AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782383491903
304 pages
Gulf Stream Editeur (21/09/2023)
3.87/5   27 notes
Résumé :
Djibril est un enfant du désert. Nomade, il se déplace avec son clan grâce à des transporteurs et des glisseurs des sables, au gré des pluies courtes et rares qui font apparaître l’acheb. Cette prairie éphémère, source d’alimentation, est un véritable miracle pour les habitants du désert. Un jour, la famille de Djibril est enlevée par les hommes qui peuplent la côte alors qu’il est en exploration. Accompagné d’un robot défectueux et d’une razawak, herbivore aussi tê... >Voir plus
Que lire après L'enfant de l'achebVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 27 notes
5
4 avis
4
12 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
C'est d'abord cette magnifique couverture et ses yeux d'un vert émeraude qui m'ont totalement envoûtés. Puis le résumé, nous promettant un récit imaginaire dépaysant et des thèmes actuels abordés ont finis de me convaincre. Complètement charmée, je me suis lancée dans ce roman fantasy sans la moindre hésitation.

• Djibril est un jeune enfant de 9 ans vivant avec sa famille dans le désert. Ils sont nomades et (sur)vivent grâce à leur troupeau de razawak (herbivore entre la vache et le dromadaire) et au gré de l'acheb, terre fertile qui donne ses fruits au hasard de la pluie, apparaissant de temps en temps, jamais au même endroit. Un jour où l'acheb est apparu, Djibril, alors accompagnés de deux membres de son clan pour rejoindre cette prairie éphémère, finira par se retrouver seul. Profitant ainsi de la verdure, des plantes et de la fraîcheur des arbres, le jeune garçon était bien loin de se douter que sa famille allait disparaître pendant que lui s'amusait.
C'est à partir de ce jour que commencera son aventure... Pour le meilleur, et pour le pire? Accompagné d'une razawak, et... d'un robot.

• Il m'a fallu quelques chapitres avant de bien rentrer dans cette histoire racontée à la troisième personne du singulier. Si au début je ne savais pas où l'auteur souhaitait nous emmener, j'ai fini par me prendre au jeu et surtout m'attacher au jeune garçon. C'est une lecture où la technologie plus que moderne rencontre la dureté du désert, fait de sable et de roche, qui se lit facilement grâce à la plume simple - mais efficace - de l'auteur Nathan Gibert. le tout est agrémenté du journal du cousin de Djibril, Idriss, ce dernier se posant des questions sur ce qu'il est, ce qu'il aime, ce qu'il doit être aux yeux des autres et surtout, ses craintes quant à ce qu'il a découvert sur ses préférences amoureuses. Je dois bien avouer ne pas trop avoir compris le lien de ce journal intime avec le récit en lui-même, malgré l'importance du sujet traité. Cela permet malgré tout une ''coupure'' pendant l'aventure vécue par Djibril, et c'est forcément intéressant à lire. Beaucoup pourront se sentir directement concerné(e)s par les questionnements du cousin et je dirais même que l'on peut tous être impactés, dans le sens où être soi-même n'est pas toujours évident dans un monde où le regard des autres revêt une grande importance. J'ai donc été particulièrement touchée par ce côté-là malgré le ''hors-sujet'' - entre guillemets - par rapport au récit en lui-même (ce n'est pas si grave en soi! ^^).

Les chapitres se dévorent aisément, le roman est plutôt court (300 pages) et surtout dynamique. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et au bout d'un moment, j'avais hâte de découvrir le fin mot de l'histoire... même si, peut-être, j'aurais apprécié plus de pages justement afin d'étoffer l'aboutissement de l'aventure. Également, j'aurais aimé que l'univers soit davantage exploité, avoir peut-être plus d'explications concernant l'acheb mais aussi plus de poésie. Mais ceci n'est évidemment qu'un ressenti personnel et surtout, mon regard d'adulte de 30 ans sur un bouquin adressé aux jeunes (dès 15 ans d'après la maison d'édition).

