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Nous sommes en milieu rural en Auvergne dans un lieu où la possession de la terre est d'une importance capitale mais pas seulement car on voit Jules Ferrandon se passionner pour un domaine "Belle Etoile" afin de le léguer à un fils qu'il n'a pas encore.
Nous sommes dans les années trente, Jules Ferrandon, petit propriétaire terrien se marie avec Cécile Rochette, grande propriétaire terrienne grâce à son père Ferdinand qui achetait n'importe quel terrain pourvu qu'il le possède.
Jules est un garçon intelligent, respectueux, travailleur.
Le couple va avoir deux filles et espère la venue d'un garçon.
La guerre va venir bouleverser leur vie pour quelques années et puis la vie reprendra son cours.
Le style de l'auteur est très apaisant avec des scènes de la vie rurale très bien décrites comme la première apparition à l'église de Marguerite "bébé" qui m'a fait bien rire.
Le reste est écrit dans une belle langue presque poétique, sage même.
Il y a longtemps que je n'avais pas lu un roman de la collection "Terres de France".
Celui-ci a son charme dans une époque où règne un climat de malaise, de mal-être parfois et à juste titre.

Je remercie Babelio et l'éditeur pour m'avoir permis de découvrir Gérard Glatt et son dernier roman.
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Au domaine Ferrandon, amour et amitié sont les maîtres mots. Travail et labeur aussi... Jules, nouvellement marié à Cecile, tient avec Louise, sa belle-mère, le domaine hérité de son beau-père. Changement, modernité, projets, tout sourit à ce jeune couple qui ne tarde pas à voir naître son premier enfant : Marguerite.
Mais la guerre gronde. Malgré leur éloignement de la capitale, ce petit village d'Auvergne ne sera pas épargné par le départ de Jules pour la bataille. Il reviendra, après deux tentatives d'évasion, et la vie reprendra son cours. Mais de drames en découragement, les Ferrandon font face au destin, au milieu de leur terre et de leur amour pour leur domaine...
Retour à Belle Étoile est un roman qui se lit facilement et avec plaisir. Cette famille, cahotée par la vie, réussit à tirer amour et force de leur difficulté. Gérard Glatt possède une belle écriture et atteint son but : nous emmener avec lui sur les collines d'Auvergne, aux côtés de ces gens simples qui donnent sans compter à ceux qu'ils aiment...
Un grand merci à Babelio et aux éditions Presse de la Cité pour l'envoi de ce roman. Une jolie découverte...
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Quand Jules Ferrandon épouse Cécile en 1934, il ne s'unit pas seulement à la femme qu'il aime, il lie aussi son destin au domaine Rochette, vaste exploitation agricole que son beau-père Ferdinand n'a de cesse d'agrandir. L'avenir s'annonce radieux pour le jeune homme sérieux et travailleur qui rêve d'un fils pour un jour prendre la relève.
Quand Ferdinand meurt, il se retrouve à la tête du domaine, sous la férule de Louise, sa belle-mère. Sa première décision est de faire venir son meilleur ami, le Guilh, pour l'aider à la ferme. Très attaché à celui qu'il a connu au service militaire, Jules prévoit de l'installer, à terme, à Belle Etoile, un bout de terre aux confins de sa propriété dont il est tombé amoureux. Ainsi va la vie au domaine Ferrandon qui prospère dans le bonheur et la joie du travail bien fait. Mais la guerre vient mettre un terme à tous les projets. Jules et le Guilh sont mobilisés. Cécile, déjà mère, et enceinte, reste seule avec Louise et les hommes trop vieux pour combattre. Une nouvelle vie s'organise. Au village, certains résistent, d'autres dénoncent. Quand Jules revient, évadé d'un camp de prisonniers en Allemagne, il doit se réadapter et surtout pleurer le Guilh qui n'a pas eu la chance de revenir. Heureusement, Cécile lui donne un fils. le petit Paulin vient agrandir la famille, aux côtés de ses soeurs, l'obstinée Marguerite et la douce Renée.

