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EAN : 9782918406235
284 pages
Kyklos (28/11/2011)
2.6/5   5 notes
Résumé :

Et si Brou, bourgade d'Eure-et-Loir portée par son fleuron, Viandes et légumes, constituait le must des soirées ? Va savoir... Et tu sauras. Côté viandes, tu t'apercevras que passées certaines heures, d'accortes jouvencelles exhibent leurs chairs sans vergogne. Les légumes, tu les trouveras dans le public, où l'élite vient s'encanailler à moindre frais. Et comme tout le monde ne vit pas la nuit, tu t a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique



Léger, léger… Ce plat de « Viandes et légumes » est même tellement léger qu'il n'offre aucune consistance. Les mots s'enfilent les uns à la suite des autres et s'effacent aussitôt, anéantis par une intrigue qui n'a aucun autre but qu'elle-même. Et quelle intrigue, où il est question de la reprise controversée d'un bar à danseuses dans un petit coin paumé en France. Devrait-on frémir à l'évocation de toutes les idées tordues qui envahissent le cerveau du lecteur lorsqu'il s'imagine lire la description d'un bordel sordide ? Même pas. Et ce n'est pourtant pas faute d'essayer. Guillaume Gonzales essaie de nous mettre dans le bain dès les premières lignes :

« Vous allez trouver que j'abuse mais en fait, ça me gonfle d'avoir hérité de ce club de striptease. Peut-être parce qu'une fille y a été tuée il y a huit jours. Découpée à la scie, comme dans les spectacles de magie. Presque comme dans les spectacles de magie. »

Tout de suite, les premières phrases font mouche. Sur la quatrième de couverture, on nous avait prévenus. Ce « Viandes et légumes » est défini comme :

« Un roman doté d'un humour à la Michel Audiard écrit par le fils naturel de James Crumley. »

Rien que ça. Avec de telles références, on est en droit de s'attendre à du noir très noir mâtiné d'une bonne dose d'humour tranchant et acerbe. Mais le plus noir qu'il sera possible de trouver dans ces pages, outre l'atmosphère de suspicion pas très haletante qui nous fait présager des pires manigances dans l'anéantissement du bar, sera la description des soirées dansantes « chaudes » qui ont lieu dans le « Viandes et légumes » :

« Naïma ayant encore tout son attirail sur elle, je vais la décrire tout de suite. le visage caché derrière un voile rose pastel, elle a encore élargi au khôl ses grands yeux noirs. […] le haut, soieries bleu azur et soutien-gorge à dentelles noir, laisse apparaître son nombril sous lequel tressaute une ceinture toute de maillons dorés. En dessous, un paréo bigarré pieds nus, l'Orientale dessine des arabesques d'une sensualité qui fait mourir les conversations sur les bouches bées. »

Alors que le lecteur est en train de s'endormir et de s'éloigner dans une paisible rêverie suscitée par la beauté de la description de cette « orgie », on tente de nous réveiller à coup d'humour. Guillaume Gonzales a bien incorporé les règles du jeu du polar à l'humour noir : le jeu de mots qui fait mouche doit être au rendez-vous. On se cramponne, on lit avec appréhension, espérant que la chute sera bonne, et… Encore raté !

« C'est juste une expression. Et si vous ne sortez pas de chez moi très vite, je vais devoir vous botter le cul, ce qui constitue encore une expression puisque, comme vous pouvez le constater, je ne porte pas de bottes. »

Enfin, dans l'alignement des stéréotypes qui caractérisent le roman noir depuis des décennies, n'oublions pas le personnage couleur locale qui s'exprime à la manière du troglodyte arriéré et dont les obsessions fixes (la licorne) sont un enjeu comique propre à susciter le rire du lecteur. Celui-ci, décidemment, ne regrette pas d'avoir troqué sa soirée télé pour la lecture de ce livre aussi abrutissant qu'une émission spéciale années 80 :

« - Stune p'tain d'licorne, ‘pas ? J'déteste ces sal'peries d'licornes mi… »

Le cerveau du lecteur, comme lorsqu'il se trouve devant l'écran de sa télé, décide alors de se mettre en veille, jugeant pour lui qu'il vaut mieux se reposer que de se fatiguer à essayer de trouver du sens à ce qui n'en a pas. le lendemain, au réveil, le « Viandes et Légumes » se trouve là, culbuté par terre. La page est perdue, impossible de la retrouver, toutes se ressemblent. Alors tant pis, on range le livre dans un coin perdu de sa bibliothèque et on oublie. La vie continue.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier les éditions Kyklos pour la découverte de ce roman en avant-première.

