîchissant, diablement bien tourné (sic!), se lit comme un roman d'aventure éternellement renouvelé et nous pénètre de sa beauté, de son humour, aussi, car ce Merlin/Barjavel n'en manque assurément pas, qui donne ses conseils du haut de son pommier ou qui fait apparaître des boites de conserve à une femme et son enfant menacées de famine. Un Merlin capable d'aimer comme les autres grands couples créés par l'auteur dans tant de ses autres ouvrages, dans un mélange de pureté enfantine et d'élévation quasi métaphysique. Un Merlin, enfin, apte à lutter de toutes ses forces contre le mal et son empire, capable aussi, parfois trop, de faire confiance à l'homme, malgré ses défauts.

Alors oui, c'est un texte d'éternel jeune homme, amoureux des choses et de la vie, des êtres comme de la nature environnante qui nous délivra-là un de ses plus beaux textes, sans nul doute, des pages d'un homme qui eut toujours faim de toutes ces choses, pourvu qu'elles soient d'amour, comme il/Merlin le rappelle à Viviane :

"- Celui qui vient de te quitter mettra fin à notre solitude en levant le voile du Graal. Viviane, mon aimée, ma désirée, mon printemps intouchable, tu sais bien que ma faim est aussi grande que la tienne..."

Et le lecteur de se laisser envoûter, littéralement, par le charme de cet Enchanteur, légendaire ou écrivain, chez qui l'on peut prendre, selon ses envies ou ses attentes, selon son âge ou son expérience. Puis croire un peu et avec eux, magiciens intemporels, que le bonheur peut quand même être, hic et nunc, de ce monde...
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Comment redécouvrir la légende arthurienne mille fois contée? En lisant L'Enchanteur de René Barjavel ! le fait de raconter les aventures des chevaliers de la table ronde en partant de l'histoire de Merlin permet de faire revivre la légende différemment. Dans sa version de la quête du Graal, l'auteur met l'accent sur deux histoires d'amour : Viviane & Merlin; Guenièvre & Lancelot. le roi Arthur passe au second plan. Mais le roman reste très complet, aucun des nombreux personnages de la légende n'est oublié. Chacun a ses pages glorieuses ou tragiques. Personnellement j'ai découvert des détails, des événements secondaires que je ne connaissais pas. Cette légende est fascinante. L'Enchanteur est un grand roman de chevalerie, saupoudré de magie et rythmé par les élans amoureux des personnages. Un seul regret : les anachronismes voulus par l'auteur ; pour dire les choses simplement je n'ai pas aimé. Les boîtes de conserve de Bénigne par exemple, elles arrivent comme un cheveu sur la soupe...

Que dire de sa plume ? Barjavel est un conteur extraordinaire. L'auteur a un don tout particulier pour faire chanter les histoires d'amour. J'ai lu « La nuit des temps » encore adolescente et le souvenir des amours d'Eléa et Païkan est toujours vivace, le pincement au coeur qui va avec aussi. Barjavel a une vision du sentiment amoureux qui peut paraître enfantine ou naïve mais qui est tout simplement entière. le seul auteur qui sache réveiller le peu de romantisme qui dort en moi. Ou peut-être s'agit-il de nostalgie ? Un souvenir d'enfance? La timide lumière du grenier de mon grand-père, l'air chargé de poussière... Mon papy farfouillant le nez dans un carton de livres et me tendant victorieux « La nuit des temps » (ou était-ce un autre?), le visage illuminé d'un sourire et auréolé des grains de poussière en suspension.

René Barjavel. le fait est que pour moi sa plume est magie, poésie, mélodie ; une douce gourmandise d'enfance...
Enchanteresse son écriture ? Sans doute. Elle était alors tout désignée au récit des aventures de l'Enchanteur.

Un conte à conseiller aux amoureux de la légende arthurienne, à ceux qui aimeraient surprendre Merlin sur son pommier, Viviane et ses oiseaux surgissant des eaux... Aux autres qui souhaiteraient savoir si leur coeur sait chanter sous les mots de Barjavel, je vous confie que j'ai préféré « La nuit des temps ». L'enchanteur compte 470 pages alors si les chevaliers de la table ronde ne vous captivent pas plus que cela... Il vous reste toute l'oeuvre de René Barjavel, elle est vaste.
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C'était un mes livres cultes quand j'étais ado/jeune adulte, je l'ai lu, relu et rerelu... Alors, même si je ne l'ai pas ouvert depuis une dizaine d'années, j'en garde un souvenir ému et fort !

Avant tout, c'est pour moi un hymne au grand amour, celui qui fait déplacer des montagnes pour l'autre, sans rendre niais ni gnangnan. Une histoire d'amour impossible, aussi... Merlin et Viviane s'aiment comme ça, d'un grand amour profond et passionné, et pourtant interdit, sous peine pour Merlin de perdre ses pouvoirs d'enchanteur. Alors, tour à tour, ils résistent, ils se cherchent, ils volent quelques petits moments à deux, sans jamais renoncer à leur happy end ensemble.
C'est émouvant, beau et pur, probablement un peu naïf aussi, c'est pourquoi ça plaît tant aux romantiques et aux adolescents !

