bien écrit, un joli suspens
Ils sont tous les deux pieds nus. Lui a les cheveux qui lui descendent aux épaules, il porte une tunique indienne blanche et un jean effiloché. leurs visages n'expriment pas grand chose. Il veut échapper aux photographes, elles s'en fiche.
C'est une des photos que j'ai regardée le plus souvent pendant cette année de mon enfermement dans l'affaire Towne. Tels clichés rendent nostalgiques d'un temps qu'on n'a pas connu. Ils ont un charme particulier que j'ai du mal à analyser. Un temps où on était jeune pour toujours, où on ne se projetait pas dans l'avenir parce que la mort était à deux pas. Où les notions de retraite, pension, sécurité faisaient ricaner parce que la vie était ailleurs, à inventer autrement. John et Randy sur cette photo, et Randy quand elle est seule, évoquent la liberté précieuse de ceux qui se définissent hors du regard des autres.
La grande misère de cette époque... La libération sexuelle aura quand même essentiellement profité aux mecs.
... j'avais envie de comprendre comment cette femme s'était transformée en une ménagère maniaque. On avait l'impression que même la maigre pelouse avait été balayée, astiquée. Et je reste persuadée qu'aucune petite fille ne naît ménagère.