Chronique paysanne située dans ''un coin d'Auvergne, serré entre Forez et Livradois'', ce retour à Belle Etoile est un roman du terroir assez moyen. L'écriture est certes poétique mais la trame en est plutôt simpliste. Des gentils, quelques méchants, les travaux de la ferme, des bonheurs simples, des coups du sort...Le roman du terroir est un genre auquel on est sensible ou pas et s'il est desservi par une histoire convenue, et des situations attendues, la balance peut très vite penche du mauvais côté. Gérard a voulu en faire trop et du coup il n'en fait pas assez. Trop de pistes (la guerre, le retour, la résistance, Belle Etoile, le caractère de Marguerite, la fin de Paulin, etc.) ne sont pas assez développées. Toutefois, les descriptions de ce coin de campagne sont jolies et la ''mentalité'' campagnarde bien rendue, tout comme cette époque révolue de la prospérité paysanne.
Bilan mitigé pour un livre qui ne se démarque dans sa catégorie.

Merci tout de même à Babelio et aux Presses de la cité.
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Avant la guerre, en 1934, Jules et Cécile ont des projets de vie. Une vie paisible et harmonieuse, entourée des leurs, parents et amis. Ils sont liés les uns aux autres comme les pierres d'une vieille bâtisse, ils s'aiment, aussi fort qu' ils chérissent cette terre qui les a vu naître et les nourrit.

Leur vie suit son cours aussi paisible que peut l'être la Dore ; sinueuse et apaisante. Mais parfois la Dore devient tumultueuse, lorsqu'elle bouillonne devant un amas de roches et « gicle en fortes lames, presque marines, jusque sur la berge ». Tout comme le cours de cette famille auvergnate peut être dévié par la « cauchemarde » ; cette guerre qui ne leur demande pas leur avis, qui se dresse devant eux, obstacle inévitable, née des hommes et dévoreuse de vies.

Comme une vieille bâtisse, ils résistent, ils défendent leur patrie, la terre de leurs enfants. Parfois une pierre se déloge, un pan de mur s'écroule…
Pourtant la vie reprend son cours, il le faut bien, les travaux de la ferme les accaparent, la nature leur redonne de la vigueur. « Une terre, ça ne peut pas mourir »

La guerre n'est pas la seule à assombrir les coeurs et à insinuer dans les esprits des idées néfastes. L'envie, la jalousie éclaboussent aussi le bonheur, rendent les jours ténébreux. L'innocence d'un enfant, un enfant qui ne sait pas faire la différence entre le bien et le mal, fait peu de poids face à cette animosité. Une innocence éblouissante et réconfortante, mais qui peut parfois aveugler certains.

Retour à Belle Étoile nous fait revivre le passé de cette famille d'Auvergne. Une époque où les vieux étaient utiles jusqu'au bout, où les hommes attachaient beaucoup d'importance à leurs terres, à leurs pierres, à la transmission du savoir-faire.

On retrouve tout au long du roman la légende de la Dore et le Jour :

« Il se revoyait leur conter la légende du Jour, ce beau jeune homme, pareil à un chevalier blanc, que les nymphes du val, follement éprises, tentaient chaque matin de ciel bleu, mais sans y arriver jamais, d'attirer jusqu'à elles au plus profond des eaux. »

La Dore c'est un peu la vie, parfois elle sacrifie un être lumineux, elle sacrifie l'espoir, le bonheur, et alors il fait nuit dans les coeurs. Le courage des hommes et des femmes leur permet d'affronter ces tourments, ils se relèvent. Ils se souviennent que la Dore peut aussi se montrer paisible, qu'elle n'en finit pas de suivre son cours.

Un roman à l'écriture tendre et sensible. La vie de cette famille, leurs impressions et leurs émotions sont entrevues à travers chaque personnage. Chacun vit les évènements différemment selon son caractère et sa sensibilité, ce qui donne de l'ampleur au roman.
Je remercie Babelio et les Éditions Presses de la Cité pour ce roman terroir. J'ai apprécié les mots de l'auteur, Gérard Glatt, qui a su nous transmettre l' enchantement de ce lieu; Belle Étoile. Un lieu paisible, qu' Il faut préserver. Il faut le mériter pour y accéder, il demande des efforts. Il est précieux car il représente l'espoir, le rêve. Retour à Belle-Étoile : Retour à la vie.

