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Jeanne vit. Jeanne aime. Jeanne est libre de corps et d'esprit. Alors Jeanne dérange dans la société mortifère et recroquevillée du 17ème siècle dans lequel elle vit. Elle est même une menace pour les puissances établies, qui n'auront de cesse de la tenir enfermée. Mais aucune cage n'aura raison de son élan, surtout pas celle d'une foi misanthrope qui ne sert que les intérêts personnels de tous les frustrés que produit ce monde. Ni Dieu, ni Diable.
Jeanne enfile ses bottes de sept lieux et s'en va secouer avec sa ténacité rageuse tous les obstacles qui se présenteront à elle. Elle franchit les paysages et les préjugés et ira où elle veut avec qui elle veut.
Elle a donné son coeur une fois pour toute et ne le reprendra pas.
La scène d'ouverture est flamboyante, à la fois héroïque et violente. Impossible ensuite de lâcher le fil du destin en marche de cette fille moderne avant l'heure !
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Aiguisant sa plume comme l'épée de Jeanne-Elisabeth, son héroïne, Hervé Giraud nous livre là le roman que nous attendions. Sous couvert d'une épopée amoureuse improbable, l'auteur nous livre une critique acerbe de cette société bourgeoise du 16ème siècle, où la religion, les principes, les idées bienpensantes des puissants semblent mener la danse et gérés la vie de ceux dont ils se sentent supérieurs. Tout cela est bien vu, bien écrit avec moultes détails, parfois sanguinolents, mais toujours réalistes et bien documentés. Nous sommes tenus en haleine jusqu'au dénouement final et c'est là tout le talent de l'auteur, de puissantes idées exprimées sous une forme parfois guillerette et souvent très drôle, à dévorer sans interruption jusqu'à la dernière page.
Il n'y a qu'un pas à franchir pour transcrire ce scénario au 21ème siècle où religion, principes, bienpensance et liberté bafouée restent toujours d'actualité et se développe toujours sur le lit des esprits étriqués. A lire absolument, que la liberté de ton d'Hervé Giraud puisse se transmettre et devenir notre combat contre l'obscurantisme quotidien.
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Jeux de contrastes, courbes, contre-courbes, ombres, lumières, mises en scènes extraordinaires, bien qu'il ne soit pas (loin s'en faut) au service de l'église catholique, L'histoire de cette Jeanne que nous offre H Giraud est un roman baroque où se nouent et se dénouent la passion et le drame. Les personnages y sont, certes, un peu caricaturaux, mais si le trait forcé et cinématographique surfe avec l'esprit de la BD, c'est sans doute parce que comme le signifiait Abel Gance : « la vision de la chose n'est pas de l'art et seul le mensonge est à la base de la vérité ». Hervé Giraud s'amuse à fouetter cette dernière comme on cravache un cheval. Son discours et son écriture esthétique portent un regard moderne sur un récit sans doute historique mais dont l'encrage et le thème sont toujours actuels. Sa quête de l'émancipation, de l'amour et de la liberté est bien rafraichissante. Une lecture d'été qui décoiffe et fait grand bien.
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Tout d'abord merci aux éditions Thierry Magnier et à Babélio !

Malheureusement ma lecture de « Jeanne, Dieu, le diable et les autres » a plutôt mal commencé. Je n'ai pas aimé le déchaînement de cruauté gratuite des nonnes envers Jeanne (il est d'ailleurs peu crédible envers une fille d'échevin parisien même dévoyée). Et je n'ai pas non plus aimé la personnalité de cette dernière, ce qui m'a empêché d'éprouver la moindre empathie à son égard. C'était mal parti, et ça ne s'est pas arrangé par la suite.

Le livre plaira certainement aux amateurs de Tarantino et des « Trois mousquetaires » de Paul Anderson, les bateaux volants en moins. de fait le roman a un côté très cinématographique : c'est presque une seule longue didascalie, où sont inscrits les ralentis, et à l'inverse le montage dynamique des joutes verbales et des combats chorégraphiés avec panache, tandis que les morts s'affaissent avec juste ce qu'il faut d'hésitation. L'effet hollywoodien se poursuit d'ailleurs dans les dialogues pleins de réparties jetées souvent de façon volontaire mais intempestive dans les moments critiques. Moi aussi je rigole tous les jours avec le bourreau, et je commande tous les jours des tapis d'Aubusson parce que ça tache de trouer le bide des méchants. Cela donne une progression et des scènes d'action qui passeraient à l'écran mais qui sont ici poussives et surjouées, avec des enjeux dans lesquels on ne voit pas pourquoi il faudrait s'investir, puisque les issues sont globalement très prévisibles et dénuées de véritable impact émotionnel.