Le récit se voulant poétique, presque onirique, peut sans doute se comprendre de différentes façons selon notre point de vue, j'y ai ressenti un profond amour et respect pour la nature, l'écologie et les animaux (de façon plus succincte) mais peut-être qu'un message - ou plus - m'a échappé. Tout du long, il m'a manqué un-je-ne-sais-quoi pour faire de cette lecture un coup de coeur, néanmoins cela reste une très jolie découverte. Ce qui m'a échappé ne m'a pourtant pas empêché de ressortir de cette lecture complètement chamboulée. Je n'étais pas prête à ressentir tant d'émotions, la conclusion m'a touchée... J'ai trouvé ça si beau et si triste à la fois. Doux, tendre et amer. Cela semble être une fin ouverte, à mon sens, mais s'il n'y a pas de suite je ne serais pas frustrée pour autant. Je n'ai pas trouvé d'indication s'il s'agissait d'un roman one-shot ou non, mais selon moi ce récit peut clairement se lire en tome unique. À noter que l'ensemble contient certaines facilités, (propre aux récits jeunesses/ados en général) mais cela ne m'a pas dérangé. Peut-être même qu'elles étaient, quelque part, réconfortantes.

• Pour conclure, « L'enfant de l'acheb » de par sa splendide couverture, ses thèmes actuels traités et cette accessibilité aux adolescent(e)s ainsi qu'aux adultes, trouvera à coup sûre son public. Il s'agit du premier roman publié de l'auteur, où l'on ressent (selon moi) tout l'amour qui a été mis à travers cet écrit, ce qui est fort appréciable. Un ouvrage mystérieux révélant ses secrets au fil des pages et qui se lit tel un récit initiatique mais aussi, pour citer la quatrième de couverture : comme « une fable écologique et poétique qui prend racine dans un désert lointain, reflet de nos préoccupations actuelles ». Tentant, n'est-ce pas? Je n'aurai pas dit mieux ! Reçu et lu dans le cadre d'une masse critique jeunesse/jeune adulte, je remercie chaleureusement et grandement Babelio ainsi que la maison d'édition Gulf stream pour cet envoi en avant-première. Date de sortie prévue : septembre 2023. :-)

•••

Voici les thèmes de ce livre d'après la maison d'édition : famille, quête, désert, solitude, destin, robot, héritage, solidarité, homosexualité, écologie, nature. Un gros plus pour les Trigger Warning notés en tout début d'ouvrage :
Commenter  J’apprécie          110
Je remercie la tour Babelio pour m'avoir tiré au sort, ainsi que la maison d'éditions Gulf Stream éditions pour l'envoi de cette pépite. La couverture est superbe, ces grands yeux verts ouverts sur un monde désertique qui n'attend qu'une chose : un peu de verdure. du sable à foison, de la fantasy en un sens, un peu de science-fiction aussi, ce conte pour adolescents (au minimum de part quelques scènes qui sont un peu dures pour les moins de 13/14 ans) m'a fait ressentir et passer par des émotions que je n'aurai pas cru, il faut bien l'avouer. Peut-être est-ce la mélancolie qui est du début à la fin dans différents personnages, peut-être est-ce dû également au fait qu'on s'attend à tellement de choses et que le final pourrait ne pas être celui que l'on imagine, à tort. Beaucoup de peut-être qui sont inexplicables, toujours est-il que j'ai pris mon temps pour découvrir l'univers de Djibril et de comprendre au mieux les enjeux et le pourquoi lui et pas un autre.

