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Excellent ! Ce roman est une bombe ! Satire sociale réussie et brillante de notre misère sociale où cohabitent émotions, réflexions et humour. Un régal littéraire et c'est du belge ! Bravo Thomas Gunzig, je me suis pourléchée les babines de mon âme en vous lisant.

Au début, nous faisons connaissance avec Alice, née dans une famille du « tout juste ». Tout juste pour les fins de mois, tout juste pour manger, tout juste pour payer les factures. Et ce « tout juste » va la poursuivre de longues années. Avec son petit garçon Achille, elle écume la misère mangeant des spaghettis au beurre cinq jours sur sept. Ce portrait de la misère d'aujourd'hui m'a fait froid dans le dos. Car c'est bel et bien la crise. Même en travaillant, on frise la survie et la désespérance. Alors sans boulot, c'est la galère. Pauvre Alice qui même avec tout son courage patauge encore et encore. Aux portes du désespoir, Alice après avoir écumé toutes sortes de solutions pour s'en sortir, petits boulots dégradants, vols, prostitution, elle se lance dans le projet de kidnapper un bébé d'un riche qui devrait selon ses plans lui verser un bon pactole pour récupérer sa précieuse.
Mais le destin est capricieux et rigole dans son coin en nous jouant les pires déconvenues.

Arrive Tom, enfant moyen, étiqueté très jeune comme débile, enseignement spécial puis un début d'âge adulte difficile où il rêve de devenir écrivain, le prochain prix Goncourt mais Tom reste moyen. Ses livres sont moyens, sa vie moyenne, la misère fait à nouveau son apparition. Autant pour Alice que pour Tom, cette misère suit nos héros comme une sangsue agrippée à leur gorge, à leurs poches, une misère qui pue et fait honte.

Deux personnages profondément humains et attachants. Une écriture qui percute dans laquelle on est happé directement sans le moindre ennui. Une palette d'émotions vertigineuses, larmes, colère, espoir et rire, le tout se partage le premier rôle à tour de rôle dans ce roman.

Feel good c'est quoi en somme quand cette foutue misère humilie nos protagonistes ? Feel good c'est l'envers du décor, la lumière qui brille dans le noir, une vie de merde qu'on renverse à plat de couture parce qu'on n'a plus rien à perdre.

Ce roman donne une pêche incroyable au sens propre comme figuré. Il donne envie d'y croire, de se battre encore une fois, de devenir écrivain,... ça fourmille d'idées, de force, d'espoir. Un magnifique roman que je ne peux que vous recommander. Et qui est tout sauf un feel good.
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Alice grandit dans un foyer aimant. Papa, professeur de gymnastique, et maman au foyer depuis que la supérette dans laquelle elle travaillait a fermé. Malheureusement, Papa décède d'un cancer foudroyant alors qu'elle n'a que 12 ans. Dès lors, la vie devient « tout juste » avec la maigre assurance-vie et le chômage. À 20 ans, elle se présente à la boutique de chaussures Bocacci... 25 ans plus tard, elle y travaille encore. C'est là qu'elle rencontre Nathan, un client. Rapidement, ils forment un couple et deux mois plus tard, Alice est enceinte. Chose que Nathan n'est pas prêt à assumer. La jeune femme élève alors seule Achille. Tout se passe bien jusqu'au jour où madame Moretti, de par son âge avancé et un chiffre d'affaires en baisse, ferme boutique. Dès lors, la vie devient « tout juste », malgré les petits boulots, les vols à l'étalage... Elle a alors une sombre idée en tête et c'est là, par un curieux hasard, qu'elle va faire la connaissance de Tom, un écrivain qui vivote de ses livres...

