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EAN : 9782742773749
296 pages
Actes Sud (06/03/2008)
3.41/5   99 notes
Résumé :
Dan est le dernier rejeton des Pazzati, une vieille famille du cirque échouée sur un terrain vague en bordure du périphérique. La bâche du chapiteau est trouée, il y a longtemps qu’on ne donne plus de spectacles. Le soir, autour du feu de camp, on se rappelle le temps de la splendeur en mangeant des sardines à l’huile ou des saucisses grillées.
Dan voudrait qu’on l’aime, surtout sa mère qui est si belle. Seul entre cinq adultes, tourmenté par les incertitudes... >Voir plus
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Un pré-adolescent - Dan - et sa guenon, ses parents, ses oncles Sam et Jo, le vieux Chicot et deux fauves pelés. Ils sont installés sur le bord d'un périph' avec leur cirque miteux qui n'attire plus personne depuis longtemps. Ils continuent d'y croire, ou ils font semblant.
Le père joue beaucoup et perd tout. Il fait souvent hurler sa femme. De plaisir... ou de colère lorsqu'il dilapide leur argent et leurs biens, les mettant en danger avec ses trafics.
L'enfant est élevé à la dure. Mal nourri, sale, il apprend à se débrouiller. Ses parents l'aiment mais le rudoient, nulle douceur faute de temps et d'habitude et parce que la vie n'est pas tendre non plus. Heureusement, les oncles et le vieil homme sont protecteurs et même affectueux - calmes et justes en tout cas.
Dan observe, il ne se plaint pas, fait face aux tempêtes, aux coups (de poing, du sort), gardant malgré cette rudesse une grande sensibilité.

Jolie narration par un enfant qui s'exprime avec les réflexions et la naïveté de son âge mais sans mièvrerie.
Une belle histoire que je connaissais mais dont j'avais oublié le fil. Il me restait le souvenir d'un jeune garçon attachant et d'adultes en grande précarité mais heureux parfois. Et surtout d'une atmosphère à la fois douce, poignante et terrible.

Un plaisir de redécouvrir ce texte différemment près de dix ans après la première lecture, entraînée par la plume et le rythme envoûtants de cette auteur dont j'ai lu d'autres ouvrages depuis.
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Ce roman commence dans un terrain vague près du périphérique d'une grande ville. Une famille de roms « les Pazzati » organise un rituel pour protéger leur nouveau campement : immerger un chat vivant dans un bain de ciment, le laisser durcir et le mettre sous une roulotte, pour en faire un talisman.

Tout le roman est comme ce rituel : sauvage et violent.

Ce livre est le second roman de Claudie Gallay, on y retrouve son style : des phrases courtes, qui vont à l'essentiel, pour nous raconter, comme elle sait et aime le faire des histoires de gens. Mais cette fois-ci ces gens-là, « le clan Pazzati » sont des marginaux. Claudie Gallay avec ce livre va droit au but, pas de fioriture, de romanesque, pour ces gens du voyage, le constat est cinglant : la famille Pazzati, à force de misère et de coups durs vit une lente descente aux enfers et frôle la folie.

La famille Pazzati a eu des heures glorieuses, mais maintenant c'est un cirque minable avec quelques roulottes, un chapiteau qui prend l'eau, deux tigres et une guenon. Cela explique t-il cette montée de violence que le petit « Dan », l'unique enfant de cette famille regarde, avec ses yeux d'enfants déjà pervertis par cette vie. Mais Dan peut-il trouver un équilibre, grandir normalement en vivant avec un père joueur et violent, une mère distante et lunatique, des oncles bien étranges. Chaque membre de cette famille a une philosophie bien spéciale de la vie où la violence et la méchanceté règnent et sont complètement banalisées. « Dan » en conclura tristement que le « chat talisman » ne sert strictement à rien, c'est juste un acte violent de plus.

J'ai vraiment beaucoup aimé le réalisme de ce roman, même s'il peut heurter notre sensibilité. On retrouve dans ce roman la part de réel qui est fortement présent dans les livres de Claudie Gallay.. Des histoires romanesques certes mais avec toujours un pied dans la réalité !

Il me reste encore 2 romans à lire de cet écrivain : son premier « L'office des vivants » et aussi un livre pour les ados « les années cerises », que je vais lire très vite !!
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Un cirque qui a perdu de sa superbe dans un coin assez moche, tout près du périphérique.
Le chapiteau fuit, il reste 2 tigres et une guenon … et un public inexistant. Pourtant le père, joueur et malhonnête est certain que la chance va tourner un jour.
Tout est sordide dans cette histoire le lieu, les parents qui n'aiment pas vraiment leur fils Dan, enfant sacrifié dont on s'occupe peu, juste pour une taloche de temps. Dan qui s'accroche à sa guenon…Et à Zaza, une fille un peu perdue, bancale comme leur vie à tous deux.
Chez les Pazzati il y a les oncles aussi, Chicot, vieux sage qui aime les fleurs, l'oncle Jo et son saxo et Sam un peu magouilleur.
Ils vivent en marge, repliés sur eux-mêmes. D'autant plus qu'un pylône, tombé lors d'un coup de vent les bloque dans ce camp dont ils voudraient s'échapper rapidement. Claudie Gallay nous décrit un univers terrible, même si on y trouve un peu d'humanité.
Dan est touchant, perdu dans un monde d'adulte qui ne lui a pas donné les codes.
Un roman implacable, violent et superbe.
Les six premières pages donnent le ton….
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Comme toujours, Claudie Gallay me séduit avec son ton râpeux et fin, subtil simple et profond. La palette des personnages m'a beaucoup plu :
l'oncle Jo et son saxo
la mère d'une beauté brulante et violente, si peu traditionnelle
Zaza et ses sons écorchés
le père, dompteur de tigre à la dérive, à la masculinité d'ogre, dompté malgré lui par la folie du jeu
la guenon, l'oiseau, les chats
dieu, roms, église et son curé
balançoire, pylone, chiens volés, trains
et en manteau de rêve, la mer et son infini merveilleux vers laquelle tendent toutes les lignes de ce magnifique portrait d'enfant perdu
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Dan est un petit garçon qui appartient à la famille rom Pazzati.
Son existence se déroule au bord d'un périphérique et le cirque de la famille se meurt car un pylône est tombé et les empêche d'aller planter leur tente ailleurs. En outre, le père de Dan a un vice : le vice du jeu et ses dettes lui attirent de graves ennuis. Enfin, son père voudrait qu'il reprenne le flambeau pour dompter les tigres ou jongler. Mais Dan préfère la musique.

