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4,22

sur 332 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dernier tome d'une trilogie de fou.
Évidemment on est dans l'ultra violence avec les thrillers de Ghislain Gilberti, mais le scénario est tellement bien ficelé et sans concession....pour personnes. Ni les personnages, ni les lecteurs et je pense que ni l'auteur ne peut sortir indemnes de tels romans.

Mais tout est maîtrisé a souhait ( sauf peut-être la fin mais j'y reviendrai).
J'ai trouvé que l'auteur avait été très malin de remonter à la genèse de borderline. Ces jeunes n'ont pas eu une jeunesse toute rose et édulcorée et pourtant... Avec de tels parents ça aurait pu.
Grâce à cela Ghislain Gilberti réussi un énorme tour de force, nous faire aimer, nous faire cautionner et nous faire avoir de l'empathie pour des psychopathes en puissance.

Quand je dis que Gilberti est sans concession, c'est que le futur de certains personnages ( que l'on connaît depuis plus longtemps que cette trilogie) est dramatique. J'en avais les poils hérissés sur les bras.

J'ai passé un énorme moment.on reconnaît aisément les parties qui sont liées à la biographie de l'auteur ( enfin quand on a lu la dynamique du chaos). On ressent sa souffrance.
Je pense très sincèrement qu'il a du avoir du mal a conclure ce roman.
D'ailleurs j'ai trouvé la fin assez abrupte, et pas tout à fait a la hauteur du reste du roman. Certains personnages n'ont pas la fin qu'ils méritent et il m'a manqué quelques éléments pour un final en apothéose.

Cette trilogie va rester très certainement dans les anales des thrillers. C'est dense, addictif, bien pensé. Et surtout c'est un moment de lecture incroyable. Je reste sur l'idée que ça pourrait faire un film de dingue (avec le bon réalisateur et les bons acteurs).

Un roman dont on ne sort pas indemne, d'une forte intensité.
Je recommande ++++, mais surtout âmes sensibles s'abstenir.
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Je vous le dis de suite, car je ne garantis pas à 100% une totale objectivité sur cette chronique tant je suis fan et admiratif de celui qui est au roman noir, ce que le King des grandes années était à la littérature fantastique. Ghislain Gilberti, possède ce quelque chose en plus qui transforme un roman écrit avec une plume des plus talentueuse en un récit qui, comme le ferait une puissante drogue, pénètre votre organisme, jusqu'à se répandre dans tous vos organes avant enfin de dévorer votre âme. Et, cette trilogie des Ombres, chef d'oeuvre de la littérature noire, que vient conclure ce troisième opus « le sacre des impies » ne fait que le démontrer.
Nous avions découvert Boderline, puis les Anges de Babylone, ici, nous suivons en parallèle, les premiers instants de la création en 1995 et l'aboutissement du projet des sept membres de l'Hydre en 2011. Dans un final qui vous pète à la gueule, vous laisse coi et vous aura marqué à jamais.
Oui vous ne rêvez pas, malgré les atrocités qu'auront pu commettre ceux qui ont gravé sur leur corps « ecce lex », des psychopathes de la pire espèce, vous ressentez de l'empathie pour eux et ressentez un certain respect pour leur code d'honneur et d'une certaine façon pour leur humanité. Car oui, ils ne sont que des hommes et femmes, victimes d'une société qui ne protège que les riches et puissants.
Et c'est à nous, petits privilégiés, éternels insatisfaits, menant une vie, soyons honnêtes, plutôt confortable, que Ghislain dévoile, cette société que nous ne voulons voir, et à laquelle nous avons échappé, nés dans de bonnes familles, aimantes et protectrices. de nombreux facteurs tels la violence, l'alcool, la dépression, les mauvaises fréquentations, la folie auraient pu détruire ce fragile équilibre et nous faire dévier vers cet underground, cette sombre et marginale société que décrit Ghislain.
Une trilogie à mettre entre les mains de lecteurs avertis, qui sortiront sans doute un peu changés de cette plongée dans les profondeurs d'un système se faisant échos aux dérives de notre si parfaite société.
Merci Ghislain, de donner autant de toi, témoin de ce que nous ne saurions voir. Je ne suis pas sûr que nous serions nombreux à ne pas avoir totalement sombré.

Lien : https://imaginoire.fr/2020/1..
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Cette trilogie explosive est d'anthologie. de l'action en veux-tu en voilà qui s'avèrera par moments peut-être un peu trop poussée pour certains, mais qui pour moi fut un réel plaisir de lecture. Les deux premiers tomes m'ont transporté comme rarement. le troisième opus est à mon goût un peu trop brouillon dans sa structure narrative, mais conclut tout de même l'ensemble de manière magistrale.

