Anatole se sentait tout chose.
Peut-être amoureux de Célia. Il ne savait pas. le contact de peau était assez nouveau, presque indécent car non autorisé dans une certaine intimité.
Différent. Il se sentait différent.
Déroger à la règle au collège, se trouver seul dans la chambre de Célia, tout ça n'était pas approuvé par les parents ou l'école mais ce qu'il se passait pour Célia et Anatole était encore différent d'un début de crise d'adolescence.
Leurs camarades de collège en étaient les premiers surpris.
Ils étaient finalement un peu comme eux, un peu moins exemplaires, parfaits.
Mais Anatole et Célia savaient que les choses avaient commencé à changer avec les casiers dévalisés au collège, les lettres anonymes à l'intention des parents, les mensonges des parents pour les dissimuler et enfin, le meurtre de leur camarade Olaf trouvé dans quelques cm d'eau près de l'établissement, camouflé en suicide.
Non, ce n'était pas une crise d'adolescence qui tournait mal. Anatole se rappelle le mot posé sur le tableau en classe "Dehors les sept usurpateurs".
Il en a cherché la définition dans le dictionnaire :
"Se dit de quelqu'un qui s'est emparé par la violence ou la ruse d'un bien, d'une dignité, d'un pouvoir auxquels il n'a pas le droit."
: L'intrigue de "
Des ados parfaits" est intéressante.
D'emblée, le philtre SF permet de garder une distance car à la lecture et malgré quelques détails techniques futuristes et modernes apportés, cette réalité pourrait ressembler à la notre. le charme de l'Anticipation. Avec un titre pareil et une collection SF SOON, nous nous demandons si nous allons avoir affaire à des robots à l'image humaine ou des manipulations génétiques sur deux jambes mais peut être dépourvues d'empathie. Tout est possible.
Yves Grevet pose au départ subtilement une autorité parentale contestable à hauteur d'ados en paravent, l'arbre cachant la forêt, au point de ne pas tout de suite comprendre où est l'erreur. Lorsque le thriller prend doucement le pas, la rigueur monte d'un cran et le vrai système, le monde de 2037, fait son apparition, révélant ses implications dans l'éducation d'Anatole et Célia.
Ces deux ados "parfaits" découvrent avec le temps, les interdictions multipliées, l'encadrement renforcé et injustifié que leurs parents ne sont pas l'incarnation parfaite qu'ils connaissaient.
Mais sont-ils eux-même ceux qu'ils prétendre être?
Jusqu'où des parents à bout mais non démissionnaires sont-ils capables d'aller dans l'univers
Yves Grevet?
Au programme recadrement, manipulation de la personnalité et des accès à l'information dans un souci de sécurité globale et d'une société apaisée.
Un ado parfait est-il un ado parfaitement obéïssant?
L'auteur ajoute une note extrême afin de proposer son intrigue et sa nuance sur les notions de rébellion, de subversion ( chez les ados). Nous percevons à la lecture la frontière entre la constitution du libre-arbitre, l'affirmation de la personnalité et une nature contestataire violente et extrême.
La chute fait la pleine lumière sur les vandalismes du début et apporte la petite note d'émotion finale.
2037 va être terrible, soyez sage!
Bien vu, bien amené. Une histoire qui tient la route. Mini Syros + est un peu plus épais qu'un Mini Syros, la qualité reste identique et toujours accessible avec un peu plus de pages.