Le secret d'Edwin Strafford

So what ??
Après plusieurs livres de cet auteur, j'en arrive toujours à la même conclusion. Après un début particulièrement captivant, on se retrouve avec une intrigue très mécanique (Harlan Coben sors de ce corps ! je plaisante, c'est tout de même beaucoup mieux, un challenge, ceci dit, d'une difficulté relative !) et finalement vaine en ce sens que l'on sent que c'est bien cette vaine mécanique qui forme l'enjeu de ce livre et non pas des préoccupations stylistiques ou philosophiques par exemple. On referme le livre en ses disant encore une fois "tout cela pour ça" et en se disant que décidément Robert Goddard ne ferait pas tapisserie lors d'une compétition de clichés littéraires. En tout cas j'en suis décidément ressorti avec l'impression de lire non pas de la littéraire mais un pur produit marketing...

Cet ouvrage présente de fortes qualités et pourtant sa lecture m'a déçu.

Il ne s'agit pas à proprement parler d'un thriller ni d'un polar ce qui peut expliquer dans une certaine mesure ma déception, comme si l'emballage, griffé par Sonatine, m'avait caché la nature de l'objet et que je m'en sois senti trompé.
Or l'intérêt du sujet- énigme historico-politico-sentimentale- est fort et ne se dément quasiment pas tout au long des 625 pages. L'auteur parvient à de multiples reprises à surprendre le lecteur par des évolutions originales et imaginatives. Les caractères sont bien posés, les situations variées, les dialogues pertinents, les descriptions de cadres ou de paysages soignées. L'écriture est fluide et raisonnablement recherchée, incomparablement supérieure à ce qu'on trouve habituellement dans le genre attendu chez Sonatine.

Mais alors, pourquoi cette déception? Très probablement à cause du rythme imposé par l'auteur: régulier, sans folie, souvent lent, qui fait piétiner et s'impatienter le lecteur en attente de plus de punch et de ruptures.

Ouvrage respectable donc, à lire en connaissance de cause pour pouvoir s'en délecter.