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Une fois n'est pas coutume mais aujourd'hui je vous ai parlé non pas d'un livre mais de trois. Trois bouquins qui forment un tout. Trois bouquins qui m'ont fait plonger au plus profond du mal. Trois romans, trois éléments une trilogie incroyable et incomparable. J'ai lu les deux premiers à leur parution et si j'attendais avec impatience le troisième tome, j'avoue j'ai eu une certaine appréhension à entrer dedans, les deux premiers opus m'ayant déjà mise KO.
Aussi, aujourd'hui toute la journée, je suis venue vous parler de… « La trilogie des ombres » de Ghislain Gilberti
Le tome 1, Sa majesté des ombres est là
Le tome 2 Ici
Et maintenant place au final et quel final !
Mais alors que nous raconte volume 3, « le sacre des impies »
Cécile Sanchez, aidée par Sandrine Torterotot et Clémence Séverin d'Interpol, enquête sur l'organisation criminelle Borderline, créée quinze ans plus tôt. Elle doit se plonger dans le passé cauchemardesque des membres de l'unité des Anges de Babylone.
Encore une fois Ghislain m'a scotchée, émue, laissée pantelante.
Il nous transporte sur deux époques, le temps où l'on peut encore croire que tout est possible. Un peu un temps de l'insouciance de ces années 90. Et puis ce vingt et unième siècle où l'humain est oublié, où tout n'est que compétitions et profits.
Aussi…
Cette fois il a décidé de nous embarqué avec lui de l'autre coté du miroir où on entrevoit l'envers du décor. Il nous montre les monstres, nous entraine dans leur mondes, nous fait découvrir leur univers mais aussi nous prend en otage et nous balade dans leur tête. L'espace d'une lecture on est ses impies, ses légions vouées au mal que l'on traque depuis le début de la trilogie. On vit comme eux, on côtoie de bien trop prés Lolita et son escadron de tueurs. Et Ghislain Gilberti nous averti, attention sous la fiction tout cela est bien réel, tout cela aurait pu arriver. Regarder comme il est facile de se retrouver de l'autre coté de la ligne à ne pas franchir. Un rien peut nous faire basculer du coté du grand banditisme, un accro de la vie, une enfance malmenée, une mauvaise rencontre…Le Mal ancre ses racines là où la vie débloque, il profite de chacun de nos traumatismes, de nos travers, chacune de nos faiblesses et de nos failles
Et…
Je l'avoue, j'ai toujours eu un petit faible pour Ghislain et je trouve ses failles magnifiques.
Il a su tellement bien les exprimer, nous les faire ressentir et les transformer en mot qui vous transforme à votre tour.
Ghislain, je sais que derrière ses blessures se cache une bien belle humanité.
Juste en lisant votre entretien messieurs je m'inquiète de l'état de notre auteur car rouvrir des plaies à peine ou mal cicatrisées peut malheureusement parfois être pire que le mal d'origine. Alors Ghislain s'il te plait prend grand soin de toi.
Et encore merci pour cette extraordinaire trilogie, un an après l'avoir terminée j'ai toujours beaucoup de mal à mettre des mots dessus. Les tiens de mots, de maux aussi sont si forts. Ma chronique à coté ne pourra être que fade !
J'aime terriblement l'humanité que dégage Ghislain et ce roman est un véritable tour de force…
Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Le sacre des impies de Ghislain Gilberti est le dernier tome de sa trilogie "la trilogie des ombres". Il était depuis longtemps dans ma pal mais je sais que ce sont des romans très durs où la violence est omniprésente donc j'ai pris mon temps.
C'est encore un excellent roman, une fois commencé, on ne sait pas où ça va s'arrêter et sachant que c'est le dernier de la trilogie, forcément ça va s'arrêter, quoi que.......
L'auteur, réussit, avec brio, à nous faire aimer, et à nous faire avoir de l'empathie pour les membres de cette organisation, en remontant dans leurs passés, leurs enfances et découvrir ce qu'ils ont tous subit et ce qui a fait qu'ils se sont rapprochés.
La fin est grandiose tout comme l'ensemble du roman et même l'ensemble de la trilogie !
Bravo à cet auteur de grand talent !
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Avec le premier tome, Sa Majesté des Ombres, je faisais connaissance avec Borderline, un réseau colossal aux méthodes sanguinaire mené par l'Hyène. Face à eux, Grux dit le Chacal, un lieutenant des stups et surtout Cécile Sanchez déjà apparue dans le Festin du Serpent. Bref tous les ingrédients d'un putain de polar méchant ! Puis vint le second tome, Les Anges de Babylone. Je m'immergeais dans le monde de Bordeline et leur aspiration à un destin quasi apocalyptique. Un projet bien au-delà du chaos. Une promesse faite au lecteur.
Enfin arrive le tome 3, le Sacre des Impies et je plonge pour un retour à la Genèse avant de voir les impies sacrifiés sur un autel flamboyant. A travers des allers-retours entre 1995 et 2011, Gilberti dévoile la jeunesse de ces sept mômes issus de grandes et richissimes familles qui deviendront l'hydre. Juillet 2011, le moment du châtiment
Cette trilogie prend des allures de fresque. le boulot abattu par Ghislain est considérable. Son style toujours addictif. On ne décroche pas. le mot est juste et percutant. Toutefois, je dois mentionner une sacrée déconvenue. J'ai été perturbé par les nombreuses coquilles et des mots oubliés. Dommage pour ce manque de boulot éditorial qui casse le rythme et t'en à nous faire perdre le lien ténu entre ce roman et son lecteur par moments. Les scènes d'action sont, elles, toujours extrêmement cinématographiques et orchestrées avec brio.
Reste que je dois m'arrêter sur les personnages. Cécile, Lolita, Faust, Sé et les autres sont diablement construits. le tour de force de l'auteur, leurs offrir la possibilité de se dévoiler encore dans ce dernier tome et de prendre une part plus grande – je pense à Kayanée par exemple. Et si Faust est plus que jamais le personnage central, la tête de l'hydre, il demeure, comme tous, l'addition de ses expériences, de sa vie, de ses actions, de son enfance. Faust est pétri de ses propres épreuves et de ses douleurs. La famille, le code d'honneur, l'amour sont les premières victimes en temps de guerre.
Toujours est-il l'on enchaîne les chapitres et que la rage nous gagne. Bien sûr Ghislain nous force un peu la main pour prendre parti. Mais après pas loin de 2000 pages, il est logique de ressentir des adhérences avec quelques personnages, surtout à une période où les inégalités se font plus criantes que jamais. Là où il y a tyrannie, il parait naturel de vouloir s'en affranchir. Et la Justice n'est pas forcément ce qui est le plus juste. J'avoue mon attachement à Lolita No.
Au bout du compte, la rage se maitrise-t 'elle ? Entre bruit et fureur, les anges se dévoilent au grand jour et viennent enserrer la colonne vertébrale du lecteur. Les dysfonctionnements des protagonistes, héros et héroïnes, sont à la hauteur de leurs ambitions. Cette trilogie est un magnifique exemple de ce qu'est le thriller en 2020. Vif, ambitieux, déstabilisant et sans concession.

