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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alors là, c'est mon coup de coeur littéraire depuis le début de l'année 2014 !

Le livre de Faïza Guène est superbement écrit : elle se pose les bonnes questions, elle est drôle, réaliste, parfois cynique et c'est l'un des romans les plus originaux qu'il m'ait été donné de lire.

Les personnages du roman sont tous très attachants. J'ai beaucoup apprécié la mère : envahissante au possible, avec sa tendance à résoudre les problèmes par la nourriture en abondance, ses maladies imaginaires pour ne pas qu'on la contrarie, sa susceptibilité à fleur de peau et sa légère tendance à l'exagération.. Il y avait comme un petit air de déjà vu ! Même Dounia, qui va pourtant faire des choix radicaux dans sa vie trouve grâce auprès du lecteur à la fin du roman lorsque l'on gratte un petit peu la couche du personnage.

Faïza Guène a effectué un travail remarquable dans l'élaboration de ces personnages qui sont à la fois complexes, touchants et captivants.

L'auteure s'est identifiée à travers le personnage de Mourad qui reste celui qui a le plus les pieds sur terre parmi sa famille un peu loufoque. Mourad observe sa famille se déchirer puis se réconcilier ; il assiste à tous les évènements familiaux sans jamais prendre clairement parti, mais tout en étant doté d'une extrême sensibilité et d'un très grand sens de l'observation.

L'auteure veut attirer notre attention sur plusieurs points : les conflits entre les générations, la construction de soi lorsqu'on a une double-culture etc.. qui sont des sujets qui parlent notamment à ces enfants d'immigrés (dont je fais partie) et dont les parents sont venus s'installer en France avant ou à leur naissance.

Doit-on renier son héritage familial pour totalement s'intégrer ou au contraire le préserver à tout prix quitte à s'éloigner de la culture de notre pays d'accueil ? Que faire en cas d'incompatibilités ?

Voilà un roman qui mérite de faire parler de lui et à mon avis, on ne devrait pas tarder à avoir une adaptation sur grand écran.. Affaire à suivre..

Lien : http://mademoisellechristell..
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C'est frais, jeune, pétillant, drôle ... autant le dire, j'ai beaucoup aimé ce roman. Lu d'une traite en une journée, il est, pour moi, d'une belle qualité. Il raconte, ce livre, la famille Chennoun; une famille d'origine algérienne installée à Nice. Il y a les parents et, dans l'ordre de naissance, Dounia, Mina et Mourad. C'est lui qui écrit. C'est lui qui raconte. Il dit le départ de sa sœur aînée étouffée par l'amour maternel et les traditions, il dit la gentillesse de Mina qui, pour ne pas faire souffrir ses parents, s'est toujours comportée comme la fille idéale, il dit la bonté de son père, l'amour envahissant de sa mère. Il dit aussi sa solitude et son amour pour la littérature. Il dit avec tendresse et humour sa famille touchante et émouvante. J'ai aimé le lire et l'écouter. J'ai aimé l'histoire racontée. J'ai aimé aussi la critique que l'auteure fait.

C'est de l'intégration française qu'elle rit, de l'assimilation forcée qu'elle se moque; cette assimilation qui ne suffit pas en vérité à faire de l'immigré/réfugié un bon français car il est toujours, éternellement, renvoyé à ce qui fait de lui un étranger. On lui demande d'effacer, d'oublier, de s'extirper de ce qui fait son identité pour acquérir celle de sa nationalité mais c'est quoi au juste être français? Comment le devient-on? Quel est son contenu? Qui sait la définir? On sent bien que la langue ne suffit pas à faire "le Français", on sent bien que la citoyenneté non plus. On peut être un bon citoyen respectueux des valeurs françaises parfaitement intégré à la société, avoir un travail, un foyer, payer ses impôts, respecter les lois, il manque toujours quelque chose aux yeux de celles et ceux qui savent, eux, définir l'identité française. Elle est, cette identité, un "nous" jamais vraiment défini qui permet d'écarter celles et ceux qui sont éternellement "eux". Eux qui ont une couleur de peau, une consonance, une résonance, une apparence qui vient d'un ailleurs. Ils le savent, ils le sentent les "vrais français". Ils ne sont pas dupes. Eux savent ce qu'être français mais ils ne veulent pas l'expliquer car il y a des évidences qui n'ont pas besoin d'être racontées. Ils sont français, ils n'ont pas de doute sur le contenu de leur identité. C'est forcément différent pour l'enfant d'immigré/réfugié qui DOIT devenir français; lui doit savoir ce qu'on attend de lui précisément, ce qu'il faut faire pour ne pas être considéré comme étranger à la société. Il doit savoir mais comment? personne ne lui a expliqué. Il faut faire quoi pour devenir français, pour faire partie de la communauté? Changer son prénom, la couleur de sa peau, célébrer Pâques et Noël, manger du porc, boire du vin, aller à l'Eglise? Est-on bien sûre que tous les français le font? Alors que faire d'autres? Oublier sa famille, ses parents, sa langue dite maternelle, refuser leurs coutumes et traditions même quand elles n'ont rien de dangereuses pour la République et la Patrie?

