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3,78

sur 100 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
1880. Nous pénétrons dans la seule école de peinture de Paris à accueillir des femmes : l'académie Julian. Nous y faisons la connaissance de jeunes femmes intrépides qui ont décidé, bravant les bonnes manières, de devenir peintres. Même et d'autant plus lorsqu'elles ont assez de talent pour que leur oeuvres soient reçues au Salon, elles n'en peuvent plus d'entendre ce commentaire : « Ce n'est pas mal, surtout pour une femme ! ».

Zélie Murineau ne manque pas de savoir faire, en particulier lorsqu'elle fait ses gammes en copiant les grands Maîtres au Louvre, ou à Madrid où Velasquez la fascine. A l'académie Julian, elle vit sa passion avec ses camarades, dont certaines, à un titre ou à un autre, deviendront célèbres comme Mousse, cette jeune aristocrate russe mieux connue sous son identité : Marie Bashkirtseff.

Un homme élégant remarque Zélie dans le jardin des Tuileries : c'est le commissaire Alexandre d'Arbourg qui va lui proposer un étrange marché. Profiter de son extraordinaire sens de l'observation pour enquêter sur une tentative de meurtre au coeur d'une famille amie. le prétexte pour pénétrer dans la grande bourgeoisie : réaliser le portrait d'une petite fille … Une commande que Zélie ne peut pas refuser.

L'étrange attelage se complète avec efficacité : la jeune femme ne craint personne, le policier intègre et perspicace est complètement dédié à son métier. Plusieurs intrigues vont trouver leur aboutissement grâce à eux, dans un cadre digne d'un tableau de Jean Béraud.

Passé le prêchi-prêcha féministe qui peut rebuter, le roman entremêle subtilement les écheveaux de plusieurs affaires. Ce qui frappe, c'est la logique des faits et aussi la particulière attention portée aux enfants, tellement malmenés en cette fin du XIXème siècle : depuis les bébés des nourrices, ramenés à leur village de naissance dans d'effroyables conditions, jusqu'à l'abondon moral des « gosses de riches » laissés aux bons soins des domestiques.

Avec l'intrusion d'une pléiade de personnages historiques – Alphonse Allais, Guy de Maupassant, Edgar Degas, le préfet de police Louis Andrieux (père officieux de Louis Aragon) - on retrouve ici l'art de Jean Contrucci (à Marseille), Valentin Musso (à Nice), Odile Bouhier (à Lyon) et surtout, l'ambiance du Paris de Claude Izner, alors que les auteures ont juste abandonné le personnage du libraire Victor Legris, dont la belle Sasha, elle aussi, était peintre.

La Belle Epoque n'était pas toujours rose pour les petites gens : on attend avec impatience les futures aventures du duo de choc formé par Zélie et Alexandre …

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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L'Atelier des poisons est un roman historique et policier comme on aimerait en lire plus : regorgeant de suspens, il laisse pourtant la part belle à l'ambiance historique, minutieusement rapportée par l'auteur avec un luxe de détails fort appréciable. L'intrigue est portée par des personnages travaillés dont certains, comme Marie Bashkirtseff, qui a laissé un Journal, ont réellement existé. Au-delà des intrigues proprement historique et policière, Sylvie Gibert offre un beau portrait de la place des femmes – qu'elles soient bourgeoise, nourrice, aristocrate, artiste ou ouvrière – dans le Paris du XIXe siècle.
Lien : https://encresetcalames.word..
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Ma propension à lire trop vite et à m'enballer pour les couvertures m'amène parfois à me faire des films qui nuisent au livre choisi. Pour le roman de Sylvie Gibert, j'ai réussi à cumuler une erreur sur le titre et une interprétation de la couverture qui s'est avérée fausse. Dans un premier temps, j'avais retenu que l'histoire mettait en scène une jeune femme peintre (jusque là pas d'erreur) mais je la voyais peignant dans un atelier avec des POISSONS. Immédiatement, mon cerveau en mode google a imprimé sur ma rétine ce tableau de Matisse : "Les poissons rouges".
Me voilà déjà embarquée pour un récit "méditerranéen" avec chaleur, couleurs et accent. Sylvie Gibert nous amène à Paris durant l'hiver 1880 qui fut d'une rigueur extrême et transforma la Seine en patinoire. Au temps pour moi...

