AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 438 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De son enfance, il en garde des souvenirs plutôt marquants. Outre les multiples déménagements à travers le Québec, il a vu sa mère se suicider plusieurs fois. Plusieurs tentatives qui ont, à son grand soulagement, échoué mais qui, au final, l'auront séparé d'elle. La faute à ces services sociaux qui s'en sont mêlés et l'ont ainsi placé en famille d'accueil. Des familles d'accueil qui se sont succédé, lassées et désemparées, aucune n'étant visiblement dans la capacité de garder cet enfant turbulent, menteur, violent parfois, perturbé et perturbant. À 17 ans, on a jugé qu'il pouvait vivre seul, en appartement. Ne lui restait alors plus qu'à trouver un emploi. Peu actif dans ses recherches, lui n'a dorénavant qu'un seul objectif : retrouver sa mère...

Le narrateur, dont on ignore le prénom, au vu de son enfance difficile, avec peu de repères, peu d'amour et de considération, semble déconnecté de la vie en société. Petit délinquant, accro aux joints, au sexe, voleur, menteur, peu de choses l'intéressent. Il n'a qu'une seule obsession, retrouver sa mère à qui, il en est sûr, il doit manquer. C'est de son point de vue, avec l'utilisation du je, que l'on assiste à ses déboires, ses délires, ses transgressions, ses emportements, sa lente descente aux enfers. Lui, en revanche, ne voit pas et ne comprend pas la portée de ses actes, ses sentiments faussés tant sa logique est déformée et fantaisiste. Aussi, si l'on assiste à des scènes violentes, incompréhensibles ou crues, l'on sourit pourtant parfois face à ce comportement décalé et déconcertant. Pour autant, étonnamment, l'on s'attache à ce narrateur en manque d'amour, de repères, de balises, d'attention, de considération. Si l'écriture directe et sans filtre nous immerge, parfois avec effroi, dans la tête de ce jeune homme, David Goudreault ne manque pas d'humour et de causticité pour alléger le propos.
Un roman détonnant...
Commenter  J’apprécie          572
La bête à sa mère ou le journal d'un jeune dégueulasse.
Le narrateur est un sociopathe narcissique, toxicomane, masturbateur compulsif, alcoolique, voleur… et j'en passe. Une vraie de vraie bombe à retardement, un narrateur se constituant une véritable bible de vengeance. Enlevé à sa mère suicidaire dès son plus jeune âge, commence alors pour lui la succession de familles d'accueil et de centre fermé. Son profil de dérangé se forge, se consolide. Il deviendra obsédé par le fait de retrouver sa mère. Sur les bons conseils d'une barmaid cocaïnomane, il se rendra à Sherbrooke, retrouver la femme qu'il croie être sa mère. Commence la traque et une lente descente aux enfers.
Une histoire sordide, crue, noire, gore… tout ce qu'il y a de mauvais chez l'être humain se retrouve dans ce court roman. Mais étrangement, j'ai aimé. Je l'ai littéralement dévoré et lu d'un trait. Goudreault écrit dur, mais écrit vrai. On lit le travailleur social en lui et il sait mettre en mot les profondeurs de l'âme. Mais vous ne sortirez pas indemnes de cette lecteur. Pas de zones grises, par contre. On aime ou on n'aime pas ; mais l'avantage à ça, c'est que ce roman ne laisse pas indifférent.
Commenter  J’apprécie          312
C'est une amie qui m'a fait découvrir ce livre lors de la dernière Foire du livre à Bruxelles : un chat sur la couverture et des chats à l'intérieur, ça ne pouvait que m'attirer tout comme elle. Et puis j'ai entendu David Goudreault, en compagnie de Nicolas Dickner, Stéphane Larue et un quatrième dont j'ai oublié le nom, dans une rencontre du Festival America : quatre héros souffrant d'addictions diverses, quatre jeunes romanciers contemporains qui renouvellent vraiment le genre au Québec. Sachez aussi que David Goudreault est travailleur social mais aussi poète ; il anime des ateliers d'écriture dans des écoles et des prisons et il a remporté la Coupe du monde de slam à Paris. Lors du débat, parlant de son livre, il nous a prévenus : « la réalité dépasse la fiction ». Oufti, comme on dit à Liège (petite expression belge contre savoureux langage québécois) : je ne m'attendais pas à prendre pareille claque dans la figure !

