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EAN : 9782020099677
317 pages
Seuil (01/10/1989)
3.75/5   142 notes
Résumé :
Dès sa parution en 1950, Moïra fut tenu pour un chef-d'œuvre. Étudiant à l'université de Virginie, Joseph Day, 19 ans, "un roux violent et fanatique", s'impose par sa personnalité physique et morale. Il représente ce qu'on appelle un "puritain". La tentation fatale sera Moïra (forme irlandaise de Marie, comme Maura et Maureen). Habituée à séduire, Moïra ne s'attendait pas à être séduite à son tour par ce garçon vierge et passionné. Ils succombent l'un à l'autre. Mai... >Voir plus
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Moïra est un court roman de Julien Green fragmenté en brefs chapitres dont la lecture est aisée, je n'irai pas jusqu'à prétendre " agréable " car cette lecture ne m'a jamais vraiment captivée. Aisée donc pour moi uniquement parce qu'elle est courte.

Le protagoniste principal est Joseph Day, un jeune étudiant ayant quitté la boue et la poussière de ses collines natales pour venir étudier le grec ancien (afin, précise-t-il, de pouvoir enfin lire les évangiles dans leur forme originale) à l'université dans une grande ville du sud des États-Unis en 1920.

Croyant et puritain jusqu'à la racine du crin, la découverte de " La Grande Ville " et de ses " dépravations " (aussi insignifiantes soient-elles) vont renforcer chez lui le côté extrême et jusqu'au-boutiste de sa ferveur religieuse. (Qu'on qualifierait aujourd'hui d'intégrisme religieux.)

Il va vite se retrouver en marge de la vie étudiante par cette attitude à rebours de l'époque et des activités des étudiants de son âge. Qu'en sera-t-il quand le démon de la tentation charnelle, incarnée par Moïra, s'emparera de notre saint apôtre ?...

Je vous laisse le découvrir... ou ne pas le découvrir, car cette lecture ne me semble pas indispensable, loin sans faut, avec son discours ultra-chrétien qui me sort par tous les pores. Cependant, il semble que ce livre soit considéré par certains comme un des grands chefs-d'oeuvre du XXème siècle, donc, encore une fois, c'est à vous de voir. Mais tout ceci, bien sûr, n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Joseph Day séduit hommes et femmes. Il les séduit malgré lui, ce qui le soumet à une tentation insupportable, lui qui ne cherche qu'à se rapprocher de Dieu. Les pensées « impures » ne cessent de se multiplier. Il finit par succomber. En voulant effacer ses péchés, il va commettre bien pire.
Moïra est un livre fiévreux, qui dénonce les frustrations provoquées par un sentiment religieux excessif. À replacer dans le contexte historique des années 1950. Il est pourtant certainement d'actualités, la religion mal comprise pouvant être remplacée par d'autres causes.
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Joseph Day, le personnage central de Moïra, est un jeune protestant aux origines modestes, venu étudier à la ville, en fait dans une petite ville du sud des Etats-Unis, en Virginie. C'est un « esprit pur », puritain… et le libertinage des étudiants qu'il côtoie le désarme complètement.
Cependant, lui le rouquin à peau laiteuse attire, et pas seulement les femmes. S'en rend-t-il vraiment compte ?
Apparaît Moïra… Tentatrice…

Moïra, c'est le livre du combat de la foi contre les nécessités de la chair ; un combat que Julien Green mènera une grande partie de sa vie. Autobiographique, ce roman ? L'auteur s'en défend…Hum…

Un livre qui pose quelques questions essentielles dans la vie d'un protestant pur et dur comme : comment vivre sans aimer ? comment aimer sans se renier ? …
Un beau texte « classique » bien dans le style de l'auteur : riche, évocateur…avec en arrière plan, cette question de l'homosexualité qui harcèlera l'auteur sa vie durant.
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Publié en 1950, "Moïra", à qui Green accorda à regrets le tréma afin de faire correspondre le prénom à sa prononciation irlandaise, est un sobre récit sur les dangers du sentiment religieux lorsque celui-ci est mal interprété. Autant dire que ce roman, bien qu'il ne parle pas évidemment pas de terrorisme, reste d'une redoutable actualité. C'est en effet un sentiment religieux mal compris, très mal ressenti et plus encore récupéré par des hommes de pouvoir qui rend notre monde si dangereux, cinquante-six ans après la parution du roman de Green.