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Retour à Belle Etoile ou comment renouer avec le genre "roman du terroir".

À l'entre-deux-guerres, le domaine Ferrandon est une belle ferme prospère quand Céline et Jules se marient. le vieux Ferdinand leur laisse en héritage un patrimoine conséquent en terres et vieilles bâtisses à retaper pour les générations à naitre. En dépit du courage et de la ténacité au travail, il faudra faire avec la guerre qui s'annonce, les pertes d'êtres aimés et les aléas parfois difficiles de la vie paysanne.

Un livre qui sent bon ses fleurs des champs mais aussi les odeurs plus prégnantes de la ferme!
J'ai fait un retour vers mes jeunes années de lectrice, quand je lisais Vincenot ou Anglade dans la bibliothèque parentale.

Gerard Glatt est dans la continuité, entrainant son lecteur en Auvergne, dans un monde rural où les valeurs essentielles sont la possession de la terre, la famille et la nécessité de la transmission. Il sait construire des personnages attachants, dans une bonhomie de langage qui sent bon la campagne du siècle dernier. Mariages, naissances, entraide, complicité des hommes au travail, mais aussi ragots, rumeurs, jalousies font une peinture crédible, ouvrant à la nostalgie du passé ( on peut se demander pourquoi car le quotidien était rude). le récit est sans surprise, exclusivement narratif, à la poésie parfois décalée en rapport avec le sujet.

Une littérature du terroir peut paraitre secondaire dans certains cénacles littéraires. Elle a pourtant une valeur historique indéniable et peut parler à tous. Car il faut bien admettre que nous sommes, pour la plupart d'entre nous, issus de ce terroir français, imprégnés de ces traditions régionales revendiquées parfois haut et fort.

Une lecture juste sympathique... Mais les fans du genre devraient y trouver leur compte.

(Merci pour ce livre Masse Critique).
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« Retour à Belle Etoile » ou la rencontre d'un jeune couple et d'une terre…
Nous sommes en 1934 dans la France profonde. 1934 : une année où les fêlures de l'histoire déjà visibles par ailleurs ne touchent encore que très peu le monde rural. C'est cette année-là qui verra le mariage de Cécile Rochette et Jules Ferrandon duquel naîtra la petite Marguerite, et bientôt Renée…
Vient le 3 septembre 1939 et la déclaration de guerre, la mobilisation, la débâcle, les camps de prisonniers, l'occupation, la mort, la libération et la ferme qu'il faut remettre sur pied pour la transmettre si possible à Paulin, le dernier né de la famille.

« Retour à Belle Etoile », une chronique rurale en temps de guerre ; la deuxième, celle qui ne devait durer que quelques mois tant la victoire serait facile… Une chronique où les femmes tiennent une grande place par la force des choses… Une chronique où l'événement prévaut sur le style, bien que celui-ci, fluide et direct conduise le lecteur au mot fin dans un certain confort (si ce n'est l'utilisation à plusieurs reprise de l'horrible tournure de phrase : « mais pas que… » : Jules était un fort gaillard, mais pas que… détestable !)

Au final, une lecture aisée bien charpentée de références à l'histoire avec un grand H, pour décrire la petite histoire de petites gens faite d'amour, de respect des anciens, mais aussi de jalousies, de mesquineries et de trahisons. Agréable… et tellement évocateur de ce qu'a pu être la vie de mes grands-parents et parents à cette période dans un petit village du Cotentin…