Lien : https://nigrafolia.fr
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💙🪒🦷🐅 " le Sacre des Impies " .

Je viens de terminer ce troisième tome, et j'en ressort complètement bluffé et essoré. J'ai fait durer ma lecture au maximum.

Pourquoi ?... Ce troisième tome et complètement dément.

Comme à mon habitude, j'ai été pris direct dans ma lecture, car paf direct ça déboîte sévère.
Rien n'est laissé au hasard, chaque personnage à été travailler avec soin, chaque description et digne d'un film.

Il y a tout réuni pour faire un cocktail explosant : adrénaline, suspens, meurtres, vengeance, pouvoir, rédemptions, haine, police, meurtres, drogue, empires...

Ce troisième tome envoie du très très très lourd, une écriture percutante, un style incisif qui ne laisse pas le temps de se reposer sur ses lauriers .

J'admire énormement le talent de l'auteur, il a une écriture qui me transporte et qui fais que plus rien n'existe autour, car pas chichis avec lui s'est droit au but.

Ce troisième conclue avec brio la trilogie.
Tome 3 qui tape fort vraiment fort, qui bouleverse, qui me laisse sans voix.

Je savais dès les premières pages lu, que j'allais ressortir de ma lecture conquise.

C'est le cas, c'est un énorme coup de coeur 💙.

Je suis l'auteur depuis ses débuts et bien ce n'ai pas prêt de s'arrêter , ce tome 3, il déchire grave .

