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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne vais pas retenir votre attention très longtemps, beaucoup ont déjà exprimé leur appréciation sur ce livre... j'y ajoute, vite fait, ma voix.
Dès le début, j'étais dans l'ambiance... jusqu'à ressentir cette histoire comme un réel moment de vie pris sur le vif. de succulentes petites phrases m'ont maintenue très souvent avec le sourire aux lèvres, et parfois la larme à l'oeil.
C'est drôle et sensible sans mièvrerie.
Voici un excellent moment de lecture que je recommande sans hésiter.
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« Où t'étais ? T'as vu l'heure ? Je vais t'apprendre, moi, à me respecter !
Tu crois que tu t'appelles Christine » ?
Ces mots Abdelkhader les a dits maintes et maintes fois à Dounia, sa fille ainée, la rebelle, celle qui ose lui tenir tête, à lui, le « padre ».
Finalement, elle partira, pour être libre et vivre sa vie et ses rêves, tout simplement. Elle deviendra avocate, se lancera dans la politique et écrira un livre.
Une vie réussie également pour Mourad, le narrateur, professeur dans la banlieue Parisienne.
La benjamine, Mina, la discrète, fidèle à l'image de la mère s'épanouira en élevant ses enfants.
Un conflit de génération aggravé par un déracinement culturel constitue la trame de ce roman magnifiquement écrit.
On y voit le choix forcené des enfants d'accéder au modernisme s'opposant à la rigueur des parents imprégnés de manière irréversible de leurs traditions ancestrales.
Un dur parcours conté avec une pointe d'humour par Faïza Guène, ou les liens familiaux seront soumis à rude épreuve mais résisteront finalement à l'explosion familiale.
Une remarquable démonstration d'intégration qui surmonte toutes les difficultés même les plus grandes.
A l'origine, pas particulièrement sensibilisée par cette question, l'auteure a réussi à me faire prendre conscience du prix à payer par ces déracinés.
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Dans la famille de Mourad, c'est le papa que je préfère. Il ne sait ni lire ni écrire, et quand il demande à son fils de lui faire la lecture à haute voix, il attend que l'intonation soit celle d'un journaliste. Cordonnier, il ne compte pas sa peine pour que ses trois enfants puissent ‘travailler avec leur tête', eux.
La maman est du genre ‘mama' excessive et étouffante, mère méditerranéenne, mère juive, appelez ça comme vous voulez - « une mère pieuvre aussi aimante qu'envahissante ».

L'éducation de ce couple algérien exilé à Nice aura des effets différents sur les trois enfants : l'aînée reniera ses origines au nom de la laïcité et de l'émancipation féminine ; la cadette, docile, suivra la ‘voie tracée' ; tandis que Mourad, le benjamin, sera à la hauteur des ambitions paternelles en devenant prof de français.

Encore une chronique familiale tendre, émouvante et bien vue.
Et comme l'auteur est Faïza Guène, fille d'émigrés algériens, il est question d'identité culturelle et de volonté de s'affranchir des traditions, d'autant plus forte, sans doute, lorsqu'on a changé de pays, et/ou de milieu social (cf. Annie Ernaux, Edouard Louis...).
Au-delà de ces thématiques, on retrouve toutes les difficultés d'une famille ordinaire : différends dans le couple parental, querelles dans la fratrie notamment quant au partage des tâches pour veiller sur les vieux parents, brouilles durables…

Un bon moment de lecture, qui m'a rappelé certains romans de Samuel Benchetrit, Yaël Hassan, ‘Entre les murs' (Bégaudeau), ‘Présent' (Benameur)…
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Roman repéré à La Grande Librairie et fortement conseillé par la médiathèque que je fréquente : deux bonnes raisons de se lancer sur ce roman.

Dans ce roman, Faïza Guène fait le portrait d'une famille d'origine algérienne dont les membres vivent leur rapport aux origines et à la France de manières très différentes. Et les confrontations sont parfois juteuses !