Ils savent celles et ceux qui demandent à oublier ce que ça coûte aux enfants d'immigrés et de réfugiés? Ils savent à quelles difficultés psychologiques ils peuvent être confrontés? Ce que ça fait de se sentir écarté, tiraillé? Ils savent les tensions qui se vivent, les problèmes qui se créent? Faïza Guène n'a pas tort. Ça donne entre autres des Dounia: des filles qui se perdent, qui ne savent plus comment il faut être, des femmes qui croient que le féminisme c'est le refus systématique du mariage, de la vie rangée; que la liberté passe par les petites jupes et le carriérisme, la cigarette et les boissons alcoolisées; que le féminisme impose une éternelle confrontation avec la famille reléguée dans l'arriérisme; des femmes qui payent le prix de leur combat parfois mal pensé et qui finissent dans la solitude la plus complète; ces mêmes qui, plus tard, une fois la vie passée, vont venir nous expliquer qu'il est finalement difficile pour un être de s'extirper complètement des valeurs, coutumes et traditions inculquées. C'est déjà compliqué pour un enfant d'immigré/réfugié de vivre écartelé entre deux mondes dit inconciliables; c'est déjà dure pour lui d'être un enfant d'ici et d'ailleurs. Il doit, seul, créer le pont qui lui permettra de circuler entre les deux espaces-temps. C'est, pour lui, déjà compliqué mais quand d'autres viennent s'immiscer dans sa vie privée pour le faire culpabiliser et/ou lui faire peur en lui expliquant qu'il est menacé parce que pas français, pensez aux dégâts que ça fait. J'en ai vu des jeunes qui se sont perdus ou sont toujours encore perdus, ne sachant pas qui ils sont, ce qu'ils doivent être, ce qu'il faut faire pour être. La vérité, c'est qu'ils seront, quoiqu'ils fassent, quelque soit leurs efforts, des étrangers aux yeux de la société qui refusent de les voir français.

J'ai beaucoup écrit, beaucoup parlé, je dois ici m'arrêter. En bref, je vous conseille ce roman plein de douceur et de fraîcheur qui ne peut, bien entendu, se résumer à ce que j'ai écrit et pensé.
Lien : http://mezelamin.blogspot.fr..
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Dans "Un homme, ça ne pleure pas",Mourad, le narrateur, raconte l'histoire des Chennoun, une famille algérienne, installée à Nice, et en plein psychodrame. Sa soeur aînée, Dounia, a claqué la porte pour aller vivre sa vie, elle deviendra avocate et entrera en politique, un sosie de Rachida Dati.Ses parents se consolent avec sa petite soeur, Mina, fidèle à la tradition, qui se marie et fonde une famille tandis que lui les abandonne à son tour pour enseigner dans un lycée du 9-3.

La question de l'héritage des traditions est au coeur du sujet de ce roman.
Les portraits de famille sont particulièrement réussis chez Faïza Guène. On ne s'ennuie pas une seconde avec les Chennoun.
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Un très bon roman, très bien écrit, très réaliste.
L'auteur nous dépeint la vie d'une famille d'origine algérienne vivant à Nice.
Le père est un cordonnier analphabète, la mère nourrit et aime (en les étouffant selon eux) ses trois enfants. le narrateur est le seul fils, très observateur et sensible, il assiste aux disputes familiales dues aux conflits de génération, aux caractères trop différents. Les personnages sont complexes, jamais caricaturaux. Ce roman pose de bonnes questions sur l'appartenance à deux cultures différentes, ce qu'on peut garder, ce qu'on rejette, l'importance des traditions vs la volonté de s'émanciper. Les trois enfants de cette famille sont à la recherche de leur identité et doivent trouver aux-même leur propre voie. de l'humour et aussi des moments poignants, de l'émotion. On passe un très bon moment.
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C'est la vision d'un "beur" de 2ème génération, devenu prof de lettres, sur sa famille, son éducation, et sur la société. C'est agréable à lire, et offre un regard sur la difficulté à s'intégrer dans une société autre que la sienne d'origine. Mais vision au fond pas très éloignée de la perspective de Cavanna dans "les ritals" autre livre (que j'ai adoré).
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Quelle famille que cette famille Chennoun!
Faïza Guène se met dans la peau du fils de la famille, Mourad, mais elle parvient à accomplir un tour de force en rendant tous les personnages (pourtant aux tempéraments parfois opposés) hyper attachants.
Je pourrais vous dire que ce roman ferait une jolie petite comédie de cinéma, et ça en fera probablement une, mais ce n'est pas que cela, et perso je ne suis pas loin de vous dire que ce fut un coup de coeur ((long) aparté: entre nous, la couv et le titre m'avaient un peu freinée, mais la presse, le passage de Faïza Guène à la Grande Librairie et enfin la sélection de ce roman dans les livres du comité de lecture de ma médiathèque ont enfin eu raison de moi. Et tant mieux!).

