AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 106 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avant Texto, Dmitry Glukhovsky n'avait écrit que de la science-fiction expliquant que ce genre avait encore la paix niveau remontrances gouvernementales.
C'est donc avec surprise que j'ai découvert ici un roman noir, pur jus. Je ne sais pas si c'est Dmitry ou si ce sont les instances qui ont revu leur façon de voir les choses, mais le roman noir étant un genre que j'apprécie immensément, j'ai vachement bien pris la chose.

Ilya nous entraîne dans sa déchéance.
Quand le titre de délinquant vous est étiqueté alors que vous êtes seulement victime d'injustice découlant d'une corruption normalisée, pas facile de finir de pousser droit.
Ilya, pourtant, fort de l'éducation que sa mére lui a donnée, gamberge de façon cohérente, mais ce n'est pas ce qu'il y a de plus adéquat dans cette Moscou de 2016.

En sus, l'écrivain exploite à fond notre propension à mettre nos vies dans nos smartphones. Des formes de vie qui survivent à leurs créateurs. L'oralité et le mode manuscrit pouvant s'effacer sans étonner personne à l'instar du tapuscrit, ce sont des vies usurpables à souhait.

Sombre et pas en manque de résonance, c'est le genre d'histoire à suspens qui me captive assez complètement.
Commenter  J’apprécie          300
Si toi aussi tu tentes de survivre dans cette société des apparences, dans ce monde où l'individualisme règne, où écraser son prochain pour gravir un échelon de l'échelle de la réussite est un sport de haute lutte, lis Texto et réfléchis à ton épitaphe !
De la littérature blanche avec de vrais mort-vivants ou des vivant-morts et des fantômes.

Dmitry Glukhovsky fait parti des auteurs dont j'achète chaque parution. Ici, au vue du pitch, je croyais qu'il s'agissait d'une anticipation sur le téléphone. Après lecture de quelques chapitres, je commençais à me poser de sérieuses questions sur le côté SF du roman, me demandant comment l'auteur aller retourner la situation. Ce qu'il ne fit pas : nous sommes devant un texte de littérature général. Mais même si j'ai été assez déstabilisé de me retrouver devant un roman sans voitures volantes, sans petits hommes verts et sans imprimantes 3D, le récit m'a vite pris dans ses filets, me demandant comment ce jeune sortant de prison allait se sortir du bordel où il s'est mis.

Ilya Lvovitch vient de finir de purger sa peine de sept ans de prison. Il retourne vivre chez sa mère, pensant en avoir fini avec l'horreur. Mais cette chienne de vie lui réserve quelques chausse trappe dont elle a le secret. Nous allons découvrir peu à peu pourquoi il a été emprisonné, et les conséquences sur sa vie, et celles de quelques autres.

Roman qui aurait pu être assez conceptuel, car le smarthphone est tout de même l'un des personnages principaux. Mais l'écueil est évité avec brio, l'auteur se jouant des interstices vides entre les photos, les sms, les vidéos et autres applis capturant notre quotidien. On ne partage que ce que nous voulons bien, le reste demeurant notre vie privée. Notre anti héros va devoir jongler avec cette mémoire technologique incomplète pour dénouer l'écheveau d'intrigues.

Derrière tout cela, Dmitry Glukhovsky nous parle de la société russe, du sens de la peine, de la justice, de l'éducation, des valeurs. Comment se tenir droit et honnête lorsque ceux qui "réussissent" sont ceux qui se jouent du système, qui sont le système. Comment vivre sa vie lorsque celle ci vous a été prise, dont on vous a privé quelques années. Ilya Lvovitch tente de vivre une nouvelle vie par procuration, de rattraper les erreurs du propriétaire du smartphone. Mais peut on se racheter ? C'est aussi une réflexion sur l'apparence, celle que les gens ont de nous, dans la vie réelle, mais aussi par les réseaux sociaux. Nous n'avons qu'un aperçu d'une personne, forcément subjectif. Se connait on vraiment, connait on réellement ceux qui nous entourent ?

