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3,31

sur 128 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
"Il ne faut pas vous en faire, au Carmel, ce sont les trente premières années qui sont les plus difficiles." Alain Cavalier (Thérèse). 

Voilà le décor est planté......

Lucie, étudiante en khâgne, rend visite depuis plusieurs mois à une communauté de religieuses avec Mathilde, une amie de promotion. La jeune fille pleine de doutes sur son avenir, ses capacités et les enjeux entre étudiants, rêve de grandeur, d'amour absolu, de passion. 

Elle fait le choix de se consacrer à cet idéal, le Christ (mais le choix de la religion catholique est-il délibéré de la part de l'auteure ?), son Modèle, son Amour, elle qui a tant souffert de l'absence de son père décédé dans l'ascension d'une montagne, sa passion à lui, dont elle garde très peu de souvenirs à part le vide qu'il a laissé.

Mais Lucie devenue Marie-Lucie au sein de la congrégation va se voir confronter à un monde clos bien loin de ce qu'elle imaginait..... Tâches ingrates, répétitives sans intérêt autre que l'humiliation, l'oubli de soi, jusqu'à son apparence. Elle va aller de désillusions à ambition, de souffrance à envie de liberté. Mais Lucie est une soumise, elle ne se révolte pas, elle accepte, comme un long chemin de croix toutes ces déconvenues pour aboutir, pense-t-elle au Graal de l'Amour Suprême.

Sur 10 ans nous la suivons sur cette lente intégration, semée d'embûches et elle devra au final faire à nouveau un choix : écoutera-t-elle la raison, la passion ou son coeur ?

Fais donc ce dont tu as profondément envie ! La vie est courte, elle ne doit pas être une punition.(p200)
J'ai tout de suite été attirée par ce livre pour débuter ma participation au Prix Meilleur Roman Points 2018 et je suis en fin de compte assez déçue par ma lecture. Il s'agit en fin de compte d'une sorte de polar religion/manipulation psychologique. 

Bien sûr il y est question de la vie communautaire religieuse mais sous un aspect presque sectaire où les intérêts ne sont pas religieux même s'ils en sont le prétexte mais j'espérais un récit sur l'entrée en religion d'une jeune femme, son parcours, ses désillusions certes mais aussi ses joies, son isolement, son intégration ou non au sein de la communauté.

Le récit se fait à deux voix : Lucie mais aussi Juliette, son amie d'enfance qui n'accepte pas la perte de son amie, son éloignement et ne comprend pas ses choix. Elle fera son possible pour, non seulement, restée proche d'elle et ne pas rompre le lien qui les unit mais aussi lui ouvrir les yeux.

Les relations entre les différents personnages, essentiellement féminins : Mathilde, Soeur Marie-Thérèse, Juliette, Lucie, sa mère et sa grand-mère, ainsi que le père Simon, éminence grise, manipulateur, comptant sur la foi des ouailles mais aussi sur leurs côtés plus sombres : ambition, rancoeur, jalousie, pouvoir, pour déplacer ses pions.

Je n'ai pas été convaincue par les ressorts de l'histoire. Lucie rentre dans les ordres par amour du Seigneur mais surtout par l'attrait de la sérénité des lieux où elle se rend régulièrement en observatrice. Elle cherche un refuge, une douceur, une sécurité qui la protègent de la dureté de ses études et de la compétition mais aussi peut-être pour y trouver une image paternelle qui lui manque, un guide....

Le basculement dans une sorte de thriller psycho-manipulation sectaire ne m'a ni convaincue, bien que possible, ni émue, ni passionnée. Etait-il nécessaire d'en arriver là alors que le début du récit sur sa vocation, ses doutes sur ses choix, sur le regard de ses proches, son engagement paraissait intéressant et original car peu traité à mon avis, la suite et fin se révélant décevantes, cousues de fil blanc et dignes d'une série B, fort convenue dans le genre et je n'ai eu qu'une envie c'est d'en sortir.

Les deux voix, celle de Lucie pénétrée de l'amour qu'elle ressent et celle de Juliette, qui tout au contraire ne voit que la perte d'identité de son amie et son renoncement auraient mérité une meilleure exploitation  avec un effet de miroir dans les attentes, les doutes, les questionnements d'une novice face à son amie qui est son opposée. Une partie de roman est intéressante mais pourquoi l'avoir fait basculer dans une manipulation aussi grossière, qui n'apporte rien et à laquelle on n'adhère que difficilement.

