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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A l'aube du 20ème siècle, la famille Silva vit dans un village de la cordillère des Andes, au Chili. Parmi les membres du clan, certains sont de fiers montagnards, d'autres de courageux paysans. Ainsi, Cecilio travaille à l'hacienda voisine. Taiseux, il n'en est pas moins respecté et craint, y compris par son patron. Sa femme Luisa, d'origine mapuche, a des dons de guérisseuse. Ils ont deux fils : Esteban, l'aîné, se découvre très jeune un talent pour la poésie, et le goût des études. Joaquin, lui, est davantage ancré à la terre et à la montagne, et rêve d'aventure au grand air. A peine adultes, les deux jeunes hommes seront contraints de quitter leur village, le premier pour Valparaiso, où il travaillera dans l'imprimerie, l'autre pour le désert d'Atacama pour y accompagner son patron qui prospecte dans les mines de salpêtre et de cuivre.
Chacun suit sa route, et tous, au village ou ailleurs, connaîtront des drames, des amours, des désillusions, la violence et la mort, au sein d'une nature toujours âpre.
« Cordillera » est à la fois une chronique familiale et un roman d'apprentissage, qui se pique en outre d'une pincée de réalisme magique.
Ce n'est pas désagréable à lire, ce n'est pas mal écrit, mais je n'ai pas trouvé cela très convaincant. J'ai eu l'impression que l'auteure a voulu dresser un portrait du Chili, de ses paysages si contrastés et d'une partie de son histoire sociale, en particulier l'émergence des luttes ouvrières dans le nord du pays, mais les thèmes sont trop survolés pour être marquants. Quant aux personnages, ils sont trop stéréotypés, certains pas assez développés, et les péripéties assez prévisibles. En ce qui me concerne, je n'ai rien trouvé de mémorable ou de consistant dans ce roman.

En partenariat avec les Editions le Cherche Midi via Netgalley.
#Cordillera #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Delphine Grouès, est une amoureuse du Chili dont elle arpente depuis longtemps les sentiers de la Cordillère.
Tout naturellement son premier roman nous conduit dans ces paysages grandioses à la rencontre de personnages du cru.
Elle nous relate la vie d'une famille au début du XXème siècle demeurant à l'écart dans les montagnes. Les Da Silva mènent une existence simple faite de travail et d'épreuves. Chacun des fils va suivre son propre chemin, l'un comme poète à ses heures et imprimeur pour la subsistance, et l'autre comme arriero, gardien de troupeau dans les montagnes.
D'autres personnages gravitent autour des deux principaux ; tous attachants.
Le propos est de bonne facture, bien amené, bien évoqué. Et pourtant, malgré les belles évocations de la nature environnante, il a manqué, à mon sens, l'essentiel ! A savoir la dimension sociétale, que j'ai trouvé trop survolée, l'aspect social avec notamment le travail dans les mines du désert d'Atacama n'a pas été approfondi.
Je m'attendais à une fresque romanesque, mais il manquait le souffle et l'envergure pour que ce roman qui, au départ avait tout pour me plaire, me laisse un souvenir durable de lecture. Dommage !
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Etes-vous plutôt arriero ou péon ? Autrement dit, si vous viviez dans les années 1900 le long de la Cordillère des Andes, seriez-vous plutôt muletier ou paysan ?

C'est une question que tous les hommes de la famille Silva se posent de père en fils.
Et tous, ainsi que leurs femmes et leurs filles, guérisseuses et conteuses, sont des personnages centraux dans l'histoire et l'Histoire que nous raconte Cordillera.
Dans le contexte social du Chili du début du siècle dernier, la veille de la révolution ouvrière, Delphine Grouès dresse le portrait d'une famille que j'imagine représentative de son époque. J'ai trouvé intéressant de suivre les destins radicalement opposés que se choisissent les deux frères Silva, faisant de ce texte un roman d'initiation. La place centrale occupée par la Cordillère des Andes et ses rigueurs climatiques amène une ambiance particulièrement originale.