J'ai eu beaucoup de mal avec les personnages principaux, les gentils taillés tout d'une pièce avec bien peu de subtilité. Jeanne m'a insupporté du début à la fin : condescendante, teigneuse, perpétuellement insolente et d'une absence de scrupule remarquable. A ce sujet j'ai été choquée par sa façon de se venger des nonnes ; je me suis dit que pour une héroïne, elle n'avait rien à leur envier. Elle fait aussi preuve d'un profond mépris en plusieurs occasions (crachat à l'appui) envers des inconnus qui n'ont parfois que le tort d'avoir croisé son chemin. L'auteur excuse son personnage en faisant de Jeanne une sorte d'incarnation d'une volonté de liberté totale, radicale et intransigeante, qui a mieux à faire qu'avoir des regrets ou des remords. Pour quelqu'un qui prétend apprendre à son fils ce qu'est la vie (parce qu'à dix-sept ans on sait), elle se montre bien dispendieuse de celle d'autrui. Et comme ses acolytes sont des copies conformes niveau caractère, jamais on ne souffle. Résultat : j'ai passé tout le roman à lever les yeux au ciel.

Un autre problème du roman à mon sens, c'est l'accumulation d'éléments pas du tout crédibles. Une intrigue improbable, je ne dis pas non ; Conan Doyle en a fait son fonds de commerce et je chéris mon exemplaire du « Chien des Baskerville ». Mais on est ici dans un roman historique et j'imagine que c'est pour exploiter à bon escient la grande époque du règne de Louis XIV. Ah non, pardon, c'est juste pour pratiquer un anticléricalisme primaire et mettre des duels à l'épée.

Le plus gênant à ce niveau, c'est le personnage japonais. le règne de Louis XIV s'inscrit en plein dans la période d'Edo au Japon, qui se caractérise par une politique isolationniste intransigeante. Personne ne sort, et seuls quelques Hollandais peuvent débarquer sans être passés par les armes. Alors un Japonais mutique tout seul en France – qui plus est un samouraï – ça ne tient pas la route. En tout cas, le paragraphe de background qui est dédié à You, jeté au début d'un chapitre parce qu'il fallait bien le mettre quelque part, n'est pas du tout suffisant pour justifier sa présence. En plus un samouraï n'utiliserait pas son sabre pour faire le bucheron ou un barbecue. C'est dommage, c'est le seul personnage dont la personnalité ne m'a pas déplu (un rapport avec le fait qu'il ne parle pas ? peut-être).

Un dernier problème que j'ai relevé, ce sont les fréquentes ruptures de ton, en dehors des dialogues et donc sans grande justification. Ça m'a particulièrement déplu dans deux paragraphes consécutifs relatifs à un péril auquel est confronté Pierre, l'amoureux de Jeanne : le premier paragraphe m'offre enfin une occasion de ressentir un peu d'empathie pour lui avec des phrases bien tournées qui font mouche (« il pleure d'un désespoir indicible et vertigineux »), et le second démolit tout avec des détails inutiles énoncés crûment (« car [ils] éjaculent et chient, c'est comme ça »).

La plume de Hervé Giraud est plutôt agréable en soi, mais elle pâtit de tout le reste. Peut-être qu'un peu plus de simplicité aurait sauvé cette intrigue rocambolesque à la Alexandre Dumas, plutôt que tous ces efforts trop visibles pour obtenir un effet de film hollywoodien de capes et d'épées fun des années 2010.

Le résumé de l'éditeur et la couverture catchy me faisaient très envie, mais la promesse n'a pas été tenue pour moi.
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Thèmes : Liberté de la femme, égalité, émancipation, combat à l'épée

La couverture colorée est en adéquation avec le livre lui-même.
Dans ce roman haletant, nous suivons les aventures de Jeanne accompagnée de son vrai père Artus et de You, leur fidèle protecteur. La jeune femme ne rêve que d'une chose : tracer son chemin, mener sa vie comme elle l'entend et être heureuse.
Si sa mère (à contre-courant avec le reste de la société de l'époque) l'a élevé dans cette optique, de nombreux obstacles vont se dresser sur la route de notre héroïne.
Ici l'Amour avec un grand « A » est glorifié. Jeanne se battra bec et ongles pour récupérer son fils et retrouver (Pierre) celui qu'elle aime au lieu de « rentrer dans le moule » que lui impose la société de l'époque.
Entre combats à l'épée, lutte contre l'obscurantisme de la religion, barbarie d'un beau-père qui n'en voit que par la gloire, l'amour prend une grande place et montre toute la force qu'il procure aux individus.
Le texte est fluide, bien écrit, plein de rebondissements et nous transporte facilement.

