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3,7

sur 106 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Excellent auteur pour un roman noir, mais noir !!!!

Il nous décrit le monde russe d'aujourd'hui sans concession...Sans optimisme non plus !

J'ai retrouvé des états d'âmes de Donbass de Benoît Vitkine, et je n'aurais pas aimé naître russe...

Il déchiquète la société russe, les magouilles, les faux semblants, et nous européens ne sommes pas tellement mieux au final ! Également la dépendance au smartphone...

Heureusement que les livres s'enchaînent, parce que celui-ci flanque franchement le moral à zéro...

Mais j'ai aimé, comme tous les autres livres de cet auteur.
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C'est une masse critique Babelio qui m'a fait découvrir cet auteur et ce roman Dmitry Glukhovsky et son Texto, je remercie encore L'Atalante et Babelio pour cette merveilleuse pépite, ce joyau russe, la Russie ombre de beaucoup d'ouvrage, soleil écarlate d'un peuple slave narré par beaucoup d'âme torturé, un pays perdu dans des traditions profondes au coeur même de leur chair, une administration débordante d'absurdité humaine, Texto est un kaléidoscope moderne d'une Russie à la poupée russe, empirique de ses adages historiques.
Dmitry Glukhovsky est un auteur russe, originaire de Moscou, ayant fait des études en relations internationales à Jérusalem, vagabond terrestre, il parle plus de six langues, il a travaillé pour les chaînes Russia Today, Euronews et Deutsche Welle, il se consacre pleinement à l'écriture, il a notamment travaillé et continue encore de publier des articles pour le journal Novaïa Gazeta où travaillait la journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006. Dmitry Glukhovsky a marqué de son empreinte le monde littéraire avec Métro 2033, publié en 2005, un roman anti-utopiste comme 1984 de Georges Orwell et plus récemment La servante écarlate de Margaret Atwood en 1985. Ce roman enfantera une suite avec Metro 2034 et Métro 2035, une trilogie dystopie post-apocalyptique, couronnée par un jeu vidéo du même titre, explosant des records de ventes. Outre cette trilogie, Dmitry Glukhovsky a écrit d'autres romans comme Sumerki, traduit et publié en 2014, FUTU.RE en 2015 et dernièrement Texto.
Texto est un roman actuel, moderne, perçant la Russie moderne à travers la chevauchée tumultueuse d'un jeune étudiant sortant de prison après une peine de sept ans de prison pour détention de drogue. Une vie s'entrecroise, s'entremêle, se diffuse, s'étiole, s'effrite, se consume, s'évapore, se dédouble entre cet étudiant piégé par un jeune flic fougueux et surtout véreux, par le téléphone portable de ce dernier, tombé dans les mains de la victime, la vie intime du téléphone sera une voix nouvelle pour ce jeune banlieusard de Moscou, résidant à Lobnia.
Ce préambule est une petite friandise sublime, Texto est comme une architecture d'un trompe-oeil, un édifice au coeur double, comme pouvait le faire plus simplement Stefan Zweig, narrant ses histoires à travers le récit d'une tierce personne ou d'une lettre comme Lettre d'une inconnue, Texto tisse sa toile au fil de la mémoire d'un téléphone avec celle maladroite du tueur de son propriétaire, Moscou trône sa majestueuse grandeur au côté de tous ses personnages rongés par la société de corruption russe.
Moscou semble être une terre promise, une ville en mutation, au vestige passé, oeuvrant sa force vitale dans une croissance vertigineuse, les périphériques sont surchargés, au contraire de Lobnia, statique sous les yeux de notre héros, Ilya, libéré de prison, dite la Zone, au bout de sept ans, son regard innocent perce la mutation de cette ville et de sa banlieue. Dmitry Glukhovsky entraine le lecteur dans une intrigue moderne d'une Russie contemporaine où navigue, comme un écho, l'esprit critique de sa patrie, comme tant d'autres, Moscou et ses habitants piégés dans une caste absurde. Ce Moscou est la vision de celui qui le visite et de son guide, Moscou vibre de sa mutation, toujours une linéarité moscovite trébuchante.
« la terre moscovite ne voulait pas être aplanie »
Ce n'est pas comme l'a fait Alexandre Soljenitsyne avec son roman vérité L'Archipel du Goulag. 1918-1956, essai d'investigation littéraire, parlant du Goulag et monde du travail forcé, juste une parenthèse sur le monde carcérale et de sa sous-culture, une plongée timide d'Ilya brisé d'avoir été lancé en pâture par un jeune flic, aux dents longues, dans cet univers à l'animalité de survivre, celle de la loi du plus fort et de l'argent, avoir en soi le silence absurde d'une hiérarchie enclavant toute éducation sociétale, devenir le jouet des autres et attendre la libération au prix trop lourd à survivre, vivre de cette Zone non humanisme. Tiraillée entre deux clans s'opposant, la zone libère sa loi, les blatnoy, les mouchards, les matons, tous s'affrontent dans une guerre de pouvoir, même l'administration est corrompue, l'argent domine la société russe, pour avoir une libération anticipée il faut toujours donner quelque chose en échange, Ilya ne cédera pas à cette hiérarchie de la corruption, refusant de sortir six mois plus tôt, refusant de dénoncer à tort celui qui l'a pris sous son aile, le protégeant de l'animalité malsaine de la prison, refusant de se pervertir , Ilya résiste à la zone pour être celui qui l'anime au plus profond de son être.