Le héros de Green, Joseph Day, est un jeune protestant américain qui descend de ses collines natales pour entrer dans une université sudiste. Son but essentiel : apprendre le grec afin d'être plus près du Christ. (!!!) Mais évidemment, outre son cours de grec, il se voit contraint de prendre d'autres activités, dont un cours de littérature anglaise où Shakespeare et Chaucer (non-expurgés) tiennent le haut du pavé. Les réactions du jeune Joseph aux audaces de vocabulaire des deux Elizabéthains sont à la fois comiques et tragiques.

Cet homme qui n'affirme n'avoir d'autre préoccupation que son salut et celui des autres (il est fermement décidé à "sauver" des gens qui ne lui demandent rien) est en effet essentiellement hanté par le sexe et les femmes, chose ma foi ! des plus normales à son âge mais qu'il rejette comme il rejetterait Lucifer en personne venu pour le séduire.

Comme Joe possède lui-même un physique des plus avantageux, il se voit vite en but à une recherche homosexuelle, qu'il ne comprend pas tout d'abord, de la part de certains de ses condisciples. Dans les années 50 (songeons à la thématique homosexuelle de "La Fureur de Vivre" avec le personnage de Sal Mineo, amoureux transi de celui interprété par James Dean), les amours viriles ne sont guère appréciées aux USA. A fortiori dans ce Sud traditionnaliste en diable et qui paraît figé à jamais dans son passé de gloire et d'esclavage.

Mais seules les femmes, toujours les femmes, intéressent Joe. Tout au moins le croit-il et tout comme Paul Guéret dans "Léviathan", il finira par user du viol et du meurtre pour arriver à ses fins.

... Mais est-il bien hétérosexuel ? ...

Roman en demi-teintes, d'un style plus élagué, plus nu même que "Léviathan" et les oeuvres de la première période de Green, "Moïra" est un réquisitoire impitoyable et digne d'un Gide à l'encontre du sentiment religieux qui, lorsqu'il est mal compris et mal appliqué, n'engendre que refoulement, inhibitions et crimes. L'auteur y affirme entre les lignes que l'homosexualité est bien souvent une conséquence de cette horreur des femmes qui régit les sociétés patriarcales et qu'y maintiennent d'une main de fer prêtres et religieux.

S'il y a déviation, celle-ci est donc produite par l'homme et non par Dieu. Au contraire, à l'exemple de Joseph Day qui voudrait traiter tous les pécheurs "comme le Christ au Temple", la religion , revue et corrigée par les puritains de toutes confessions, devient une arme destructrice, trop préoccupée à flageller la chair pour ne pas crier au monde que, justement, c'est cette chair et non l'esprit qui la fascine.

L'un des passages les plus critiques du roman se situe dans les premiers chapitres, lorsque l'un des personnages dit à Joe (je cite de mémoire) que l'amour l'intéresse, comme tout le monde, et que, vu sa jeunesse, il aurait tort de culpabiliser. Or, Joe a cette réplique horrible : "Ce qui m'intéresse, c'est seulement la Religion."

Tout à fait comme si, pour les puritains de son espèce, l'amour n'avait rien à voir avec le sentiment religieux, encore moins avec le sentiment divin ... ;o)
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Joseph Day est issu d'un milieu modeste. Il a quitté son village pour suivre à l'Université des cours d'anglais mais aussi de grec pour plus largement interpréter les textes bibliques. C'est un protestant puritain et intégriste. Tout son vécu se déroule plutôt mal par rapport à ses interprétations religieuses.

