Il faudra expliquer, un jour, pourquoi l'homme s'intéresse tant à son destin après la mort et si peu à so destin avant la vie.
J'ai déjà trop vécu pour être revenu de tout
Maman, dont je tiens tous ces détails, s'en est sortie. Moi, je n'en suis pas encore sûr. On naît toujours avec une blessure. Après, elle s'agrandit ou elle se referme, ça dépend des gens et de leur destin. Mon cas est particulier : à mon arrivée sur terre, je saignais déjà de partout. J'étais une grande plaie et rien d'autre. C 'est pourquoi je me sens si seul et si faible, certains jours.
Il faut savoir prendre son temps. De toute façon, ça ne change rien. Il nous échappe toujours et on ne le retrouve jamais.
Réussir sa vie, c'est apprendre à mourir.
On naît toujours avec une blessure. Après, elle s’agrandit ou elle se referme, ça dépend des gens et de leur destin.
...Je ne sais pas ce qui m`a réveillé.
Mais tout est arrivé en même temps:
la pluie, le froid, les éclairs et puis
la grosse main de Max sur mon
épaule.
Je me suis mis à éternuer à
plusieurs reprises et j´avais le
sentiment de partir de moi-même
sans arriver à me rattraper.
Tout étais bloqué en moi.
C´était comme si je mourais.
Sauf que j´étais toujours bien vivant.
Mais on a beau courir, on finit toujours par se retrouver, un jour, en face de ce qu'on fuit. Car il est en même temps derrière, à côté et devant, le destin. C'est pourquoi on est toujours refait.
Quand on ne pense plus qu'à mordre et que tout se recroqueville en vous pour se concentrer sur une seule idée : déchirer pour détruire. Il y a des tas de gens qui ont la même obsession. Mais généralement, ils savent se tenir. Ils ravalent leur bave, eux. Toute la différence est là. On appelle ça la civilisation.
Maman m'a souvent dit que j'étais fait pour la tragédie. Moi qui adore rigoler, c'est vrai, je déclenche des catastrophes partout où je passe. Ça a d'ailleurs commencé, dès le premier jour, avec les forceps du docteur Baudroche.