Si le début ne m'a pas trop emballées - la fin non plus d'ailleurs. Il faut tout de même reconnaître que Faïza Guène a fait le choix d'une narration très simple, très vraie et drôle - un parler très algérien ! - ce qui en fait un récit authentique et touchant.
Grâce à la chaleur et la simplicité de ses personnages d'origines modestes, l'auteur fait ressortir des contradictions "honteuses" de la société française moderne. Ces reproches visent principalement les relations humaines avec l'ingratitude et le manque de respect des enfants vis-à-vis de leurs aînés (et surtout de leurs parents!) et le manque de liens sociaux profonds entre les gens devenus aussi facilement jetables et remplaçables que des objets high-tech.
Et parallèlement à cela, Mourad (le personnage principal) qui devient professeur de français dans le 93 assiste assez perplexe aux éternels débats entre ses collègues sur le glissement des valeurs familiales et les conséquences dans leur métier (jeunes avec des repères flous que le système n'est plus apte à aider avec des simples transmetteurs de savoirs).
Dans ses descriptions j'ai autant reconnu des moments vécus dans ma propre famille ou avec des amis, et aussi dans mon travail ! (la précision des faits "made in Education Nationale" est d'ailleurs bluffante!)

En revanche, j'ai trouvé que le personnage de Dounia - celle qui s'éloigne de sa famille et des traditions pour s'assimiler totalement à la vie française - beaucoup trop caricatural. Bien sûr, il n'en reflète pas moins une certaine réalité, mais la façon de la diaboliser est bien trop surfaite ; et l'auteur y perd de sa crédibilité. On comprend bien à travers ce personnage l'attachement de Faïza Guène à ses traditions, ses racines et le caractère immuable et sacré qu'elle leur prête. Mais entre ce personnage et la diatribe enflammée pro port du voile à l'école : non ! c'est trop. Certes, je ne partage pas son point de vue, mais là n'est pas le problème, il me semble que son opinion aurait pu être exprimée de façon moins vindicative.
Au final, comme son personnage qu'elle critique tant, Faïza Guène semble vouloir régler des comptes. Peut-être cette fougue mal dirigée sera-t-elle plus raisonnée avec l'âge..

Malgré ce petit bémol, ce fut une découverte bien sympathique !
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Un joli roman sur l'héritage familial. Mourad est né de parents algériens. Dans la fratrie , ils sont trois. Chacun à sa manière va tenter de réussir sa vie, soit en suivant le modèle familial pré établi, soit en bousculant les codes, soit en conjuguant les deux.
J'ai aimé ce roman par son humour , son absence de jugement aussi.
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A part bien planqué dans l'obscurité d'une salle de cinéma, où mes glandes lacrymales se lachent sans complexe, j'ai souvent mis en application, de manière souvent inconsciente, ce précepte certes archaïque mais qu'on entend encore assez souvent selon lequel un homme ne doit jamais sangloter en public, de crainte d'être vite catalogué comme une "femmelette".

Ce genre de principes, qui vient plus de la cour d'école que de l'éducation paternelle, je m'y suis raccroché coute que coute vu que je n'étais pas le plus viril des garçons et qu'il fallait bien essayer de donner le change aux yeux d'autrui.

Bref, il n"y a pas que dans la culture méditerannéenne qu'un homme ne doit pas pleurer, même si, forcément, c'est quelque chose qui a est encore plus ancré dans les moeurs et c'est donc pour cela que Faïza Guène, cette jeune auteur française d'origine algérienne, révélée avec l'excellent 'Kiffe Kiffe demain' il y a déjà 10 ans, a pris cette phrase "un homme ça ne pleure pas comme titre de son nouveau roman, sorti en ce début d'année 2014 et qui est incontestablement un des grandes réussites de la littérature française de ce début d'année.