Il est clair que la couverture magnifique ne m'aide pas à ne pas adorer et donc avoir eu un coup de coeur pour ce récit qui fait énormément réfléchir. Celui du bien d'un seul être ou celui du plus grand nombre. le coeur est un élément moteur de ce texte et pas uniquement un organe qui bat dans la plupart des thorax de nos personnages. Et je dirais même plus, il est présent même dans ceux dont le muscle caractéristiques qui nous fait vivre, nous humains, ne bat plus, ou n'a jamais battu. Il ne suffit pas de penser que c'est chimique d'aimer, d'apprécier, de ressentir, il y a bien d'autres éléments à prendre en compte. Et l'auteur nous laisse comprendre son cheminement. Parfois il suffit de bien peu de chose pour être touché et parfois un humain est capable de pires horreurs. Et puis ce mot, Acheb, que je ne connaissais pas qui m'a fait rêver une fois que nous avons sous les yeux cette merveille. Pas besoin de technologie, juste un peu de pluie, de patience, d'amour et de nature pour le voir s'ouvrir à nos yeux émerveillés. Cette oasis de verdure ne dure jamais longtemps, un peu comme les oasis tout court dans le désert qui ne survivent qu'à de rares occasions. Cet Acheb, Djibril et son cousin Idriss y vont sur un planeur, afin de profiter de ces instants, avant de retourner travailler, d'aider leur famille à avancer dans le désert. Une fumée noire au loin, le plus grand décide de partir, car il s'agit probablement de leurs "maisons", de leurs transporteurs. Un ennui mécanique, ou bien autre chose. Djibril attend patiemment. Et puis Idriss ne revient pas. Alors le jeune homme de 9 ans décide d'avancer jusqu'à la fumée noire qui envahit un peu plus le secteur. En arrivant devant le convoi, c'est l'horreur. Tout le monde a disparu, même les razawaks (un mélange de vache et de dromadaire si j'ai bien compris). Enfin non, pas toutes, une est encore là, mais elle semble folle, courant en tout sens, n'écoutant personne et pas ce petit homme qui est aussi agité qu'elle.

Et puis un robot est enseveli. Un de ceux qui sont là pour détruire, commandés par d'autres hommes, des hommes qui ne les aiment pas eux, la famille de Djibril et tout ceux qui leur ressemblent. Car les Hommes sont tous différents et vivent de manière différentes. sauf que la bienveillance n'existe pas partout. Djibril n'a pas d'autres choix que de chercher sa famille. Il ne va pas vivre seul. Un petit homme qui a une volonté de fer et qui est prêt à parcourir des kilomètres de sable pour les retrouver. Oui, mais à quel prix ? Un voyage qui ne sera pas de tout repos, car avec une razawak légèrement timbrée et un robot dont il va avoir besoin malgré lui et qui sera tout aussi coincé que lui, tout pourrait prêter à sourire si derrière tout cela il n'y avait pas cette nature verte affolante qui veut retrouver son chemin. Une aventure qui va lui permettre de comprendre que tout le monde n'est pas gentil, que parfois la vie qu'elle quelle soit doit être vécu, mais pas à n'importe quel prix. Certains choix sont faits pour être acceptés et d'autres non. Cette course à la famille n'est pas le seul thème de ce récit. Djibril va rencontrer des personnes fait de chairs et de sang. Si certains sont près à l'aider d'une manière ou d'une autre parce qu'il est celui qu'il est, d'autres sont capables de vouloir vendre père et mère pour en obtenir un morceau. le début est rapide avec l'événement central qui chamboule tous les repères de notre petit bonhomme. Lui qui vivait tranquillement dans sa famille sans se soucier d'autre chose que de jouer et d'aider sa maman, se retrouve dans une position instable. Il est "recherché" par bon nombre de personnages. le Bien, le Mal, il n'y a pas de blanc ou noir dans ce monde, beaucoup de gris pour atteindre la verdure. Certains personnages sont prêts à rendre les armes pour le sauver, tandis que d'autres pourraient aller loin, très loin.