La bête du titre, c'est le personnage principal qui nous raconte son histoire, dont nous ne connaîtrons jamais le nom : mère suicidaire, placé dans des familles d'accueil puis des centres fermés, très vite émancipé (à vrai dire pour se débarrasser de lui), il a appris sur le tas et est devenu un petit délinquant accro aux amphétamines et aux joints, au sexe (porno évidemment), masturbateur de compétition, avec un rapport… particulier aux animaux, entre autres exploits. Il ne manque pas de lettres (« c'est documenté »), il est sans cesse en train de chercher des coups (de plus en plus foireux) pour nourrir ses addictions (et se nourrir tout court) mais surtout il a gardé l'espoir de renouer avec sa mère. Il croit la retrouver à Sherbrooke, s'y installe, se fait engager à… la SPA et réfléchit à la meilleure manière d'approcher sa mère. « Les liens du sang sont plus forts que tout, c'est documenté. » (p. 71) de son point de vue personnel donc, nous assistons alors à ce qui est en réalité une descente aux enfers, alors qu'il se voit presque comme un bienfaiteur de l'humanité.

Il y a des pages de ce roman qui peuvent au minimum vous faire les yeux ronds, voire vous soulever de dégoût, et il me faut bien avouer que je me suis parfois demandé pourquoi je continuais à le lire. Mais comme je me souvenais de l'avertissement de l'auteur, je l'ai lu au trente-sixième degré, goûtant l'humour sans limite de David Goudreault et appréciant au passage la critique sociale que son personnage nous renvoie à la figure. Un personnage qu'on finit par trouver attachant, si si… Je suis curieuse de lire la suite c'est une trilogie), j'espère qu'elle monte en puissance.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
Commenter  J’apprécie          170
L'histoire d'un minable paumé asocial et égocentrique vaut-elle vraiment la peine d'être contée? C'est la question qui me reste en refermant ce livre. D'un coté le style est vif, les propos volontairement baveux, provocateurs même, plusieurs sarcasmes bien envoyés et même certaines réflexions plutôt rigolotes. Par contre le personnage, le narrateur puisque c'est écrit au je, est carrément abject autant envers les humains que les animaux, n'a aucune moralité, a un ego démesuré et reste un froussard de premier ordre malgré ses vantardises. Il faut aussi dire que c'est le premier tome d'une trilogie... Alors, lire la suite? Oui pour deux raisons. D'abord l'écriture particulière truculente, un peu à la John Fante dans ses meilleurs moments. Et aussi parce que j'ai appris à haïr ce personnage et rien ne m'a plus réjoui que lorsqu'il se fait tabasser, physiquement ou psychologiquement, car ce n'est que le juste retour des choses... J'ai l'espoir qu'il lui arrive d'autres malheurs dans les prochains tomes, sinon la vie ne serait vraiment pas juste!
Commenter  J’apprécie          120

Amateurs d'humour noir, pourfendeurs du politiquement correct et autres cyniques en tout genre, bienvenue dans la tête de la Bête.
Il a été arraché à sa mère tout bambin, entre autre parce qu'elle se suicidait souvent. Il a martyrisé tous les animaux domestiques de ses familles d'accueil successives. Quoi de plus normal alors pour qu'il trouve un job à la S.P.A. et qu'il commence à traquer une certaine Marie-Madeleine, qui, vu qu'elle porte le même prénom que sa mère, doit sans doute être sa génitrice adorée.

Inadapté social est sans doute beaucoup trop faible pour décrire la personnalité du narrateur qui raconte sa vie et ses pensées. Acrro à tout ce qui peut rendre dépendant, il tient des raisonnements pas toujours dénués de bon sens, il est cynique, sans filtre, revanchard, violent par nécessité dira-t-il, fauché....
On ne saurait pas s'y attacher, mais qu'est-ce qu'il nous fait rire... jaune parfois. Parce qu'ici, l'humour noir est poussé à l'extrême et que tout sonne très juste et très réaliste. Ca pourrait presque être notre voisin ce type... et parfois, on ne peut qu'être d'accord avec ses nombreux aphorismes. Ca fait peur non?

