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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si vous me suivez de temps en temps, vous savez sûrement mon attachement aux premiers romans, avec leurs imperfections, l'aventure littéraire aveugle qu'ils représentent avec le risque d'être déçu ou tout simplement de ne pas aimer, la possibilité d'être émerveillé, de rencontrer une plume et de se dire ensuite : j'étais là depuis le début.

Aussi quand un premier roman me promet une fresque historique familiale teintée de l'exotisme d'un pays étranger, je fonce les yeux grands ouverts, et c'est dans cette fébrilité là que j'ai rencontré la famille Silva, installée dans un petit village au pied de la cordillère des Andes dans le Chili d'il y a un siècle.

Esteban le fils ainé sera sensible à la poésie et à l'écriture, tandis que JoaquÍn le cadet rêvera très tôt de guider les bêtes vers les cimes lors de l'estive. Ces garçons très différents mais à la complicité fusionnelle feront la fierté de Cecilio le taiseux et de Luisa la guérisseuse, et c'est drapés d'un nom qui accorde autant de respect que de crainte qu'ils grandiront au village.

Les épreuves de la vie qu'ils avaient rencontrés très tôt déjà continueront à frapper à leur porte, et il faudra tour à tour affronter cette terre qui tremble, l'amour, la mort, l'exil, la menace, la maladie, sans jamais baisser les bras ni oublier d'être un Silva.

Delphine Grouès qui dirige un institut de Sciences Po et arpente chaque année la cordillère des Andes à cheval livre ici un excellent premier roman qui tient toutes les promesses qu'il nous a faites : une fresque romanesque, familiale et historique qui nous transporte à l'autre bout du monde pour 330 pages de plaisir !

📖 Cordillera de Delphine Grouès a paru le 12 janvier 2023 aux éditions le Cherche-Midi. 336 pages, 20€.

🔗 Service de presse adressé par l'éditeur.
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❤ 2e coup de coeur de cette rentrée littéraire et encore un premier roman !
Une fresque romanesque rare et qui m'a totalement transportée.