Un récit qui est à la fois tendre de part le personnage de Sinah et compliqué par Amir. de nombreux personnages font leur entrée sans pour autant que cela ne soit un hall de gare. J'ai adoré les personnages de Samir et Eltaïr !Mais je ne peux en raconter un seul détail. Djibril découvre des amitiés comme des trahisons. de nombreux rebondissements parcourent son chemin qui bien que pavées d'embûches plu grosses que lui, il n'arrête pas de penser à sa famille. Et à l'Acheb, à moins que ce ne soit l'inverse : l'Acheb qui pense à lui. Les liens se forment entre les personnages humains ou non. Ce robot est intriguant, nous en apprenons plus sur lui, par les systèmes qui parlent pour lui, comme son comportement qui change par endroit. Les chapitres sont parfois pour Djibril, parfois pour cet énergumène, parfois pour d'autres. Nous avons aussi le journal de Idriss. avec ses mots, nous comprenons sa façon de penser, une mélancolie, encore, qui les tient énormément. La tendresse pour un autre protagoniste, la peur du ressenti, se chercher, se questionner. Est-ce que Djibril aura les mêmes questions ? Est-ce que lui saura quoi faire ? Quels sont les choix possibles pour eux tous ? Je pense que ce journal est très important dans le sens où lorsque vous arrivez à la fin du récit, vous comprenez que certains font des choix qui vont durer une vie et d'autres qui ne le pourront jamais. le regard des autres, la pression, le qu'en dira-t-on et bien d'autres encore et puis la vie vaut la peine d'être vécue, mais il faut réussir à vivre pour cela. La possibilité de voir l'avenir dans une feuille, qu'elle soit de papier ou végétal est impressionnant. J'ai adoré la façon de mettre les deux en liens et de prouver que tout est possible au final. Même s'il a fallu un peu de magie, un peu de fantasy pour y parvenir. Et puis cette fin avec Idriss où une part de lui, lui revient de manière brutale, totalement inattendue.

Cela ne doit pas être évident d'écrire autant de thèmes importants (la famille, la quête d'identité, le voyage, la recherche de sa sexualité, le choix d'être égoïste ou non, la préservation de la nature) pour un public assez jeune (pas trop non plus, car il y a un peu de violence que les petits ne pourraient pas comprendre) le mal-être des humains, la façon dont certains arrivent à s'acclimater de ce qu'ils trouvent et puis il y a ceux qui veulent retrouver un terrain comme avant. L'écologie est bien là, avec ce réchauffement climatique, avec ses idées de robotisations et de protections extrêmes. le respect pour la goutte de pluie qui vient tardivement et qui est tant attendue. L'animal qui est sacré, enfin pas pour tout le monde, mais c'est une lutte de chaque instant, comme la place des femmes, ou les croyances de chacun. Ces us et coutumes que tous partagent avec ou sans joie, ces différences qui devraient faire un peuple unis et non des déchirures. Et puis nous avons toujours ceux qui veulent profiter de la misère des autres, du système pour plus de profit. Mais dans quoi vont-ils pouvoir vivre ? La lecture est adaptée aux ados, pas de mots trop pompeux et une fin qui en est une, pas un semblant de peut-être que. Les émotions sont présentes et le pincement au coeur arrive souvent. La peur de voir venir des événements et de les suivre. La peur de comprendre que la fin est inéluctable. La peur de ne pas retrouver cette famille et celle au contraire de la voir ouvrir les bras pour apprendre que l'Acheb est bien là. C'est tel un personnage qui hante les esprits et n'hésite pas à avoir des bras armés pour se protéger. Rien de tel qu'un chevalier en armure dans le désert pour le voir combattre d'autres armures et peut-être sauver des vies, pas uniquement celle d'un enfant ou d'une femme.

En conclusion, j'ai été happé dans ce désert pour suivre les traces de ce petit bout d'homme qui a tout d'un grand : la sagesse est la clé de tout. Djibril est un enfant qui a fait le choix de suivre sa famille enlevée pour la retrouver. Une quête qui ne s'est pas arrêtée à ce voyage, elle lui a permis également de comprendre qui il était, de rencontrer des personnages importants pour sa recherche. La tolérance, le soutien, le partage sont des valeurs importantes dans ce conte qui ne touche pas uniquement cet enfant. Toujours est-il que le livre regorge de bons sentiments comme de mauvais, il est représentatif de la vie d'une manière générale. Chaque choix que nous faisons à un impact pour nous, pour l'autre, pour l'environnement. À nous de faire le bon. Il s'agit de montrer l'ampleur d'un désastre sur tous et surtout de comprendre comment chacun d'entre eux arrive à s'en sortir en gardant ses convictions intactes. Je ne suis pas certaine que tous y soient parvenus. À vous de le découvrir ! Oh j'allais oublier, j'ai adoré les illustrations de fin !

