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Même si je n'accroche pas particulièrement aux illustrations de Jacques Tardi, j'ai décidé de lui laisser une chance parce que les récits qu'il propose ou sur lesquels ils travaillent me semblent intéressants.

Dans cette histoire, nous allons suivre Elise, une jeune adolescente qui part de Lyon en 1958 pour s'installer à Paris dans l'espoir de devenir chanteuse. En pleine guerre d'Algérie et après les événements du 17 octobre 1961, elle va lutter activement contre les oppressions et contre l'État.

Je connais assez mal les événements qui ont précédé et suivis mai 68 et cette bande dessinée retrace toute une époque, de la fin des années 50 jusqu'aux années 70. Grâce au personnage d'Élise, on découvre les différents mouvements sociaux de l'époque. L'histoire débute sur la guerre d'Algérie et les massacres du 17 octobre 1961, autant dire que les sujets traités ne sont pas drôles mais il est essentiel d'en parler.

Même si j'ai été perturbée par les alternances entre le passé et le présent, je m'y suis rapidement habituée. Les années défilent et nous suivons Élise, active pour la Gauche Prolétarienne et qui s'engage pour différentes causes.

Je ne connaissais pas Dominique Grange et j'ai apprécié la découvrir dans ce qui semble être une autobiographie (sans doute un peu romancée) au travers de ses combats et de ses luttes. Je n'accroche pas aux style graphique de Tardi mais je dois reconnaître que ces illustrations sont assez simples et efficaces. Je continuerais de découvrir cet auteur parce que ses bandes dessinées m'intéressent.

C'est une bande dessinée très riche en événements puisqu'elle retrace une dizaine d'années de luttes politiques. On y parle des combats menés par la gauche, de la réponse du pouvoir, de répression et de violences policières durant les années 60 et 70. C'était intéressant et captivant même si je n'aime pas vraiment les illustrations !
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Qui est Élise ? le mystère n'est guère épais : Élise c'est Dominique Grange, chanteuse et compagne actuelle de Jacques Tardi. Dans cet album différent de sa production générale, le dessinateur exprime clairement ses idées politiques en mettant en scène la vie fiévreuse de sa compagne : socialisme, syndicalisme, lutte armée.... C'est quasiment deux décennies dessinées, une vie de lutte avec ses moments de célébrité (L'hymne "Les nouveaux partisans" chantés par des milliers d'activistes), des moments de douleur (la bombe défigurant Dominique Grange dans l'appartement où elle s'est terrée, l'incarcération) et des moments parfois comiques (les militants "obligés de travailler" quand le robinet de ressources se tarit). Dans cet album passionnant, on saisit mieux les enjeux de lutte sociale des années 60 et 70, la nébuleuse incroyable des comités, groupes et syndicats, la tonalité explosive du dialogue social d'autrefois. Éclairant et fourni, un récit très dense servi par le dessin toujours impeccable de Jacques Tardi.
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Je suis assez mitigé et deçu. le sujet est intéressant, original et j'aime les dessins de Tardi. Ce qui m'a dérangé c'est que c'est très très caricatural, en gros l'État et ses représentants, les patrons, la police, les chefs, les bourgeois sont tous des fachos sanguinaires et les ouvriers sont tous des camarades solidaires qui rêvent que d'un monde meilleur. Il y a du vrai bien sûr, et c'est une époque encore méconnue, mais j'aurais aimé plus de contexte historique, plus de nuances. Cette BD est juste un pamphlet anti capitaliste, du coup on s'attache pas aux personnages et personnellement, ça va trop vite, j'ai lu en diagonal. Dommage car j'avais adoré la série sur la Commune de Paris.
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Entre noir profond et gris léger, Tardi fait appel à toutes les palettes de noir et blanc. Les ambiances nocturnes prennent juste appui sur une intensité plus appuyée des noirs. Les traits continus mais ondulés des silhouettes sont gras. Les visages arrondis des personnages aux yeux suggérés et aux traits minimalistes sont néanmoins expressifs et terriblement attachants. Rares sont les cases sans une multitude de personnages : Tardi n'aime pas les « natures mortes » : la vie plébéienne déborde de ses cases.
Ces dernières, plutôt de grand format, détaillent une séquence de la vie parisienne : la fin des 30 glorieuses. Entre Mai 68 et la guerre du Kippour, une existence insouciante se conjugue néanmoins avec une prise de conscience politique exacerbée. Une jeunesse à l'intuition mondialisée s'oppose au système capitaliste et paternaliste dominant qui se fissure et laisse apparaitre ses faces sombres : ghettos d'immigrés aux marches des centres bourgeois, exploitation ouvrière...
C'est un environnement exclusivement urbain qu'il nous est donné de voir : Paris, Nice et leur banlieue respective.
Comme une image renvoyée aux gilets jaunes et à la politique répressive du gouvernement Philippe, Tardi s'attarde sur les réponses policières, le rôle des RG et celui du système judiciaire et carcérale de l'époque. A travers cette biographie de Dominique Grange, femme du dessinateur, c'est toute une histoire du militantisme de gauche qui nous est retracée.
Une représentation tendre mais sans nostalgie de cette époque révolue qui intègre tous les détails historiques du quotidien : automobiles, équipements CRS, affiches et graffitis militants… Tout y est admirablement retranscrit.
Une magnifique bd écrite à 4 mains. Que du plaisir.
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Une Bande dessinée très instructive qui témoigne des combats politiques des années 60-70 en France. On y apprend beaucoup d'informations sur les moyens, les motivations et les dérives des luttes sociales et politiques. C'est un album historique très documenté et instructif que le dessin de Tardi rend avec brio.
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Dans ce roman graphique, nous suivons pendant près de 200 pages, Elise, jeune chanteuse lyonnaise. Elle monte à Paris pour tenter sa chance en 1958. Militante maoïste engagée, elle prend part à toutes les luttes : celles dans les universités, les usines, les mines, celles des immigrés, algériens notamment…et elle ne baisse jamais les bras.