Ilya est le miroir de la société Russe, son regard va de corruption en corruption, même devant la télé, la propagande contre la démocratie à travers des jeux animés par des bobos, les apparitions du chef de l'État avec son discours ficelé, les informations relatant la force de la Russie face aux nations jalouses, même le passeport est un tour de magie administratif vénale, payer pour obtenir une liberté perdue dans cette zone pour un sachet de drogue dissimilé par une jeune flic véreux, sept d'une vie pour de la drogue qu'il n'avait pas, sept à perdre son amoureuse, sept à survivre, sept sans sa mère, morte deux jours avant sa libération, ce héros comme la plupart des russes, narré par Dmitry Glukhovsky se perd dans la vodka, mais s'aspire dans des monologues sans fin sur sa condition. La vodka perce une Russie dans les méandres de ce breuvage festif et collectif, les vapeurs solitaires annihilent l'esprit et le corps, l'âme Russe navigue dans ses eaux troubles, mais la cocaïne fissure peu à petit cet héritage.
Dans ce roman, à la trinité des sons, la mémoire du téléphone, les pensées d'Ilya et la narration des événements, cette triple voix bouscule le lecteur à naviguer dans les ruissellements de cette rame dramatique. Dmitry Glukhovsky avec son personnage principal Ilya, entraine l'intrigue dans une schizophrène folle de notre jeune repris de justice, tirailler entre la vie de sa victime, le jeune flic l'ayant fait arrêter, et sa propre vie, ce dédoublement aspire le lecteur dans une entrainante cascade de multiple événement, scénarisé comme un film, ou les personnages annexes, des figurants sont présents de leur voix, un couple dans la rue bavardant, des jeunes dans un bar, tous sont éphémères et inertes à l'intrigue, mais participe à ce roman multiple.
Ilya se noie petit à petit dans la vie du jeune flic Petia Khazine, entre ses parents, sa petite amie Nina enceinte, ses contacts et sa hiérarchie, mais aussi sa propre vie, avec la mort de sa mère encore à la morgue, désirant partir de la Russie en obtenant un passeport, devoir gagner de l'argent grâce business de trafiquant de drogue pour s'enfuir. Cette trame s'étire avec beaucoup de puissance, un vertige des sens où le final se fait cabotin, un roman policier, critique d'une Russie gangrénée de toutes parts, une Russie sur son piédestal, de ses dirigeants trompeur et truqueurs, une Russie se métamorphosant dans un capitaliste ou le rêve se vend à prix d'or, une Russie contemporaine s'axant vers une destinée nouvelle, gardant son despotisme légendaire avec un Poutine ultra-présent.
Ilya sera-t-il faire face à cette dualité, survire à sa vie, jouer la comédie de la vie d'un autre, perde contact avec ses convictions, aller s'enfuir dans un éden lointain en oubliant ses racines et ses convictions, Dmitry Glukhovsky fera de son héros un martyr russe tel jésus ou un Juda de sa propre vie, venez-vous perdre dans Texto et vous évaporer dans une intrigue fort réaliste.
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Moscou, novembre 2016. Ilya rentre chez lui après sept années de détention dans un camp de Sibérie. Sa mère est décédée et sa femme le quitte. Eméché, il tue le policier qui l'a piégé des années plus tôt et s'empare de son téléphone. Son seul but est d'offrir une sépulture décente à sa mère avant d'être arrêté. Il s'emploie dès lors à faire croire à ses proches que l'homme est toujours vivant.
Texto n'a rien de commun avec ce que l'on peut lire habituellement.
Je pensais entrer dans thriller, et bien il n'en est rien. Ce livre est bien plus complexe que ça
D'ailleurs difficile de classer ce texte. Pourtant il entre dans de nombreuse catégorie. Il a un petit coté anticipation quand on y réfléchi, le net, ces applications, le virtuel qui deviendrait la vie réelle. Il a quelque chose du roman noir, corruption à tous les étages, société à deux vitesses on y parle de rédemption aussi. Il y a un petit coté roman policier, pas vraiment une histoire de vengeance, quoique !
Bref difficile de parler de Texto, il faut le lire pour comprendre. Dmitry Glukhovsky nous parle du pouvoir et de ses dérives, de ses compromissions, Il nous parle de corruption... Il nous montre une Russie qui change, ou le fric est devenu le graal et ou pour l'obtenir on est prêt à tout. Un monde ou la mesquinerie est loi.
Lorsque Ilya cherche à faire revivre sa victime à travers de simple textos, il essaie juste de gagner un peu de temps. Pourtant très vite tout cela lui échappe, et il va devenir l'autre. En s'emparant de son smartphone, il s'empare de tout ce qui a fait sa victime. Il y découvre les secrets d'une vie, celle de l'homme qui l'a envoyé injustement en prison. Et bientôt ses secrets le dépassent.
Et puis il y a le rythme du bouquin, il y a ce texte, ces textes devrais-je dire. Car le bouquin est émaillé de texto, de photos, d'instants de vie pris au piège. L'auteur distille lentement tous ses éléments. Durant 150 pages, il ne se passe pas grand-chose finalement dans cette histoire. Non, on est là, simple spectateur. Et cette inaction est troublante, déstabilisante même. 150 pages qui auraient pu me lasser, que j'aurai pu abandonner. Mais il n'en a rien été.
Car je ne me suis pas ennuyée à la lecture de Texto, j'ai été juste bousculée. Je n'ai pas réussi à parler de ce livre, je ne savais quoi en penser. Surtout que de Dmitry Glukhovsky je connaissais les excellents romans post-apocalyptiques, ses thrillers fantastique. Ici, Dmitry Glukhovsky se fait la voix critique de la Russie contemporaine. Il radiographie la société russe, il nous donne à voir l'envers du décor :  inégalités, surveillances, corruptions, violences Et j'avoue qu'au final, il m'a bien bluffée.