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/l-enfant-de-l-acheb-nathan-gibert-a214411547
Lien : http://chroniqueslivresques...
Commenter  J’apprécie          20
Djibril, neuf ans, vit avec sa grand-mère Henna et sa mère Aya dans le clan des Sinfarads dirigé par Jennah. Ce sont des Arenoïs, des nomades. Son cousin Idriss lui propose une excursion dans le désert. Durant ce temps, le campement est attaqué par les Aquoris, le peuple de la côte, des sédentaires ayant développé une technologie avancée. Lorsqu'il rentre au campement, Djibril se retrouve seul, toute sa communauté a été emmenée, captive.

Il va seulement trouver une razawak, une sorte de buffle qu'il va appeler Pioche car l'animal est têtu comme une tête de pioche et AKX4251-19654MLU, un androïde abandonné par les Aquoris, qu'il va surnommer Boîte de conserve. Tous les trois partent vers la côte afin d'essayer de libérer les Arenoïs enlevés par les Aquoris.

Ils ont peu de chance de survie dans le désert mais leur pérégrination les amène à rencontrer Eltaïr et Sinah, deux ermites qui connaissent les secrets de ce monde et les légendes entourant l'enfant de l'Acheb, l'enfant élu qui fera renaître la nature disparue dans le désert. Serait-ce la destinée de Djibril ?

“Nathan Gilbert est né en 1997 à Bayeux. Il a navigué entre les flots de Normandie et ceux de Bretagne, mais c'est finalement à Louviers qu'il a déposé ses valises. Il nage depuis son plus jeune âge entre les livres et les créatures fantastiques, entouré d'elfes, de gobelins mais aussi de deux frères et deux soeurs. Actuellement professeur d'histoire-géographie, il fait voyager ses élèves à travers le monde en ouvrant des fenêtres vers l'ailleurs. C'est cette même envie de voyage qui l'a poussé à écrire et à inventer des univers poétiques et enchanteurs. L'enfant de l'Acheb est son premier roman publié.” source : éditeur

Il s'agit d'un premier roman entre la science-fiction et la fantasy. Nathan Gibert est de la génération Harry Potter et il intègre tous les codes de la quête du jeune héros élu destiné à sauver le monde. L'originalité tient tout d'abord au choix des adjuvants du héros, une vache et un robot en piteux état et leurs dialogues jouent sur l'humour et le décalage entre la situation dramatique des héros en plein désert et le lien improbable entre ces trois compagnons de route.

L'univers est bien construit avec l'affrontement entre trois peuples différents amenés à survivre dans un monde hostile. En ce sens, le roman développe des thèmes omniprésents dans la littérature pour la jeunesse aujourd'hui. Il s'agit tout d'abord d'un univers dystopique dans lequel le réchauffement climatique a entraîné la disparition de la nature et la désertification des paysages avec des conséquences cruelles pour les habitants, le peuple des Aquoris ne supporte plus le soleil et souffre de problèmes de peau et de maladies graves si bien que des robots doivent assurer la plupart des tâches à l'extérieur.

Ensuite, Nathan Gibert développe aussi parallèlement une romance entre le cousin du héros et le fils de la cheffe de la communauté nomade. Il montre principalement l'homophobie intériorisée du personnage, sa prise de conscience de son identité puis son parcours d'affirmation jusqu'à son coming-out et sa déclaration d'amour à l'être aimé. Cette histoire est développée par la lecture du héros d'un journal intime de son cousin. Cette thématique semble intéresser particulièrement l'auteur.

L'écriture du roman est extrêmement soignée avec un goût certain dans le choix du vocabulaire au risque de certaines maladresses. Il s'agit d'un premier roman, ce qui peut expliquer ce style riche et presque adolescent. le rythme du récit s'en trouve un peu affecté.