Une fois l'erreur rectifiée, le bleu glacé de la couverture, cette jupe entraperçue, cette main tenant un bocal plein de pinceaux me précipita dans un univers vénéneux où les intrigues et les faux-semblants se joueraient dans une ambiance de clair-obscur. Les POISONS y régneraient en maître comme la traîtrise dans les coeurs. Au temps pour moi, ce roman, plutôt réaliste, a une héroïne solaire, Zélie Murineau et s'il y a bien des affaires liées à des poisons, elles n'ont pas l'aspect maléfique que mon esprit leur avait accordé.

Cette série de faux départs a contribué à rendre le début de ma lecture laborieux. le roman ne répondait pas à mes attentes imaginaires. Par la suite, je me suis laissée entraîner à la suite de Zélie et j'ai pénétré avec elle à l'Académie Julian, premier atelier à ouvrir ses portes aux femmes. le lecteur découvre les condisciplines de Zélie, les petites brouilles et les rivalités au sein du groupe de jeunes filles, leur envie de voir leur talent reconnu et leurs tableaux exposés au Salon, celui qui sacre à l'époque les tenants de l'Académisme et oblige les Impressionnistes à créer le Salon des Refusés.

Zélie est talentueuse mais les études à l'Académie coûtent cher et elle a commis un délit pour financer celles-ci. Elle se demande si sa rencontre, au jardin des Tuileries, avec Alexandre d'Arbourg, commissaire au Palais-Royal, est bien le fruit du hasard. Très rapidement, il lui demande de réaliser le portrait de sa filleule mais aussi d'enquêter discrètement dans la maison où il va l'introduire. Quelqu'un aurait tenté d'empoisonner le maître des lieux. Zélie n'ose pas refuser cette étrange requête car elle pense que le policier, aussi charmant que mystérieux, connaît son secret.

le duo ainsi constitué va nous balader des beaux quartiers de la capitale aux petites villes de sa périphérie beaucoup moins reluisantes. Leur "singularité" dans une société extrêmement normée va les rapprocher. le sens de l'observation de la jeune peintre, la compréhension fine de l'âme humaine du commissaire vont se compléter et leur permettre d'élucider une histoire de poison dans une maison bourgeoise mais aussi une autre à beaucoup plus grande échelle.

le roman est plaisant mais il y manque le petit quelque chose qui rendrait Zélie inoubliable. Elle n'a pas l'envergure, la fougue, l'humour de Hazel, l'un des personnages de Anne Percin dans Les Singuliers.



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Une plongée dans le Paris de 1880 et ses femmes peintres, voilà ce que nous propose Sylvie GIBERT.
Pas facile d'être une femme à la fin du 19ème siècle et pas facile non plus pour elles d'être reconnues comme peintre.
Une institution les a aidées : l'académie Julian. le prix de la formation à payer était malgré tout plus élevé que pour les hommes. Mais elles ont pu en travaillant dur développer leur art.
J'ai bien aimé ce côté du roman qui nous fait découvrir les différentes personnalités de ces femmes qui ont existé. Seul le personnage central, Zélie a été inventé et permet à l'auteur de développer des intrigues nous plongeant à la fois dans la misère et les beaux quartiers parisiens. le commissaire Alexandre d'Arbourg homme cultivé, ami d'Alphonse Allais et d'Edgar Degas viendra compléter le tableau avec une intéressante compétition entre la police et la gendarmerie.
Une agréable lecture.
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L'atelier des poisons, loin d'être un roman qui m'a chamboulée, m'a toutefois offert une histoire sympathique et un peu dépaysante, comme le font généralement les romans historiques. D'ailleurs, je crois que ça faisait un sacré bout de temps que je ne m'étais pas promenée dans ce registre-là. Un peu de changement, ça fait du bien !