Chili, début du XXe siècle. La famille Silva vit dans un village de la combe dominé par la Cordillère. le père, Cecilio, est un péon taiseux et respecté. La mère, Luisa, mapuche, est une guérisseuse, gardienne des traditions. Ils ont deux fils, étroitement liés mais dont les destins vont très vite diverger. Esteban est attiré par les livres, la poésie et l'imprimerie tandis que Joaquim ne rêve que d'aventures auprès de son grand-oncle qu'il admire, Evaristo l'arriero, muletier qui sillonne la cordillère et fait régner l'ordre dans les hauteurs.
Au fil des pages de ce roman d'apprentissage, les deux garçons vont se frotter à la grande histoire et nous entraîner à la découverte d'un pays et d'un peuple. En toile de fond, c'est donc l'histoire du Chili qui se dessine, celle d'un pays aux conditions de vie extrêmement difficiles, celle d'un peuple réduit à la fonction de main d'oeuvre, exploité par quelques riches propriétaires ou puissances étrangères. Dans ces contrées sauvages où la maladie, la violence des hommes et les ravages de l'alcool font basculer les vies, chacun devra se battre avec ses propres armes pour accomplir son destin.
L'écriture est remarquable, poétique, vibrante et rend un magnifique hommage aux bêtes et aux hommes qui peuplent ces paysages rudes et grandioses. Un récit passionnant, des personnages attachants et pudiques, un parfum d'aventure du bout du monde, une belle réussite.
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Deux frères, le Chili en 1909, le dur labeur de chaque jour dans une nature à la fois féroce et généreuse, les haines de clans et à l'horizon, le progrès de ce siècle fou qui attire les plus ambitieux. Et, il y a cette cordillère, colonne vertébrale de l'Amérique, avec ses cols, ses ravins, ses mystères. Elle est au centre de ce très beau roman qui fait voyager d'une émotion à l'autre et l'on s'attache à ces hommes fiers qui se battent pour l'honneur mais aussi par amour.
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« Cordillera » le titre est évocateur et plante le décor ; avant même d'ouvrir le livre le lecteur sait qu'il embarque pour un voyage. Quel voyage ! Nous atterrissons au Chili au début du 20eme siècle, dans les montages de la cordillère des Andes. La famille, le clan « Silva » y vit depuis des générations, elle est crainte et respectée. Les conditions de vie sont difficiles, mais les habitants demeurent très attachés à leur terre. Cecilio Silva, le père, est paysan, il n'est pas très loquace, il est recouvert d'un voile de mystère.
Son épouse Luisa, mapuche, est guérisseuse, elle est initiée aux bienfaits des plantes et au pouvoir des chants. Ils ont deux fils liés par un amour indéfectible, mais pourtant très différents l'un de l'autre. Esteban, l'aîné, est un doux rêveur, romantique et vif d'esprit, aspire à devenir poète ; le Savoir pour lui, est nécessaire pour comprendre la société . Joaquin lui possède un caractère plus pragmatique se sent attiré par les cimes de la cordillère et plus particulièrement par les « arrièros », gardiens de troupeaux, auxquels il s'identifie. Il ne souhaite pas ressembler à son père, qu'il pense être passif; et pourtant il découvrira que ce dernier cache d'autres facettes et de secrets…
L'auteure nous dépeint une fresque familiale emprunte de tragédies, d'amour, de combats et de traumatismes. Une fresque romanesque et pittoresque, retraçant le destin de la famille Silva soudée par des liens inébranlables face à la violence de la vie. Ils sont unis par un amour qui ne se dit pas mais se ressent. J'ai apprécié être plongée dans ce décor montagneux. L'auteure, une amoureuse du Chili nous en livre de sublimes et riches descriptions ; nous sommes entourés des massifs escarpés ou verdoyants de la cordillère et des mines du désert de l'Atacama.j'ai apprécié également le travail fourni quant à la psychologie des personnages, auxquels nous nous sommes attachés. Enfin je me suis délectée de son écriture remarquable, ciselée, voire poétique. Un premier roman très réussi, sur lequel je n'en dirais pas plus afin que vous preniez plaisir à découvrir cette fresque. Point trop n'en faut
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En voilà une lecture qui m'a enthousiasmée !
Non pas qu'elle soit drôle, la vie des Silva, c'est même tout le contraire, avec sa pauvreté chevillée à sa condition de famille de péons chiliens, avec ses souvenirs fracassés, arrimés à l'âme du père, avec ses deuils trop tôt arrivés, alourdissant celle des fils, avec la sourde mélancolie voilant la voix de la mère. Mais elle est belle, de cette beauté époustouflante qu'offrent la Cordillère, ses paysages et sa lumière. Elle est grande, de ces hauteurs franchies, maîtrisées, conquises. Elle est chaude, douce et lumineuse, de cet amour humble et sincère, intuitif et silencieux qui tresse entre chacun de ses membres des liens d'une force inébranlable, les soudant au-delà de l'espace et du temps.
Ce qui m'a enthousiasmée à la lecture de Cordillera, outre ses personnages à la noblesse d'âme qui force le respect, outre les paysages à la présence incandescente dans lesquels elle les fait évoluer, ce sont les très grandes qualités littéraires qu'a su déployer Delphine Grouès dans ce magnifique premier roman, y insufflant un rythme, des racines ancrées dans l'histoire, une ambiance, une langue inventive, imagée et poétique dont on espère qu'elle sera sa petite voix, sa petite musique d'autrice à elle, celle que l'on espèrera retrouver dans les romans qui suivront.
Car d'autres suivront, c'est une évidence. Cette première traversée fut si bien construite, si bien menée, d'une intensité à la fois forte et élégamment tenue, cette Cordillera fut si belle sous ses mots, ce premier roman déjà si abouti que l'on attend, en toute confiance, comme le ferait une Luisa, nos retrouvailles avec cette autrice qui vient de prendre son envol, si haut déjà.
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Lecture pour les 68premieresfois session 2024.

