Michel Vaillant, tome 30 : Le Prince blanc

Jean Graton, dessinateur – scénariste qui avait lié l'essentiel de sa carrière à un personnage de fiction, Michel Vaillant, très ancré dans la réalité du sport automobile, est décédé le 21 janvier 2021. Une occasion de relire cette (très) longue série BD, très représentative de l'école franco-belge.

La publication en album de ce tome date de 1977. Suite à un mic-mac avec l'éditeur, ce fut le dernier chez Le Lombard.

Un inconnu, aristocrate anglais apparemment richissime, débarque dans le circuit de la F1 avec un tout nouveau véhicule qu'il a lui même conçu et qui s'impose d'emblée comme le plus rapide, même si le pilote manque d'expérience. Pourquoi cette soudaine réussite ? « Le prince blanc » est-il un génie de la mécanique ou un tricheur ? le public prend vite le parti de ce nouveau venu qui bouscule la hiérarchie et à la personnalité étonnante.

Ce tome présente une vraie intrigue : le lecteur cherche autant que la famille Vaillant à comprendre comment le prince blanc réussit l'impossible. Une excellente idée de retournement final vient parachever ce bon album.

Un nouveau venu sur le circuit, Sir Douglas Whyte au volant de sa Princess, surprend tout le monde et s'impose au sommet de la hiérarchie grâce à la puissance de sa voiture. Mais cette domination soudaine soulève bien des questions.

Il faut bien avouer que cet album ne présente pas un intérêt majeur, néanmoins le ressort psychologique utilisé dans le scénario n'est pas inintéressant, et j'ai bien aimé l'intervention pleine de bon sens d'Henri Vaillant.

Le prince blanc est inspiré par l'histoire du team Hesketh.

Hesketh était un aristocrate anglais passionné de course automobile. En 1974, il fonda Hesketh Racing, une équipe de Formule 1 atypique, sans gros sponsors, financée par sa fortune personnelle. L'équipe était excentrique et festive, organisant des fêtes légendaires. Malgré cela, Hesketh Racing remporta le Grand Prix des Pays-Bas en 1975, surprenant tous les autres. Mais les difficultés financières finirent par avoir raison de l'équipe, qui se retira de la F1 à la fin de cette saison. Hesketh Racing laisse un héritage d'audace et d'esprit excentrique dans l'histoire de la F1.