Bémol cependant qui m'a fait tiquer à certains moment : le pistage possible si l'on a un smartphone sur soi, qu'il soit éteint ou allumé. L'auteur laisse sous entendre qu'une fois éteint, nous sommes invisibles. Mais comme le narrateur n'est pas une source fiable, à la limite de la parano, est ce que ce n'est pas lui qui se fait un film ?
Commenter  J’apprécie          133
À dix-huit ans, Ilya avait tout en mains pour réussir : futur étudiant à l'Université, petite amie canon et supers potes, jusqu'à sa rencontre avec Pieta Kazhine. Au cours d'une sortie en boite, Ilya n'avait pas trop apprécié le comportement de l'officier de police, un peu trop entreprenant avec sa petite amie, et l'avait fait savoir. Ce dernier s'était immédiatement vengé en cachant dans sa poche un sachet de coke, le faisant ainsi condamner pour sept ans de réclusion.
À sa sortie, Ilya ne désire qu'une chose : revoir sa mère qui l'a seule soutenu et goûter le chtchi qu'elle lui aura préparé pour fêter son arrivée. Mais à peine arrivé à l'appartement familial, il apprend par une voisine que sa mère est décédée il y a deux jours à peine d'une crise cardiaque. Il n'y a plus guère que la vodka comme remède contre le sort qui s'acharne sur lui, et une fois sous l'emprise de l'ivresse, il décide de retrouver celui qui a fait basculer sa vie en enfer pour le tuer. le meurtre commis et le corps caché, il s'en retourne chez lui et ne réalise que le lendemain matin de la gravité de son acte.
Sans se rappeler comment cela a pu arriver, il s'est également emparé du téléphone de Pieta. Ilya est au désespoir et sent ses jours comptés. Il tient cependant à accomplir un dernier acte avant d'être arrêté : s'occuper de l'enterrement de sa maman, et ce, dignement. Mais pour cela, il va falloir que les proches du policier le croient encore vivant... grâce aux textos.
Il va alors se plonger dans la vie de celui qui a gâché la sienne, à ses risques et périls...

Superbe thriller psychologique que nous offre là Dmitry Glukhovsky, un auteur russe particulièrement séduisant, qui sort de sa zone de confort habituelle, plutôt portée sur le fantastique.
Il nous plonge dans un récit intime, dans la narration d'une descente aux enfers terrible avec des doutes, des prises de conscience, des remords et des intentions éphémères. Et c'est peu dire qu'on souffre avec Ilya, qu'on s'épouvante à ses côtés, qu'on se prend la tête à deux mains et qu'on ferme les yeux devant l'enchaînement fatal des évènements.
J'étais tellement dedans que j'aurais voulu agir, lui prendre ce fichu téléphone des mains pour que cette spirale infernale s'arrête. C'est vous dire le talent de cet auteur…
À travers le destin d'Ilya, il y a également la mise en garde sur l'utilisation des smartphones, dans lesquels nos vies sont consignées, avec les coordonnées de nos proches, nos conversations et nos mails, nos photos et nos vidéos. Ilya entre dans la vie de Petia à volonté, écrit pour lui, agit pour lui et la frontière entre leurs deux personnalités s'amenuise avec les jours qui passent.
Paradoxalement, horriblement, notre ex-détenu si seul, n'a plus comme contact social que la sphère professionnelle et intime de celui qu'il hait au plus haut point. Lui qui n'a plus de famille, de petite amie, converse avec le plus de conviction possible avec les parents de Petia, ou sa petite amie. Schizophrénique.
Et pour la lectrice que je suis, une expérience effrayante mais une fois le livre refermé après son final, incroyablement enthousiasmante !
Commenter  J’apprécie          102
Une belle découverte, un roman sombre et passionnant et un auteur que je vais suivre avec attention. Bref ce Texto est un livre qui marque profondément et qui mérite toute votre attention.

Lire la chronique sur le blog:
Lien : http://bookenstock.blogspot...
Commenter  J’apprécie          50
Le site BE POLAR as proposer un concours pour gagner les épreuves non corrigées du nouveau Stephen KING russe, evidemment j'ai participer et oui j'ai gagner.

Llya s'est retrouver en boite de nuit avec sa copine et ses amis, lors d'une confrontation avec les forces de l'ordre pour défendre sa petite chérie, il est arrêtée, le policier va le piéger en mettant quelque chose dans sa poche, il feras 7 ans de prison.

Quand il sort, il as tout perdu, son amour as refait sa vie, sa mére viens de mourir, une seule chose lui permet de continuer de vivre, sa vengeance contre ce policier, il va tout simplement se faire passer pour lui a travers des texto.
J'ai beaucoup aimer ce livre, mais je comprends pas "le nouveau Stephen King russe", mais j'ai trouver l'histoire vraiment très intéressante ou llya découvre la vie de son géolier, a travers des mails, des texto,..ect..

On découvre qu'il est ce lugubre personnage, qu'il trempe beaucoup de combines, mais ce qui est vraiment passionnant, c'est de voir llya diriger la vie de celui qui déteste plus que tout.

