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EAN : 9782749176338
336 pages
Le Cherche midi (12/01/2023)
3.84/5   53 notes
Résumé :
On dit que la cordillère des Andes vibre à l’écho des vies qui y défilent.

Dans le Chili du début du XXe siècle, la famille Silva, respectée et crainte dans le village, est auréolée de mystère. Cecilio, le père, taiseux, les mains dans la terre rebelle. Luisa, la mère, mapuche, qui connaît le pouvoir des chants et des plantes. Esteban, l’aîné, amené à découvrir, ébloui, l’univers des poètes et de l’imprimerie. Joaquín, le cadet téméraire, gardien de t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Au Chili, au début du vingtième siècle, la Cordillère de Andes est le domaine de la famille Silva. Cecilio, le père veille sur sa famille avec une bienveillance quasi-muette, peu enclin à utiliser les mots pour dire les sentiments, accomplissant son travail de muletier dans le respect des traditions, auprès de Luisa, la mère héritière d'un savoir ancestral mapuche, utilisant le pouvoir des plantes et des chants traditionnels. Ce sont ces mêmes mots manquants qui conduisent Esteban vers sa destinée de poète, tandis que son frère Joaquin rêve d'aventures lointaines. La guerre, l'amour, les deuils viendront contredire les aspirations de chacun en modifiant le destin qu'ils pensaient se choisir.

Ce voyage littéraire en Amérique du Sud cent ans plus tôt est un dépaysement total, qui nous plonge au coeur de la vie quotidienne de paysans vivant dans un dénuement accepté. Malgré tout, le respect apparent voué aux maîtres s'assortit d''un mépris pour l'incompétence du « patroncito ». On découvrira aussi les conditions de travail aberrantes des travailleurs des mines de salpêtre, bientôt détrônées par d'autres richesses souterraines.

Evocation passionnante d'une époque révolue, ce roman est porté par une très belle écriture qui flirte avec la poésie.

330 pages Cherche midi 12 janvier 2023
#Cordillera #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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C'est assez rare que je fasse des incursions du côté sud de cette Amérique dont j'ai fait ma zone littéraire de prédilection. Pas par rejet, mais que voulez-vous, il faut bien faire des choix !

Toutefois, déjà séduit l'an passé par les premiers titres (Robert, Harté…) de cette collection Les Passe-Murailles du Cherche-Midi qui fait s'accorder l'histoire et un lieu, je n'ai pas eu beaucoup de mal à ouvrir les pages de Cordillera de Delphine Grouès.

Quand on est né au pied de la cordillère des Andes dans le Chili du XXe siècle qui débute, on devient généralement et rapidement un arriero, ces éleveurs fiers et sombres dont la chaîne de montagne est la 2e maison, y faisant d'incessants séjours pour y transhumer ou surveiller les bêtes.

C'est encore plus vrai dans la lignée familiale des Silva, clan historique aux légendes et rivalités entretenues depuis des lustres, désormais mené par Cecilio. Si son fils Joaquin n'a de cesse que de prendre son tour au coeur de la cordillère, l'autre, Esteban, est attiré par les arts et la littérature poétique.

De manière subie ou choisie, la vie et l'attrait du monde qui naît ou renaît va les séparer, dans une fresque aux accents épiques les plongeant dans les troubles ou luttes sociales et politiques de l'époque. Avant que la cordillère ne les rappelle.

Dans un récit alterné mêlant les voix de Joaquin, Esteban et Cecilio, Delphine Groues nous embarque dans une saga familiale au rythme enlevé où la cordillère des Andes joue le rôle principal aux côtés de la Pachamama, terre nourricière à qui ils doivent tout.

Dure, dangereuse et hostile, la montagne agit pourtant comme un aimant pour les Silva, les attirant sans cesse pour les faire venir ou revenir vers ce marqueur familial qui guide leur destinée. Là où l'on naît, où l'on travaille, où l'on souffre et où l'on se découvre. Mais aussi là où l'on finit par revenir et rester, quand le temps est venu.

« Quand on a des malheurs, quand ceux qu'on aime nous manquent, il faut aller vois la Cordillère et le lui dire. Elle est la seule assez forte pour soutenir le coeur s'il est lourd ».

Multipliant les angles et leur faisant prendre des importances différentes selon les parties du livre – plus familial au début, puis davantage politique et historique - Cordillera est un livre dense et riche, mais parfois déconcertant dans le fil de sa trame, dont j'ai fini par être plus spectateur que lecteur intégré. Dommage, mais pas grave.