Une lecture qui nous emmene au Chili, au plus près de la Cordillère des Andes, magnifique et majestueuse chaîne de montagne. A la rencontre de la famille SILVA. Cecilio le père, Luisa la mère, Esteban et Joaquin leur deux enfants, habitant d'un village de paysans et de muletiers. Où chacun/chacune est solidaire et vit chichement dans le respect de tous et des traditions ancestrales transmises de générations en générations.
Il y a aussi une hacienda avec un élevage de bovin. Les arrieros en sont les gardiens. Des hommes fiers et sombres qui connaissent La Cordillère comme une seconde maison. Il la ressente au plus profond d'eux même. Elle est un lieu de passage obligé pour la transhumance du bétail. Elle les façonne, les construit dans la dureté de son climat et la rudesse de son environnement.
Une lecture en forme de voyage littéraire, poétique entre conte et légende. Une Cordillère d'une beauté époustouflante décrite avec amour par l'autrice.
J'ai aimé partager le quotidien aimant, simple et rassurant des SILVA.
J'ai aimé apprendre à les connaître à travers le regard et les pensées de leurs enfants..
J'ai aimé leurs acceptations et leur résilience face aux aléas de la vie.
J'ai partagé leurs souffrances face à la maladie et à la mort.
J'aurais aimé rester encore quelques chapîtres de plus parmi eux.
Cordillera est un trés beau premier roman.
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Voyage littéraire en Amérique du Sud au début du 20ème siècle et qui nous plonge dans le quotidien de la famille Silva, famille de paysans. Un roman qui restitue très bien toute l'âpreté des conditions de vie de cette communauté. C'est une très belle fresque familiale qui embarque le lecteur au coeur de la Cordillère des Andes. Dans ce roman on sent très bien tout l'amour que l'auteure porte à cette région. On y rencontre tout un tas de personnages qui j'espère seront vous touchés autant que moi.
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« Como voz de Cordillera,
En el rumbo de la cima
Rueda con toda su rima
Y prende la hermosa hoguera.
Con la lágrima sincera
Que enfrenta el mundo violento,
Grita al frío un juramento
Para que dure el segundo
De aquel eco más profundo,
Alza el silbido en el viento.

Telle une voix de Cordillère,
Sur la route de la cime
Il s'enroule autour de sa rime
Et allume le beau feu de joie.
Versant une larme sincère
Qui affronte le monde violent,
Il crie au froid un serment
Pour que dure la seconde
De l'écho le plus profond,
Surgit le sifflement du vent. »

Cordillera, Delphine Grouès @delphine_groues @cherchemidiediteur #lespassemurailles

Veritable coup de ❤️, cet incroyable roman m'a cueillie là où je ne m'y attendais pas!

Comment vous dire?! Ce livre est à la fois sauvage et beau, poétique et rude, puissant et porteur 🔥 il contient la force des confins du Chili, de son peuple, de son histoire et de son humanité aussi! Il est âpre et lumineux, authentique et entier, comme ses personnages… comme cette famille Silva que l'on suit à travers ces pages, les pages de l'Histoire aussi, au début du XXe siècle…

« Ce qu'il ne dit pas à son fils, c'était la pestilence des champs de bataille, des corps pulvérisés, c'était la chair à canon, les tripes qui recouvraient le désert, la poudre, la vermine, c'étaient les cris des agonisants, les hurlements de terreur et de haine, les gestes de l'instinct, l'horreur du sang qui inonde tout, qui noie le sable, exorbités les yeux, les regards d'effroi, les derniers regards, les regards des longues-vues des officiers dans leurs uniformes rutilants, leurs uniformes à eux, les premières lignes, puants et râpés, dont les seules médailles arborées étaient des giclées noires. C'était tenter de ne pas penser que derrière chaque cadavre gît une famille, gisent la raison et l'espoir, c'était mettre sa main contre le coeur juste pour vérifier qu'il bat encore […] »

Une écriture puissante, prenante, envoûtante… un récit qui se tisse aux fils du destin, aux saisons de la vie, aux heures de la poésie aussi…

« Écoutez la première et la dernière goutte de pluie, celles de l'orage, celles qui raniment les êtres et les parfums, celles qui scellent les destins et s'échouent sur les rivages. Elles veulent tout dire. Tout. »

Combien de fois ai-je relu certains passages! non pas parce que je ne les avais pas compris, mais pour m'en imprégner davantage, pour m'immerger dans le roman, me laisser emporter par les mots de l'autrice, dans ce récit qui m'a fait voyager, vibrer… qui a profondément résonné en moi!

« de pourpre et d'ocre.
Le vin chuchote, serpente entre les grains, dessine des courbes, une oeuvre unique, éphémere, ancestrale. Qu'on ne dise pas que
c'est une tache.
C'est un hommage, un don à la Pachamama, la Terre Mère, la source de toute vie, la gardienne des monts, la complice de l'infiniment grand et de l'infiniment petit.
Le mot Pachamama a été inventé par les Andins. Esteban et Joaquín avaient tous deux souri en l'entendant. Mais la Pachamama palpitait en eux depuis toujours, ils la connaissaient, comme elle palpite en moi.
Ce qu'elle nous tend, on se doit de le cultiver puis de le partager comme ce vin, né de la Terre, revenant à elle.
Comme nous. Nés de la Pachamama, puis enfouis dans le sol, volatilisés dans la brise, nous reviendrons à elle.
Nous sommes de passage. Elle est le temps. »

Cette profondeur, cette magie des mots, cette plénitude qui m'a habitée le temps de cette lecture, comme un instant suspendu! Que c'était merveilleux, incroyable, unique… indescriptible!