"Un homme, ca ne pleure pas" est un roman qui réussit le pari d'être tout autant drôle que touchant, et comme dans son premier roman, et alors même que ses deux autres romans étaient moins réussis, la jeune romancière retrouve sa verve et son regard si juste et si aiguisé sur le quotidien d'une famille, très certainement proche de celle qu'elle a connu, mais dans laquelle on arrive à reconnaitre ses proches, tant il nous semble réels et humains, dans leurs lâchetes ordinaires, et leurs actes de bravoures lambda.
Et le plus touchant de ces protagonistes, c'est certainement le père, très pudique, très peu loquace mais en même temps si fier de ses enfants et dont la maladie et la présence et à l'hospitalisation va faire baisser la garde.
Un personnage qui fera rompre sa promesse de ne pas faire pleurer un homme aussi bien au narrateur de l'histoire qu'au lecteur masculin et blogueur de surcroit, extrêmement touché par ce très beau roman.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'auteur retrace avec un art consommé de la formule une tranche de vie de Mourad, jeune prof de français stagiaire et sa famille.
Style truculent, intimiste, phrases en verve, . Voilà ce qu'on retient en liminaire.
Mourad d'origine algérienne a toujours vécu en France, à Nice précisément. Son père, un ancien cordonnier, mais aussi ferrailleur, brocanteur… En fait, il récupère tout ce qu'il trouve au grand désarroi de sa mère qui voyait son jardin devenir un genre de "cimetière de ferraille. Ça déborde de partout…". "Des vieilles machines à laver rongées par la corrosion, de la tôle, des bancs publics, des panneaux de signalisation, une chaise d'arbitre de tennis"… Sa mère, femme au foyer, est comment dire très dévouée. Comme toujours. Ça ce n'est pas très gênant. Ce qui est …c'est qu'elle en attend en retour». Et après il y a ses deux soeurs : Mina et Dounia. Mina a toujours eu une tendresse pour les vieux. "Adolescente, elle passait ses mercredis après midi à jouer au Scrabble à la maison de retraite". "Elle y travaille aujourd'hui". A 20 ans, Mina a rencontré Jalil, un aide soignant de la maison de retraite et ils ont trois enfants.
Sa deuxième soeur, Dounia, n'a pas eu la même voie, la même vie. Très tôt elle s'est rebellée contre les règles de sa famille. "Les conflits sont devenus de plus en plus fréquents. Dounia rentrait de plus en plus tard, sans rendre compte à personne et ne racontait que très peu de choses sur sa vie. Cependant Dounia a réussi brillamment sa formation et est devenue avocate comme elle le voulait". Puis elle a quitté la maison «les yeux embués, sans se retourner… 10 ans sans la voir". Mourad lui, entretemps, a continué à grandir, bon élève mais toujours seul. D'ailleurs la solitude l'avait conduit à aimer les lettres et enseigner le français. Il a réussi à décrocher le Capes, le certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du deuxième degré. Mais pour son premier poste, on l'a envoyé en région parisienne, en Seine-Saint-Denis, le 93, au grand dam de sa mère. "Si j'avais su que tu deviendrais professeur on serait retournés en Algérie après la retraite de votre père. Là-bas les enseignants sont respectés au moins".
Mourad va donc partir pour Paris où il sera hébergé par son cousin Miloud, un drôle de personnage celui-là aussi. Car "Miloud avait passé beaucoup de temps assis aux terrasses des cafeterias algéroises dans sa jeunesse. C'était un amateur de presse". Il a changé. "Ce n'était plus du tout le jeune homme que j'avais laissé à Alger ; celui qui, en se levant le matin, se nettoyait les yeux avec sa salive", écrit Faïza Guène. Maintenant, il fréquent Liliane, une bourgeoise fortunée qui réside au XVIe arrondissement de Paris. Elle a même un majordome, Mario. C'est dire … "C'était une grande bourgeoise, chargée d'un nom à particule, traînant des comptes en banques en Suisse, des biens immobiliers". "L'appartement de Liliane est bondé comme un wagon de la ligne 6 à 18h40", glisse l'auteure dans son roman. Liliane a un demi-siècle et un fils unique, Edouard, qui vit à New York.
Par ricochet donc, Mourad est hébergé par Liliane et Miloud. C'est dans ce contexte qu'il va commencer sa vie de professeur au collège Gustave Courbet. Son père, souffrant d'un AVC, avant qu'il ne parte de Nice a exprimé à Miloud son souhait de revoir sa fille Dounia avant de mourir. C'est à Paris que Mourad reprend contact avec sa soeur qu'il emmène revoir son père.
Voilà à grands traits la trame de Un homme, ça ne pleure pas. Avec ce roman, Faïza Guène a montré tout son talent d'écrivain à sensibilité singulière. L'écriture y est sans fioritures, simple mais parfois très inspirée. Un roman qui se lit d'un trait