Double merci aux éditions Presses de la Cité et Babélio pour cette agréable découverte.
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Avant d'entamer la critique de ce livre, je tiens à remercier Babélio et son opération Masse Critique .
Sans cette proposition de lecture, soyons honnêtes, je n'aurais surement jamais entendu parler de ce livre.
Retour à Belle-Etoile nous entraine en Auvergne, région que je connais fort mal d'ailleurs pour suivre une tranche de vie de la famille Ferrandon. Cette lecture m'aura d'ailleurs permis de me pencher un peu sur la géographie et les lieux évoqués dans ce livre : une belle région pleine de charme ...
Jules va épouser Cécile qui est fille unique, et par la même occasion il va donner son nom au domaine qu'ils vont devoir exploiter. leur existence semble toute tracée, mais la deuxième guerre mondiale va s'en mêler.
Gérard Glatt relate cette histoire fleurant bon le terroir avec poésie et tendresse. Ses descriptions sont imagées et permettent de se transposer sans problème dans ce joli coin de France.
Une jolie lecture, donc, pas transcendante, mais que je ne regrette pas ...
3.5/5 en réalité
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Les romans du terroir nous installent souvent dans la vie de familles provinciales, au gré des générations qui se succèdent, avec leurs lots de joies et de peines, de conflits de succession sur fonds de rigueur de la vie ouvrière ou paysanne. Une rigueur qui s'inscrit dans les mentalités et étouffe bien souvent les sentiments au profit des questions d'intérêt. Retour à Belle Etoile Gérard Glatt n'échappe pas à la règle, même s'il fait la part belle aux sentiments. Car Jules et Cécile se vouent un amour sincère et sans tache, le gendre est en bon terme avec sa belle-mère, l'affaire familiale est prospère et ne suscite guère de jalousie. Alors quelle intrigue ?
La guerre. La seconde de ce vingtième siècle. Elle vient noircir un tableau qui aurait pu prendre une tournure idyllique. Elle plane au dessus des têtes. On ne veut pas y croire, on sort à peine de la première. Mais avec ce fou d'Hitler, elle finit bien par déferler sur le pays. Elle commence par une lueur d'espoir avec cette période que les historiens se sont plus à baptiser la drôle de guerre. Après, elle n'a plus été drôle du tout. Comme toutes les guerres. Inutile de ressasser la litanie des malheurs qu'elle a déversés sur le pays et bien au–delà. Jules est fait prisonnier. L'absence se prolonge. Son plus cher ami, le Guilh, n'a pas eu la même chance si l'on peut dire, il n'en reviendra pas. Jules quant à lui parviendra à s'évader, mais il faudra encore vivre dans l'incertitude et la crainte du lendemain.
Là où le savoir écrire de Gérard Glatt trouve son intérêt c'est dans la description des sentiments qui animent les personnages de cette histoire, tout au long du crescendo dramatique des événements. Les adieux bouleversants de ceux qui, abasourdis, dans leur impuissance à endiguer l'inéluctable, le rouleau compresseur de l'histoire, en veulent aux puissants qui organisent tout ça. Ils se résignent quand même et vivent alors dans la crainte de la mauvaise nouvelle.
Et puis, il y a le plus terrible. La suspicion qui s'installe. La méfiance entre concitoyens, parfois entre voisins, ou pire encore au sein même des familles. Entre ceux qui ont pris le parti de la France de Vichy et les autres, séduits par cet inconnu, ce renégat, qui les appelle à la rébellion depuis Londres. Les jalousies et les rancoeurs trouvent leur exutoire. Gérard Glatt dresse une bonne caricature de ce climat pernicieux. Cette peur qui barbouille le paysage et se rajoute à l'anxiété de l'attente de nouvelles de ceux qui manquent au coeur, des bras qui manquent à la terre.
La paix retrouvée, il faut renouer avec la prospérité. L'horizon pourrait s'éclaircir. Mais le destin est retors et n'a pas dit son dernier mot. La succession entrevue est compromise.
Les événements qui émaillent cet ouvrage sont amenés avec la soudaineté qu'ils ont souvent dans la vie. Point de futilité dans cet ouvrage, mais une sensibilité réaliste, sans mièvrerie. Point de subterfuge de construction propre à faire monter artificiellement la tension. Que du vrai dans l'introspection des sentiments, avec la pudeur et la rudesse des gens de la terre. Avec leur silence lourd de signification.
J'ai bien aimé cette écriture franche qui s'accorde avec la spontanéité des personnages. Un bon moment de lecture, sans grande portée philosophique mais au style agréable.
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Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et Masse critique pour m'avoir fait participer à cette opération et aux éditions Presses de la cité pour m'avoir envoyé ce livre.

Je vais être franche: les livres dits " régionaux" ou " de terroir" ne m'intéressent pas tellement.A part quelques romans de Christian Signol, surtout en raison de ses poétiques descriptions de la Dordogne, il y a quelques années, j' en lis très peu.