Être tout juste tous les mois, calculer le moindre euro dépensé alors qu'elle voudrait tant, à tout le moins, nourrir son fils autrement qu'avec des pâtes 5 fois par semaine, quant aux petits plaisirs, n'en parlons pas, ça commence à la miner, Alice. Alors, faut-il être désespéré au point d'enlever un enfant et réclamer une rançon ? Mais son plan, aussi foireux et original soit-il, va l'entrainer dans un tout autre chemin. Chemin que Tom va, bien malgré lui, emprunter aussi. Cette satire sociale, originale, entrainante, tout à la fois touchante et drôle, dépeint une réalité bien triste et explore, intelligemment et avec vivacité, divers thèmes tels que la précarité/pauvreté, les inégalités sociales, l'écriture, le milieu littéraire, l'amour, le paraître... Les personnages d'Alice et Tom sont touchants, attachants, et profondément humains. Si la première partie se veut plus sociale, réaliste et dénonciatrice, la seconde se révèle fantaisiste, grinçante parfois et enlevée. Un roman finement mené et savamment dosé...
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D'abord il y a Alice, 46 ans, mère célibataire d'Achille, 8 ans. Fille unique, grandie dans une famille où le père adoré est mort quand elle avait 12 ans et où la mère a perdu son travail et n'en a jamais retrouvé. Alice connaît depuis longtemps le sens du « tout juste » : tout juste de quoi payer à manger et les factures urgentes. Pour le reste (loisirs, chouettes vêtements, coiffeur, vacances,...), il y a les rêves. Alice grandit, ne fait pas d'études, trouve à 19 ans un travail de vendeuse dans un petit magasin de chaussures. Rencontre des garçons, Nathan, notamment. le plus courageux de tous : il la laisse tomber sans états d'âme lorsqu'elle lui annonce qu'elle est tombée enceinte accidentellement : « c'est toi que cela regarde. J'ai pas à assumer ça ». Dont acte. Alice accouche, élève Achille, l'inscrit à la crèche puis à l'école. Ça coûte cher, mais jusque là elle s'en sort « tout juste ». Puis le magasin de chaussures ferme, la faute aux centres commerciaux en périphérie de la ville et aux grandes chaînes de magasins spécialisés. Alors ce n'est plus « tout juste », c'est la dèche totale, la misère. Alice enchaîne les boulots alimentaires, mais cela lui laisse à peine de quoi faire des pâtes au beurre tous les jours. Alice chercher désespérément une idée qui la rendrait riche d'un seul coup, pour longtemps et à coup sûr.
Et puis il y a Tom, 45 ans, qui vient de se faire larguer par sa femme. Enfant un peu « à part », placé dans l'enseignement spécialisé, il sentait depuis tout petit qu'il était différent, un génie incompris, et qu'il serait plus tard un grand écrivain. Et de fait, Tom écrit des romans, mais ils n'ont que très peu de succès. Donc Tom n'est pas riche, il est même pauvre, mais il compte quand même sur son roman en cours d'écriture pour le sortir de là, au moins un peu.
Forcément, Alice et Tom vont se rencontrer, au détour de l'idée, aussi désespérée que rocambolesque, qu'a eue Alice pour devenir riche. Une idée qui va changer leur vie à tous les deux, mais pour le meilleur ou pour le pire ? Un indice : ceci n'est pas un roman feel good...
Je ne vous dirai pas si cette histoire finit bien, seulement que ces pages vous feront ressentir ce qu'est la vie quotidienne infernale des gens en situation de précarité, dont le porte-monnaie est vide le 12 du mois (chaque mois), qui courent les hard-discounts pour se nourrir et les agences d'interim pour trouver un boulot à la noix (n'importe lequel) et ne pas perdre leurs allocations de chômage et/ou se retrouver à la rue, qui se privent de soins médicaux pour acheter des chaussures (en seconde main) à leurs enfants, qui ne vont jamais au resto, au ciné, au théâtre ou en vacances. Des gens humiliés par la vie et sa bureaucratie absurde mais qui tentent de rester dignes, jusqu'à ce que le désespoir les pousse dans leurs derniers retranchements.
Cette comédie humaine très réaliste aurait pu être sombre, sinistre, totalement déprimante. le monde qu'elle donne à voir n'est pas réjouissant, mais l'auteur est un joyeux pessimiste, alors il donne à ses personnages désespérés un grain de folie, d'audace et de force., pour alléger le tout.
Entre satire sociale et réflexion affûtée et parfois cynique sur le travail d'écrivain/d'écriture (ça sent le vécu), "Feel good" est un roman attachant (y compris au sens premier du terme puisqu'on ne le lâche plus une fois commencé), qui sonne très juste. L'auteur a un grand talent de conteur, la plume fluide et le sens de la formule (pour ceux/celles qui connaissent ses chroniques en radio, on croirait l'entendre nous lire le livre dans notre tête). Ce n'est pas du feel good, mais vous vous sentirez bien quand même, parce qu'à la fin il y a un peu d'espoir qui perce à travers le brouillard des difficultés (cf la fleur qui éclot sur le cactus de la couverture). Et surtout, parce qu'il y a toute l'empathie et la tendresse de Thomas Gunzig pour ses personnages paumés de la vie.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Et si on lisait un roman en train de s'écrire, êtes-vous prêt pour une intrusion dans le cerveau fertile d'un romancier ?