A noter : La violence des scènes (tentative de viol, meurtres, description des combats sanglants, …), la scène d'amour érotique relativement détaillée entre Pierre et Jeannette, la méchanceté sans commune mesure des soeurs du couvent, … sont des éléments qui me font néanmoins dire que ce livre n'est pas adapté pour des enfants de collège. Un niveau lycée voire jeunes adultes me semble plus approprié.
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Voilà un livre qui sort de l'ordinaire! Un roman de cape et d'épée, de l'action à toutes les pages! Et cette couverture, je l'ai choisi sans lire le résumé, tellement celle-ci était attirante et originale.
Le début du roman annonce rapidement la couleur, il va y avoir du sport. La détention de Jeanne et son accouchement au couvent font froid dans le dos... J'ai beaucoup aimé, un roman différent des autres par son originalité, on ne s'ennuie pas, les pages s'enchaînent rapidement. Un plaisir à lire. Je conseille vivement !
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Roman d'aventures qui décoiffe avec pour contexte, la société française du 17ième siècle dictée par la morale et où les femmes n'ont qu'une place subalterne dictée par les hommes en étant la plupart du temps privées de liberté.
Style énergique et plume enlevée, ce texte nous embarque d'emblée à la suite des personnages pleins de vie qu'on suit dans leurs déboires virevoltants. L'intrigue regorge de secrets, de coups bas et de rebondissements et le lecteur navigue entre plusieurs genres, roman de cape et d'épée, récit initiatique, apprentissages et vengeances… sans oublier l'humour qui rythme le périple tumultueux.
Les personnages sont riches et bien incarnés : Jeanne l'intrépide, Pierre son chevalier servant, You, le valeureux samouraï, Artus, le « vrai » père de l'héroïne, les bonnes-soeurs violentes et bien peu charitables qui finalement seront chèrement punies…
Le récit historique haletant aborde des thématiques fortes sur la place de la femme dans la société, l'obscurantisme des religions et la force de l'amour.
J'ai été vraiment embarquée par cette histoire destinée à un public d'adolescents ou de jeunes adultes !
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En plein Moyen-Age, Jeanne, jeune fille éprise de liberté, est envoyée au couvent par son père après une relation interdite avec Pierre. Alors enceinte, les soeurs sont bien décidées à lui arracher son enfant et à la laisser périr. Mais Jeanne n'est pas du genre à renoncer et peut compter sur des alliés déterminés. Elle va ainsi braver les dangers et les interdits liés à son rang mais aussi à son sexe pour récupérer son enfant et retrouver Pierre.

« Jeanne, Dieu, le diable et les autres » est un roman très agréable à parcourir. Il est relativement rythmé et mélange différents genres. Il constitue à la fois un roman d'apprentissage, une aventure de cape et d'épée ainsi qu'une histoire d'amour. Il est marqué par une héroïne emblématique placée sous le sceau de la liberté et du libre arbitre. Née femme dans une société moyenâgeuse où les Hommes et la religion décident de tout, elle est bien déterminée à s'affranchir de toute ingérence et à mener sa vie librement. Une volonté et un combat qui trouvent encore écho dans notre société actuelle. Côté intrigue, la couverture du livre annonçait déjà la couleur avec ses faux airs de « Kill Bill » de Quentin Tarantino. La suite est dans la même lignée, entre la soif de vengeance de Jeanne, aussi bien à l'égard des religieuses que de son père et ses sbires, et les combats sanglants qui émaillent le récit. Petits bémols tout de même. le livre est un peu caricatural au niveau des personnages qui sont soit très gentils, soit vraiment méchants. Par ailleurs, il semble s'essouffler petit à petit. Après un début mené tambour-battant, l'action marque franchement le pas, comme s'il manquait le grain de folie capable de maintenir totalement le lecteur sous pression. Malgré cela, le livre, entre envolées lyriques, humour et scènes d'action, demeure très sympa à lire !

Lien : https://mangeurdelivres.word..
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Jeanne vient d'accoucher dans le couvent où elle a été enfermée par son père après qu'il ait découvert sa relation avec Pierre, un jeune homme pauvre au rang bien inférieur. Cette dernière va s'enfuir du couvent grâce à l'intervention d'un mystérieux inconnu. Dès lors elle va tout faire pour récupérer son fils et sauver Pierre pour enfin vivre avec ceux qu'elle aime.

Points forts du livre :
Beaucoup de scènes d'action et une héroïne au caractère fort et à l'attitude irrévérencieuse.

Les points faibles du livre :
Trop de violence et de personnages caricaturaux. Des longueurs et des moments de récit qui piétinent.

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Le style est bon, les personnages sont non crédibles. Je me demande quel ado lit ça ? je n'en connais aucun à qui ça plairait, c'est à la fois de cape et d'épée et harlequin. Bof. (mais j'adore la description de l'auteur en 1ère page, je l'ai notée dans les citations, elle est vraiment passionnante)
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