Il y a plein de jolies qualités dans ce roman. Outre le contexte déjà évoqué, le texte est doux, présente des accents parfois poétiques et aborde de nombreuses questions : l'ordre social, le féminisme, le racisme, la place du mysticisme…
Plein de jolie qualité et aucun défaut évident. Pourtant je dois avouer que je n'ai pas été réellement emportée. Je n'ai pas vibré en choeur avec les personnages comme j'aime tant le faire. Peut-être le texte était-il trop doux ? le tempo trop saccadé ? Les personnages trop lisses ? Un peu de tout ça sans doute. J'ai vraiment trouvé le contexte intéressant, c'était ambitieux, mais cela a comme manqué de coffre pour me convaincre totalement. Je le regrette parce que je ne doute pas que l'autrice a fait un travail de recherches formidable pour dépeindre si précisément les modes de vie de l'époque en cette région du monde.
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DÉPAYSEMENT ✨️🏔

Chili, début du XXème siècle, au coeur de la Cordillère des Andes. La famille Silvia vit là, au coeur de la nature et fait face aux épreuves de la vie. Cécilio, le père, bienveillant mais taiseux. Luisa, la mère, héritière d'un savoir ancestral mapuche. Esteban, l'aîné, ébloui par l'univers des mots. Et Joaquín, le cadet, gardien de troupeaux qui rêve d'aventures.
Chacun suit sa route, et au gré des obstacles rencontrés, change parfois de chemin. Les géants de montagnes veillent mais la nature âpre, offre peu de répit...

Ce roman était vraiment prometteur mais je suis désolée de vous en livrer un avis un peu mitigé.
Si j'ai adoré le début, mon intérêt s'est un peu essoufflé au fil des pages. J'ai peu à peu perdu le l'ambiance aventurière et le souffle poétique. Dommage car ce roman offre un véritable voyage particulièrement dépaysant.

À travers cette famille, on découvre les pénibles conditions de travail des paysans et des travailleurs de mines. On ressent toute la force de ces hommes et femmes qui tiennent bon face aux bourrasques de l'existence. On se prend en empathie pour les personnages et on espère que tout finira bien pour eux.

Entre fresque familiale et roman d'apprentissage, l'autrice dresse un beau portrait du Chili et on ressent tout l'amour de Delphine Grouès pour ces terres. Malheureusement, j'ai eu le sentiment que l'on survole beaucoup de sujets... et certains auraient mérité d'être davantage approfondis.

À noter tout de même, la superbe plume de l'auteure qui flirte avec la poésie...
"Horrible expression. Fermer un livre... Comme si on pouvait cadenasser l'insaisissable."

Un grand merci @cherche pour cette belle découverte, je n'hésiterais pas à relire cette autrice si j'en ai l'occasion.
Et bien évidemment je vous invite à vous forger votre propre opinion sur ce roman. 🫶

Si vous l'avez-lu qu'en avez vous pensé?
Tenté.e.s par ce voyage au coeur de la Cordillère des Andes? 🦅



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Début du 20e siècle au Chili, nous sommes avec la famille Silva qui vit au milieu des paysages grandioses et un peu mystiques de la Cordillère des Andes.
Ils sont paysans ou muletiers, la mère est guérisseuse et la vie passe avec ses imprévus, ses drames et ses séparations…

Saga familiale et roman d'apprentissage, ce roman offre une belle atmosphère un peu « magique ». On sent que Delphine Grouès aime ce pays qu'elle connait par coeur et qu'elle voudrait nous le faire apprécier également.
Malheureusement, si le début m'a séduite grâce à la jolie plume de l'auteure, je n'ai pas vibré avec les personnages que j'ai trouvés un peu « clichés », sans véritable profondeur. Les thèmes abordés, pour intéressants qu'ils soient, sont trop nombreux et donc survolés pour la majorité.
Je m'attendais à une fresque épique teintée de mysticisme mais la sauce n'a pas pris, il m'a manqué un « je ne sais quoi » pour lier l'ensemble.

Le voyage était très prometteur et j'en sors mitigée mais je retiens une plume maitrisée et poétique.

