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C'est court mais c'est bon.

King David a joué avec le feu.
Il s'est brûlé.
Inutile d'appeler les pompiers, il est déjà trop tard.
Mais avant de se vider de son sang dans une sombre ruelle, le roi agonisant aura eu le temps de faire de Paul, un passant qui passait, son légataire universel.
Pas grand chose d'intéressant à se mettre sous la dent sur pivot, n'était un journal intime relatant l'irrésistible ascension de ce roi déchu.

Ne Mourez Jamais Seul ou l'histoire revisitée de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf.
Il y est question de drogue, de putes et autres hobbies tout aussi plaisants.
Donald Goines sait de quoi il parle, il a pratiqué, assidûment.
David, vicelard patenté, aura vécu comme il est mort, salement.
Paul, fasciné par cette trajectoire irrésistible, allait rapidement s'apercevoir qu'il y avait, finalement, dans cette lecture détonante, quelque chose de sonnant et trébuchant à en tirer.

Cradingue mais finalement honorable, Ne mourez jamais seul parle d'une époque pas si révolue que ça.
Pas moralisateur pour un rond, il met en garde sur les dérives de l'entubage professionnel et la chasse au trop gros pour ses frêles épaules.

Pour la petite histoire, Donald Goines n'est pas mort seul puisqu'il a été assassiné, à l'aube de ses 38 ans, en compagnie de sa femme, sur un parking de discothèque, dans des circonstances qui demeurent, à l'heure où j'écris ces quelques lignes, aussi mystérieuses qu'au premier jour du reste de sa non vie.
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Ce sombre volume de l'anthracite littérature de l'essentiel me fit de l'oeil voici quelque vingt ans. je le lus, le rangeai et l'oubliai presque.
Je le retrouve, l'extirpe de son provisoire exil, après que Babelio m'en rappelle le goût fort et le souvenir tenace.
Littérature de l'urgence, car Ne mourez jamais seul se situe dans ces lignes âpres sculptées par ces écrivains, parfois éphémères, du vécu.
Peut-être, les meilleurs livres sont-ils ceux de l'inconfort?
Au seuil d'une mort brutale, comme le fut sa vie, King David lègue tout ce qu'il a à l'homme qui accompagne ses derniers instants. Comme une tardive rédemption donnée au criminel.
Pawlowski, hasard, saura quoi faire du legs... du blanchiment d'argent sâle, en quelque sorte, qui offre au livre une sorte d'ironie chaleureuse et bienvenue.
Donald Goines, lui, a fait l'inestimable legs de ce livre et de quelques autres qui me sont encore à lire.

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« Ne mourez jamais seul » de Donald Goines (Mort assassiné à : Détroit , le 21/10/1974), Traduit par Liliane Sztajin – 192 pages- Gallimard – 25 Novembre 1998 (posthume).

King David a pris des risques… Il en paiera le prix … Non-négociable. Une historie à la « great expectations » sur les gens qui vivent au-dessus de leurs moyens.

Et quitte à crever, autant emmerder le monde en choisissant pour légataire l'homme qui accompagnait ses derniers instants (blanchiment, etc…).

Pourquoi ça irait mal ? Tant qu'il y a la coke et les putes… Donald Goines parles en connaissance de cause. Sculptant son, Livre de part le vécu.

Une histoire bien sale mais qui remplit sa part du travail. Est-ce qu'on en a un jour fini avec ce milieu-là ? …

L'auteur ne fait pas la morale mais ouvre les yeux sur ce sale business. C'est pas un sujet facile à traiter, assez inconfortable.

Je pousserais peut-être la curiosité jusqu'à d'autres livres du même auteur.

Et qui vit par l'épée périt par l'épée. Une vengeance qui dérape et qui va impliquer trop de gens… Il aurait pas dû remettre les pieds à New York et se montrer violent, voler… Escroc meurt rarement vieux.

Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Y'a des jours comme ça, où certains auraient mieux fait de ne jamais revenir à New-York…

Ou mieux : il y en a un qui n'aurait jamais dû arnaquer un dealer, duper des femmes et surtout pas voler le chèque de l'assistance d'une femme qu'il sautait. Et encore mois l'envoyer par terre, elle et son fils qui tentait de s'interposer.

La vengeance est un plat qui se mange froid, mais comme dit le proverbe "Celui qui se venge doit creuser deux tombes, une pour sa victime et une pour lui".

Ce Donald-ci mériterait d'être plus connu… Ce que j'apprécie chez lui, c'est sa plume acérée et le fait qu'il sait de quoi il parle, lui qui fit de la prison après avoir braqué une banque, qui fut dealer et maquereau.

Dans "Justice Blanche, misère Noire", il dénonçait, noir sur blanc, les inégalités qui régnaient entre condamnés Blancs et les condamnés Noirs (en ce qui concerne les cautions à payer).

Ici, nous entrons dans l'intimité d'un truand, un dealer, pas le plus gros, mais celui qui a le plus d'orgueil, qui croit qu'il est le plus intelligent et qui pense que tout le monde veut lui lécher les pieds.