Une héroïne désespérée, il faut vraiment l'être pour enlever un bébé devant une crèche. Alice la quarantaine, vendeuse au chômage bientôt en fin de droit, entre 800 et 1200 euros par mois pour vivre, un enfant de sept ans à charge. Un héros tristement larguée par son épouse et incompris de sa fille, Tom écrivain sans succès depuis trop longtemps. Et si ces deux-là se rencontraient se demande notre écrivain, pourrait-on en faire un « feel good book » ? Un homme et une femme chabadabada … ?

Pas tout à fait, nous sommes chez les exclus, les sans-grades, les humbles, les pauvres quoi ! Ceux qui ont peur à partir du quinze du mois. Mais alors comment réussir un roman qui fait du bien en parlant de notre monde contemporain où même en traversant la rue on ne trouve pas de travail ?

Pari réussi, Thomas Gunzig, dont on a récemment parlé de son précédent roman sorti en poche la vie sauvage, nous emporte dans un roman formidable qui parle de notre époque, véritable fabrique à exclusion. Un récit sans concession sur la précarité des travailleurs pauvres qui est aussi une vraie plongée en littérature. le lecteur captivé observe un écrivain en travail d'écriture. Un livre, deux livres se construisent devant nous.

Ce pourrait être juste un procédé, un gag, presque une imposture mais c'est sans compter la sincérité, l'empathie et la bienveillance dont le romancier entoure ses personnages.

J'oubliais, « Feel good » est un livre très efficace bien sûr mais aussi très drôle. Thomas Gunzig est un pessimiste gai qui dessine un tableau hyperréaliste de ce début de siècle sans être décliniste, cynique ou désespéré. Une très bonne surprise de cette rentrée littéraire.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La pauvreté : spaghetti au beurre tous les jours, appartement loué super étroit, factures d'électricité, d'eau, de gaz en retard.
La pauvreté : accepter n'importe quel boulot pour ne pas perdre les allocations de chômage depuis que le magasin/le bureau dans lesquels on travaillait ont fermé/licencié/restructuré.
La pauvreté à en crier de désespoir, parce qu'on ne peut faire plaisir à son enfant, parce qu'on le nourrit de tout ce qu'il y a de moins cher donc peu de fruits et légumes, parce qu'on ne peut l'emmener en vacances, parce qu'on ne va même pas au cinéma, ni au restaurant, ni boire un verre, ni chez le coiffeur, ni s'acheter des vêtements, parce que tout est calculé, parce qu'on est toujours « tout juste » et même en-dessous du tout juste.

Alice, presque la cinquantaine. Tom, quarante-cinq ans environ. Ils ne se connaissent pas, mais ont un point en commun : ils sont pauvres.
Deux points en commun, même : ils sont seuls. L'une depuis 8 ans, depuis l'annonce de sa grossesse à son amant ; l'autre depuis peu.
L'une était vendeuse dans un magasin de chaussures, l'autre est écrivain, mais dans le genre mi-raté, vous voyez ?
Ils finiront par se rencontrer autour d'un rapt d'enfant. C'est là que leur vie pourra changer, s'ils le veulent.

Quel roman ! L'auteur explore les points de vue successifs des deux protagonistes en faisant preuve d'une sagacité extraordinaire. Il faut dire qu'il exploite aussi le thème de l'écriture, dans lequel il excelle. En effet, il manie sa plume avec toute la véracité possible, toute l'humanité possible. Pas de feel good, ici, oh non ! Pas de clichés, pas de leçon de morale sous-jacente, mais une construction originale, un style clair et percutant, de multiples références à l'univers culturel connu des amateurs de littérature, aux auteurs classiques et contemporains, à la Grande Librairie, aux prix, à la rentrée littéraire – et Babelio, qui apparait au fil d'une page !
Une réflexion sur l'amour, aussi, en arrière-plan.