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La vie de la famille Silva est étroitement liée aux paysages de la cordillère des Andes. le père, Cecilio, est un homme juste et respecté, qui travaille la terre tout en élevant ses deux fils, Esteban et Joaquin. La mère des deux garçons, Luisa, possède des dons de guérisseuse. En ce début du XXème siècle, les deux garçons grandissent en apprenant les secrets de la montagne mais ont aussi des rêves d'ailleurs et d'aventures. Et la vie s'écoule ainsi, avec ses drames, ses histoires d'amour, ses deuils.

Ce roman est un beau voyage au coeur du Chili et une belle évocation de son histoire. On sent chez l'auteure une véritable connaissance et un amour des lieux qui s'exprime au fil des pages.

Les personnages sont touchants, notamment les deux frères dans leur quête de leur propre personnalité, ainsi que l'oncle Evaristo, sorte de sage qui aime transmettre son savoir.

Cela aurait pu être une très intéressante saga historico-familiale. Mais malgré la présence de tous les ingrédients pour y parvenir, l'ensemble ne prend pas vraiment.

Il manque une certaine profondeur dans les caractères exposés et une analyse historique de l'époque qui aurait été enrichissante pour les lecteurs moins familiers de ce pays et qui aurait permis de mieux situer les personnages dans leur lutte quotidienne et dans leur volonté de liberté. Il manque aussi un certain souffle lyrique et cette sensation d'être véritablement transporté dans les paysages qui sont pourtant centraux dans le récit.

On regrette ainsi que les conditions de travail dans les mines ne soient qu'évoquées ou que la situation politique soit rapidement évacuée. Et c'est dommage car cela donnerait sans doute plus de corps au roman.
Au final, si l'ensemble n'est pas désagréable à lire, le récit laisse peu de traces en mémoire. On notera qu'il s'agit d'un premier roman et qu'il possède certaines qualités, notamment en termes d'écriture. Et cela donne quand même envie de tenter la lecture du second roman.
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le plus frappant dans ce roman, est le rythme de son écriture. Dès les premières pages, des phrases sans verbe, des apostrophes entre personnages sans recours au dialogue. Un foisonnement de descriptions lapidaires. Quand le rythme du récit se précipite, tout se passe comme si l'autrice n'arrivait plus à contrôler son débit : elle déverse en vrac sur la table des mots et expressions, laissant au lecteur le soin de les assimiler tels quels ; la mosaïque est en morceaux, mais son plan se devine. Bref, pour un premier roman, il est d'écriture prometteuse.

Nous sommes en 1909 au sud du Chili, dans la Cordillère. La vie est les hommes y sont rudes. Les grands propriétaires font la loi, mais les Silva, gardiens de troupeaux de père en fils, ont du caractère.

Sur fond de conscience et d'organisation politiques naissantes, le récit nous confronte au refuge qu'offre la Cordillère et au désert du nord du pays où l'irruption récente de l'industrie minière attire les aventuriers.

Esteban et Joaquin sont deux frères aux tempéraments diamétralement opposés. L'aîné est poète et amoureux des mots, le second farouche défenseur de sa condition de cow-boy chilien. Tous deux sont soumis à de rudes épreuves dont la brutalité finit par dresser un tableau assez sombre du Chili du début du XXe siècle, comme si le climat et la nature conjuguaient leurs efforts pour manifester leur hostilité aux humains. Séduit par l'enthousiasme d'Esteban pour les mots, j'ai regretté ne trouver qu'une seule fois (ai-je mal lu ?) une preuve de son émerveillement.

Ce roman aurait sans doute pu être plus court, ou divisé en deux parties (la Cordillère, le désert). Il démontre une excellente connaissance du Chili et de son histoire d'il y a un siècle. En un mot, il s'agit d'une saga chilienne longue et rude, ... comme l'est la Cordillère.
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Le Cherche-Midi nous propose un roman de Delphine Grouès, une auteure française qui a publié précédemment chez stock un roman en coécriture avec Olivier Duhamel, Carmen et Teo. Comme dans ce dernier titre, Delphine Grouès a eu à coeur de nous faire partager sa passion pour le Chili, ses paysages, en particulier la Cordillère des Andes, son histoire. C'est donc un premier roman, qui trouve ses prises dans la chaîne de montagnes ondine, au travers de l'histoire d'ouvriers agricoles et d'arrieros (muletiers), la famille Silva. C'est cette promesse de dépaysement qui m'a attirée, les Cordillères des Andes m'apparaissant comme tous les massifs montagneux un peu mythique, aussi mystérieux que grandioses. Avec dans un coin de ma tête, le générique lancinant des mystérieuses cités d'or (paie ta référence, oui...), d'autant que les deux fils prodigues du couple Silva, et Cecilio et Luisa, sont prénommés Esteban et Joaquín.