Lien : https://collectifpolar.com
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Dans ce roman policier noir l'auteur nous place la majeure partie du temps de lecture dans la tête du personnage principal. Pourtant, qu'il est difficile d'éprouver de l'empathie pour Ilya, garçon fort sympathique mais complètement à côté de ses pompes. On le comprend, il renoue avec Moscou, sa banlieue et la civilisation après sept années de prison suite à une arrestation arbitraire. On le comprend, mais il est quand même particulièrement mou, insupportable. Ce retour aurait du être le signal d'un nouveau départ, mais pour Ilya c'est une plongée infernale de galère en galère, il se retrouve plus d'une fois au mauvais endroit au mauvais moment, et en plus il a le chic pour prendre les mauvaises décisions. On a envie de le secouer, de l'interpeller comme on apostrophe le personnage de Guignol, mais la lecture, c'est pas un spectacle de marionnettes ! On a aussi envie de lui crier d'être plus prudent, de couper son GPS, ...
L'ambiance du livre est lourde, pesante, étouffante.
Le scénario est par ailleurs excellent, car après avoir récupéré le téléphone du policier qui l'avait piégé 7 ans plus tôt et qu'il a malencontreusement tué, il va se faire passer pour lui, en exploitant tout ce qu'il peut trouver dedans : sms, mails, vidéos, carnet d'adresse, … pour gagner du temps et trouver un moyen de s'en sortir. Pas facile de se faire passer pour un autre quand on ne sait sur lui que ce qu'il y a dans son téléphone. Il s'avère que le policier qu'il a tué est à la fois très louche et très influent. Tout un programme, particulièrement bien exploité par Dmitry Glukhovsky.
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Direction Moscou le clinquant et sa banlieue des oubliés. Corruption, manipulation, complot, sexe, drogue, argent, un monde où les non initiés ne peuvent guère survivre, un monde où la tolérance 0 n'existe pas, un monde impitoyable, cruel où l'être humain semble s'y être perdu. le grand méchant loup est prêt à dévorer et à faire un sacré carnage.