David Goudreault réussit ici un vrai tour de force en enserrant son intrigue à travers une seule narration par un psychopathe en puissance. Une lecture assez jubilatoire.

Commenter  J’apprécie          110
De quoi ça parle ?
C'est l'histoire d'un jeune homme vivant au Canada. Séparé de sa mère alors qu'il était encore enfant, il a grandi de foyer en famille d'accueil. Devenu adulte, son univers tourne autour de la drogue, de l'alcool, du sexe mais aussi de la violence, notamment sur les animaux. Un jour, une de ses ex affirme avoir retrouvé la trace de sa mère. Il part alors à sa rencontre et, entre les cambriolages et son travail à la SPA, prépare activement leurs retrouvailles.

Mon avis :
Les personnages écorchés vifs m'ont toujours fascinée alors quand j'ai lu la quatrième de couverture de ce roman, j'ai eu envie de découvrir son personnage principal, dont on ne connaîtra jamais le nom.
C'est l'histoire d'un jeune malmené par la vie dès son plus jeune âge, complètement déboussolé et à côté de la plaque. L'auteur, travailleur social, nous livre ici un portrait réaliste, on sent que son inspiration lui vient de la vraie vie, et que ce n'est pas surjoué.
C'est une lecture accessible, même si on ne maîtrise pas les expressions canadiennes (pas de panique, il y a même un glossaire à la fin ). C'est franc, direct mais pas dur. On retrouve même un côté enfantin et léger, comme quand le narrateur se trompe dans les expressions ou les citations. Malgré tout, l'histoire fait froid dans le dos et fait de la peine. C'est le récit d'une vie vraiment pourrie, comme il y en a tant d'autres malheureusement...
Le personnage a tout de l'anti-héros. Voleur, menteur, violent, drogué, alcoolique... Bref tout ce qui fait qu'on n'a pas envie de le rencontrer. Mais malgré ses défauts, sa quête pour retrouver et approcher sa mère est émouvante et apporte de l'humanité à ce jeune homme. Il a beau être une ordure, une pointe de tendresse nous envahit forcément face à tant d'amour naïf pour elle.
Le dénouement nous fait réfléchir sur le sort des personnes qu'on rejette, vous savez, celles qu'on qualifie de "cas sociaux"...
J'ai lu ce roman rapidement, de par son petit nombre de pages et la facilité à le lire. Je l'ai trouvé plutôt bon mais il m'a manqué ce petit quelque chose qui fait qu'une histoire nous renverse. Je n'ai pas réussi à m'attacher complètement au personnage mais j'ai été séduite par l'idée de David Goudreault d'écrire de façon originale sur le thème des marginaux. Même si je ne l'ai pas adoré, je vous le conseille ne serait-ce que pour découvrir la plume de cet écrivain aux multiples talents...
Lien : https://www.facebook.com/178..
Commenter  J’apprécie          60
On ne connaît pas le nom du personnage principal ni son père. Sa mère est une abonnée des suicides ratés et a tôt fait de l'abandonner aux services sociaux. Dans un long monologue qui tient tout le roman, il nous débite avec sincérité et ferveur son enfance ballottée dans de nombreux foyers d'accueil, ses débuts dans sa vie d'adulte et son obsession de retrouver sa génitrice. La bête à sa mère s'est forgé des convictions et des préceptes bien à lui, considère avoir raison d'être révolté et de tout ramener à sa personne et n'hésite nullement à enfreindre toutes les règles sociétales. le souffle de l'écriture de David Goudreault est indéniable; J'ai lu son livre d'une traite, étonnée d'être arrivée si vite à la fin, avec la ferme intention de reprendre le fil du récit avec La bête à sa cage et Abattre la bête. Même mon mari, qui n'est pas friand de littérature québécoise, a aimé l'histoire, les mots, la verve et l'audace.
Commenter  J’apprécie          60
Tout simplement wow! Il s'agissait pour moi d'une première. Jamais je n'avais lu un narrateur se mettre dans la peau d'un tel personnage. Un jeune homme paumé, toxico, terriblement seul et incroyablement sûr de lui! Son histoire est triste à mourir. Toute cette saga pour retrouver sa mère, les embûches qu'il rencontre, etc. Il est responsable lui-même de chaque brique qui lui tombe sur la tête... mais c'est toujours la faute des autres. Tout au long de la lecture, on a envie de le brasser un peu. Bref, ce fut un réel plaisir de lire ce roman.
Commenter  J’apprécie          60
En commençant la lecture de la bête à sa mère, je savais dans quoi je mettais les pieds. le hasard avait mis sur ma route le tome suivant de cette trilogie, La bête et sa cage. le style sans concession de David Goudreault ne m'a donc pas surpris. Je dirais même que j'en salivais d'avance.