Mon plus gros soucis avec ce roman, ce qui fait que j'ai eu du mal à vraiment entrer dedans, c'est que je ne me suis pas du tout identifiée aux personnages. Ils sont pourtant assez nombreux et diversifiés, mais que ce soit Zélie (jeune peintre, femme plutôt indépendante) ou le commissaire (homme droit et respectable), j'ai eu du mal à avoir de l'empathie ou de la compassion pour eux et leurs motivations. de plus, sans rien spoiler de l'intrigue, les personnages principaux prennent des directions auxquelles je ne m'attendais pas forcément, et ce que l'histoire y a gagné en originalité me l'a un peu fait perdre concernant ma compréhension de ses protagonistes. du coup, j'ai suivi les pages par curiosité, mais sans plus m'y investir que ça.

Concernant l'intrigue en elle-même, elle est bien menée, et se développe autour de plusieurs axes et personnages, une diversité intéressante pour aborder des thèmes variés, liés au contexte historique notamment. Même si ça m'a plutôt plu de suivre les petites enquêtes qui s'emmêlent et se rassemblent, j'ai trouvé que le tout manquait un peu d'intensité. J'ai aimé que l'auteure nous montre assez justement (je crois) les dures réalités de l'époque où se déroule son histoire (le XIXè siècle), que les personnages soient de différents rangs sociaux, que les points de vues soient multiples et pas seulement centrés sur les deux protagonistes principaux... mais à aucun moment je n'ai réussir à ressentir cette intense envie de tourner les pages qui est propre aux romans qui me font vibrer.

L'auteure nous offre, après plusieurs drames, une fin jolie et très douce, qui vient agréablement conclure chacune de ses intrigues... mais là encore, même pour les dernières pages, je n'ai pas eu de pique d'intérêt. J'ai terminé paisiblement une lecture globalement agréable, que au moins je n'avais aucun mal à lâcher pour faire autre chose.

Après coup, je ne pense pas que ce livre me marquera beaucoup, même si je suis loin d'en regretter la lecture. Je me rends compte de plus en plus dernièrement que je deviens difficile. Je commence à avoir déjà lu pas mal de choses (même si ce n'est rien au regard de tout ce qui existe et que je vais encore lire dans ma vie), et ce genre de roman... c'est sympa, mais je veux plus d'émotions, pas juste une histoire pour passer quelques heures puis oublier.
Lien : https://www.lesplaisirsdesmo..
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Entre roman historique et roman policier ou l'intrigue ou plutôt les intrigues nous entraine dans le Paris de 1880 en pleine construction qui va remodeler son visage et montrer toute sa splendeur au monde entier.
On suit Zélie une artiste peintre qui suit des cours à l'académie Julian qui fut le premier atelier à accueillir des femmes, l'entrée aux beaux arts leurs était interdite c'est pour cette raison qu'il existe peu d'oeuvres d'artistes femmes aujourd'hui de cette époque jusque dans les années 40... c'est une de ses raisons que Sylvie Gibert a écrit ce roman et nous parle du sort des femmes qui étaient bien descriminées à cette époque.
L'histoire:
Le beau commissaire Alexandre d'Arbourg connaissant les talents de peintre de Zélie lui fait une commande pour faire le portrait de sa filleule mais en même temps lui demande également de l'aider dans une affaire de poison...elle hésite mais en échange elle lui demande de retrouver l'enfant de la nourrice qui vient de disparaitre dont elle effectue un tableau pour tenter d'être présenté dans un salon ou tous les grands peintres vont exposer leurs dernières réalisations.
Le deal accepté, s'ajoutent une folie meurtrière qui frappe soudainement la population et là on se retrouve face à plusieurs intrigues 3 en tout, qui nous font rencontrer de nombreux personnages célèbres comme Degas ou Alphonse Allais ce qui est pour moi l'une des bonnes surprises du livre avec la description de l'académie Julian et la réalisation du portrait de Juliette la filleule du commissaire on sent que l'auteur à des notions d'art, moi-même étant peintre je reconnais qu'elle est juste dans la description du regard d'un artiste.
Sylvie Gibert avec parfois une écriture à la Maupassant nous enfonce dans le Paris de la fin du XIX siecle et de sa campagne environnante bien reconstitués. Il ne s'agit pas d'un grand roman policier mais un bel hommage à la gente féminine du XIX eme siecle ou sans équivoque elle dénonce le sexisme important de l'époque et dans le milieu de l'art.
Petit bémol j'ai eu du mal avec le nombre de personnages que les intrigues nous font découvrir.
La fin contrairement à beaucoup de personnes ne m'a pas décue, le point de vue de l'auteur est le sien et je le trouve en adéquation avec son roman nous ne sommes pas là à attendre à chaque fois une fin à l'eau de rose à l'américaine pour plaire à l'ensemble des lecteurs.
Même si c'est un roman historique la fin est contemporaine.