J'ai « vécu » avec les personnages, me suis laissée emporter par leurs aventures, émouvoir par leurs peines, enchanter par leurs bonheurs… mais que mes mots sont faibles par rapport au foisonnement d'émotions ressenti! C'est si difficile de traduire mon émoi!

Pour une fois, les mots qui coulent de moi me semblent si peu de chose en comparaison de la grandeur du livre, des émotions multiples ressenties, vécues, explorées…

Que dire encore? Lisez ce livre, laissez-vous porter par cette plume d'une richesse incroyable, par cette aventure sur fond historique et humain (lutte des classes aussi, féminisme…) ce livre est sans commune mesure!

« Mais ce fut Cecilio qui poursuivit la conversation. Il prenait peu souvent la parole, mais quand il la prenait, cela pouvait être long. Valentina se blottit dans son poncho et posa sa tempe sur l'épaule de Luisa.
Il lui dit que l'important était d'être libre. Qu'en étant une fille, elle devrait se battre encore plus. Pour cela, elle ne devrait dépendre de personne, surtout pas d'un homme, d'un mari qui l'enfermerait entre ses griffes alors qu'elle serait beaucoup plus forte que lui. Qu'elle se fiche de ce qu'on dit d'elle et de ses choix, qu'elle cultive ses talents comme on affûte une arme. Libre, qu'elle se rappelle ça, libre de partir et de revenir. »

J'ai tourné la dernière page à regret, mais emplie de ce récit, de cette connexion à la nature, à la vie sauvage et libre… authentique!

« le travail, « là-haut», était ardu, périlleux, parfois traître, mais les arrieros étaient liés indéfectiblement à la Cordillère. Ils savaient aussi bien relever les défis d'un ciel enragé que rendre les armes face à elle. Taiseux, ils parlaient leur propre langage. Ceux qui n'étaient jamais montés, qui n'avaient jamais traversé les premières chaînes de montagnes, les habitants d'« en-bas » ne pouvaient comprendre. Les mots manquaient de couleurs, de sens et de splendeur, pour dépeindre la réalité de ce monde qu'ils avaient baptisé al interior, à l'intérieur. le monde des intrépides, à la source des crêtes. »

Merci Delphine Grouès pour ce premier roman incomparable, d'une grande beauté et profondeur, mon véritable coup de ❤️ depuis le début de cette année! Tout simplement: merci 🌟
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Ce livre nous emmène en Amérique du sud où l'on suit une famille dans ses joies et dans ses peines.
On découvre le climat rude, les conditions difficiles de vie et de travail mais aussi les rivalités entre différents "clans".
C'est un beau voyage que celui-ci. Prenant, touchant, intéressant.
Je suis ravie d'avoir découvert ce premier roman; J'ai hâte de lire le second de cette autrice.
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Cette fresque familiale a pour cadre la somptueuse, mais aussi dangereuse Cordillère des Andes. Nous suivons donc tour à tour les différents membres de la famille Silva, dans le Chili du début du XXe siècle, au coeur d'un petit village où ils sont respectés, autant que craints, et dont l'aura reste entourée de certains mystères.

Luisa, la mère qui connaît le pouvoir des plantes et la force des chants. Cecilio, le père taiseux toujours proche de la terre, Esteban, l'aîné, dont la vie est sur le point de changer grâce à la découverte de l'univers de l'imprimerie et des trésors que renferment les livres. Et Joaquim, le frère téméraire, qui sait guider comme personne les troupeaux, à travers les cimes escarpées.

Le personnage principal de cette histoire reste la famille avant l'individu, chacun agissant pour et avec les autres, une force et une union nécessaire pour pouvoir traverser les épreuves dont ils seront amenés à affronter.
Car dans cette nature indomptable, la violence des hommes et les guerres de clans, ainsi que le vol de bétail y sont monnaie courante.

Avec la découverte de l'amour, le déchirement de la mort, la rencontre poétique avec la littérature, la magie sud américaine, l'amour incomparable de la nature montagnarde et sauvage, et tant d'autres sujet, Delphine nous embarque dans une aventure aux images brutes et poetiques, où l'homme doit affronter l'homme et la nature pour mener à bien son existence, un parcours semé d'embûches qui réserve malgré tout ses émerveillements.

L'autrice se rend régulièrement dans la cordillère des Andes, et cela se ressent dans cette justesse de la retranscriptions des paysages et de ces vies qui la côtoie chaque jour.
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