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3,52

sur 1246 notes
Alice, anorexique,
Mattia, réduit au silence depuis que sa jumelle est morte quand ils avaient 8 ans, mort dont il se sent et dont il est responsable.
Cette histoire aborde le thème de la solitude mais aussi le désir d'appartenance et la tentative de s'intégrer au groupe et la recherche d'un chemin qui soit le sien, à travers la lutte intérieure pour trouver sa propre cohérence et la stabilité .
L'éventail des thèmes abordés suit le chemin de deux nombres premiers dits jumeaux : des individus qui deviennent un paradigme exemplaire et qui, indivisibles par des nombres autres que le un et eux-mêmes, sont au-delà de la métaphore, incompris, incapable de parvenir à un accord ou d'accepter des compromis.
Ce sont deux âmes destinées à se rencontrer mais sans jamais aller trop loin, sans jamais dépasser ce seuil qui les divise, "par ce qu'elle et Mattia étaient unis par un fil élastique et invisible, enfoui sous un tas de choses de peu d'importance, un fil qui ne pouvait exister qu'entre deux comme eux: deux qui avaient reconnu leur solitude chez l'un et chez l'autre ".
C'est un roman très puissant, une histoire forte  et dure, un récit intense et émouvant, qui offre de nombreux horizons à la réflexion.
En voici une, il y a un peu plus de deux mois, un jumeau (du même âge que Mattia et se soeur) est mort sous les yeux de son frère, et ce drame a ranimer en moi tous les autres décès de jumeaux que j'ai eu à connaître, mais celui-ci m'a davantage touché et m'accompagne (parce que c'était en faisant du ski, parce que j'ai de l'amitié pour la grand mère), et j'en suis venu à penser que les méditations autour de la mort de ce jumeau rejoint peut-être la physique quantique, le chat de Schroedinger...si l'on considère les jumeaux comme une entité dans laquelle une partie vit tandis que l'autre meurt.
Ceci étant dit, cela n'enlève rien au chagrin et à la compassion.
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Une valse entre deux personnes abîmées par l'enfance et des satellites autour d'eux.
Pas de mode d'emploi et il semble de toute façon que la langue de ladite notice leur soit inconnue. Un départ manqué, une fragilité absolue et une quête de soi en s'appuyant de loin en loin sur la fragilité de l'autre. Comme deux funambules apprentis marchant sur le même fil se croisant a plusieurs reprises sans jamais se rencontrer. Mais peut être vont ils se trouver eux mêmes. Ne leur lâchons pas la main...
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Alice et Mattia, deux individus uniques et seuls, perdus dans un monde où tout est relié sans eux.

Dès les premières pages, l'auteur nous amène dans l'intimité d'Alice, petite fille qui n'aime pas ses cours de ski. de manière incisive, il nous décrit brutalement ce qui se passe dans la tête de l' enfant.

On comprend dès lors qu'il s'agit de ce type de roman où l'on se laisse guider malgré soi, au travers les méandres de la solitude humaine, en la regardant bien en face.

On apprivoise Mattia dans sa différence, on s'y attache. On se questionne sur les choix d'Alice. On admire sa fougue et sa force sans trop comprendre à quel point elle souhaite être invisible.

Dans "La solitude des nombres premiers", l'auteur utilise certains concepts mathématiques pour entrer dans la tête de Mattia, ainsi que sa compréhension du monde.

Les nombres premiers sont solitaires et différents des autres nombres. Certains d'entre eux se retrouvent très près l' un de l' autre mais toujours séparés par un nombre pair.

Mattia et Alice se sont trouvés et ont traversé la vie sans jamais que leur amour l' un pour l'autre ne faiblisse, pourtant sans se séparer de leurs solitudes.

Un beau roman sur la différence, le besoin d' être reconnu par quelqu'un dans ce monde: un roman où s'accepter soi-même devient la seule manière d' assumer cette solitude.