Viandes et légumes, c'est Galaad, un jeune homme, diplômé et dans le bâtiment, et qui après s'être fait plaqué par sa copine pour son patron, reprend l'affaire de son grand frère Arthur qui vient de décéder. Arthur tenait un bar à danseuse à Brou, petite ville de province, et il ne s'y est pas fait que des amis. Lorsque Galaad arrive, il doit s'occuper et de son commerce et des autochtones qui veulent sa fermeture.

Ce roman qui est une sorte de polar un peu décalé vous emmène dans l'univers mafieux de province où les notables bien respectables s'encanaillent. Mené par une écriture légère et fluide, nous poursuivons le personnage à la recherche de la paix dans un coin tranquille de France. Rattrapé par le passé de son frère, il encaisse au début les coups, au sens littéral du terme, puis se met à battre la campagne pour connaître, savoir, et punir, les meurtriers qui s'en sont pris à Arthur. Les personnages qui peuvent paraître très caricaturé aux premiers abords sont faits d'un mélange complexe de bonté, de méchanceté, de compassion et de bêtises, certains arborant une qualité plus qu'une autre bien sûr.

L'histoire est faite de rebondissements amusants, et de surprises en surprises, vous emmenant d'un côté et de l'autre, au fil des pages qui filent, vous n'osez plus lâchez le livre jusqu'au dénouement. Les péripéties de Galaad vous poussent à rire des situations parfois abracadabrantesques, mais plausibles pour finalement vous sortir de votre étonnement par un retournement qui tombe à point nommé. Viandes et légumes, vous l'aurez compris, fait énormément dans la barbaque, entre les corps sensuels des effeuilleuses ou de la petite amie de Galaad, jusqu'au corps meurtri de notre héros après une bonne trempe.

Ce roman ne possède que des qualités, entre une écriture réaliste et facile, une histoire travaillée et des personnages attachants, il ne peut être confronté qu'à un succès mérité. Viandes et légumes est à lire, absolument, Le Professeur sera là pour s'en assurer…

Je remercie l'équipe de Kyklos pour cette lecture passionnante.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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Un titre décalé et pourtant bien en rapport avec son sujet, surtout si on extrapole un peu en prime. "viandes et légumes" pour un bar à hôtesses fallait oser quand même.
Et rassurez-vous (ou pas), il n'y a pas que le titre qui est loufoque. Toute l'affaire racontée ici dans cet ouvrage est un peu folle. Entre les cadavres, les victimes, les voyous de province et un village reculé, on n'est pas sorti de l'auberge comme on dit.
Si on rajoute un style non dénué d'humour à cet ensemble, on obtient donc un roman de type polar peu ordinaire.

L'écriture est un peu particulière. J'ai eu l'impression de voir les personnages et les décors comme issus d'un dessin animé du style "les triplettes de Belleville". C'est assez difficile de décrire ce ressenti qui reste très visuel.
J'ai assez vite saturé en revanche au niveau de l'humour. Il n'était pas déplaisant au départ, mais au bout de 50 pages, j'en avais fait le tour ou presque et donc 280 pages ainsi, c'est l'indigestion ou peu s'en faut.
Dommage, il y avait du potentiel.
Il y avait de l'inventivité.
En bref, il y avait pas mal de qualité dans cet ouvrage qui aurait pu me plaire, seulement voilà, la "mayonnaise" n'a pas prise cette fois. Mauvais timing entre mon humeur, mes attentes et le récit en lui-même ? Possible.

Le prénom du narrateur par exemple, Galaad, est beau, peu courant. J'apprécie ce sens de la recherche, de la volonté de se démarquer un peu, de vouloir créer un véritable univers pour un récit.
Et il y a de nombreux détails de l'intrigue en ce sens, mais cela n'a pas été suffisant hélas pour véritablement me captiver sur la durée. Hélas...
Je n'ai pas pu me sentir proche d'un seul personnage, ils ont tous un grain ou alors sont trop éloignés de ma propre personnalité. Il faut bien dire aussi que rien n'est complètement banal dans cette aventure. Ce serait même plutôt le contraire.