Cordillera, toponyme hispanophone transparent, débute un siècle plus tôt, au sein d'une famille dont le chef de famille est ouvrier d'une hacienda, une exploitation agricole, un inquilino (que l'auteure choisit de traduire par le mot péon, soit un salarié de bas statut) aux ordres d'un patron : Don Luis Armando. De l'autre côté de l'arbre généalogique, il y a Evaristo, Demetrio et Pancho. Des hommes comme s'ils avaient toujours été là, vivant dans un coin des hauteurs andines, à cheval ou à mule, célébrant les présents, commémorant les décédés, protégeant en tout cas leur bout de territoire andin contre les bandits qui rodent. Delphine Grouès ne va pas faire de longs retours en arrière pour portraiturer les Silva, elle choisit d'aller de l'avant en filant sa narration sur les deux fils Silva : l'aîné Esteban va se découvrir une âme de poète au contact de son oncle, le troubadour Demetrio, le cadet Joaquín a au contraire les pieds bien ancrés dans la terre et se veut comme le successeur de ce grand oncle, libre comme le condor, un arriero indépendant. On grandit vite, pas forcément bien, au creux de l'aridité et de l'austérité de ces montagnes, l'enfance de Esteban et Joaquín ne fait pas long feu.

Ce roman est une fenêtre grande ouverte sur la vie d'une famille de paysan, sans la moindre ressource que celle de ses bras et de la solidité des liens du clan, qui font d'eux des gens respectés, et craints, dont la force des rapports leur permet de surmonter les pertes et coups durs, et d'aller de l'avant. Pas d'intrigue aux rebondissements aussi inattendus qu'incessants, mais un long récit qui se rapproche de la fresque familiale, entrecoupé d'apartés historiques - que j'ai lu avec beaucoup de plaisir - sur ce Chili de début de XXe siècle, de ses groupes ethniques, des mapuches dont est issue la lignée maternelle, et de ce bouillonnement culturel qui au fil des siècles a fondé le Chili, entre Incas, colons espagnols et l'armée créole. 

Le portrait de cette cordillère des Andes impériale est plutôt réussi : minérale et végétale, escarpée, ensauvagée, terriblement impitoyable, de par ses risques d'accident, d'attaque de puma ou de quelconque bandit, et presque ensorcelante, ceux qui l'habitent sont à son image, ceux qu'elle retient n'en repartent jamais. De là où ils vivent, Les Silva se situent juste entre terre et ciel, cette terre nourricière que bat Cecilio à longeur de journaux, ces esprits guérisseurs des cieux familiers de Luisa : comme une transhumance incessante. Une famille de paysans, entre troubadours, ceux qui distillent la parole à travers leur poésie, guérisseurs, comme la mère, de travailleurs de la terre, un entre-soi au service de grands propriétaires, ceux-là même qui régissent la vie économique du pays. Et en un détour, on quitte un instant la vie andine pour les terres désertiques du Chili, perforée par les multiples mines de salpêtre ou de cuivre de l'Atacama du nord du pays qui dépouillent le sol de ses matières. Un enfer sous-terrain qui rend les hauteurs andines un peu plus amicales.

Malgré la rigueur de la vie des Silva, l'auteure nous transmet la beauté âpre de la vie du clan, entouré de cette chaîne de montagne. Isolés en un sens dans un écrin de terre de cette région des Maule, la séparation et la plongée dans le reste du Chili n'étant que temporaire. L'écriture de l'auteure rend honneur à la poésie portée par Esteban, qui ne cesse de couvrir le récit de ses octosyllabes, cette cordillère est une source renouvelée d'inspiration : ce texte est parsemé de passages, d'interludes en italique, qui fait de Delphine Grouès une poétesse louant la vie de la famille Silva. 

Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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