Voilà justement l'occasion de renouer avec ce style de livre. La première de couverture attire déjà le regard avec ce superbe panorama de montagne....

L'histoire se déroule en effet dans le Forez, belle région du Massif Central.Nous sommes en 1937.Nous découvrons le domaine agricole de Ferrandon, repris en main par Jules, le beau-fils de Louise, après la mort subite de son mari .Avec Cécile, il forme un beau couple, énergique et plein de projets.Un premier enfant naît: Marguerite. Une partie du domaine que Jules ne connaissait pas se révèle à lui: Belle- Etoile, un lieu qui sera un symbole de renouveau, s'il l' on en croit le titre.

Mais la guerre vient tout bouleverser: Jules part et est fait prisonnier.Il ne reviendra qu' au bout de plusieurs années seulement.Et la vie au domaine est bien difficile pour ceux qui restent.Une deuxième fille naît: Renée.Au retour de Jules, ce sera un garçon: Paulin.

L'auteur, qui a déjà écrit plusieurs romans, a une belle écriture: des descriptions poétiques alternent avec des conversations qui rendent bien le langage simple et imagé à la fois des paysans.

L'histoire est intéressante, surtout lorsqu'il est question de montrer comment la guerre est vécue par les habitants du domaine.Les tourments de ces soldats qui reviennent brisés sont bien analysés aussi.

Cependant, je m'attendais à ce que Belle-Etoile soit plus au coeur du livre.Certes, ce lieu , à la fin surtout, est assez important mais on ne l'évoque que peu dans l'histoire.

D'autre part, les personnages ne sont pas assez, pour moi, approfondis et leurs comportements semblent un peu convenus.

Ce roman va-t-il me réconcilier avec un genre que j'ai délaissé ? Je n'en suis pas sûre. Cela reste pour moi, néanmoins une lecture agréable.Et la découverte d'une région pleine de charme.




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Je ne suis pas un amateur de romans ruraux, mais force est de constater que celui-ci m'a intéressé.
Et pourtant, ce n'était pas gagné d'avance : chronique plutôt que roman, « Retour à la belle étoile » ne comporte pas vraiment d'intrigue ; il faut même attendre la page 125, et le début de la guerre de 1939-1945, pour qu'il se passe enfin quelque chose.
Par ailleurs, le tableau qui y est fait du monde paysan prête parfois à sourire : pas d'alcoolisme ni de violence familiale (comme dans l'excellent « Autour de moi » de Manuel Candré, par exemple), mais des héros travailleurs, honnêtes, en constante harmonie avec la nature et dotés d'un sens moral à toute épreuve. Dans ce petit coin perdu du Forez, on est bien sûr courageux, résistant de la première heure, et s'il y a des conflits, comme partout, tout finit pourtant par s'arranger, autour d'une bonne bouteille de vin gris. Seul personnage en demi-teinte, celui de Marguerite, la fille aînée de la famille, dont les sentiments à l'égard de son petit frère prennent peu à peu un tour inquiétant et jettent un jour trouble sur la fin de l'histoire.
A la décharge de l'auteur, les paysans de Georges Sand ou de Jean Giono n'étaient guère moins idéalisés.
On pense d'ailleurs à ce dernier, et à son « Regain », en lisant cette histoire d'un domaine rural que la guerre fait péricliter, et auquel il faut redonner vie à force de patience et d'abnégation.
Mais ce qui rapproche le plus Gérard Glatt du grand romancier provençal, c'est peut-être sa langue : une langue ample, sinueuse et constamment nourrie de tournures paysannes. Car comme chez Giono, le parler paysan n'est pas ici platement reproduit, mais bien plutôt revisité, réorchestré, pour donner cette belle prose, pleine de lyrisme et de trouvailles poétiques.
Un bon roman, donc, et qui, à un moment où l'on débat de question de l'identité nationale, propose une vision heureuse de la France. Une France apaisée, fraternelle, à l'image de cette petite communauté qui peu à peu se constitue autour du couple de Cécile et de Jules.
Je remercie les Presses de la Cité et Babelio pour cette agréable lecture.
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