Ce roman est donc extrêmement attachant et donne envie de suivre la carrière de ce jeune auteur visiblement passionné par les littératures de l'imaginaire.
Commenter  J’apprécie          45
Le petit Djibril, neuf ans, se retrouve seul dans le désert lorsque son clan est enlevé par les hommes de la côte. Il s'embarque alors dans une longue marche pour les sauver, accompagné d'un robot cassé et d'une razawak (un ruminant dont le caractère s'approche de celui d'une vache).

Un conte écologique et philosophique dans un univers original, fait de désert, de couleurs, avec de jolies trouvailles. Dans l'ensemble c'est très mignon, et les messages de tolérance, d'acceptation de soi et de l'autre, et de protection du vivant sont beaux. le personnage de Djibril est émouvant, plein de sensibilité et il met notre petit coeur à rude épreuve.

Néanmoins, je reste un peu sur ma faim : le côté très contemplatif et l'innocence de l'enfance sur laquelle on s'émerveille sont touchants… mais l'écriture est terriblement plate pour une ambition aussi poétique. On nous dit à tout moment ce que ressentent les personnages à telle ou telle action, comment ils le ressentent, avec force qualificatifs, en perdant la poésie de l'instant : à force de trop nous dire sans nous montrer, on perd l'émerveillement. de même, tout un pan de l'histoire nous est conté à travers des lettres retrouvés par le héros, et ça ne fonctionne pas du tout : c'est artificiel (même si là encore le message est touchant et charmant). On sent énormément de sens pour l'auteur dans son livre, mais beaucoup de maladresse dans l'écriture affaiblissent l'ensemble. C'est un roman que j'aurais voulu aimer, qui avait beaucoup de choses pour m'émouvoir mais dont la poésie m'a échappé.

En tous cas, merci à Babelio pour le livre que j'ai reçu en Masse Critique. Il doit sortir en septembre, et j'espère qu'il trouvera son public !
Commenter  J’apprécie          70
J'ai reçu ce roman un peu par surprises, je dois vous avouer que je ne m'y attendais absolument pas en ouvrant ma boîte aux lettres. C'est le genre de surprise qui fait très plaisir en tout cas. Un grand merci à l'équipe de Gulf Stream pour cet envoi, ainsi qu'à l'auteur pour la jolie petite dédicace. J'étais très intrigué en lisant le résumé, l'histoire avait l'air original et surtout ça change de ce que l'on a l'habitude de lire. Rien que pour ça j'ai eu envie de me jeter dessus pour le coup. J'ai beaucoup apprécié ma lecture en tout cas.

Je découvre la plume de l'auteur avec ce premier roman. J'ai vraiment adoré la découvrir. Elle est très facile à lire, c'est fluide et très addictif. On a toujours envie d'en savoir plus. J'ai dévoré les pages les uns après les autres et c'était assez difficile de lâcher le roman finalement. J'étais impatiente de découvrir comment cette histoire allait se terminer. Même si le public visé est un public plus jeune, j'ai apprécié le fait que sa plume ne soit pas si enfantine que ça. C'était vraiment agréable à lire.

Dans ce roman, Djibril est un enfant du désert. Nomade, il se déplace avec son clan grâce à des transporteurs et des glisseurs des sables, au gré des pluies courtes et rares qui font apparaître l'acheb. Cette prairie éphémère, source d'alimentation, est un véritable miracle pour les habitants du désert. Un jour, la famille de Djibril est enlevée par les hommes qui peuplent la côte alors qu'il est en exploration. Accompagné d'un robot défectueux et d'une razawak, herbivore aussi têtue que placide, le garçon se lance du haut de ses neuf ans dans la traversée d'un désert aux multiples dangers, à la recherche des siens comme de lui-même. Car l'acheb est bien plus qu'une simple prairie et Djibril n'est pas un enfant comme les autres…