Laissez-vous guider, ceci est un beau voyage
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"Le premier roman très maîtrisé d'un jeune auteur italien." Trop maîtrisé, justement, L'accident (ski pour Alice, disparion de la soeur pour Mattias) devient un traumatisme qui n'en finit pas de se répercuter sur leur existence avec une rigueur effroyablement mathématique. Un vrai théorème du malheur dans lequel les personnages s'engouffrent sans mollir et sans fléchir. Il n'y a que des conséquences, dans cette affaire, aucune inconséquence. Rien n'arrive à les dévier de leur obstination à suivre la filière de la douleur et de l'enfermement. Même si l'enferment dans une pathologie est une réalité, Même si l'auteur excelle à sonder les affres de l'adolescence. Mais faire ça à deux ! La description d'une pathologie, c'est déjà lourd, mais là, il double la mise. Et avec des nombres premiers ! Trop c'est trop. Ils n'auraient jamais dû se rencontrer. Ça fait qu'à la moitié du roman, on a envie de les laisser tomber.

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Un roman très bien construit, comme une équation mathématique.
Un tendre regard sur une jeunesse détruite. Deux jeunes diamétralement opposés vont composer leur vie avec la même destinée.
Lui Mattia, enfant surdoué, jumeau d'une soeur au mental démuni qu'il a oublié au parc et que l'on ne retrouvera pas. Il s'afflige cet incident par des mutilations aux poignets et aux mains.
Elle, Alice, après un accident de neige, restera boiteuse. A l'écart d'un monde qu'elle ne comprend pas, se fait un tatouage sur le ventre d'une fleur violette pour affronter son ennemi ou amie Viola, la belle hargneuse du groupe. Elle devient anorexique.

Ils se rencontrent adolescents, ils ont les mêmes silences, leurs regards se comprennent et un lien magique les unis. Et pourtant il prend la décision de suivre ses études à l'étranger.
Les années passent, la mère d'Alice meure à l'hôpital. C'est par toutes ses visites qu'Alice va marier un médecin Fabio. Il l'aime sa fantaisie, sa passion pour la photographie, tentera tant bien que mal de lui faire un enfant. Elle le quitte. Ils se quittent.
Rien ne peut oublier ses années de collège et l'attirance qu'elle avait pour Mattia.
Ils se retrouveront, dans la solitude des mots. La jumelle oubliée …

Un récit tendre, mais noir, on comprend les liens qui se détruisent. La folie de chacun des personnages. La lecture n'est pas rose, mais n'est pas non plus morose. J'ai aimé la construction de cette histoire où beaucoup de détails s'imbriquent naturellement pour ce jeune couple mal dans leur peau.
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Mattia, élève surdoué portant un poids et une culpabilité terribles sur ses épaules, et Alice, boiteuse depuis un accident de ski et anorexique, sont les deux personnages principaux de ce roman. On les suit, à divers moments de leur vie, tandis qu'ils se rapprochent puis qu'ils s'éloignent et se rapprochent à nouveau, parfois se frôlent, parfois se repoussent.

On a ici une relation très singulière avec des personnages très singuliers. La ligne floue entre amitié et flirt, platonique et romantique se joue souvent du lecteur, si bien que l'on a parfois du mal à comprendre que ce souhaitent Alice et Mattia. Leur relation pourrait se résumer à "tu es mon âme-soeur mais je t'ai rencontré au mauvais moment de ma vie", cependant il semble qu'il n'y ait aucun bon moment pour que Alice et Mattia assume enfin leurs envies et sentiments, et se laissent un peu de place dans leur vie respectives.

Il y a une certaine frustration qui nous suit tout au long de ce roman : les personnages se complaisent dans leurs problèmes sans jamais vouloir aller mieux, ils se sabotent, se détestent, ne sont pas vraiment lucides et, bien sûr, on reste sur sa faim. Tout n'est qu'occasion manquée, non-dits.

J'ai cependant apprécié lire cette relation atypique, même si la frustration et les nombreuses ellipses ont un peu entaché ma lecture. J'aurais aimé que l'histoire se passe autrement, si seulement nos deux personnages principaux n'étaient pas aussi égoïstes.
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Je me suis laissée prendre à l'histoire. Les personnages atypiques sont drôlement attachants. J'avais hâte de les retrouver. L'analogie avec les nombres premiers s'insère bien dans l'histoire vu la nature du métier de Mattia. Bref j'ai bien aimé.
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Dans "La Solitude des nombres premiers", Paolo Giordano déploie avec une finesse psychologique remarquable l'histoire de deux êtres singuliers, semblables aux nombres premiers par leur solitude intrinsèque et leur incapacité à vraiment se connecter avec les autres, excepté entre eux. Avec une plume élégamment sobre et une sensibilité à fleur de peau, l'auteur nous invite dans l'univers de Alice et Mattia, deux âmes endommagées par des tragédies enfantines qui les marquent d'une empreinte indélébile.

