Jean Graton mène ce tome deux des aventures de la famille Vaillant de main de maître. Même les nombreuses invraisemblances passent, car elles servent adéquatement le récit.
On a un focus sur la famille Vaillant, dont on se rend compte qu'elle est -comme toutes les familles- le lieu de disputes et de colères. le père Vaillant a refusé de plancher sur un nouveau modèle de Formule 1 alors quand arrive un pilote mystère dont on ne voit jamais le visage (d'où le titre) sur une voiture non identifiée, Michel voit rouge. Surtout que la "mystère" comme on l'appelle semble bien plus puissante que la Vaillant. Et en plus
Jean-Pierre fait régulièrement défaut... alors Michel lui attribue ses défaites. En plus, voilà les Russes qui arrivent dans la compétition... et ils ne sont pas là pour faire de la figuration.
Il est plaisant de voir Michel Vaillant être envieux, râleur, vindicatif... humain, quoi!
Heureusement que Steve Warson débarque aussi pour défendre l'honneur des Ricains face aux Russkofs...
Dans la première partie (celle sur la "mystère"), on a une madame Vaillant très "popote", avec Agnès (la femme de
Jean-Pierre) très soumise également. On a quelques running gags, dont le coiffeur... car madame Vaillant trouve que Michel a les cheveux trop longs et que cela fait romanichel. On sait que
Jean Graton a un énorme sens de l'autodérision.
Les femmes soumises trouvent leur vengeance vers la fin du tome en inversant le mystère du pilote sans visage à leur avantage.
Au-delà du récit, fort bien mené, on a un amour sans faille de
Jean Graton pour les voitures et les coureurs. On détaille 4 circuits, Monaco, Francorchamps, Reims et Monza. Et on a de nouveau plusieurs caricatures de vrais pilotes en guise d'hommage... de Jean Behra à Paul Frère en passant par Bianchi. le tome se clôt sur la fin des mystères et sur la proposition faite à Steve Warson d'intégrer l'écurie Vailant. La série démarre vraiment.