Ce qui fut pour moi peu attractif, en fin de compte, peut en revanche l'être pour un autre lecteur. Ce roman n'est pas mauvais du tout, je ne suis certainement pas la bonne lectrice pour lui, c'est tout. Cela arrive et n'enlève rien aux qualités de l'oeuvre écrite.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Mon avis (Janvier 2012) : Décidément, si chacun d'entre – nous a ses auteurs de prédilection, on peut aussi s'attacher à un éditeur, dès lors que l'on se passionne pour ses choix. A plusieurs reprises, Partage Lecture et les éditions KYKLOS m'ont fait l'honneur de me faire participer à un partenariat me permettant ainsi de découvrir ce petit bijou d'humour et de chroniques sociales.
2ème voire 3 ou 4ème degré donne à cette satire sociale une passionnante fraicheur. Les personnages sont caricaturaux (à peine) d'une bourgeoisie provinciale. Tout commence avec la mort d'Arthur, obligeant son frère à devoir s'occuper de ses affaires. Et diriger une troupe de strip teaseuses ne s'improvise pas, d'autant plus lorsque la concurrence locale montre les dents.
Et, l'auteur nous explique donc cet apprentissage, avec, comme pour tout roman se respectant, une histoire d'amour naissante mais aussi une enquête policière (à mourir de rires). Les rebondissements se succèdent au même rythme que la progression d'un gastéropode (oui, l'humour de Guillaume Gonzales et contagieux).
Qu'écrire de plus sur ce roman, si ce n'est que l'auteur nous dévoile par petites touches, des personnalités bien plus complexes, que nous aurions pu l'imaginer en commençant les premières pages.
Simple et sobre, l'écriture de Guillaume Gonzales reste donc un véritable plaisir, que je conseille vivement à tous.

Lien : http://leslivresetlemonde.bl..
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Galaad vient d'hériter d'un bar à strip-teases à Brou, petit bled d'Eure-et-Loir.
Travaillant dans le bâtiment, il n'est pas vraiment préparé à reprendre l'affaire, d'autant plus que son frère, à qui appartenait « viandes et légumes » (c'est le nom du bar) s'y est pris une balle dans la tête, qu'une de ses employées y a été découpée en morceaux et qu'une autre est dans le coma.
En se rendant sur place, il fait la connaissance de son principal concurrent, un petit malfrat local qui en a déjà profité pour débaucher ses strip-teaseuses et tente d'entrée de jeu de le racketter.
Mais que fait la police ?
Bah rien justement.
Têtu, Galaad va donc à son tour embaucher des gros bras pour se protéger et pouvoir rouvrir le bar...


En se fiant à ce bref résumé on pourrait se croire dans un roman noir sur la mafia mais ce serait sans compter sur le coté loufoque et décalé que l'auteur imprime à l'histoire. de la castagne et des mafieux oui, mais burlesques. Un ton détaché et des dialogues teintés d'humour pour pimenter le tout.
Hélas, l'humour de l'auteur ne m'a pas trop amusée (je l'ai trouvé un peu lourd) et l'histoire abracadabrante (surtout la fin) ne m'a pas emballée plus que ça.
J'y ai vu un petit roman sympathique, sans prétention et distrayant mais qui ne casse pas des briques.
Question de goût ou mauvais timing de lecture...??
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Naïma ayant encore tout son attirail sur elle, je vais la décrire tout de suite. Le visage caché derrière un voile rose pastel, elle a encore élargi au khôl ses grands yeux noirs. […] Le haut, soieries bleu azur et soutien-gorge à dentelles noir, laisse apparaître son nombril sous lequel tressaute une ceinture toute de maillons dorés. En dessous, un paréo bigarré pieds nus, l’Orientale dessine des arabesques d’une sensualité qui fait mourir les conversations sur les bouches bées.
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Tu sais, un con reste un con, qu'il soit de ta famille ou pas. Et j'ai pour principe de vie de me débarrasser des nuisibles.
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- Sans vouloir vous vexer, je ne suis pas sûre que vous ayez l'étoffe du type qui réussira à s'imposer là où Arthur a échoué.

- Vous êtes effeuilleuse, qu'est-ce que vous y connaissez en étoffe ?

- En attendant pour le tact, c'est vous qui pouvez vous rhabiller...
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Vous allez trouver que j’abuse mais en fait, ça me gonfle d’avoir hérité de ce club de striptease. Peut-être parce qu’une fille y a été tuée il y a huit jours. Découpée à la scie, comme dans les spectacles de magie. Presque comme dans les spectacles de magie.
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C’est juste une expression. Et si vous ne sortez pas de chez moi très vite, je vais devoir vous botter le cul, ce qui constitue encore une expression puisque, comme vous pouvez le constater, je ne porte pas de bottes.
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