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Citations sur Oeuvres complètes, tome 4 (23)

4 août 1942 - Si l'on pouvait se voir soi-même comme un personnage de roman, on obtiendrait de cette façon l'équivalent du recul qu'il faut pour bien saisir le pittoresque de notre vie quotidienne. On verrait par les yeux d'un romancier tout ce qui nous paraît tant soit peu monotone et incolore, et nous ferions peut-être quelque chose de passionnant de la banalité de tous les jours ... 
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18 juillet 1943 - J'aurais voulu que ce journal fût plus complet, qu'il y eût tout, mais cela n'est pas possible … Il faut choisir. Dans ces conditions, un journal cesse d'être le miroir fidèle qu'on voulait, il ne montre qu'un portrait partiel, comme ce portrait de cardinal peint par Titien (au musée de Philadelphie) et où l'on voit un rideau de mousseline tiré sur la moitié du visage. Mais, dira-t-on, la mousseline est transparente. Laissons là ces analogies. 
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26 mai 1941 - Si le bonheur nous était rendu, il me semble que j'en aurais une grande inquiétude. Autrefois, j'étais si heureux que la pensée que cela pouvait et devait finir me jetait dans une sorte de désespoir. A présent, l'idée de la mort ne me trouble plus pour les mêmes raisons. Je suis à l'abri dans la souffrance, et par cette souffrance j'atteins à un autre bonheur que je n'entrevoyais même pas jadis.
(page 580).
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2 juin 1941- On a trouvé pour le chaos qui s'établit en Europe un nom particulier : l'ordre nouveau. Cet ordre nouveau, c'est la face du démon entrevue à la lueur des bombardements. 
(page 582)
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Toute vraie joie, comme toute vraie tristesse nous vient du dedans. Le monde extérieur avec ses illusions délicieuses ou terrifiantes ne peut que nous jeter dans le trouble et empêcher que nous ne nous trouvions. Il faut chercher la route qui mène vers le plus intérieur de nous-même si nous voulons goûter la paix qui dépasse l'entendement. Je sais tout cela, mais je suis, moi aussi, et fort malheureusement, quelqu'un pour qui le monde extérieur existe. Une tache de couleur, un parfum me plongent dans des rêveries d'où il m'est parfois difficile de sortir. Et ce qui existe aussi pour moi, à un degré qu'on imaginerait à peine, c'est le monde du souvenir. Il suffit d'un nom, d'une date griffonnée sur un livre, ou d'une adresse parisienne pour réveiller la souffrance qui ne s'assoupit jamais tout à fait. Aujourd'hui, j'ai erré dans cet autrefois qui m'attire d'autant plus qu'il ne reviendra jamais, j'ai marché le long des années 27 et 28 comme on se promène dans de grandes avenues familières. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Peut-être quelque chose dans l'odeur des bois me rappelait-il ma jeunesse ; et quand l'avenir paraît très sombre, qui ne se réfugie pas dans son passé. 
7 janvier 1942 - "Devant la porte sombre".
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4 juillet 1943 - Langage humain. Ce sont ses imperfections qui m'intriguent ; il suffit, pour se rendre compte de son insuffisance, de comparer la rapidité et la netteté de nos pensées à la lourdeur et à la lenteur des mots que nous employons pour les traduire. La langue et la plume sont toujours en retard sur l'esprit. Il a dû y avoir un temps (avant la chute?) où la pensée humaine volait d'un cerveau à l'autre sans le secours de ce maladroit intermédiaire.
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24 mai 1943 - L'éternité est une pensée accablante contre laquelle l'humanité se défend en recourant à la fiction qu'est le temps ; elle essaie de découper, pour ainsi dire, l'infini en petites tranches, mais ce qui mesure le temps ne peut qu'irrésistiblement me faire ressouvenir de cet éternel présent auquel nous n'échapperons jamais. 
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Un tableau n'a rien à dire à qui ne le regarde pas au moins cinq minutes.
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En définitive, la mort est le plus beau des pays lointains.
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Que feront les heures que nous perdons, et où vont-elles ? Elles s'habillent des étoffes les plus riches, elles se couvrent la tête d'un voile et se coiffent d'un diadème orné d'améthystes, de sanguines et de sombres rubis, et elles attendent le jour où elles viendront témoigner contre nous ; elles diront dans les larmes que nous les avons délaissées alors qu'elles étaient belles et qu'elles méritaient nos soins, car chacune d'elles avait quelque chose à nous donner, et ces présents dont nous n'avons pas voulu, elle souffrent de les avoir conservés, inutiles, dédaignés, et pourtant magnifiques.  
22 mai 1941, page 579.
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