L'histoire, tout en nuances et en subtilités, nous fait traverser des paysages émotionnels complexes, où l'intimité semble à portée de main mais reste toujours aussi insaisissable que le véritable contact entre deux nombres premiers jumeaux, proches mais jamais tout à fait ensemble. La construction narrative, alternant entre les perspectives de chacun, construit une attente, un espoir chez le lecteur qui, au fil des pages, aspire à une union rédemptrice.

Cependant, la fin, aussi inattendue qu'authentique, nous rappelle que la vie n'est pas une équation mathématique où les variables finissent toujours par s'ajuster. Elle est triste, oui, car elle vient concrétiser la solitude profonde des personnages, mais elle est aussi ouverte, laissant à l'imaginaire du lecteur le soin de peupler le vide laissé par cette séparation. On aurait voulu qu'Alice et Mattia trouvent dans leur compagnie mutuelle un refuge permanent, une échappatoire à leur isolement. Pourtant, Giordano choisit une conclusion plus mélancolique, une fidélité à la réalité de son allégorie mathématique.

C'est dans cette fin inattendue que réside la force déchirante du roman. L'auteur ne cède pas aux attentes romantiques mais reste fidèle à la logique interne de son récit, où chaque personnage doit continuer à naviguer dans son propre spectre de douleur et d'espoir. "La Solitude des nombres premiers" n'est pas seulement une oeuvre sur l'amour ou l'amitié; c'est une méditation sur la condition humaine, sur la difficulté de se connecter véritablement à l'autre, et sur la beauté tragique de continuer à chercher malgré tout.

Ce livre est donc une recommandation forte pour ceux qui apprécient les récits qui respectent la complexité des émotions humaines, sans jamais les simplifier pour le confort narratif. Un roman poignant et intelligemment construit, qui résonnera longtemps dans l'esprit et le coeur de ses lecteurs.
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Plat ou creux ? J'hésite encore.
Ce qui est certain c'est que l'auteur nous a concocté un éprouvant catalogue de souffrances physiques et morales : perte d'un enfant, handicap mental, handicap moteur, anorexie, autisme, dépression, harcèlement, automutilation, homosexualité refoulée, cancer, divorce, perte d'un parent, maladie d'Alzheimer...
Le tout est balancé à grands renforts de clichés caricaturaux, sur un scénario effroyablement indigent, qui déploie une foule de détails sur des saynètes lycéennes mille fois vues ou des fulgurances romantiques inspirées des romans-feuilletons les plus sirupeux, tandis que plusieurs années passent à la trappe quand il serait intéressant de développer l'évolution des personnages. Exercice difficile, certes, mais es-tu romancier ou cracheur de feu, mon p'tit bonhomme ?
Pour finir, le style est à pleurer, enchaînant les dialogues insipides, les descriptions sans vie et les métaphores à 5 centimes.
Alors, plat ou creux ? Les deux, en fait. La liste des nombres premiers aurait certainement été plus intéressante.
Allez ! Je commence : 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29, 31, 37, 41, 43, 47, 53...
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Deux personnages principaux attachants par leur complexité et leur émotivité. Paolo Giordano nous dévoile les événements marquants de leur vie depuis leur plus tendre enfance. Des personnages donc avec beaucoup d'épaisseur, très "humains", auxquels on peut s'identifier facilement.

Un certain mystère se crée avec beaucoup de subtilité. Certains événements racontés ne le sont pas dans leur entièreté. On reste alors, dès les premiers chapitres, avec un petit paquet de questionnements sans réponses.

Une histoire basée sur le cheminement laborieux d'un amour entre deux êtres et qui développe aussi des thèmes sous-jacents forts tels que la maladie, l'anorexie, le handicap et la différence.

Un roman qui est loin d'être niais et qui mélange les genres à la perfection !

L'auteur, par son écriture poétique et touchante, m'a complètement emportée dans son univers. Une belle aventure...
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