Mrs Date héberge quatre étudiants. Mrs Ferguson deux. Chez Mrs Date où réside Joseph les étudiants sont bruyants et bagarreurs.

La fille adoptive de Mrs Date a été renvoyée de son école. Elle réintègre sa chambre chez sa mère et fréquente les étudiants. Elle porte des tenues aguichantes. Elle est tentatrice pour les garçons. Plusieurs succombent à ses charmes.

Joseph est un protestant dans la démesure. Vivre un acte en pensée est déjà pêcher pour lui à tel point qu'il évite de regarder les filles. Il trouve même anormal qu'un pasteur se marie.

David est un autre étudiant dont Joseph s'est fait l'ami. David souhaite devenir pasteur. Il conseille et aide Joseph, il est son guide spirituel.

Joseph est gauche, hésitant, a des idées préconçues. Il éprouve sans cesse, le besoin de se confier à quelqu'un.

Moira est bien décidée d'usée de ses charmes et prendre dans ses filets des étudiants.

Julien Green connait bien l'Amérique pour y avoir vécu, mais lui-même est catholique.

De nombreux étudiants succombent aux charmes de Moira. Qu'en sera-t-il pour Joseph ?

J'aime ce roman. J'y trouve certains aspects de la religion protestante dont tout n'est pas à prendre selon moi, mais ce n'est qu'un avis personnel. Nous voyons que la cohabitation entre croyants et non croyants n'est pas toujours aisée.
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
- Tu sais, Jo, reprit Mac Allister avec un ton de fausse innocence, demain soir on va bien s'amuser en ville. Tu devrais venir. Il y aura une réception dans la belle maison rouge qui est au coin de Jefferson Street, tout près de la gare. Les dames serviront à boire aux étudiants. Après quoi, ils danseront avec elles. Veux-tu savoir comment Jo ?
- Je ne sais pas ce que tu veux dire.
- Bien entendu. Mais tu vas comprendre.
Au même instant, il se mit à se trémousser sur le lit d'une façon si parlante que Joseph sentit les oreilles lui brûler. Sans répondre, il défit la ceinture noire qui lui serrait la taille, puis ce fouet au poing, il leva tout à coup le bras. Et comme dans le bois avec la branche dont il avait frappé l'arbre, il eut l'impression que son bras agissait de lui-même. L'étroite lanière coupa l'air tiède en sifflant pour s'abattre sur le dos de Mac Allister qui se jeta à bas du lit avec un hurlement. Un autre coup de ceinture lui mordit les jambes, et il fit entendre un nouveau cri de rage et de douleur.
- Tu voulais un sermon. En voilà un ! dit Joseph de la voix d'un homme qui suffoque et que lui-même ne reconnut pas. Veux-tu que je continue, fils de Bélial ?
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- Je ne me sens nullement différent des autres, fit Joseph en haussant les épaules.
- Ah ! s'écria Killigrew avec un nasillement de triomphe. Là est précisément le nœud de toute la question. Vous refusez de voir cette différence. Or vous savez comme moi que les étudiants ne pensent qu'aux femmes et à la boisson, alors que vous...
- Moi, non ! s'écria Joseph qui décroisa les bras.
- Vous aussi, fit doucement Killigrew, vous comme les autres.
Joseph se leva avec une telle brusquerie qu'il renversa la chaise sur laquelle il était assis.
- Ce n'est pas vrai !
- Allons repris son visiteur d'une voix égale, ne vous conduisez pas comme un enfant. Ramassez votre chaise et causons. La différence entre vous et les autres, c'est qu'ils cèdent à leurs instincts...
- A leurs instincts bestiaux, fit Joseph, les joues roses de colère.
- Bestiaux si vous voulez. Il y a une bête en chacun de nous.
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… une grosse fleur de magnolia offrait à la vue ses profondeurs de nacre et de neige, vivante encore, mais tout près de flétrir et déjà tachée d’un brun au bout de quelques de quelques pétales. Par un geste soudain dont-il ne fût pas maître, Joseph la saisit dans son poing et la porta à son visage avec une espèce de voracité écrasant sur ces lèvres et sur ses yeux cette masse blanche et douce dont l’odeur le grisait, et il la respirait, la buvait, l’enfermant dans ses deux mains comme pour ne rien perdre de cette fraîcheur et de ce parfum. […]. Cette fleur à laquelle il arrachait la vie en la meurtrissant lui donnait un immense désir de bonheur qu’il ne s’expliquait pas.