Se lit facilement, écriture agréable, fluide. les chapitres courts, alternant les deux amies, mais on referme le livre en se demandant quel était le but de l'auteure ? Assimiler la religion à une manipulation psychologique à des fins crapuleuses....... Oui mais alors de manière plus subtile, insidieuse. On ne comprend pas qu'une étudiante brillante accepte toutes ces brimades, ces comprimés, ces étouffements alimentaires et psychiques sans révolte.

Un premier roman, pour moi peu convaincant, ayant choisi un final un peu en queue de poisson, comme si elle avait eu l'idée du sujet mais pas la façon d'en venir à bout


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En refermant ce texte, j'ai du mal à retrouver mes idées et de vous en parler de façon objective. En effet dans ce texte, on appréciera le texte court et concis qui met en valeur deux aspects très intéressants et différents du monde religieux. D'une part la volonté d'une femme à devenir religieuse et de l'autre l'incompréhension des personnes extérieurs. Mais il me semble que le texte soulève plusieurs problèmes sans pour autant nous donner les débuts de solution. Revenons plus en profondeur dans ce texte.

Dans ce livre on va suivre le parcours de Lucie, une jeune femme qui décide de vouer sa vie au seigneur et donc de devenir religieuse. Pour ma part ce texte relève de l'interrogation. J'ai beaucoup de mal à concevoir comment dans notre société actuelle on peut encore se tourner vers cette voie. A mon plus grand malheur, on ne me donnera que des brèves réponses peu concluantes. A travers Lucie, c'est toute la communauté religieuse qui est décortiquée. Malgré le texte concis, on appréciera cette critique dans un monde que l'on pourrait enjoliver, mais qui n'est que normal, avec ses failles et ses faiblesses. Ici on critique ce monde où la Foix n'est plus le seul moteur de ces religieuses : argent, pouvoir, reconnaissance et j'en passe.

L'auteure tente également de nous présenter un autre aspect de cette vie : l'incompréhension de la famille et des amies. Pour cette partie, je trouve ici encore que le roman aurait bien plus pousser sa réflexion. On ne fait que survoler cette réalité qui me semble omniprésente pour les familles et amies qui voient un être cher partir dans ces congrégations religieuses. Là où les portes sont fermées, le monde extérieur ne peut pas savoir ce qu'il s'y passe et ne possède que sa propre imagination pour combler les blancs.

Dans cette lecture il y a deux poids deux mesures. J'ai apprécié le côté court du texte, on ne s'étale pas. On met sous lumière que les moments important à notre histoire. Ce qui fait de ce livre, une lecture rapide sans temps mort. Mais d'un autre côté j'aurais apprécié que l'on peaufine nos réflexions, on comprend la volonté de l'auteure de présenter une communauté de femme où la perversion est omniprésente. Je pense que le sujet était énorme, et bien trop complexe à traiter en si peu de page. Un texte qui permet de remettre en considération la place de la religion autant pour le pratiquant que pour le non croyant.
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Compliqué...

Compliqué, parce que je m'attendais à lire une autobiographie, et que ce n'est pas le cas.
Compliqué, parce que je pensais lire un témoignage de foi et que ce c'est plutôt un témoignage de désamour.
Compliqué, parce que les quelques 200 pages contiennent plus de dix ans de vies de deux personnages et que forcément, on passe à côté de certaines choses.
Compliqué, parce que le côté sectaire présenté dans ce roman, m'a quelque peu surprise.
Compliqué, parce que la fin n'a pas de sens, pas si on considère que Lucie était envieuse et en recherche de reconnaissance, plus que pieuse...
Compliqué, parce que je suis passé à côté, et que cela m'a frustré.

En bref, une lecture compliqué, pour l'agnostique que je suis, en quête de savoir et non de jugement. J'aurais préféré un roman plus neutre ou une auto biographie.