Ilya avait la jeunesse, la vie devant lui. Ilya rêvait des filles, de son avenir, de l'argent et des soirées trop arrosées. Ilya n'avait que vingt ans quand sa vie a basculé. Sa liberté lui a été retirée alors qu'il a été piégé par un flic véreux en quête de sensation, de pouvoir et de promotion. Ilya a du partir, embarqué de force dans ce train qui le mène à des milliers de kilomètres de sa mère. Ilya ne peut rien faire contre le système alors il va devoir s'adapter. Il apprend à survivre en prison au milieu de types hyper dangereux. La discipline, le respect, le contrôle de soi, la prison fait de lui un autre homme mais il n'a pas oublié celui qui l'a envoyé ici et la rancoeur s'épanouit librement pendant sept longues années.

Le retour aurait du être un moment joyeux. Il attendait avec impatience les retrouvailles avec sa mère dont il imaginait dans sa cuisine, coeur vaillant à l'ouvrage, lui préparant des petits plats. La dure réalité le rattrape bien trop vite. Un pied de nez sadique qui lui ouvre les portes de l'enfer. Tristesse, mélancolie, colère, haine, un ultime shoot qui lui fait perdre pied et le pousse à perpétrer un geste désespéré. Son ultime échappatoire, le temps de prévoir une issue de secours, faire croire que le propriétaire de ce téléphone maudit est toujours vivant. Ilya s'accapare une vie, la décortique à tout va, via ce smartphone, une ouverture propice, un prolongement d'un homme qui gît six pied sous terre. Ilya est pris dans une frénésie utopique où la rédemption est salutaire. La réalité n'hésite pas à toquer à sa porte : sa mère et son avenir l'attendent patiemment. Seulement entre l'immoralité et le respect, le choix n'a rien d'une sinécure.