Nous découvrons par les yeux de Dan, l'existence des gens du voyage.
Dan un enfant, qui malgré les vicissitudes de la vie, lutte contre les difficultés, célèbre la vie et fait preuve de fierté et d'une importante rage de vivre tout en rêvant de l'immensité de la mer, afin d'échapper au naufrage de ses parents et repartir pour un nouveau voyage.

Un livre réaliste où pauvreté, fracture sociale et survie font le lit de ces vies sans espoir, sans réversibilité, ni perspective. Un livre lucide et bien sombre.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Le visage de l’oncle Jo, je l’ai oublié. Ses yeux, ils étaient marrons mais je ne les vois plus. Même quand je ferme les miens.
Sa musique, je m’en souviens.
C’est pour ça, un jour, j’irai chercher le saxo. Je suis heureux de ça. Je ferme les yeux et je sens la musique qui me vibre dans le ventre. Le bonheur ça ne dure pas.
Mam’, de nous trois, c’est Pa’ qu’elle préfère. Elle l’aime avec tout le noir de ses yeux. Parfois, elle le regarde tellement fort qu’il est obligé d’arrêter de parler. Il ne peut pas lutter.
Elle est comme ça Mam’.
Elle ne dit rien. Elle regarde.
Ses yeux, c’est plus que la parole.
Maintenant , avec ses yeux, elle va tuer Pa’.
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Toutes les villes se ressemblent. Avant d'arriver ici, on en a traversé mille sans jamais s'arrêter.

Ce terrain vague, on ne l'a pas choisi. On est arrivés un jour de grande pluie, les routes étaient inondées, on ne pouvait pas aller plus loin. On s'est arrêtés sur le premier terrain qu'on a trouvé. Un coin d'herbe rase en sortie de l'autoroute, avec le périph' tout autour, la voie ferrée.

On a planté le chapiteau derrière le pylone, sous l'aire de retournement, avec les camions, les caravanes et cage des tigres. D'une certaine façon, c'est facile de venir jusqu'à nous.

L'endroit, on l'a baptisé Al'Bamo. C'est Pa' qui a décidé ça parce qu'en iroquois, Al'Bamo ça veut dire paradis.

En vrai, ça s'appelle le rond-point de la Pologne.

Quand on est arrivés, je dormais. Je n'ai pas vu la mer. Quand je grimpe à la cime du camion, je ne sais même pas dans quelle direction regarder.

- Mam' ?

- Quoi encore...

- Ça fait combien de temps qu'on est là ?

- Deux semaines, un peu plus.

- Et c'est loin la mer ? Je demande.

Mam' écrase sa cigarette. Tous les jours je lui demande, à force elle ne répond plus.
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Je lui raconte les chiens et comment Mam' est belle quand elle s'enferme avec Pa' dans le camion. Les fleurs de sang à l'intérieur de ses cuisses. Je lui raconte le tas de terre sur l'oncle Jo et la peur du chat quand on l'a cimenté.
A la fin le curé il ne sait plus où regarder.
Son odeur change, elle prend un goût de sueur. Il se penche sur ses mains comme s'il cherchait une réponse.
Il n'y a pas de réponse
Il doit bien se rendre compte parce qu'il secoue la tête
- Je vais prier, il dit
Il relève ses manches.
- Je vais prier....
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Mam' dit que la poussière garde la mémoire des choses vivantes. Dans sa caravane, il y en a beaucoup. Sur les meubles, sur les chaises. Elle dit que toute sa mémoire est là. Quand elle est triste, elle fait des dessins avec son doigt et c'est tout le passé qui lui revient.
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Le lendemain, on rapproche les caravanes, on regroupe tout au plus serré.
Maintenant, de la cime du camion, je vois les immeubles, les maisons, les grues et toutes les routes qui se croisent par-dessus.
Je me crois sur une île.
Il y a des jours où la mer, c'est très loin.
Et puis des jours où je la sens à côté.
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Vidéo de Claudie Gallay
Grandir, trouver son chemin, sa place dans le monde, rêver, évoluer et s'adapter, c'est le grand défi de la jeunesse. Luc Chomarat "Le fils du professeur" (La Manufacture de livres), Clara Dupont Monod "S'adapter" (Stock) et Claudie Gallay "Avant l'été" (Actes Sud). Animée par Élise Lépine, journaliste
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