Bravo, ce tome 3 et fascinant. Pas un seul instant, je me suis ennuyé, je les déguster pages après pages et quand arrive le final, c'est dur de se dire merde 🙄, c'est la fin, tellement j'avais la sensation de vivre dans le roman.🐅🪒🦷
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Un vrai grand thriller ! Grand par la taille (600 pages) et par le talent du conteur qui ne nous laisse à aucun moment reprendre notre souffle tant les aventures s'enchaînent.C'est dur violent et extrêmement realiste mais ca marche ! le realisme est poussé ici a l'extrême et rien ne nous est epargne,les scenes "gores" sont legions et nous sommes plongés dans la réalité de l'ultraviolence.Un livre qui me donne envie de decouvrir les premiers episodes de cette trilogie.
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Oh nous étions nombreux à attendre ce dernier tome de cette trilogie incroyable ! le talent de Ghislain n'est plus à démontrer. Il a un don tout simplement. Il est capable de créer des histoires très complexes mais extrêmement détaillées où le lecteur vit chaque détail. Rien ne lui échappe.

Le petit mot d'introduction de Ghislain nous prépare à cette dernière plongée dans cet univers sombre de Borderline et des Anges de Babylone. On se prépare à vivre une lecture difficile dans tous les sens du terme.

Dans ce dernier tome, on va revenir aux sources de Borderline. Ainsi on va mieux comprendre ce qui lie les têtes de l'Hydre. C'est vraiment intéressant pour mieux comprendre la dynamique entre chaque personnage et pourquoi ils sont ainsi. Ghislain va très loin et montre à quel point il maitrise la psychologie de ses personnages. J'ai trouvé ça fascinant de voir comment un personnage comme celui de Lolita No s'est formé. Tout est bien sûr empreint de violence mais comme à chaque fois elle se justifie. On comprend aussi qu'ils ne pouvaient pas être autrement. On a même pitié d'eux parfois, on compatit presque à leur souffrance. C'est un sentiment déstabilisant quand on voit la violence dont ils sont capables.

On voit aussi l'autre côté, celui des flics. J'avoue que là ça m'a un peu moins intéressé car ce ne sont pas les personnages principaux.

Ce qui est aussi passionnant dans ce livre c'est de voir comment va se mettre en place le plan des Anges de Babylone que l'on voit un peu dans le précédent tome. Ghislain n'oublie aucun détail et nous montre tout et avec différents points de vue. D'un chapitre à l'autre on voit comment cela est construit, mis en place et perçu. C'est absolument passionnant ! On se croirait par moment dans une série télé ou un film. On voit bien que son écriture est très cinématographique. Mais cela nous questionne aussi car ce qui est dit par Faust ou d'autres fait écho à notre société actuelle et sur le questionnement de groupes comme ceux des gilets jaunes.

Le rythme de ce livre est dingue. On souffle très peu et c'est tant mieux. Tout se joue en très peu de jours. Les émotions sont fortes tout au long du livre. Quand les premiers personnages commencent à mourir on prend conscience que ça ne va pas être simple jusqu'à la fin. Il est quand même difficile de lâcher ce livre jusqu'aux dernières pages qui nous réserve quelques surprises.

Tout se termine en apothéose et il ne pouvait pas en être autrement. Ce dernier tome est une réussite totale. On referme difficilement ce livre qui nous prend aux tripes. Mais à la fin on doit reconnaitre l'immense talent de Ghislain. Il a créé une trilogie qui marquera pendant longtemps le lecteur et la littérature noire.

Ghislain est un des très grands de cet univers. Louez soit Ghislain !
Lien : https://leslecturesdamandine..
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Après « Sa Majesté des ombres », puis « Les Anges de Babylone », « Le Sacre des impies » clôture la trilogie commencée en 2018 par Ghislain Gilberti. Plus de deux mille pages qui narrent l'histoire de l'Hydre, allégorie de ce monstre à sept têtes. Dans ce dernier tome, l'auteur prend le parti de remonter aux origines de la création du groupe en mettant l'accent sur Faust Netchaïev, la tête pensante de l'organisation, et sur la formation de Borderline, où comment sept gamins se sont trouvé des valeurs communes puisées dans une expérience de vie semblable. Ainsi, les grandes parties du roman alternent entre deux espaces-temps, 1995 retour vers la construction de l'entité et 2011 l'exécution finale d'un plan. Il est indispensable d'avoir lu les deux premiers opus pour savourer et comprendre ce dernier tome. Je vous conseille même de relire le dernier chapitre du tome 2 avant de vous plonger dans celui-ci pour vous remettre dans l'ambiance.