TEXTO est le genre de roman que j'adore découvrir. Un monde à deux vitesses où le riche complote tandis que le pauvre essaye tant bien que mal de survivre. D.G. a cette plume subversive qui ne fait pas cas de la brutalité des situations, des contextes et des personnages. D.G. adore interpeller, choquer et remuer les tripes. Car oui TEXTO est un de ces romans qui vous accapare dès le départ pour ne plus vous lâcher jusqu'au point final. Il dépeint sans contexte un monde « brouillon » où l'égocentrisme et le profit ont pris le pouvoir sur les valeurs moraux. L'objet que détient Ilya est le témoin de tous ces déboires. La vie d'un homme dans une machine, un instrument puissant qui détient touts ses secrets. Quelle ironie ! Une superbe découverte que j'ai pris le temps de savourer. Entre actions et réflexions plus longues, cette aventure a une saveur amère et acide qui parfois s'adoucit. C'est un voyage effroyable et éreintant au son des bips des notifications qu'ils décomptent jusqu'à l'heure fatidique. Je ne m'étais jamais intéressée à la littérature russe par peur d'une certaine rudesse qui aurait pu m'effrayer. Voilà que j'ai révisé mon point de vue, ma pile à lire va être contente.

TEXTO est brutal et sanglant mais qui dépeint avec une réalité surprenante un monde en noir et blanc.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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L'histoire se déroule sur quelques jours mais, après la récupération du portable, le rythme s'accélère et nous plonge dans la belle noirceur de l'Homme. Même Ilya ne s'imagine pas de la tournure inédite que va prendre sa vengeance.
Progressivement, et malgré l'accumulation des textes intégraux des SMS, et autres mails, vidéos etc., le lecteur est pris dans le tourbillon, dans les arcanes, et même si on se pose la question du « mais comment Ilya ne se fait pas prendre ou surprendre ? », on tourne les pages, pris dans la tourmente et avec l'envie de savoir toujours plus.
Dmitry Glukhovsky offre non seulement une réflexion sur la société russe actuelle, sur les nouvelles technologies mais également, surtout, sur le mode voyeuriste ambiant.
Une fois embarquée dans l'histoire, vous ne sortirez pas indemne et surtout, surtout, vous ne regarderez plus ce joli Smartphone qui colle à votre poche de Jeans, de la même façon !
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Texto est le nouveau roman de l'auteur russe Dmitry Glukhovsky, plus connu pour sa série apocalyptique Metro. Je n'ai pas lu cette dernière et cela a probablement joué un rôle positif pour cette lecture: ce roman ne ressemblant a priori en rien aux écrits précédents de l'auteur, je n'ai pas été déstabilisée ou déçue comme pourraient l'être des fans de Metro.

Loin d'un monde futuriste, Texto est au contraire bien ancré dans la Russie et la société d'aujourd'hui. On y parle de Poutine, de Trump, de WhatsApp, de Telegram et du dernier smartphone à la mode, objet devenu indispensable à notre fonctionnement, au point qu'il devient un miroir de notre vie et de notre personnalité. C'est ce que va découvrir Ilya: lui qui avait cru se débarrasser de Petia, va au final pénétrer si profondément dans l'intimité de son ennemi qu'il va risquer de s'y perdre complètement.

Le smartphone comme fil rouge, c'est l'idée de base originale de Texto qui permet à Dmitry Glukhovsky de sonder l'âme d'un jeune officier de police pourri dans un Moscou où la corruption est partout. Un fil rouge qui résulte toutefois également sur quelques lenteurs: Ilya passe beaucoup de temps sur son smartphone à écrire des textos plutôt que se bouger, rendant parfois le récit répétitif et stationnaire surtout dans sa première partie - quelques centaines de pages tout de même à lire avachi le contenu du téléphone de Petia, ses textos, ses photos, ses emails.

Lent, Texto l'est un peu, oui, même si le rythme s'accélère petit à petit. Mais Texto est aussi un roman sombre qui joue pleinement de ses ambiguïtés: d'Ilya ou de Petia, qui est le bourreau, qui est la victime? Entre dégoût, pitié, colère, difficile de se positionner pour le lecteur qui peine ainsi à "juger" les protagonistes de ce roman où tout le monde tente au final de survivre à sa façon.