La toile de fond de cette histoire d'amour (ou, pour d'autres lecteurs, le coeur du roman), c'est la Bretagne mythique du Roi Arthur et de ses chevaliers de la Table Ronde. Leur quête du Saint Graal est faite d'aventures, d'honneur, de bravoure, et parfois aussi de rencontres malheureuses. Excellent conteur, Barjavel nous emmène dans un monde médiéval, chevaleresque et poétique. Lancelot, Guenievre, Arthur, Perceval, tous ont leur place dans ce récit plein de peripeties, mais plutôt fluide et facile à lire.
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Les aventures de Merlin ,Viviane ,Arthur,Guenièvre et Lancelot sous la plume de René Barjavel ,c'est parfait ! Décidément ,cet auteur est capable de me captiver dans des genres très différents. Il sait une fois de plus écrire une belle histoire d'amour , y mettre du suspens et donner vie à des personnages attachants , ce qui rend ce livre assez addictif ! Une petite merveille d'aventure poétique et magique !
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Citations et extraits (161) Voir plus Ajouter une citation
Il y a plus de mille ans vivait en Bretagne un enchanteur qui se nommait Merlin.
Il était jeune et beau, il avait l'oeil vif, malicieux, un sourire un peu moqueur, des mains fines, la grâce d'un danseur, la nonchalance d'un chat, la vivacité d'une hirondelle.
Le temps passait sur lui sans le toucher. Il avait la jeunesse éternelle des forêts.
Il possédait les pouvoirs, et ne les utilisait que pour le bien, ou ce qu'il croyait être le bien, mais parfois il commettait une erreur, car s'il n'était pas un humain ordinaire, il était humain cependant.
Pour les hommes il était l'ami, celui qui réconforte, qui partage la joie et la peine et donne son aide sans mesurer. Et qui ne trompe jamais.
Pour les femmes, il était le rêve. Celles qui aiment les cheveux blonds le rencontraient coiffé d'or et de soleil, et celles qui préfèrent les bruns le voyaient avec des cheveux de nuit ou de crépuscule. Elles n'étaient pas amoureuses de lui, ce n'était pas possible, il était trop beau, inaccessible, il était comme un ange.
Seule Viviane l'aima, pour son bonheur, pour son malheur peut-être, pour leur malheur ou leur bonheur à tous les deux, nous ne pouvons pas savoir, nous ne sommes pas des enchanteurs.
Pour tous il était l'irremplaçable, celui qu'on voudrait ne jamais voir s'en aller, mais qui doit partir, un jour.
Quand il quitta le monde des hommes, il laissa un regret qui n'a jamais guéri. Nous ne savons plus qui est celui qui nous manque et que nous attendons sans cesse, mais nous savons bien qu'il y a une place vide dans notre coeur.
(introduction de "L'enchanteur" paru chez "Folio" en 1987)
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Pour décrire l'amour qui s'accomplit, tant de joie éperdue, la timidité d'abord, peut-être l'effroi, le cœur qui veut sauter hors de la poitrine, les mains qui veulent connaître, qui se tendent, qui se posent, qui se brûlent, la découverte, l'émerveillement, les corps qui se joignent peau à peau et s'unissent, la stupeur, l'envol, le bonheur de l'autre, la douce lassitude, la tendresse, la gratitude infinie, et la redécouverte et le nouvel élan, et les frontières de la joie sans cesse reculées, et celles du monde volant en éclats, pour dire la délivrance du cœur que plus rien ne gêne, l'épanouissement de l'esprit qui comprend tout, pour donner même une faible idée de ces moments hors du temps et de toutes contraintes, il faudrait employer d'autres mots que ceux dont dispose le langage ordinaire. Pour parler des joies de l'amour et des lieux du corps qui leur donnent naissance, il n'existe que des mots orduriers ou anatomiques. Ou d'une pauvreté si misérable, qu'ils sont comme une peinture grise sur le soleil. Le plus affreux d'entre eux est le mot "plaisir".
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Ici nous ne pouvons que nous taire. Pour décrire l’amour qui s’accomplit, tant de joie éperdue, la timidité d’abord, peut-être l’effroi, le cœur qui veut sauter hors de la poitrine, les mains qui veulent connaître, qui se tendent, qui se posent, qui se brûlent, la découverte, l’émerveillement, les corps qui se joignent peau à peau et s’unissent, la stupeur, l’envol, le bonheur de l’autre, la douce lassitude, la tendresse, la gratitude infinie, et la redécouverte et le nouvel élan, et les frontières de la joie sans cesse reculée, et celles du monde volant en éclat, pour dire la délivrance du cœur que plus rien ne gêne, l’épanouissement de l’esprit qui comprend tout, pour donner même une faible idée de ces moments hors du temps et de toutes contraintes, il faudrait employer d’autres mots que ceux dont dispose le langage ordinaire.
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C'était un malheur commun en ce temps-là : un dragon s'installait quelque part, près d'un village, de préférence dans une profonde caverne, et exigeait qu'on lui livrât à date fixe une fille vierge sans quoi il détruirait le village, incendierait les récoltes et réduirait les paysans en bouillie.
On n'a jamais su pourquoi les dragons exigeaient des filles vierges. Car ils ne les demandaient pas pour en user charnellement, mais seulement pour les manger. On aurait pu penser qu'une dame un peu grassette, ou même un bœuf, auraient mieux fait l'affaire. Mais non : les dragons, tous les dragons, ont toujours voulu des filles vierges. C'est un mystère.
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Les prêtres et les moines, les uns sincères, les autres calculateurs, tous dans l'erreur, promettaient à ceux qui L'adoraient et Lui obéissaient les délices d'une moelleuse vie éternelle et menaçaient les mécréants des souffrances abominables de l'Enfer.
C'est ainsi que, par leurs sermons et leurs vociférations, ils coupèrent l'Unique en deux.
Dans l'esprit des croyants alléchés et épouvantés, il y eut désormais en haut le Dieu blanc, dispensateur de la félicité, et en bas le Dieu noir aux dents sanglantes et aux mains de feu, qui guettait leurs défaillances. C'est ainsi que le Diable, puisqu'ils croyaient en son existence, exista.
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