1995, remontée dans le temps. L'auteur revient sur l'histoire personnelle de ces sept gamins, tous enfants de familles aisées, de parents puissants « les géniteurs de chaos en marche » ayant un rôle phare dans la société civile. Sept gamins qui ont connu le délaissement et la violence. Sept gamins qui se lient irrémédiablement autour de Faust pour ne faire qu'un, la naissance d'une entité dont les racines profondes s'ancrent dans le désir de vengeance. « Le mal s'implante profondément dans l'âme encore tendre et fraîche, se ramifie, creuse au plus profond de l'être ses galeries empoisonnées. »

2011, exécution d'un projet commun qui dépasse très largement les divers trafics, quêtes de territoires, éliminations des caïds, récoltes de sommes d'argent colossales. Borderline devient le porte-parole d'une forme de renouveau. L'exécution de ce plan, déjà en gestation dans les deux premiers tomes arrive enfin à son terme en ce jour du 19 juillet 2011 où « Les drapeaux de toutes les communes du pays seront mis en berne ». Je vous laisse découvrir seuls le machiavélisme avec lequel les membres de l'organisation agissent.

« Lorsque ce sont les parents qui doivent répondre des actes de leurs enfants alors que ceux-ci sont adultes, l'épreuve est humiliante. Mais lorsque les actes en question relèvent de crimes en bande organisée, trafic de stupéfiants, violences, actes de barbarie, meurtres et terrorisme intérieur, ça prend l'ampleur d'un châtiment divin. »

L'impression générale qui subsiste en refermant ce tome 3 est, comme je vous l'avais déjà dit pour le tome 2, l'immense travail de Ghislain Giberti pour construire une trilogie qui a du sens, et des personnages dont on découvre au fur et à mesure leur lente construction sur les cendres d'une société déconstruite. On peut y voir une fresque sociale qui s'apparente à celle d'un Zola des temps modernes, une photographie très nette d'une société qui brille par ses disparités et ses contradictions. Au niveau de l'écriture, je veux vraiment souligner l'extrême précision des mots. L'écrivain a un sens du verbe méticuleux et une sensibilité profonde à la musicalité de ses phrases. Dans les scènes d'action, les mots cognent et foudroient, dans les scènes plus introspectives, ils se font plus tendres, presque doux. Cette hypersensibilité, cette volonté aiguisée de donner du rythme, cette exactitude du verbe font de l'oeuvre de Giberti un ovni littéraire qui donne au genre de vraies lettres de noblesse : celles de l'empathie totale, de l'immersion totale, de l'éveil de tous les sens. Ce que Gilberti dit de la société à travers ses personnages fait écho en chacun de nous, principalement en cette période trouble où les inégalités se creusent de façon dramatique. Oui, Giberti écrit des textes engagés et enragés et nous fait choisir un camp, pas forcément celui de ce qui est juste, mais celui de ce qui est bon. La cause est aussi légitime que les moyens pour la faire valoir sont interlopes…

« Le sacre des impies » a toutes les caractéristiques du « barbecue sibérien » fort bien décrit dans le roman puisque les mots transpercent notre épiderme pour aller libérer une rage sourde présente en chacun de nous : la rage de l'enfance abîmée, de l'enfance trahie, de l'enfance bafouée. le feu succède à l'eau et inversement. La facture présentée est à la hauteur du crime perpétré, et même le plus doux des agneaux consent à libérer cette part des ténèbres qui est en lui. « Mais c'est la rage qui a gagné sur notre humanité. Nos parents ont réussi à nous briser, nous forçant au point que le seul choix était de nous reconstruire. Mais nous étions trop jeunes pour le faire seuls et de la bonne façon. C'était plus facile de faire de nous des démons qui châtient que des anges du pardon. »

Un dernier conseil avant de vous lancer dans ce dernier opus : commencez-le lorsque vous avez du temps devant vous. le premier tiers demande une certaine concentration. Les flash-back sont nombreux, les personnages considérables et donc, les dangers de décrocher multiples. Il m'aura fallu ce bon tiers pour totalement m'immerger dans le récit en acceptant l'idée que je ne pouvais pas me souvenir de chaque protagoniste et qu'au fond, le sujet du roman n'était pas là. J'ai alors pu ressentir cette effervescence fébrile de l'auteur, ce bouillonnement d'idées qui ne demandait qu'à jaillir, et savourer pleinement ma lecture.

Que dire de Ghislain Gilberti ? D'abord que cette trilogie est une oeuvre majeure dans la littérature noire et qu'elle restera une référence pour qui s'intéresse à ce genre littéraire. Ensuite, force est de constater que le doute de l'écrivain lui réussit fort bien puisqu'il se dépasse à chaque nouveau roman. Enfin, que de grands textes peuvent naître d'expériences de vie chaotiques et qu'il faut avoir l'intelligence du coeur pour transformer la rage en mots !
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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