La vision du monde est vraiment pessimiste au départ, à se claquer la tête au mur, mais elle est réaliste. Tout est vu à partir du monde des pauvres, les vrais. Ceux qui demandent de l'argent pour pouvoir vivre, au sens premier du terme, jusqu'à la fin du mois, et à qui les riches refusent cet argent, parce qu'alors « ce n'est pas leur rendre service, notre société va être une société d'assistés ! »
Paradoxalement, ce roman fait du bien, alors que ce n'est pas un roman feel good.
Si vous voulez expérimenter ce paradoxe, jetez-vous dans cette lecture piquante et inédite.
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D'abord enfant qui vit dans un milieu social étriqué, "tout juste" comme l'écrit l'auteur, Alice grandit, devient jolie et se fait embaucher dans un magasin de chaussures comme vendeuse.
Adulte, elle a un petit garçon, Achille, qu'elle élève toute seule avec des moyens "tout justes" jusqu'au jour où elle perd son emploi et effectue des intérims pénibles et là de tout justes, les revenus deviennent fort insuffisants.
Lors d'un projet carrément fou, elle rencontre Tom, un écrivain qui vit péniblement de ses livres.
Il lui prend une réelle envie d'écrire et elle le fait grâce à l'aide de Tom qui la remplace auprès de ses enfants.
Là, je me suis mise à rêver pour elle: " Pourvu qu'il lui arrive la même aventure qu'à l'auteure d'Harry Potter".
Thomas Gunzig nous livre une réelle critique sociale avec tous ses défauts, mais, grande qualité, jamais il n'emploie un ton misérabiliste.
J'ai imaginé que certaines personnes ne doivent pas être loin de cette situation ou même tout à fait dedans et les gilets jaunes nous ont bien fait passer le message, Thomas Gunzig aussi avec tout son art, son imagination et il en possède.
Le roman déborde d'actions et de faits nouveaux, d'éclats parfois envers cette classe tellement insolente par rapport aux plus démunis.
Son livre est passionnant, les personnages d'Alice et de Tom se révèlent très attachants.
Pour un premier contact avec l'auteur, c'était plus que concluant.
Ah! J'oubliais : le papier du livre est agréable à manipuler, la numérotation des pages sur le côté est très originale.
La couverture du livre colle bien au contenu : un cactus qui pique comme une satire, contraire d'un feel good mais si on regarde bien, une petite fleur éclôt. Serait-ce un peu d'espoir dans tout ce noir?
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"Dans ce qui fonctionne, dans ce qui se vend bien, il y a le roman policier, il y a le roman "dans l'air du temps" (aujourd'hui ce serait un roman sur le harcèlement, la domination masculine ou les relations toxiques), et il y a le feel good book. le policier, c'est peut-être un peu compliqué parce qu'il faut trouver une bonne intrigue... Des rebondissements... le feel good c'est plus simple."

Tom Peterman est un écrivain qui parvient à peine à vivre de ses travaux littéraires. Son petit éditeur fidèle publie régulièrement ses romans, qui, à chaque rentrée littéraire ne sortent jamais le numéro gagnant. Il approche les cinquante ans. Sa femme le quitte, mettant en péril sa survie financière.

Il va rencontrer Alice, une mère de famille célibataire qui a fait une grosse bêtise dans le but de se procurer elle-aussi de quoi survivre sans se retrouver à la rue. le projet d'écrire un roman à succès va les rapprocher.

Il n'y a pas tromperie sur la marchandise avec le titre de ce roman. Mais il dépasse de loin le tout venant de ce genre avec son humour acerbe, le plus souvent aux dépens du petit monde de l'édition et plus généralement d'une société qui depuis longtemps marche sur la tête...
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Satire, critique sociale, mais aussi violence sociale ou sociétale, critique des maisons d'éditions.... Un peu de tout ça à la fois.
Le titre du bouquin m'a amusée surtout avec un énorme cactus sur la couverture. Dès les premières pages j'ai compris que "feel good" hum pas vraiment....
.
On va suivre Alice, plus de 40 ans, 1 garçon sans père (il s'est tiré à l'annonce de la grossesse), fraîchement licenciée du magasin de chaussures dans lequel elle a travaillé toute sa vie. Et des problèmes d'argent à n'en plus finir.... Elle décide le tout pour le tout, un truc inimaginable, limite loufoque.... qui va complètement partir en vrille !
Chronique sociale qui rappelle les fondamentaux de l'inégalité.
Mais c'est un moyen aussi d'égratigner le milieu de l'édition (qui s'intéresse d'avantage à l'auteur qu'à son oeuvre).
Un livre tendu entre rire et larmes. Un livre que j'ai été heureuse de découvrir, m'interrogeant à chaque page "mais comment diable l'auteur va-t-il finir son livre ?".
Un très bon moment de lecture qui m'a déroutée plus d'une fois. Mais j'ai aimé être bousculée dans mes habitudes !
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Alice est née dans une famille où la maman perd son emploi après une dizaine d'années de travail dans une supérette. Elle n'en a plus jamais retrouvé. Son papa, professeur de gymnastique, était bâti comme un cheval. Un grand cheval tout en muscles : un mètre quatre-vingt-neuf au garrot. Alice l'aimait infiniment. Pour lui, elle était son trésor. Il est emporté par un cancer de la plèvre fulgurant alors qu'elle est à peine âgée de douze ans. Pour la maman et la fille va alors commencer une période de leur vie où toutes les fins de mois vont être « un peu justes » …

