Le chant des Stryges (Saison 3), tome 13 : Pouvoirs

Sept années ont passé depuis que Sandor Weltman a sauté dans le vide sous les yeux de Debrah, non sans lui avoir donné les clé de son empire auparavant.

Ces sept années ont été riches en événements, et Corbeyran va distiller tout cela au compte-goutte en 50 planches. Nivek est un taulard remis au travail. Jill bosse pour un cartel de drogue. Debrah a démantelé l'empire de Weltman, et essaie de capturer des Stryges, tout en cherchant les hybrides. Abeau et Cylinia commencent à comprendre que Debrah les a doublés. Les Stryges les enjoignent à faire bouger les choses de manière à mettre fin à l'infertilité des Stryges, ce qui conduirait à leur disparition (et à celle des humains).

Le tome débute par 4 scènes qui se déroulent toutes le 24 décembre, à différents coins du globe. On retrouve avec plaisir l'ensemble des protagonistes des deux premières saisons. Et on découvre quelques nouveaux personnages très intéressants... dont Carson, un hybride, tueur en série sanguinaire et cruel, descendant de la Bête du Gévaudan...

Les premières pages sont quasi exemptes de texte. Les planches passent crème. Ce n'est pas donné à tout le monde d'arriver à faire parler les cases sans avoir besoin de leur ajouter du texte. Guérineau y arrive magnifiquement bien. Il a fortement progressé en 13 albums. le trait est sûr et affirmé. Il donne l'imprression de pouvoir/savoir tout faire.

Le scénario est complexe, maus Corbeyran s'arrange pour que le lecteur suive. Pas d'hermétisme de mauvais aloi. Les choses sont claires. Les enjeux nets et le lecteur (moi, déjà) se régale.

Comme entre le premier et le second cycle, sept années sont passées. Debrah a repris les rênes de l'organisation de Weltmann mais loin de s'occuper des stryges, elle se concacre aux hybrides, dont un certain Sinner Carson. Nivek, emprisonné pour les meurtres de Melly et de son père, reviendra également sur le devant de la scène. Abeau et Cylinia sont contactés par les stryges afin de régler leurs problèmes de survie. Jill, livrée à elle-même, est redevenu une tueuse de l'ombre...
Forts de toutes ces pistes, l'intrigue démarre sur les chapeaux de roues. le récit est toujours aussi rythmé, le dessin est d'excellente qualité. Il nous reste à lire la suite en espérant que les promesses soient tenues.
Le second cycle s'essouflait par moments, si Corbeyran reste sur son idée de six tomes par cycle, il a intérêt à susciter l'envie.

Voici donc le 1er tome du 3ème cycle du Chant des Stryges. Même si le tome 12 m'avait fortement déçu (tout ça pour ça !), je n'en attendais pas moins que de découvrir la conclusion de cette série.
La réussite de cet album tient essentiellement au dessin de Guérineau, parfaitement maîtrisé. le trait est efficace et précis. du grand Guérineau. On reconnaîtra d'ailleurs dans certains personnages secondaires quelques figures connues (Sébastien Chabal, Sawyer...).
Le scénario me paraît moins réussi. Les 35 premières pages servent à exposer la situation actuelle des personnages (Sept ans se sont écoulés depuis le dernier tome) et à nous rappeler les enjeux de cette saison. Une phase d'exposition peut-être nécessaire mais assez ennuyeuse en soi.
La dernière partie se révèle plus intéressante avec la mise en place réelle de l'intrigue de cette dernière saison.
Au final, je trouve cet album presque trop bavard, ce qui donne parfois l'impression que ce qui est intéressant n'est pas dessiné. Mais les perspectives offertes par les dernières pages laissent à penser que la suite sera plus rythmée et plus intéressante.

Cette troisième saison nous emmène 7 ans après les événements de la saison précédente, mais l'histoire s'enchaîne comme si le temps n'avait pas passé. Nous retrouvons l'héroïne des tomes précédents, Debrah, maintenant aux commandes de l'empire de Weltman qu'elle utilise pour ses propres fins car elle est désormais impliquée, et souhaite plus que tout faire la lumière sur toutes ces expériences. le rythme est toujours haletant, les dessins énergiques et le scénario nous réserve toujours de bonnes surprises. Une série que je lis toujours avec plaisir même si trouve qu'elle commence un peu à s'épuiser et à tourner en rond.