C'est un roman bouleversant qui se lit d'une traite.
À chaque page on est à la fois choqué, troublé, ému aux larmes, ulcéré dans un halo de deuil, de maladie, de mensonges éhontés, de trahison ,d'incrédulité.
L'amour filial y est bafoué, trahi, trompé.
Grâce à des retours en arrière,on découvre que la mère, Héléne, sur le point de mourir,est souffrante depuis très longtemps.
Elle découvre son cancer du sein à l'âge de 34 ans,sa fille, Solène a alors 8 ans.
Son époux,"meurt d'inquiétude",l'expression passe du figuré au sens propre.
Alors s'engage un combat qui durera 17ans contre la maladie(opération,rayons,chimios......)
Apparaît : le grand ami,facétieux,proche, attentif,j'ai nommé :Fabrice.
A l'aide d'un processus et d'un scénario lugubre, ignoble,celui- ci détourne l'attention et l'affection de la maman à son profit afin d'éliminer Solène.Fabrice vole la carte de crédit .......,subtilise les bijoux , distille de façon insidieuse le doute dans l'esprit d'Hélène....
Si c'était Solène la voleuse? Jusqu'à la caricature et à l'absurde.
L'amour filial apparaît ici comme un combat intense,troublant, entre accablement et révolte.
Dix ans après,grâce à l'amour de son petit garçon, apparu en filigrane dans la deuxième partie du livre Solène surmontera sa peine et reprendra espoir.
Ce petit livre est très touchant ,il nous donne à réfléchir sur la force des sentiments mais aussi sur l'aveuglement où mène certaines "amitiès" qui peuvent conduire au drame , à la dissimulation , à la douleur et au manque de discernement.
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Je ne vous ai rien dit de tout ça. Ni en mots ni en pensées. J'ai regardé votre main morte, j'ai enlevé de votre doigt l'alliance qui symbolisait cet amour fou dont vous ne vous êtes jamais remise. Votre annulaire était déjà raide.
J'ai dû forcer. Un peu seulement. La bague était trop grande pour votre doigt amaigri. J'ai mis l'alliance dans ma poche, à l'instant même où probablement vous retrouviez celui qui vous l'avait offerte.
Tu es morte hier. Demain, on aura sur ton visage cloué le cercueil. Je t'ai aimée de cet amour fou qui ressemble peut être à celui qu'un jour j'éprouverai pour les enfants que je n'ai pas encore: un amour qui supporte tout,un amour qui ronge. Maman,tu ne prononceras plus jamais mon prénom:Solène.
Elle voudrait juste me dire qu'elle m'aime et que jamais , non jamais elle n'a cru que j'avais fait ce que tu faisais.
Lecture de Anne Goscinny tiré du livre Figures d'écrivains, dirigé par Étienne de Montety.
Découvrez un portrait inédit de la littérature française. La visage, la plume et la voix de 70 grandes figures des lettres réunies pour un cadavre exquis historique.
Pour en savoir plus : https://www.albin-michel.fr/figures-decrivains-9782226436351