Ca nous améne a une reflexion, on véhicule beaucoup de choses a travers les divers applis d'un téléphone, et si ça arrive dans les mains d'une personne mal intentionnée, ça peut faire très mal.


Commenter  J’apprécie          50
Ilya est russe, il a 27 ans et a passé les 7 dernières années de sa vie en prison. Il sort aujourd'hui et rentre chez sa mère qui doit l'attendre avec impatience.
Quand il rentre chez lui, il trouve l'appartement vide et ouvert. La voisine lui explique que sa mère est morte et qu'il doit s'en occuper. Cela signifie qu'il doit se rendre à la morgue, trouver le moyen de ramener sa mère à la maison pour la veiller et payer pour lui offrir une sépulture digne de ce nom.
Choqué par la mort de sa mère, sans argent, Ilya tente de renouer avec sa petite amie et son meilleur ami. Mais l'un comme l'autre sont passés à autre chose et ne sont pas prêts à accueillir Ilya dans leur vie.
Plein de rage, enivré, Ilya décide de retrouver la trace du flic responsable de sa mise en détention il y a 7 ans. Celui-ci l'avait piégé en prétendant que le jeune homme avait de la drogue sur lui. Aveuglé par la haine, il retrouve le ripoux et le tue. Il cache ensuite le corps et récupère le téléphone portable du policier.
Désespéré, Ilya se persuade qu'il a quelques jours devant lui pour trouver la somme nécessaire aux funérailles de sa mère et à sa fuite à l'étranger. Il prend le parti de se faire passer pour le flic qu'il vient d'assassiner afin de retarder les recherches qui ne manqueront pas de le condamner. Il rassure donc la mère et la petite amie du Mort en adoptant son style d'écriture, il parcourt son portable à la recherche de ses tournures de phrase et découvre par là même son existence et celle de sa petite amie qu'il trompait.