J'aimerais d'abord parler des personnages. J'ai beaucoup apprécié celui de Djibril. Ce jeune garçon finit un jour par se retrouver seul en plein milieu du désert après que sa famille se soit fait enlevé. Il va donc partir à sa recherche en compagnie d'un robot ainsi que d'une razawak. Djibril n'a seulement que neuf ans et je dois dire que je l'ai trouvé hyper courageux. Il n'abandonne pas son idée et va braver le désert pour retrouver sa famille. Mais ce que j'ai aimé avec son personnage c'est qu'il se comporte comme un enfant de neuf ans. Je m'explique, parfois dans certains romans, on suit des jeunes enfants ou des jeunes ados mais qui finissent par se comporter comme des personnes plus vieilles. Et du coup ça crée un décalage entre le personnage et ses actes. Alors qu'ici ce n'est pas le cas. Djibril se comporte vraiment comme un petit garçon de neuf ans avec toute sa naïveté. Et ça j'ai vraiment beaucoup aimé ça chez lui. J'ai également beaucoup aimé Sinah. Elle va croiser le chemin de Djibril et va en quelque sorte le prendre sous son aile. J'ai beaucoup aimé la relation qui va se créer entre elle et Djibril. Il y a aussi le cousin de Djibril, Idriss. Ce personnage m'a beaucoup touché, il se pose énormément de questions sur lui même, sur ce qu'il ressent etc. Je dois avouer que l'épilogue m'a beaucoup émue le concernant.

Concernant l'histoire, j'ai beaucoup aimé cette fable écologique et poétique. C'était une aventure palpitante à suivre aux côtés de Djibril. J'ai beaucoup aimé cette aventure dans le désert, suivre la vie des nomades qui vivent dans le désert, découvrir les différentes technologies assez poussées etc. Mais j'ai surtout aimé découvrir l'acheb. C'était tellement beau et je visualisais si bien les images dans ma tête. Dans ce roman on y parle d'écologie, du bien être des animaux, de l'importance qu'à l'eau, l'importance de la nature sur notre monde. Et c'était tellement beau. On y parle aussi de l'acceptation de soi, l'image que l'on a auprès des autres, du questionnement que l'on peut avoir dans notre vie. Et je pense que ça va parler à beaucoup de personnes cette partie là. J'ai beaucoup aimé les moments où on a accès aux lettres d'Idriss, ça coupe l'histoire mais ça apporte vraiment quelque chose. Et puis j'ai aimé aussi le contraste entre adulte et enfant. Djibril ne voit pas les choses de la même façon que les adultes au final et j'ai apprécié voir la façon dont l'enfant voit le monde.