Mourad, fils un peu "passif" mais très drôle, nous parle de la vie, du parcours, de sa famille algérienne, mais cela pourrait être une famille de toute autre origine, avec ses identiques soucis et excès.

J'ai beaucoup ri devant le personnage haut en couleur qu'est la mère, envahissante et excessive (ah la scène des multiples messages téléphoniques...); en lisant les premiers jours de Mourad en tant que prof de ZEP en région parisienne (et découvert la laxophobie, qui le pousse à vénérer l'Imodium... :-)); en découvrant un tableau cynique et hilarant de Nice et de ses habitant(e)s; en "rencontrant" une riche parisienne au prénom de Liliane (...), et une journaliste au doux nom... que vous découvrirez...
Lien : http://blablablamia.canalblo..
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Il me tardait de lire le dernier livre de F Guène. Je n'ai pas été déçue, j'ai passé un agréable moment en compagnie de la famille de Mourad!
Mourad, le narrateur, jeune professeur de français nous raconte la vie de sa famille: entre un père analphabète, une mère un peu envahissante et ses deux soeurs que tout oppose. Mina reproduit le schéma familial et Dounia le rejette et choisit de s'éloigner de la sphère familiale. Tout le propos du livre est là. F Guène pose la question de la transmission familiale. Peut-on si facilement s'affranchir de ce que nous inculque la famille sans souffrir ? Sommes-nous pour autant plus heureux en choisissant de suivre la pensée familiale ? Comment arriver à trouver sa place et à créer sa propre identité face à ce conflit entre génération?
Ce qui caractérise ce roman et qui fait qu'il se démarque réside dans le style. F Guène a le chic pour trouver des images très drôles et qui parlent à tout le monde ! Plein de mordant, comme à son habitude F Guène nous brosse des portraits de personnages hauts en couleur !
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J'ai adoré ce livre plein d'humanité, dont le héros est un anti héros : obèse, complexé, seul, mais très gentil en toutes circonstances. Il fait avec tout le temps, il ne se bat pas mais a une vraie conscience, ne subit pas non plus. C'est profond avec une écriture légère, très facile à lire. Il y a de l'humour. Bref, c'est parfait et je suis triste d'avoir refermé ce livre.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Ce livre est accrocheur mais nullement racoleur. Son ton est juste et percutant, sa trame littéraire est bien ficelée même si sa construction n'est pas particulièrement originale. Sa lecture est entraînante. J'ai beaucoup apprécié les personnages du père et de la mère qui m'ont ô combien rappelé ceux de nombreux amis. Toute la truculence, la force et la faiblesse de la parentalité mais aussi de la filiation y sont fort bien décrites. Avec justesse, honnêteté et sincérité. Mais sans pathos et avec beaucoup d'humour.
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Nice, Années 2000

Dans la famille de Mourad, il y a le père, cordonnier de métier, il se sait ni lire ni écrire mais ne ménage pas sa peine pour que ses enfants aient un meilleur avenir. La mère, aussi aimante qu'envahissante et deux soeurs que tout oppose.

Quand l'aînée, Dounia décide de quitter le cocon familial trop étriqué pour elle, Mina, la cadette suivra une route toute tracée pour le bonheur de ses parents.

Dans cette fresque familiale, l'identité culturelle est à l'honneur. Issus de parents d'origine algérienne, tous les membres de cette famille vivent leur rapport aux racines et à la France de manière différente voire opposée. Doit-on renier l'héritage familial pour totalement s'intégrer ou au contraire le préserver à tout prix quitte à s'éloigner de la culture du pays d'accueil ?

Des personnages élaborés, profonds et attachants et une intrigue plus que d'actualité qui met le doigt dans la complexe construction de soi lorsqu'on a une double-culture. le tout arrosé d'humour, de réalisme et d'une pointe d'espoir.

Un récit de vie aiguisé, frais et sans mièvrerie dans l'écriture si caractéristique de Faiza Guène, drôle et tranchante.

A lire sans modération !
Lien : https://www.instagram.com/ne..
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