Belles lectures à tous.
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Lucie ou la vocation...
Le simple titre est évocateur et annonciateur.
Maëlle Guillaud s'est lancée, pour un premier roman, dans un sujet plutôt risqué et dont on parle peu.
Simple pudeur ou tabou, elle a au moins le mérite d'en parler, que cela plaise ou non, quitte à bousculer certaines institutions.
L'originalité de ce roman est dans sa lecture en double voix. En effet, on a d'une part Lucie qui évoque son cheminement depuis qu'elle a reçu "l'appel" ; et d'autre part, le témoignage de Juliette, sa meilleure amie, qui assiste impuissante à cet abandon.
"J'ai beau répéter que je respecte son choix, que j'ai appris grâce à elle que le bonheur pouvait se trouver ailleurs que dans le couple, la maternité, la carrière, je n'en crois pas un mot. Je n'ai d'estime ni pour son choix ni pour sa religion. Dieu me l'a prise, je le hais."
Lucie va donc faire le choix de vouer à Dieu un amour exclusif, ce que son entourage va avoir du mal à accepter.
"Ma Lucie, qui t'éloignes de moi, tu vis un commencement. Tout ce que tu as vécu avant ce moment précis n'a plus aucune importance à tes yeux. Je chavire. Ce sanctuaire est un tombeau."
Ce qui me paraît intéressant ici, c'est la manière - très objective - de constater à la fois le bonheur pur et intense de Lucie et l'incompréhension totale de ses proches.
Ce qui a été délicat pour l'auteure, je pense, c'est de mettre à jour - même si on reste dans une approche de type romanesque - la réalité de fonctionnement de certaines institutions religieuses, notamment dans ce que les voeux de pauvreté et d'obéissance impliquent.
On assiste également à des scènes d'humiliation qui mettent en lumière le fait que ces congrégations, qui vivent en reclus de la société, n'en sont pas pour autant dégagées de tout acte humain de malveillance.
"La congrégation est une pieuvre dont les tentacules sont féroces."
Ce roman bouscule, dérange même, mais n'est-ce pas en cela qu'il est pertinent ?
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Que voilà un livre fort intéressant. La jeune Lucie souffre de l'ambiance des classe « prépa »
Hypocrisie, mensonge, violence, feutrée peut-être, mais violence quand même.
Attirée par Dieu, rendant sa mère folle de chagrin, sa meilleure amie Juliette effarée, elle entre dans une congrégation aux règles très dures.
Elle a soif d'absolu et est certaine que son amour pour Dieu est inconditionnel et sincère.
Mais il lui faut s'adapter aux règles du couvent, et le voeu d'obéissance aveugle ne lui est pas facile à respecter.Et puis c'est une jeune fille très intelligente, cultivée, qui si elle avait suivi la vie tracée depuis son enfance serait devenue peut-être une carriériste.
Elle est soumise aux bassesses , à l'hypocrisie, voire à la perversité dans cette congrégation, en fait à la même chose que « dehors » , mais en devant tout accepter.
La courte présence chaque mois de sa meilleure amie Juliette est un fil ténu mais solide avec son ancienne vie, et lors d'un moment très difficile à supporter, elle n'est pas loin de craquer.
Mais sa foi certes, même si elle se dit qu'après avoir passé dix ans enfermée, la vie dehors ne lui offrira plus rien de valable, va l'aider à rester, peut-être aussi parce que lui est offerte l'opportunité d'être valorisée. Elle n'aura plus toujours la tête baissée, mais quel renoncement !
Les chapitres alternent avec la quête de Lucie qui éprouve un grand élan d'amour et d 'absolu pour Dieu, et le chagrin de Juliette de voir son amie pleine de promesses s'éteindre à la vie.
L'auteur n'émet aucun jugement, et c'est peut-être ce qui donne à cette lecture une grande puissance d'évocation. Les dernières pages tournées, on ne peut oublier Juliette.
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Voilà un roman qui n'est pas fait pour me réconcilier avec le clergé !
Vite lu, vite oublié...
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Il est très délicat pour moi de critiquer ce livre particulièrement parce qu'il trouve ses racines dans le vécu de l'autrice et de son amie et que, je dois l'avouer, je ne serais pas allée vers cette lecture de moi-même. Que dire alors à part que l'acte de lecture est une rencontre et que nous ne nous sommes pas trouvées.
Tout d'abord au niveau du style tout simplement. Les chapitres courts ne m'ont pas gênée au contraire, ils me donnaient la sensation d'aérer un peu ma lecture surtout lorsque certains étaient (un peu trop) saturés de prières (nécessaires pour rendre compte de l'ambiance mais bon...on est quand même soulagés d'en sortir). J'ai eu plus de mal avec ces phrases sans verbes qui hachurent la lecture avec beaucoup moins de douceur qu'une virgule. Certaines alternances sans distinction entre la 3ème personne et la 1ère personne dans un même paragraphe se rapportant au même personnage ne m'ont pas paru des plus fluides non plus. Cependant, l'ensemble est concis, le vocabulaire accessible, et malgré ces quelques critiques je ne peux pas dire qu'il soit difficile à lire bien au contraire.
Autre rendez-vous manqué pour ma part, j'ai eu du mal à m'identifier aux personnages, à comprendre certaines réactions. Peut-être est-ce parce que j'en suis trop éloignée ou peut-être que leur cheminement intérieur n'est pas amené d'une manière qui trouve un écho en moi. Toujours est-il que si je peux comprendre les raisons qui poussent Lucie à ce choix de vie je les trouve à peine ébauchées, la décision est rapide, ...trop pour moi.Peut-être que le roman aurait gagné à débuter un peu plus tôt dans la chronologie (par la rencontre de Lucie et Mathilde par exemple?). On connait finalement peu le lien qui les unit, on en perçoit des bribes mais je ne l'ai pas "ressenti".
La réaction de Juliette m'est aussi assez incompréhensible, pourtant elle devrait être le personnage auquel je m'identifie le plus a priori. Je ne comprends pas comment, en tant qu'amie, on peut juger en amont une décision et tenter de la comprendre ensuite... J'ai essayé de me mettre à sa place, de me demander comment je réagirai et j'ai l'impression que la démarche logique est plutôt de faire l'inverse (essayer de comprendre d'abord et avoir un avis potentiellement tranché ensuite). Elle souhaite la "sortir de là" bien avant de savoir si elle s'y sent bien ou non et commence à admettre l'idée qu'elle peut s'y sentir bien quand, au contraire, les événements devraient la mener à se poser des questions sur ce qui s'y passe. Encore une fois, si le récit avait commencé plus tôt peut-être aurais-je mieux compris cette réaction mais en l'absence de discussion approfondie entre les deux protagonistes avant le choix de Lucie, c'est compliqué.
Pour finir, je ne peux qu'exprimer du regret, parce que oui ce livre avait du potentiel, il y a un remarquable parallèle entre la vie que veut fuir Lucie et celle vers laquelle elle s'enferme. On remarque que si le cadre change, la vie de soumission et de pression constante qu'elle ressent en prépa se retrouve dans le prieuré. Or dans un cas elle le fuit, dans un autre elle s'interdit d'en questionner les fondements. Elle abhorrait cette frénésie de la compétition qui règne dans cette course aux grandes écoles tout en s'enorgueillissant du terme "élite de la nation" et on la retrouve presque aussitôt avec cette idée fixe de vouloir être "plus importante" que ses soeurs, gravir des échelons, avoir des avantages, avoir une place spéciale. Peut-être que ce point aurait été à approfondir également dans son rapport à l'obéissance au lieu de ne l'expliquer que par son rapport à Dieu et à sa foi.