Dominique Grange nous explique dans sa conclusion que cette bande dessinée n'est ni fiction,ni autobiographique. Mais aussi qu'à cette époque, les français n'étaient pas encore au courant de toutes les horreurs que Mao a exercé dans son pays.

Les auteurs nous embarquent, avec vif intérêt, dans ces combats. J'ai appris beaucoup de faits de cette époque et je suis admirative de leurs engagements sans fin pour la lutte des classes.

J'aime toujours autant les dessins de Jacques Tardi .


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Ouvrir un album de Tardi c'est plonger dans une partie de l'histoire de la France, se voir partager le point de vue d'un artiste citoyen. Écouter ou lire Dominique Grange, c'est entendre une parole engagée sur le monde, animée par des valeurs fortes. Ces deux artistes composent avec cette bande dessinée un récit à la première personne. Élise est un double, une projection, un alter ego de Dominique Grange. Mais peut importe que cette vie soit autobiographique ou pas. La sincérité, dans les mots, dans le rythme, dans les dessins, est telle que cette histoire nous émeut et nous interroge. Ces deux artistes nous bousculent et nous mettent au pied du mur de leur combat. Élise s'est révoltée contre le gouvernement, a fait mai 68, a vu les crimes passés sous silence de la Guerre d'Algérie. Élise n'a pas fermé les yeux, s'est battu et a affronté. le titre de cette bande dessinée, Les nouveaux partisans, pourrait être une référence à ces partisans dont le chant saluait le courage pendant la Seconde guerre mondiale. Ces partisans portent un nouveau regard dans ce monde capitaliste gangréné par les inégalités, par les violences, par l'aveuglement d'un pouvoir, par le refus de l'opposition. le propos tenu par les auteurs nourri par leur vécu, animé par leur conviction politique, est parfaitement porté par les dessins de Tardi. Les deux grands artistes dont la rencontre clôt l'histoire de cet album, suggérant un amour naissant, une harmonie créatrice, signent une bande dessinée politique, inscrivant la place de citoyen·nes dans leur société et le rôle que peuvent prendre des artistes pour parler du monde.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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Elise a à peine vingt ans lorsqu'elle monte de Lyon à Paris, en 1958, pour poursuivre ses études. En pleine guerre d'Algérie, elle va vivre la manifestation du 17 octobre 1961 contre ce conflit et pour l'indépendance de l'Algérie réprimée par la violence de la police de Maurice Papon, puis 4 mois après une autre manifestation à la répression sanglante au métro Charonne. Son engagement auprès des plus faibles, des humiliés, des travailleurs ne faiblira jamais. Maoïste, elle se battra jusqu'au bout pour ses idées et contre toute forme d'injustice.

Dominique Grange scénarise ce qui ressemble à ses engagements, à sa vie, de sa jeunesse à sa rencontre avec Jacques Tardi, qui dessine comme toujours magnifiquement cet album. C'est le parcous d'une femme et de beaucoup d'autres et d'hommes qui ne veulent pas du capitalisme, qui vont aller de répressions en violences policières, de coups reçus en emprisonnements si ce n'est abusifs au moins discutables. La France des années 60 n'est pas une démocratie dans laquelle tout peut être dit. Parler de la guerre d'Algérie, c'est difficile, de révolution pour virer les patrons-profiteurs et protéger davantage les ouvriers ça passe encore mal. le pouvoir contrôle les médias, dispose d'une police politique...