Ce roman est très original du fait que toute l'intrigue se passe à travers le téléphone portable volé par Ilya. le style est agréable et évoque la mince frontière qui sépare le bien du mal.
Le récit se passe en Russie, ce qui donne une atmosphère toute particulière. Je suis ravie d'avoir découvert cet auteur.
Lien : https://christine-lecture.bl..
Commenter  J’apprécie          30
J'ai tout d'abord été attirée par la couverture dont je trouve le visuel très mystérieux, et puis j'ai lu le sujet du roman qui m'a intriguée.
Je n'ai pas accroché tout de suite, j'ai eu besoin d'un petit temps d'adaptation que ce soit au niveau des noms (les noms russes sont difficiles à lire et à retenir) qu'en ce qui concerne l'histoire car je me demandais où cela allait me mener. Et puis tout à coup, j'ai été happée par l'histoire au point d'avoir du mal à lâcher le livre.
Je ne vais pas entrer dans les détails de l'intrigue car je trouve qu'il est difficile d'en parler sans trop en dévoiler (et bookliseuse l'a très bien fait dans son avis) alors je vais plutôt me centrer sur mon ressenti.
Pour faire court, on suit Ilya qui sort de prison. Les choses ne se déroulent pas comme il s'attendait et il tombe sur le policier à qui il doit son arrestation 7 ans plus tôt. Il le tue et s'empare de son smartphone. A partir de là, il va se faire passer pour cet homme à travers les messages envoyés via le smartphone.
Au fur et à mesure que j'avançais dans l'histoire, je ne me suis plus sentie comme une lectrice, j'étais à côté d'Ilya, à lire les textos par dessus son épaule. Je me suis prise au jeu de cette certaine forme de voyeurisme. Je voulais en découvrir plus sur Khazine (le policier), sur ce qu'il était vraiment au-delà de ce qu'Ilya pouvait penser de lui.
Je voulais savoir comment Ilya allait sortir du pétrin dans lequel il s'était fourré parce que dans toute cette histoire, celui-ci joue avec le feu. Allait-il finir par se brûler ? Et si oui, jusqu'à quel point ? J'ai souvent eu peur pour lui, j'avais envie de lui dire qu'il était (trop) imprudent, de couper le GPS, qu'il devait tout arrêter avant qu'il ne soit trop tard...
Cette histoire est vraiment prenante et différente de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent et c'est ce qui fait sa force. Dmitry Glukhosvky a su y mêler suspense et émotions, tout comme il a su titiller le côté voyeur qui sommeille en nous. C'est vraiment une très belle surprise et même un coup de coeur inattendu en ce qui me concerne.
Lien : http://www.unevietoutesimple..
Commenter  J’apprécie          30
Ilya a purgé sa peine de prison et rentre chez sa mère à Lobnia dans la banlieue de Moscou. Il est de retour après 7 ans de souffrance pour rien, pour une fille qui n'en valait pas la peine, pour un sachet de cocaïne dans sa poche qui ne lui appartenait pas, pour un policier corrompu et zélé, pour une justice fantomatique comme une formalité, et pour retrouver l'appartement vide car sa mère vient de mourir. Il retrouve un soir le policier détestable à l'origine de son enfermement et le tue, le largue dans les égouts et récupère son smartphone. Ilya vit alors par procuration en essayant de se sauver, de cacher son crime à coup de textos.
Dmitry Glukhovsky pratique un humour désabusé où le ridicule et l'inconcevable forment la norme, le fond du roman est clairement journalistique, l'illustration d'un enfer ordinaire entre la misère d'un pays et la décadence d'une capitale. L'acceptation de l'injustice et la réinsertion sont impossibles, le pardon et la lutte contre la prédétermination encore moins. Ilya plonge dans une spirale temporelle d'égocentrisme, de solitude et de culpabilité sur un fond de cocaïne neigeuse. le récit est d'une profonde noirceur, dans une ambiance schizophrène, frôle la superposition des personnages, l'expression d'une empathie désespérée pour dénoncer l'injustice d'une société dédiée au plus fort, d'un système carcéral insensé qui promeut la bassesse pour une survie fragile, où tout petit pouvoir est un atout jalousé. Même dans la crainte d'un jugement divin, la culpabilité s'impose de fait, l'humanité infeste le monde et détruit l'innocence dans un engrenage, un processus de déliquescence qui hypothèque l'avenir.
Lien : https://lesbouquinsdyvescalv..
Commenter  J’apprécie          10
L'auteur déjà reconnu pour sa série des METRO et un petit bijou de SF FUTU.RE change quelque peu de registre avec ce Thriller dramatique qui nous plonge dans la vie d'un criminel. Noir mais surtout très introspectif, l'histoire nous plonge dans une interaction originale entre le tueur et sa victime par le biais de son téléphone portable.
Ce livre, au delà de la qualité narrative et l'efficacité de l'auteur à donner envie de tourner la page possède cette capacité à dépaysé le lecteur européen à la culture américanisée. Les ambiances sont réellement différente, ça donnerait presque envie de voyager et de retrouver les lieux dont il est question.
Le livre interroge aussi sur notre rapport au téléphone portable et à toute notre vie personnelle qui s'y déverse chaque jour.
Un livre que je recommande donc à tous ceux qui apprécient les romans noirs qui ne ressemblent pas aux canons du genre.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne connaissais pas du tout Dmitry Glukhovsky, et pourtant, son roman Metro est célèbre. Je suis contente d'avoir pu le découvrir grâce à ce dernier roman qui me donne envie maintenant de lire ses romans précédents.

On suit ici Ilya. Il revient chez sa mère après avoir été emprisonné sept ans. Il arrive malheureusement trop tard car sa mère est décédée. Il accuse difficilement le coup et noie sa douleur dans l'alcool. Il décide le soir de retrouver celui à cause de qui il est allé injustement en prison. Leur rencontre se passe mal, il le tue. Se rendant compte le lendemain de son geste, il décide de rassembler de l'argent pour payer une sépulture pour sa mère. Il va ainsi utiliser le téléphone volé à sa victime et faire ainsi croire à ses contacts qu'il est toujours en vie et pouvoir leur soudoyer l'argent. Car cette victime n'est autre qu'un officier véreux qui trempait dans des magouilles pas claires. Ylia sait qu'il a peu de temps pour récolter de l'argent, le corps de l'officier pouvant être découvert à tout moment. Ylia va s'immiscer dans la vie du mort, prendre des décisions personnelles à sa place, chercher le pardon auprès de ses proches. Mais à force de jouer le rôle du mort, Ylia finit par en perdre sa propre identité…comment va-t-il pouvoir s'en sortir ? Les contacts sont-ils se rendre compte de la supercherie ? Quelle sera leur réaction ? Comment tout cela va-t-il se finir ?