A dix-neuf ans, Alice veut vivre sa vie et s'installe dans un petit appartement. Elle est très séduisante. Elle est vendeuse de chaussures. Elle va connaître plusieurs hommes. Un, en particulier va lui plaire… Nathan… Ayant mal calculé son coup, après une séance d'amour sans préservatif, elle se retrouve enceinte… Il réagit « en homme » : « - C'est toi que cela regarde. J'ai pas à assumer ça. » … Et, courageusement, il se casse !

Alice décide d'élever seule son enfant qu'elle prénomme Achille, pour qu'il soit pratiquement invulnérable.
Alice a maintenant la quarantaine bien sonnée et elle perd son boulot, le magasin de chaussures qui l'employait ne pouvant soutenir la concurrence avec les magasins de chaussures de sport ni avec les centres commerciaux. Alice est au chômage. Elle accepte tous les intérims qu'on lui propose. Rien que des boulots de merde mal payés. Les fins de mois cessent d'être « un peu justes » … C'est carrément la misère. Alice est obligée de voler de l'alimentation pour nourrir son fils. Elle va même jusqu'à se…

Soudain, elle se souvient de Séverine qui était sa meilleure amie quand elle avait huit ans. Séverine faisait partie d'une famille de gens riches, une famille tout sourire. Elle la recherche sur Facebook. Tout va bien pour Séverine. Mieux que bien… Alice est jalouse. Jalouse et en colère !

-*-

Tom. Tom Petermans. Tom, depuis tout petit, se considéra lui-même promis à un destin extraordinaire. Mais évidemment, à l'exception de ses parents et de lui-même, personne ne le savait encore, mais ce n'était pas grave, c'était même plutôt agréable de n'être considéré que comme un enfant parmi les autres enfants. Tom décide de devenir un grand écrivain…

Tom va donc écrire plusieurs nouvelles, puis plusieurs romans. Tom se marie avec une femme dont il n'est pas amoureux. Lui, il ne pense qu'à Charlotte. le succès se fait attendre… Tom est forcément un génie incompris. Son talent exceptionnel n'est pas commercial. Voilà pourquoi ses bouquins se vendent si mal…


Critique :

Tout au long de la première partie, Thomas Gunzig nous fait découvrir Alice. Il crée une situation passionnante, et puis, il entame la deuxième partie avec Tom ! Tom ? Oh ! Thomas ! M'sieur Gunzig, où est-ce que vous allez ? Revenez ! Vous oubliez Alice ! C'est quoi ce changement d'histoire ? Remboursez ! Ah, le petit salopiot ! Il ne veut rien entendre ! … Ah ? Troisième partie ! On retrouve Alice, et… Et si vous voulez connaître la suite de cette excellente histoire, il vous faudra vous procurer le livre !

Alors ce titre « Feel Good » est-il mérité ? En clair est-ce un roman de type « feel good » ? Vous ne croyez tout de même pas que je vais répondre à pareille question ! Je suis Belge. Thomas Gunzig aussi ! Je n'ai pas envie qu'il applique sur moi ses connaissances de krav-maga pour me punir d'avoir dévoilé l'intrigue de son roman ?
J'ai presque lu ce livre d'une traite car il est facile d'entrer dans la peau des personnages et de percevoir leur misère, pas leur pauvreté, non ! La misère ! La grande misère ! Par moments, on n'est pas loin des Misérables. « Victor Hugo sors du corps de Thomas Gunzig ! »

Et pourtant, même lorsque nos héros atteignent le fond, on finit par reprendre espoir qu'ils puissent enfin s'en tirer… Oui, mais…
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Un roman acide, sucré et salé.
Trois ingrédients qui se marient ici parfaitement.
Une femme qui galère, qui fait de son mieux pour boucler les fins de mois, qui aime son enfant et que la perte de son emploi va faire basculer dans la précarité.
Un romancier raté, des livres qui ne se vendent pas, une épouse qui se lasse, une fille qui ne vous admire pas.
Un rapt et le chemin de ces deux là va se croiser.
C'est un roman qui sait manier l'ironie, la critique d'une société oppressante, la satire du milieu de l'édition tout en restant au final doux et émouvant.
Une belle découverte.
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