L'action se déroule en 1973 mais pourrait très bien être contemporaine, les gens qui filment tout au smartphone en moins… King David, dit King Cobra est revenu à New-York et a décidé de rembourser – avec intérêts – les 500$ qu'il avait chouravé à Moon, le dealer local.

Si King David a horreur que l'on se foute de sa gueule et qu'on le prenne pour un minable, il aurait dû savoir que Moon était comme lui et penser que le fils de celle dont il avait volé le chèque de l'assistance voudrait se venger, maintenant qu'il bosse pour Moon.

Tout aurait pu très bien se passer, King David remboursait sa dette, et tout allait bien dans le meilleur des mondes, mais tout à foiré, dans les grandes lignes, comme un jeu de domino qui, une fois la première pièce tombée, entraine toutes les autres au sol.

Ils auraient dû tous savoir que la première chose qui foire dans un plan de bataille, c'est le plan de bataille lui-même. Ils auraient dû savoir que tout ne se passe pas toujours comme prévu et que l'arme peut se retourner contre toi…

Autant King David est un être abject – la lecture de son journal intime nous le prouvera – autant Moon est bouffi d'orgueil et pense qu'il est le roi du monde, autant Paul Pawlowski, polonais juif issu de l'Allemagne nazie est bon et droit dans ses bottes.

C'est lui qui a ramassé King David dans le caniveau et c'est lui qui va nous lire le carnet de ce dernier dans lequel il décrit ses faits et gestes qui feront pâlir le lecteur le plus blasé.

Un récit court, un récit brut, pur, de la came non coupée, des êtres abjects, un type correct, un type qui a les couilles de suivre sa conscience, un homme qui va comprendre qu'il a aidé un salaud et qu'il aurait dû le laisser croupir dans son caniveau.

Donald Goines ne fait pas dans la dentelle, pourtant, pas de violence sans raison, pas d'horreur juste pour en faire, non, juste un récit brutal que tu dévores sans plus penser à rien d'autres.

Le récit d'une vengeance qui ne tourne pas comme elle devrait et qui aura des conséquences imprévues sur tout le monde, surtout chez les truands de Moon.

Avec Donald (Goines), c'est du cash, baby, et c'est pas de la fiction… Ici, on est face à des flingueurs, et c'est pas des gentils tontons.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Noir, court, intense et vite avalé comme un petit ristretto bien chaud.

Ce petit roman ténébreux va à l'essentiel avec une écriture simple et sans fioritures inutiles, qui sent le stress le crack la street et le vécu.

Elle n'est pas sans rappeler celle d'Iceberg Slim qui nous décrivait ses mémoires de mac dans Pimp.

On y retrouve donc ce goudron d'ou ne pousse pas que du bon.. Il pleut de la poudre, que ce soit celle que t'enfiles dans un pistolet ou dans une narine. Il y a de la dépendance, celle à la drogue, au sexe, aux billets verts et au respect. La trame est simple et on rentre vite dans le vif du sujet.

On rajoute par la dessus des truands au langage fleuri qui ont pour aide pédagogique numéro 1 de jouer du canif.

La question de la femme y est aussi amère : objet de désir et de jouissance, elle est convoitise et dégout, tentatrice et soumise la grosse misogynie bien présente rajoute encore une couche de suie à un roman déja bien noir puisque on retrouve ce cadre ou les personnages semblent cloués au ghetto et font face à une discrimination raciale dès qu'ils en sortent.

Si le sang semble régler les comptes et bien rincer le goudron ici, l'auteur nous offre pourtant une fin sympa, moins corsée et torréfiée, la fin de la tasse de ristretto avec un peu de sucre en quelque sorte.

C'est plutôt bien passé et j'en reprendrai volontiers un.













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Tu lis ce Goines, tu te dis bon ok, ces thèmes abordés la (drogue, misère, baston, black...) je les ai parcouru en long et en large dans plein d'oeuvres différentes. Mais dans celui la, ne me demandez pas où ni comment mais y'a une petite touche de poésie bien dissimulée qui m'a fait aimer les personnages et être sensible à leur folie. Un livre bien dark rosé... en fait c'est comme si t'allais à un enterrement et que le curé passait un "chantent les sardines" de patrick Sébastien en plein milieu dd la cérémonie. Tu comprends pas pourquoi mais tu trouves du plaisir là où il ne devrait pas y en avoir. En tout cas moi, je vais pas bouder le mien et me dépêcher de replonger vite dans un autre Goines
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Un coup de poing ! Un véritable coup de poing !

157 pages nerveuses, sans concession, Un récit où le cynisme, la violence règnent...mais où un des personnages, Paul Pawlowski, apporte de l'air pur, de l'honnêteté, de l'humanité.

Dans le monde du crime de New York et de Los Angeles du début des années 1970, nous assistons aux manigances de deux caïds, King David et Moon.
Arnaques, meurtres, trahisons, ce roman est une galerie du crime...mais il y a Paul Pawlowski.

Je ne connaissais pas Daniel Goines (1936-1974) qui savait de quoi il parlait dans son livre car il fut junkie, voleur, maquereau, dealer, gangster.
Il découvrit l'écriture en prison.
il mourut assassiné.

Sombre et prenante lecture.
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encore une révélation , j'ai lu celui la , j'ai lu tous les autres ....j'ai adoré
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