Pour conclure, je dirai que ce roman a quand même le mérite d'éveiller des pistes de réflexions personnelles en effleurant sans oser creuser (ce que l'on peut regretter) certaines thématiques intéressantes.
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Point et contrepoint concernant la foi catholique et les rigueurs monastiques.
On entre rapidement dans le vif du sujet, mais le style est assez limité.
Je regrette que l'auteur ne décrive pas plus précisément le ressenti de la foi de Lucie alors que l'on a tous les détails sordides du couvent.
Cette vie monastique chrétienne ne respire pas, c'est le moins que l'on puisse dire, l'épanouissement du corps. Oui, la religion catholique bafoue le corps, pourtant la plus belle création de Dieu. C'est amusant que l'on gave les nonnes dans ce couvent alors qu'ailleurs, c'est ou c'était plutôt l'austérité!
Lucie découvrira-t-elle à quel point elle s'est fait berner avec l'obéissance et tout le reste, alors que Dieu lui sourit à travers les nuages, les arbres, les fleurs, et la vie si douce qu'il a créée Lui-Même sur cette Terre?
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Découvert à Sablet pour le weed end des Journées du livre, ce premier roman se lit d'une traite, tant l'écriture est simple et limpide...on suit (la vocation) de Lucie de rentrer dans les ordres religieux, ses interrogations sur le sens de sa vie, ses choix, ses errances dans le chemin spirituel, et ces amies et sa famille qui s'inquiètent pour elle...On découvre le milieu du couvent, dur, impitoyable, avec ses secrets et ses silences...On se demande quelle force pousse Julie au fond d'elle pour endurer tout cela...Et on l'accompagne sur ce chemin mystérieux et tortueux...j'ai aimé ce premier roman même si parfois on s'attends à voir surgir une histoire dans l'histoire, mais non on est avec Julie du début à la fin que l'on devine pas !!
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Un livre très bien écrit en courts chapitres mais le thème ... Une jeune étudiante qui devient religieuse dans un couvent très strict (on ne parle pas) et très sadique. Ça ne m'a pas réconcilié avec la religion.
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