Mais heureusement, ses personnages sont particulièrement travaillés et réussis, notamment les acteurs « secondaires » : Luisa la mère guérisseuse ou Evaristo et Demetrio les oncles arrieros. Et c'est un des points forts du livre et du travail de son auteure. Alors comme pour tous les premiers romans, j'ai maintenant hâte de lire le prochain, pour forger plus solidement mon avis.
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La poésie ne lâche jamais l'un des siens.

Très jeune Esteban , le fils des péons Cécilio et Luisa, se doit de suivre les pas de son oncle poète Demetrio, alors que son petit frère Joachim souffre de la petite vérole.
Cet oncle aveugle le guide dans la voie qui lui est destinée. Il se prend d'amour pour les mots et leur douceur, en grandissant et de retour dans sa famille, il lit tout ce qu'il trouve et découvre.
Jusqu'à ce jour tragique, ce jour qui a jeté un voile obscure sur sa tête, ce jour où il perd la jeune femme, Rose, qui vient d'enfanter leur fille. Dès lors il se noie dans un chagrin sans limite et une fois de plus doit prendre la route pour essayer de se reconstruire.
La poésie, pourra-t-elle le sauver des flammes de l'enfer dans lesquelles brûle son âme ?

Delphine Grouès nous raconte l'histoire d'une famille au coeur des montagnes du Chili des années 1900. Je me suis laissée porter par ces gens si forts et faibles à la fois, j'ai espéré comme chacun des personnages à une vie "juste" . Mais me direz vous qu'est ce qu'une vie juste ? Effectivement qu'est ce que cela veut-il dire ? Ce sont ici dans cette histoire au sens universel, des femmes et des hommes, des enfants qui, dans la plus grande simplicité souhaitent vivre leur amour de la vie et des leurs, tout simplement.

Merci à Babelio de m'avoir permis la lecture de ce roman et d'avoir découvert la plume de cette auteure avec son tout premier roman.
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A l'aube du 20ème siècle, la famille Silva vit dans un village de la cordillère des Andes, au Chili. Parmi les membres du clan, certains sont de fiers montagnards, d'autres de courageux paysans. Ainsi, Cecilio travaille à l'hacienda voisine. Taiseux, il n'en est pas moins respecté et craint, y compris par son patron. Sa femme Luisa, d'origine mapuche, a des dons de guérisseuse. Ils ont deux fils : Esteban, l'aîné, se découvre très jeune un talent pour la poésie, et le goût des études. Joaquin, lui, est davantage ancré à la terre et à la montagne, et rêve d'aventure au grand air. A peine adultes, les deux jeunes hommes seront contraints de quitter leur village, le premier pour Valparaiso, où il travaillera dans l'imprimerie, l'autre pour le désert d'Atacama pour y accompagner son patron qui prospecte dans les mines de salpêtre et de cuivre.
Chacun suit sa route, et tous, au village ou ailleurs, connaîtront des drames, des amours, des désillusions, la violence et la mort, au sein d'une nature toujours âpre.
« Cordillera » est à la fois une chronique familiale et un roman d'apprentissage, qui se pique en outre d'une pincée de réalisme magique.
Ce n'est pas désagréable à lire, ce n'est pas mal écrit, mais je n'ai pas trouvé cela très convaincant. J'ai eu l'impression que l'auteure a voulu dresser un portrait du Chili, de ses paysages si contrastés et d'une partie de son histoire sociale, en particulier l'émergence des luttes ouvrières dans le nord du pays, mais les thèmes sont trop survolés pour être marquants. Quant aux personnages, ils sont trop stéréotypés, certains pas assez développés, et les péripéties assez prévisibles. En ce qui me concerne, je n'ai rien trouvé de mémorable ou de consistant dans ce roman.

En partenariat avec les Editions le Cherche Midi via Netgalley.
#Cordillera #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Si vous me suivez de temps en temps, vous savez sûrement mon attachement aux premiers romans, avec leurs imperfections, l'aventure littéraire aveugle qu'ils représentent avec le risque d'être déçu ou tout simplement de ne pas aimer, la possibilité d'être émerveillé, de rencontrer une plume et de se dire ensuite : j'étais là depuis le début.

Aussi quand un premier roman me promet une fresque historique familiale teintée de l'exotisme d'un pays étranger, je fonce les yeux grands ouverts, et c'est dans cette fébrilité là que j'ai rencontré la famille Silva, installée dans un petit village au pied de la cordillère des Andes dans le Chili d'il y a un siècle.