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L'auteure nous conte l'histoire de Mourad, enfant puis adulte dans une famille d'origine algérienne vivant à Nice, histoire indissociable de ses soeurs, dont l'une choisi de vivre libre, à la Française, et quittera sa famille, et l'autre, qui restera attachée aux traditions familiales. Mourad, quant à lui, ne se dépêtre pas bien de tout cela avec une mère omniprésente et un père qui l'a également profondément marqué.

Le tout est raconté avec subtilité, par petites touches, et l'auteure nous rend le personnage de Mourad ô combien attachant. A découvrir et à lire assurément.
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« Un homme, ça ne pleure pas », telle est la devise de la famille Chennoun, en tout cas celle du 'padre'.
Ce cordonnier et son épouse ont quitté l'Algérie pour la France où ils ont élevé leurs trois enfants : Dounia, Mina, et Mourad, petit dernier de la famille et narrateur.
Dounia, c'est la rebelle de la famille, qui refuse le destin déjà tracé pour elle par une mère trop possessive et un père attaché aux traditions.
Mina en revanche met un point d'honneur à répondre aux attentes parentales, se distinguant ainsi de sa turbulente soeur aînée.
Mourad, seul garçon de la fratrie, est couvé par sa mère, et deviendra professeur de français.

Cette histoire semble a priori banale. A travers elle, l'auteure analyse avec finesse l'ambiguité de sentiments et de comportements parentaux. Des parents qui prétendent vouloir le mieux pour leurs enfants, mais qui en réalité projettent sur eux certains de leurs propres rêves et/ou les empêchent de s'émanciper.
Le regard de Mourad sur sa famille et sur lui-même est très lucide. Il me semble transposable à beaucoup de familles. Certains de ses propos relatifs aux rapports à la nourriture font d'ailleurs écho à des explications que j'ai lues dans un essai que je lis en parallèle 'Gros n'est pas un gros mot' (Daria Marx et Eva Perez-Bello, Librio).

Faïza Guène nous présente aussi les difficultés d'une famille algérienne à concilier ses références culturelles et celles de son pays d'accueil. Il n'y a rien de misérabiliste dans ce roman, qui aborde des sujets graves (maladie, difficultés d'intégration,…) sur un ton léger voire humoristique.

Un agréable moment de lecture.
Merci à Canel pour son insistance... 😉
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Faïza Guène a l'art de parler des autres avec humour et bienveillance.
Son roman respire, malgré tous les sujets sensibles qu'il soulève:
Difficultés d'intégration, avec la Mère qui accepte mal les traditions européennes, et qui se plaint continuellement de son rôle de femme à la maison, alors qu'elle souhaite que ses filles suivent le même chemin.
Difficultés d'accéder à la culture, pour le papa qui ne sait pas lire.
Difficultés d'aller de l'avant pour la fille aînée qui rêve de vivre à la capitale, de ne plus suivre les traditions.
Difficultés de communiquer pour le narrateur, ce fils timide devenant prof en banlieue parisienne.
C'est un roman facile à lire mais qui interroge, et qui amène le lecteur à réfléchir sur l'immigration, et, beaucoup plus largement, sur la force des traditions et les marques familiales que l'on porte en soi.
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