J'ai beaucoup de respect pour Elise et ses compagnons de lutte et comme j'aime beaucoup le dessin de Tardi qui sait, quelque soit le sujet qu'il illustre, le saisir et le rendre de manière admirable, je ne peux que conseiller cet ouvrage assez conséquent, qui bien qu'il parle des années 60/70 est toujours d'actualité : les plus riches sont toujours plus riches, les plus pauvres plus pauvres, les violences policières sont toujours présentes, l'extrême droite n'a jamais eu autant d'écho et de place pour s'exprimer. C'est sans doute le bon moment pour sortir ce livre...
Lien : http://www.lyvres.fr/
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A lire les commentaires sur cette BD des babyboomeurs en qui je me reconnais plus ou moins, je retrouve une constante dans les réactions, une réponse à ce cri du coeur de Grange et Tardi : c'était mon époque !
"C'était" la mienne ?
Pourquoi ce "c'était" qu'on emploie toujours ?
C'EST la mienne !
A chacun sa lorgnette, un pauvre trou de serrure où coller son regard, un orifice où coulent les graines du temps, inépuisables à jamais. Désespérément.
Car du grain, nos révoltes en auront toujours à moudre, vu que nous n'apprenons pas grand chose de nos erreurs, on dirait, nous les humains.

J'ai loupé 68 de peu : à 14 ans tout juste, j'étais un peu jeune et surtout pas très mûr pour mon âge. Bourgeois provinciaux paisibles et fervents cathos, mes parents ont dû baliser grave, en Mai 68. Moi, les vacances à rallonge ça m'a bien branché je crois.
C'est le souvenir que j'en ai, lamentable.
Je lis les bulles et j'admire les images de Tardi, toujours aussi efficace quand il s'agit d'évoquer l'important.
Et comme je l'ai lu dans un commentaire, oui, ses CRS sont des caricatures. Réducteur, le propos ? Manichéens, Tardi et Grange ? Peut-être un peu. Mais la violence des uniformes est universelle, et les uniformes méritent si rarement autre chose que la caricature !
Quand il met en scène la nuit du 17 Oct 61 et les exactions des sbires de Papon, Tardi s'est-il appuyé sur des faits historiques pour dessiner un flic qui arrache un nourrisson à sa mère sur un pont de la Seine ET LE BALANCE A LA FLOTTE ? Je ne sais pas, et j'ai envie de dire qu'importe.

C'est le début du bouquin, le ton est donné. La suite est parfois moins percutante, le quotidien d'un clandé reste un quotidien, le jour le jour c'est pas tous les jours des temps forts.
La vie de Cécile/Dominique qui suit, c'est la vie de révolte d'une personne qui a choisi son camp, une jusqu'au-boutiste parfaitement respectable qui a osé, risqué, payé de sa personne jusqu'à des passages à tabac, jusqu'à la perte de sa liberté, jusqu'à des mois de clandestinité. Payé cher, même si la France des années 70 n'était pas l'Argentine, le Chili, ou la Chine ou la DDR ou la Russie...

Une femme digne, quand même, à qui il manque juste un peu de clairvoyance pour gueuler haut et fort que le métro Charonne, ou le Goulag ou Tien an Men, ou la nuit de Cristal et même la Shoah qu'elle préparait, que tout ça c'est un peu la même chose, c'est juste une question d'échelle, juste la preuve qu'on n'apprend rien.

Il nous manque si souvent l'humilité pour être autre chose que des nuisibles, à qui la Terre- mère finira peut-être par dire STOP !...

Dans son commentaire, un internaute à cité Brassens et son "mourir pour des idées, d'accord mais de mort lente".
Je vais renchérir, rendre hommage aussi au grand Georges, que je vénère ô combien plus que le grand Charles :
"Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre on est une bande de cons" !...

Ce n'est pas une BD qui donne la pêche, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais c'est de la belle ouvrage, et du travail utile !
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Un grand dessinateur, a raconté des morceaux de notre histoire au travers du temps.
Son évocation de la commune par « le cri du peuple « m'a fasciné et ému.
Son évocation de la guerre des tranchées par « putain de guerre » m'a fait plonger dans l'horreur d'une guerre inutile.
Son évocation de la seconde guerre mondiale avec l'histoire de son grand père « moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB » m'a fait revivre ce que fut l'abomination de la furie fasciste du XXe siècle.
Le temps passe et pour ne pas oublier ce que fût sa vie, il a choisi de nous faire découvrir la jeunesse de celle qui est devenue sa compagne depuis fort longtemps.
Pour qui a connu ces années folles de prise de conscience politique aiguë et de remise en cause du mode de fonctionnement de la société, le parcours d'Elise rappellera beaucoup de souvenirs.
Même si comme moi, on n'a pas partagé les choix idéologiques d'Elise, on se reconnaîtra au travers de cette soif de faire changer le monde, de défendre des valeurs morales et un espoir de voir le monde respecter enfin ce qui ne devrait pas être un simple slogan « liberté, égalité, fraternité « .
La confession de Dominique dans sa postface où elle reconnaît ses erreurs et remet en cause ses raccourcis politiques, sans jamais renier les engagements de sa jeunesse pour une vraie justice sociale, est émouvante et donne du sens à l'histoire de ses anciens partisans … dans l'espoir que de nouveaux partisans prennent la relève sans faire les mêmes erreurs !
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