Esteban le fils ainé sera sensible à la poésie et à l'écriture, tandis que JoaquÍn le cadet rêvera très tôt de guider les bêtes vers les cimes lors de l'estive. Ces garçons très différents mais à la complicité fusionnelle feront la fierté de Cecilio le taiseux et de Luisa la guérisseuse, et c'est drapés d'un nom qui accorde autant de respect que de crainte qu'ils grandiront au village.

Les épreuves de la vie qu'ils avaient rencontrés très tôt déjà continueront à frapper à leur porte, et il faudra tour à tour affronter cette terre qui tremble, l'amour, la mort, l'exil, la menace, la maladie, sans jamais baisser les bras ni oublier d'être un Silva.

Delphine Grouès qui dirige un institut de Sciences Po et arpente chaque année la cordillère des Andes à cheval livre ici un excellent premier roman qui tient toutes les promesses qu'il nous a faites : une fresque romanesque, familiale et historique qui nous transporte à l'autre bout du monde pour 330 pages de plaisir !

📖 Cordillera de Delphine Grouès a paru le 12 janvier 2023 aux éditions le Cherche-Midi. 336 pages, 20€.

🔗 Service de presse adressé par l'éditeur.
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critiques presse (1)
MadmoizellePresse
19 juillet 2023
Ample, précis et passionnant, le récit est également teinté du réalisme magique sud-américain. Il dresse le portrait de femmes et d’hommes qui résistent et se tiennent debout sur les crêtes des montagnes comme sur le fil hasardeux de l’existence.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Esteban s'évadait, se vouait à la puissance de la lecture, à la vénération sensorielle du livre. Chaque moment était clef dans l'amorce de l'envoûtement.

Prendre le livre entre ses mains, sentir sa texture, l'odeur du papier. Déchiffrer le titre, tourner lentement la première page, l’ultime respiration avant d'amorcer la lecture, la première phrase, l'envoyée. Le col du mi-roman, la reliure qui bascule, les feuillets qui s’éclipsent, les dernières pages qui filent entre les doigts, l'irruption du blanc closant le texte. La couverture qui se referme dans un soupir. Le silence. La séparation, voire le deuil. Puis, le renouveau.

Lors des fêtes de l'hacienda Santa Victoria, Luis Armando demandait à Esteban de réciter des chants du poème épique La Araucana qui retraçait la conquête espagnole de l'Araucanie. Le garçon choisissait toujours ceux qui louaient le courage et la noblesse des Araucans, reléguant les vers célébrant les conquistadors. Le père Bixente s'en amusait et le lui avait fait remarquer. Quel est le problème ? lui avait répondu Esteban. J'obéis au Patron et en même temps je salue les ancêtres de ma mère. N'est-ce pas cela, le libre arbitre ?
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La guerre est la folie de ceux qui ont le pouvoir. On tue des hommes qu’on ne connaît pas pour protéger des hommes qu’on connaît à peine.
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« Libre, comme les baguales, ces chevaux sauvages patagons dont avait parlé l’oncle Demetrio(…) L’aveugle avait raconté qu’il arrivait du grand sud, là où les glaciers flottent sur les lacs. Que les nuages s’enroulent et que le vent tourne et tourne encore. Que si on ouvre les bras on peut s’envoler. Que l’herbe est jaune, grise, verte, qu’elle danse en tornade, qu’elle chante, que les galets chantent aussi, qu’ils glissent et tournent dans les vagues. Que les glaciers sont azurs, qu’ils ressemblent à des falaises de verré à des bras de cristal qui embrassent la mer dit le poète. »
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Une partition criblée de trous. Une manivelle s’anime, le vent souffle. Les entailles deviennent notes. Surgit la musique. Une narration n’est elle pas le miroir de cet orgue de barbarie ? Une partition de néants et de mélodies, crescendo, decrescendo, la conteuse tel l’organiste, tournant la manivelle. C’est plus la manivelle qui la fait tourner que l’inverse d’ailleurs, simple scribe d’une œuvre qui la dépassera toujours ?
Tournons la manivelle avant qu’elle ne nous suspende dans le mystère de la dernière note.
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« La vie est mal faite. Une phrase figée que l’on répète à l’envi. Mais ce n’est pas pour rien qu’elle existe. Lorsque je remonte aux prémices de cette histoire, je ne peux m’empêcher de pourfendre cette vie qui est si mal faite. (…) Elle est surtout mal écrite. L’histoire des Silva je ne peux la changer, je peux tenter de la réécrire, aviver les couleurs, trouver la musique. »
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Vidéo de Delphine Grouès
VLEEL 225 Rencontre littéraire avec Delphine Grouès, Cordillera, Éditions du Cherche-midi
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