J'ai passé un excellent moment aux côtés de Djibril. J'ai terminé cette lecture en larmes, l'épilogue m'a vraiment profondément touché. J'ai adoré cette histoire, l'univers est merveilleusement beau et en même temps cruel. L'histoire est plaisante, touchante, abordant des sujets importants. On s'attache aux personnages au fur et à mesure que l'on avance dans le roman. C'est une très belle histoire qui m'a clairement fait voyager. Je ne peux que vous conseiller de découvrir ce roman, que ce soit pour vous ou vos enfants d'ailleurs. Il en vaut tellement la peine.
Lien : https://enairolf.home.blog/2..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Tu es grand, tu as le droit de connaître la vraie histoire, Djibril, car celle que tu m'as racontée n'est pas tout à fait exacte. C'est bien vrai qu'avant, le désert n'existait pas. Ou plutôt, il était moins présent. L'acheb le recouvrait en grande partie. À cette époque, il y avait trois grands peuples : les Aquoris vivaient sur la côte, de pêche et de commerce. Les Arenoïs occupaient la plus grande partie et se nourrissaient de l'acheb, qui faisait leur prospérité. Les derniers étaient les Ardésians. Ils vivaient sous la terre, dans un endroit appelé Hypostegnos, une sorte de planète dans la planète, comme un cœur flottant. On raconte que la vie y était fraîche et joyeuse : le soleil n'y agressait pas la peau et aucun prédateur dangereux n'y vivait. Les racines de l'acheb nourrissaient Hypostegnos et formaient à la surface des portes permettant d'y accéder, gardées par les chevaliers de l'acheb. Aujourd'hui, ces passages se sont refermés car l'acheb a pratiquement disparu. Il n'a plus assez de force pour les rouvrir. Les Ardésians avaient pour habitude de les traverser une fois par mois pour commercer et ainsi récupérer des aliments qui ne se trouvaient pas dans les souterrains. (...) Le peuple du sable, les Arenoïs (...) avaient également leurs propres rêves et se préoccupèrent moins de l'acheb. Les Aquoris n'avaient jamais été très proches de la nature, mais leur lien se distendit encore plus au fil du temps : ils préférèrent leurs machines aux autres peuples. Enfin, les Ardésians, du fait de leur lien privilégié à Hypostegnos et l'acheb, avaient fini par se considérer comme supérieurs. Les dissensions gagnèrent les peuples et, peu à peu, les enfants disparurent, l'acheb tel qu'on le connaissait avec eux. Les habitants d'Hypostegnos n'eurent d'autre choix que de remonter à la surface. Avec la disparition de l'acheb, leurs moyens de subsistance décrurent. C'était une tragédie pour les deux peuples : les Arenoïs furent contraints au nomadisme, ne vivant que pour profiter des rares averses naturelles. Les Ardésians perdirent l'entrée de leur monde d'origine. Chaque peuple rejeta la faute sur l'autre sans parvenir à reconnaître sa part de responsabilité. Les Aquoris quant à eux ne se mêlèrent pas à ces querelles. pg 165-166
Commenter  J’apprécie          10
Il avait l'impression qu'une partie de l'âme du désert manquait ici : celle de la liberté qu'avait la terre de se plisser et de se déformer au gré de ses envies et du vent. Puis, il aperçut des tas d'ordures qui étouffaient des buissons et il comprit que dans ces lieux, la nature n'avait pas voix au chapitre. Seul l'Homme comptait. Et les paroles de l'être humain étaient mortifères, arrogantes. Elles ne laissaient aucune chance aux murmures des plantes.
Commenter  J’apprécie          60
Ils marchèrent pendant plusieurs heures. Le robot avançait mécaniquement et le garçon le suivait. La razawak avait rechigné au début mais s'était finalement faite au rythme. Aucun mot ne fut échangé pendant tout le trajet. Le robot ne semblait pas programmé pour entamer la conversation. Quant à Djibril, il était trop occupé à échafauder de multiples plans de sauvetage de sa famille. Tantôt, il assaillait vaillamment la cité des Hommes de la côte, chevauchant Pioche et maniait une épée dorée, tantôt il s'y infiltrait discrètement, véritable ombre des sables. Il pouvait entendre la voix d'Idriss lui conseiller telle ou telle chose, mais s'y mêlait toujours celle de sa mère, lui conjurant d'être prudent. Il ne savait plus qui écouter et cessa finalement d'y réfléchir.
le désert présentait une morne richesse de paysages tous plus minéraux les uns que les autres. Des colonnes de pierre brune s'élevaient sur le chemin. Le vent avait cessé de souffler et plus un seul bruit ne résonnait dans l'immensité qui s'offrait aux voyageurs.
Commenter  J’apprécie          20
Des volutes de sable dansaient telles des arabesques joyeuses autour de Djibril. Bientôt elles se détendirent pour former un chemin scintillant de rêves et d'émotions. Une mer de tristesse bordait la sente dorée. Des silhouettes familières y flottaient. Au loin, une voile blanche claquait. Des rires épars, arrachés au passé, constituaient autant de fragments, de sensations, de souvenirs aux couleurs chatoyantes. (...)
Seules restèrent les émotions. Seuls restèrent les souvenirs.
Commenter  J’apprécie          40
Une maman... Une maman, c'est la personne la plus importante dans la vie. C'est grâce à elle qu'on est là. C'est comme le soleil, mais gentil, pas brûlant. Elle nous aide, nous réconforte, et lorsqu'elle est là, avec nous, tout va mieux.
Commenter  J’apprécie          70

autres livres classés : orientVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus

Lecteurs (63) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4887 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}