Au final, ce qui lie tous les romans russes lus jusque ici, c'est cette noirceur sublimée. La Russie de Glukhovsky est loin d'être toute rose, comme si derrière le faste et la fête des boîtes de nuit moscovites, elle contenait déjà la pourriture qui la mènera à ses récits apocalyptiques. Texto se résume ainsi à une éloge funèbre à la beauté de la ville de Moscou. Une découverte pour sortir des sentiers battus!
Lien : https://unmomentpourlire.blo..
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Avec ce roman, nous plongeons dans la Russie actuelle, nous découvrons Moscou, ville étonnante, colorée, bigarrée, tellement discordante et hétéroclite que chacun y trouve sa place.

Ilya va devenir notre guide touristique, enfin, pas si touristique que cela. Disons plutôt que nous allons le suivre dans ses péripéties, et quelles péripéties !!

Ilya sort de prison après avoir purgé sa peine pour trafic de drogue. N'ayant aucun endroit où aller, il retourne naturellement chez sa mère. Or celle-ci est morte d'un infarctus deux jours auparavant.

Ilya a passé 7 ans dans la zone, cette prison qui l'a forgé, mais qui l'a également détruit. Car il est innocent. En effet, c'est suite à une altercation avec Piotr Khazine (Pétia) qu'il a été arrêté. La mort de sa mère va le faire basculer définitivement du côté obscur.

Sa vengeance va prendre une tournure inédite. Avec la vodka comme seule amie, dans cet appartement ouvert aux 4 vents, il va se réfugier dans le téléphone portable de Pétia, dissolver peu à peu sa vie dans celle de sa victime, avec comme objectif final trouver suffisamment d'argent pour offrir de belles obsèques à sa mère. Progressivement, le rêve va devenir réalité, la frontière entre le chasseur, la proie, va devenir de plus en plus ténue. Mais il va s'engluer dans une toile d'araignée sans espoir de retour en arrière.

Son interaction avec les proches de Pétia est terrifiante. Avec de simples SMS il va changer le cours de leur vie.

Le lecteur se prend au jeu de cette immersion dans la vie de Pétia, de rassembler toutes les pièces du puzzle, avec l'aide du contenu du téléphone. Et c'est un véritable casse-tête, car Pétia n'est pas aussi honnête que tout le laissait penser. Ilya va lever le voile sur cette personnalité d'apparence banale mais au final d'une telle noirceur.

La trame est diaboliquement bien construite. Et novatrice. Où comment faire passer un téléphone mobile pour personnage principal. J'ai trouvé cela très pertinent. Et horriblement addictif. J'avais envie de me substituer à Ilya pour fouiller le téléphone de Pétia.

Ce livre est une claque car il nous plonge dans autre chose. C'est différent de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. L'atmosphère nous oppresse, on se descendrait bien une petite vodka dans le gosier pour nous aider. Pétia m'a accaparé l'esprit durant ces heures de lecture.

Sans filtres ni tabou, ce roman nous fait réfléchir. Sur la place des mobiles dans notre vie, tout d'abord, mais aussi sur les choix que nous sommes amenés à faire tout au long de notre vie, ou encore sur la béquille que peut être notre « vie virtuelle ». Ilya n'essaie-t-il pas d'ailleurs de trouver ce qui lui manque à travers la vie de Pétia ? Et à votre avis, est-ce plus facile de tuer que de pardonner ?

Un voyage inédit au milieu de l'hiver moscovite et au plus profond de la noirceur humaine, enrobé du paradoxe de la vie virtuelle que tout le monde se construit, reflet de notre société. Voilà ce que nous propose Dmitry. Je ne peux que vous le conseiller ! Et croyez-moi, vous ne regarderez plus jamais votre portable de la même manière !!
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Ilya, 27 ans, rentre à Moscou après 7 ans passé dans un camp pénitentiaire en Sibérie.

Victime d'un complot de la part d'un policier véreux, promis à un brillant avenir, il a tout perdu, n'a pas fini ses études de littératures et sa petite amie l'a quitté durant son incarcération. Il n'a pourtant pas de désir de vengeance. Il souhaite juste retrouver sa mère, et recommencer une nouvelle vie.

