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Critique de Bruidelo


Un gouverneur et ses notables attendent avec angoisse la venue d'un inspecteur du Tsar qui, leur a-t-on dit, se fait passer pour un simple particulier - c'est que la façon dont ils gèrent leur ville est pour le moins bien peu scrupuleuse (Il y a même un agent de police, Dierjimorda, qui « sous prétexte de rétablir l'ordre, poche les yeux à tout le monde, aux coupables et aux innocents » - mais bon, ça se passe en Russie, au XIXème siècle, c'est sûr que ce n'est pas en France au XXIème siècle qu'on verrait un truc pareil). Un jeune voyageur fauché, endetté, se demande avec non moins d'angoisse comment il va sortir de ce mauvais pas: l'aubergiste, qu'il n'a pas payé depuis deux mois menace d'aller se plaindre au gouverneur. Mais voilà qu'il est pris pour le Revizor par nos si judicieux notables...
Le quiproquo est drôle, l'idée de base est bonne - mais si j'ai bien compris c'est Pouchkine qui l'a donnée à Gogol.

Bon, j'ai trouvé ça parfois un peu répétitif à la lecture, mais j'imagine que mis en scène le comique de répétition peut être beaucoup plus réjouissant, ce que, je l'avoue humblement, mes capacités limitées de lectrice ne me permettent pas bien de ressentir. En fait, l'humour au théâtre, c'est souvent beaucoup plus percutant sur scène qu'à la lecture et à mes yeux le Revizor est plus une pièce à voir qu'à lire.

Qu'ils sont peu reluisants, les personnages du Revizor, pas un pour racheter l'autre! Gogol critique avec humour non seulement la corruption de ces notables d'une petite ville russe au XIXème, mais aussi la petitesse, la mesquinerie humaine, et je ne doute pas un instant des vertus qu'il y a à rire de nos bassesses, comme nous y invite l'auteur:
« (...) faisons dès maintenant un séjour dans l'affreuse ville de notre âme, bien pire que n'importe quelle autre, cette ville où nos passions se déchainent avec indécence, comme de scandaleux fonctionnaires, dévalisant la trésorerie de notre propre âme ! Dès le début de notre vie nous devrions engager un révizor et examiner avec lui, la main dans la main, tout ce qu'il y a en nous... »
Mais j'aurais bien aimé qu'il arrive à glisser un petit semblant de lueur, une petite raison de ne pas désespérer complètement de l'être humain. Je l'avoue, c'est sans doute mon côté fleur bleue, mais j'ai une assez nette préférence pour les oeuvres qui ne présentent pas que du moche dans leur représentation de l'humanité. En fait, pour moi, le Revizor est une pièce trop triste! ;)
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