Toutes ces questions, je me les suis posées régulièrement tout au long de ma lecture. J'avais beaucoup de mal à me dire qu'il pouvait s'en sortir sans dégâts. Prendre l'identité d'un autre est dangereux, et encore plus en Russie, avec, comme si ce n'était pas suffisant, un policier ayant des contacts très louches et influents. Toute l'action se passe en 2016, sur un espace temps assez court, moins d'une semaine. On suit Ylia avec appréhension, on a peur pour lui, il a parfois des idées tellement farfelues qu'on se demande comment il va pouvoir se dépêtrer de tout cela. Je l'ai trouvé très culotté et en même temps irresponsable et surtout impulsif. Il prend des décisions sans réfléchir aux conséquences, il ne prend pas le temps de réfléchir à la portée de ses actes et paroles. Car par texto, il rend le policier plus humain auprès de ses proches, chose assez étonnante. Je n'ai pas réussi à m'attacher à Ylia, mais je pense que ce n'était pas ce à quoi cherchait l'auteur. J'ai trouvé Ylia parfois lymphatique et lent, j'avais parfois envie de le secouer.

Pour ce qui est de l'écriture et du style de Dmitry Glukhovsky, je me suis régalée. Il parle à merveille de Moscou, la dépeint sans fards, brute de pomme, sans chercher à la rendre belle, elle est décrite comme elle est. L'ambiance est également très bien retranscrite, que ce soit dans les petites rues et quartiers sombres ou dans le métro, comme les cafés et les grandes places célèbres. J'ai ressenti le froid de l'hiver, la chaleur d'un bistrot, tout ce qui peut-être représentatif de cette ville. L'auteur livre un portrait de Moscou, comme il l'a fait pour ses personnages. La ville tient autant de place que le héros.
Le style d'écriture est incisif, puissant, parfois brute ou contemplatif. Les chapitres sont assez longs mais il se passe tellement de choses pendant que je ne les ai pas vus défiler. J'avais lu des avis où il était mentionné des longueurs. Je n'ai pas trouvé pour ma part. Cette impression de longueur est pour moi rendue à cause de la nonchalance et une certaine lenteur d'Ylia à certains moments. Il faut dire aussi qu'Ilya, étant seul tout au long du roman, se parle à lui-même très souvent, réfléchissant à ce qu'il doit faire. Ces passages sont écrits en italique, sont généralement à la première personne du singulier, ce qui permet de se mettre encore mieux dans la tête du héros. Il s'adresse à lui-même ou à sa mère ou aux autres personnes qu'il côtoie. J'ai bien aimé ce procédé.
J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire. L'auteur met l'accent sur les travers du téléphone portable, que ce soit dans les comportements des gens qui ne se parlent plus, ayant les yeux rivés à leur téléphone ou que ce soit dans les dangers de voir des informations privées divulguer si le téléphone tombe dans d'autres mains. Un phénomène de société qui a déjà chamboulé celle-ci dans les comportements ou les relations. Combien de fois, je vois des couples aux terrasses de café préférant regarder leur téléphone plutôt que profiter de l'autre ou du paysage. Et je ne parle même pas des informations privées contenues dans ces objets qui peuvent être découvertes ou encore à l'opposé de l'absence de traces, d'écrits, tout se passant maintenant par Sms et non plus par courrier… Quand on y pense, on se rend compte des changements qui ont pu avoir lieu ces dernières années…Bref…tout ça pour dire que ce roman questionne, interroge, pousse à la réflexion, et ça j'aime beaucoup.

Texto est donc un roman noir, sombre, psychologique, prenant, on a tellement envie de savoir comment tout cela va se terminer, savoir comment le héros va se dépêtrer des situations parfois difficiles, que l'on tourne les pages assez rapidement. Et pour aboutir à un final auquel je ne m'attendais pas, et pourtant en y réfléchissant bien, je ne vois pas vers quelle fin on pouvait aboutir. Ce roman doit être adapté au cinéma, et franchement, l'auteur a tellement une écriture très visuelle que j'avais l'impression de voir défiler l'histoire sur grand écran. Je serai curieuse de découvrir cette adaptation d'ailleurs, même si c'est en VO.
Je pense que je vais me procurer rapidement son autre roman Métro qui est apparemment un grand succès de Dmitry Glukhovsky. Je suis très contente d'avoir lu ce roman, il sort de mes lectures habituelles par l'ambiance slave et c'est toujours plaisant d'explorer d'autres lieux.
Un roman que je vous recommande donc, un auteur russe à lire assurément.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (242) Voir plus



Quiz Voir plus

Metro 2033

Dans quelle ville se déroule l'histoire?

Kazan
St Petersbourg
Moscou
Lekaterinbourg

6 questions
57 lecteurs ont répondu
Thème : Métro 2033 de Dmitry GlukhovskyCréer un quiz sur ce livre

{* *}