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Pourquoi David lui avait-il dit qu'ils étaient choisis, tous les deux ? Qu'en savait-il, ce petit monsieur si sûr de lui et qui parlait déjà comme du haut d'une chaire ? Il avait même cette raideur de la tête que donne le col empesé des pasteurs, et puis cette voix contenue, patiente, ce sourire affable, prodigué à tout venant...
La religion , était-ce cela ? "Moi, pensa-t-il brusquement, j'aime la religion à l'état sauvage."
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On parlait toujours, à côté, un peu plus bas que tout à l'heure, cependant, mais de temps à autre, Mac Allister jetait une phrase comme un coup de clairon.
"Moi, je les aime petites, déclara-t-il, et blondes, un peu grasses, mais pas trop, blanches comme du lait, lisses comme...lisses comme une prune.
- Lisses comme une prune n'est pas mal, fit la voix docte. Où as-tu trouvé ça, Mac ?
- Mais dans ma tête !
- Mollior cuniculi capillo...Catulle n'a pas trouvé mieux : plus doux que la peau de lapin. "
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Vidéo de Julien Green
"[…] les auteurs d'aphorismes, surtout lorsqu'ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l'élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu'à convaincre, à désillusionner plutôt qu'à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d'être si peu moraux. […] le moraliste est le plus souvent un homme d'action ; il méprise le professeur, ce docte, ce roturier. Mondain, il analyse l'homme tel qu'il l'a connu. […] le concept « homme » l'intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes. […] le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l'incite à rentrer en lui-même, à poursuivre sa réflexion. […]
On peut toutefois se demander […] s'il n'y a pas au fond du cynisme un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n'est pas un idéaliste déçu qui n'en finit pas de tordre le cou à ses illusions. […]" (Roland Jaccard.)
0:14 - Bernard Shaw 0:28 - Julien Green 0:45 - Heinrich von Kleist 1:04 - Georges Henein 1:13 - Ladislav Klima 1:31 - Michel Schneider 1:44 - Hector Berlioz 1:55 - Henry de Montherlant 2:12 - Friedrich Nietzsche 2:23 - Roland Jaccard 2:37 - Alphonse Allais 2:48 - Samuel Johnson 3:02 - Henrik Ibsen 3:17 - Gilbert Keith Chesterton 3:35 - Gustave Flaubert 3:45 - Maurice Maeterlinck 3:57 - Fiodor Dostoïevski 4:08 - Aristippe de Cyrène 4:21 - Générique
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Référence bibliographique : Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait cynique, Paris, Hachette, 1982.
Images d'illustration : Marquise de Lambert : https://de.wikipedia.org/wiki/Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles#/media/Datei:Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles.jpg George Bernard Shaw : https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Bernard_Shaw#/media/Fichier:G.B._Shaw_LCCN2014683900.jpg Julien Green : https://www.radiofrance.fr/franceculture/le-siecle-d-enfer-de-l-ecrivain-catholique-et-homosexuel-julien-green-8675982 Heinrich von Kleist : https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_von_Kleist#/media/Fichier:Kleist,_Heinrich_von.jpg Georges Henein : https://www.sharjahart.org/sharjah-art-foundation/events/the-egyptian-surrealists-in-global-perspective Ladislav Klima : https://www.smsticket.cz/vstupenky/13720-ladislav-klima-dios Michel Schneider : https://www.lejdd.fr/Culture/Michel-Schneider-raco
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