Tout bédéphile qui connaît les tomes ultérieurs des aventures de Natacha pourra aisément voir que
François Walthéry se cherche encore dans ce deuxième tome. Même si on peut voir de nets progrès par rapport au premier tome, il y a encore de nombreux tâtonnements.
Améliorations dans le dessin, dans la gestion des décors et des seconds plans, dans la psychologie des personnages (principalement Walter), dans la jupe de Natacha qui se soulève un peu plus sans jamais rien dévoiler (au grand dam du lecteur), un scénario politique mettant en scène un régime totalitaire avec quelques barbouzes occidentaux...
On notera que le Wallon (de Liège) joue encore un rôle de premier plan, vu que c'est la langue du Kajastan, ce pays qui ressemble au Pakistan ou à un pays limitrophe... D'ailleurs en parlant du pays, on pourra regretter qu'il est orthographié de 3 manières différentes... Kajastan, Kadjasthan, Kajasthan... faudrait choisir. On retrouve le bricolage que je déplorais dans le premier tome. Walter a finalement une palette d'expressions faciales assez réduite. Enfin, après avoir relativement bien mené le scénario jusqu'aux 2/3, avec une course-poursuite dans le souk et pas mal de prises de position de Natacha (qui apparaît comme une femme libérée et déterminée), Walthéry envoie la fin de manière très rapide et un peu bâclée.
Enfin, on sent que Walthéry s'amuse et mélange dans le récit de Gos toute une série de clins d'oeil et de private jokes, comme ce vieux du souk qui ressemble furieusement à
Yvan Delporte.
Bref, même si on progresse, on a encore une belle marge de progression.