On découvre donc le narrateur qui se raconte. Enfance difficile, ambition malhonnête, psychopathe par moment, font de ce personnage un être à part. Une énorme mauvaise fois, des citations à peu près, une destinée qui navigue entre la chance d'échapper à la justice et la malchance dans la réalisation de ses projet donnent un cocktail détonnant que la plume de David Goudreault exacerbe.

Les punchlines s'enchainent, parfois clairvoyantes, souvent très drôles. Il n'y a que la cruauté animale qui m'a un peu gêné. Peut-être n'étais-ce pas nécessaire. Soyez prévenu. La crudité du récit peut mettre mal à l'aise, c'est vrai. La bête à sa mère ne ménage pas son lecteur.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/la-bete..
Commenter  J’apprécie          50
Eh bien, comme l'écrasante majorité, difficile de terminer ce premier tome sans être déboussolé. On suit la mise sur papier l'histoire de notre (anti)héros voleur, consommateur, menteur et masturbateur qui raconte son périple depuis son enfance jusqu'à son arrivée dans le monde des adultes. Un jeune homme enlevé à sa mère qui "se suicidait tout le temps" et qui rapidement doit faire sa place dans le monde, se promenant d'une famille d'accueil à une autre.

Impossible de rester insensible face à ce narcissique puissance mille sorti tout droit des plus grands sociopathes. Il n'a aucun scrupule face aux gens qui l'entourent, les considérant toujours comme étant inférieurs à lui et ne vois aucun problème à les voler et/ou manipuler. On a presque pitié de lui quand on le voit idéaliser son futur qu'on sait qu'il lui sera inaccessible alors que sortant à peine de l'adolescence, on en vient nous-même presque malade à le voir s'enfiler des amphétamines comme des bonbons, cracher du sang à cause de ses poumons déjà ravagés par la cigarette et se nourrir d'alcool sur une base quotidienne. Ça semble une lecture et un cas difficile à assimiler mais c'en n'est rien. La plume humoristique, sa vision du monde déjantée et ses réflexions bancales (mais documentées) nous invitent souvent au sourire.

Par contre, son rêve ultime est noble: retrouver l'amour d'une mère qui l'a abandonnée contre son gré, selon lui bien sur. Il quittera Lévis pour Sherbrooke afin de chercher sa génitrice. Penser à des dizaines de scénarios heureux face à ces retrouvailles, c'est son talon d'Achille dans ce monde qu'il croit lui appartenir. On le suivra dans sa quête, entremêlée de péripéties qui le mèneront bien malgré lui, mais évidentes pour le lecteur, dans une spirale impossible à échapper.

Quelques-uns ont soulevé les quelques longueurs au fil des chapitres, que j'ai aussi remarquées. Malgré tout, on ne peut décrocher, découvrir dans quel autre bourbier notre bête s'empêtrera. Attaquons donc la suite!
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (877) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature québécoise

Quel est le titre du premier roman canadien-français?

Les anciens canadiens
La terre paternelle
Les rapaillages
L'influence d'un livre
Maria Chapdelaine

18 questions
220 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature québécoise , québec , québécoisCréer un quiz sur ce livre

{* *}