Mais tout change quand il découvre que sa mère est décédée 2 jours avant sa libération.

Il décide de retrouver Piotr Yurievitcj Khazine, le policier qui l'a fait incarcérer injustement. Pendant qu'il croupissait en prison, le policier vivait tranquillement montant allègrement les échelons de la hiérarchie en affichant sa réussite sociale en public sur les réseaux sociaux.

En s'emparant de son téléphone, Ilya découvre une grande partie de sa vie, sa relation amoureuse avec Nina, ses trafics, les relations qu'il entretenait avec ses amis, collègues et ses parents. Il rentre peu à peu dans la vie de Piotr, vit sa vie par procuration comme s'il rattrapait les 7 années qu'il a perdues en prison. On se demande comment quelqu'un d'un minimum intelligent peut accumuler autant de données personnelles dans un si petit objet facile à dérober.

Un livre noir, avec un personnage principal qui sombre dans la noirceur juste parce-qu'il était au mauvais endroit au mauvais moment et que par amour il était prêt à affronter toutes les injustices. Cet homme avait tout pour être heureux.  Ce livre m'a glacé d"effroi, choqué, en effet à tout moment chacun de nous peut tout perdre juste car il aura fait un mauvais choix, aura était au mauvais endroit, aura rencontré la mauvaise personne...

Un livre qui ne vous laissera pas indifférent, vous plongeant tête la première dans un Moscou sombre, ou la corruption règne en toute impunité, et où l'argent, la drogue et la violence détruisent tout sur leur passage !
Lien : https://bookliseuse.fr/texto..
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Entrer dans cet univers sombre et percutant, c'est exactement ce que j'ai apprécié, un moment de lecture particulier et dérangeant qui change beaucoup de mes lectures habituelles.
Ce séjour en Russie m'a fait beaucoup réfléchir sur les dangers des portables nouvelles générations.
Dmitri Glukhovsky, nous emporte à Moscou, on y découvre cette belle ville de par sa plume et j'ai pu découvrir les endroits chauds, sombres et électrisants de cet endroit qui reste plein de mystères.
L'histoire raconte un moment de la vie d'Ilya, perdu face au vide qui l'attend à sa sortie de prison, ses actions face à la vengeance qui le ronge mais aussi ses réactions suite à la mort de sa mère qu'il chérissait.
Une douce folie s'accapare de lui, elle m'a emporté dans une spirale d'évènements étourdissants.
Comme il n'est hélas pas tout seul dans sa tête, il va commettre l'irréparable et en récupérant le smartphone de sa victime, c'est tout un engrenage infernal qui commence.
Il rentre dans la vie et le cerveau de Petia, un policier responsable pour lui de tous ses maux, il parvient même à ressentir des émotions incontrôlables comme si son âme arrivait à s'emparer de lui.
Il est entré dans un rôle et dans ce jeu le moindre faux pas peut tout faire basculer.
Il est tellement facile pour une personne en souffrance et ayant une vie de misère de se créer une existence en vivant la vie d'un autre, bien plus palpitante, remplie d'émotions.
Ce roman est un vrai bijou autant dans l'écriture que dans le scénario tellement bien élaboré par l'auteur qui nous parle de notre époque, des nouvelles technologies et qu'il est facile pour une personne de se faire passer pour une autre en découvrant sa vie sur son téléphone qui contient trop d'éléments sur notre vie.
Grâce aux réseaux sociaux, mails et texto, le smartphone peut-être un puissant destructeur de vies quand il est utilisé à mauvais escient.
Une bombe littéraire qui réveille les sens et donne de la matière pour réfléchir à notre époque moderne qui pour le futur, nous privera certainement de beaucoup de libertés.
C'est à vous de découvrir cette oeuvre et la plume d'un auteur plein de talent dont on n'a certainement pas fini d'entendre parler.
Lien : https://sabineremy.blogspot...
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