La construction de ce récit est très utilisée ces dernières années. Deux histoires parallèles, à deux périodes différentes, dont l'une pendant la seconde guerre mondiale, qui se rejoignent en fin de roman n'a rien d'original.
On l'a déjà vu dans
Block 46 de
Johana Gustawsson (Bragelonne), dans La Lettre et le Peigne de Nils Barrelon (également chez Jigal Polar), dans
La Chambre d'Hannah de
Stéphane Bellat (Atelier Mosésu).
Si
Block 46 était tout en sensibilité, La Lettre et le Peigne avait un angle de vue original. Quant à
La Chambre D'Hannah, tout n'était que suggestion.
Ici, rien de tout ça. La période des camps et ce qui s'y est passé est relaté sans filtre. C'est dur, violent avec force détails de monstruosité et perversité.
Sans conteste, ce roman est très documenté et l'aspect géopolitique de l'après guerre ainsi que les prémices de la Guerre Froide sont très détaillés. Fiction ou réalité ? Je n'ai pas les compétences requises pour le savoir mais j'avoue avoir été surprise et parfois perdue dans toutes ces explications.
La partie plus contemporaine du récit, elle, est de facture classique dans un polar. Les personnages typiques de ces petits villages perdus, bourrus et pas très accueillants, sont ceux que l'on attendait.
Le style et le niveau de langage, fait exprès ou pas, est totalement raccord avec les années 60. Là aussi, très documenté sur la période. A travers Henri, français travaillant aux Etats-Unis, on découvre l'atmosphère des USA pendant la guerre de Vietnam, la révolte et la libération des jeunes américains, libération sexuelle, les drogues, la musique, prémices de Woodstock qui aura lieu un an après.
En bref, ce n'est en rien un roman original mais il est très instructif au niveau des contextes historiques et il est nettement plus axé sur ces contextes que sur l'intrigue en elle-même.
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