Je tiens à remercier les éditions Plon et Babelio de m'avoir permis de lire ce roman ainsi qu'à l'auteur Sylvie Gibert.



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Zélie Murineau est une jeune apprentie peintre à une époque où les femmes n'étaient considérées que bonne à rester à la maison, mais ne manque pas de talent. Un jour, le commissaire Alexandre d'Arbourg, sous couvert d'une commande d'un portrait de sa filleule, lui demande d'utiliser ses talents d'observatrice pour enquêter sur la tentative de meurtre de son beau frère. Zélie, en échange, demande au commissaire de retrouver l'enfant de la nourrice qui pose pour le tableau qu'elle souhaite présenter au Salon.

Avis mitigé. D'un coté, l'auteur aborde avec brio l'évolution de la condition de la femme qui cherche son indépendance tout en suivant le système en place. de l'autre, les deux enquêtes, assez sommaires, ont l'air de remplir un peu les pages d'un roman à l'eau de rose.
Au final, ça se lit bien, sans être extraordinaire.
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J'aime beaucoup la peinture et c'est la raison pour laquelle j'ai lu ce roman qui raconte la difficulté d'être une femme peintre dans le Paris des années 1880 à l'Académie Julian. de plus elles ont été oubliées par la grande Histoire. Plutôt que l'intrigue qui ne m'a pas passionné, j'aurais aimé que l'auteur m'en raconte plus sur ces femmes. Cependant un grand merci pour m'avoir parlé d'Amélie Beaury-Saurel, de Marie Bashkirtseff et de Louise Catherine Breslau.
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L'atelier des poisons est un roman historique agréable. Ce qui touche à la peinture est intéressant et ces passages restent mes préférés. L'enquête principale, et le reste, offre un bon moment de lecture, l'auteure jouant bien avec son lecteur en compliquant son intrigue et en la rendant plus dangereuse au fur et à mesure que les pages défilent. Les personnages manquent de développement, par exemple Zélie qu'on m'annonçait avoir du caractère est parfois trop en retrait. J'ai quand même mis du temps à réellement les apprécier, mais au final beaucoup ont gagné mon intérêt et un vrai capital sympathie, bien que j'aurai aimé plus. Et, s'il y a quelques passages qui auraient mérité également plus de traitements, l'ensemble reste bon, comme avec les protagonistes, les choses devenant de mieux en mieux qu'on approche de la fin.
Lien : http://bloggalleane.blogspot..
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Les décors sont variés et parfaitement décrit, il y a un côté presque palpable dans la description des outils de peintures, j'adore cette sensation, les odeurs, les bruits, les couleurs... tous nos sens participent à la lecture et pas seulement nos yeux !
C'est une lecture agréable que j'ai appréciée notamment parce que l'auteure a fait des choix narratifs très judicieux dans la relation entre le commissaire et la jeune peintre. C'est cohérent, instructif et divertissant. Toutefois, pour moi il y a quelques passages un peu long, sans intérêt, qui m'ont donné l'impression que l'auteure "brodait" un peu autour, pour faire durer quelques pages de plus..
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