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Citations sur Adieu Zanzibar (36)

"Je ne veux pas rester à la maison à ne rien faire, annonça-t-elle à tante Halima. C'est ce qu'on attend des femmes. Et moi je veux faire des choses par moi-même." Cela fit sourire sa tante, cette idée qu'elle restait à la maison à ne rien faire, quand presque toute sa journée, de l'aube jusqu'à minuit, n'était qu'une succession de tâches ménagères, de soucis et de travaux épuisants.
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Et puis c’était lui qui avait vu l’homme émerger de l’ombre au petit jour et l’avait pris pour un spectre égaré dans la lumière naissante. Lui que ce regard gris dans la grisaille du matin avait cherché et poursuivi. C’était le hasard de Dieu qui avait fait que les choses s’étaient passées ainsi, et Dieu ne laisse rien au hasard. Ce fardeau avait été choisi à son intention, peut-être pour l’éprouver, ou le punir, ou bien l’évaluer, il répondait à une logique qui ne lui était pas encore lisible. p31
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Brisejambe était le rebouteux. Il devait son surnom à la fâcheuse réputation qu'il avait acquise dans la réduction des fractures. Il lui fallait souvent rebriser l'os qu'il avait mal ajusté, afin que celui-ci se ressoude droit. Dans certains cas, il avait dû s'y prendre à plusieurs fois. Tomber entre les mains de Brisejambe pouvait ainsi tourner au cauchemar. Anxieux de devoir faire appel à ses services, les parents tremblaient quand leurs enfants chutaient. Car personne d'autre que lui ne savait réparer les fractures.
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Ni lui ni ses amis ni qui que ce soit qu’il connaissait n’avaient la moindre idée de qui étaient ces gens qui habitaient ces immenses demeures, sauf qu’ils étaient les maîtres du pays et s’arrangeaient en toutes circonstances pour ne pas se mêler au reste de la population. Il y avait évidemment des personnes qui savaient qui ils étaient et ce qu’ils faisaient : leurs domestiques, ou le personnel des bureaux d’où ils dirigeaient tout... p186
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Pour Rashid, cette maison sentait la décrépitude. Ses sens anticipaient déjà les nuages de poussière que soulèverait l’effondrement de ses étages. Elle sentait aussi les déchets de poisson, la fiente de volaille et l’haleine des hommes, comme à l’intérieur de quelque chose de vivant.... Elle restait debout, année après année, au bord de l’écroulement, têtue comme l’histoire. p137
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(...) j’en vins à me considérer avec un sentiment croissant de déplaisir et d’insatisfaction, et à me voir avec leurs yeux. À me regarder comme quelqu’un qui mérite l’antipathie qu’on lui porte. J’ai d’abord cru que c’était à cause de ma façon de parler, parce que j’étais médiocre et maladroit, ignorant et muet (...). Puis j’ai pensé que c’était à cause des vêtements que je portais, des vêtements bon marché, sans allure, pas aussi propres non plus qu’ils auraient pu l’être, et qui peut-être me donnaient l’air d’un clown ou d’un déséquilibré. Mais les explications que j’essayais de trouver ne m’empêchaient pas d’entendre les paroles offensantes, le ton irrité dans les rencontres au quotidien, l’hostilité contenue dans les regards fortuits.
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The radio has broken down and we can get no news. The water has been cut off for most of the day because something has broken down in the pumping station. We no longer know how to make anything work. We don't know how to make anything for ourselves, not anything we use or desire, not even a bar of soap or a packet of razor blades. How did we allow ourselves to get into this state ?
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« C’est la faute à l’esclavage, voyez-vous. À l’esclavage et aux maladies qui les minent, mais à l’esclavage surtout. Esclaves, ils ont appris l’oisiveté et la dérobade. Ils ne peuvent plus concevoir de s’impliquer dans le travail, d’assumer des responsabilités, même contre paiement. Ce qui passe pour du travail dans cette ville, ce sont les hommes assis sous un manguier à attendre que les fruits murissent. Regardez ce que la compagnie a fait de ces terres. Les résultats sont impressionnants. Des cultures nouvelles, l’irrigation, l’assolement, mais il a fallu pour y parvenir radicalement changer les mentalités. »
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Ils ne l'auraient pas lâché de toute façon avant qu'il n'ait promis, invoquant à la fois leur propre douleur et leur crainte de le voir couvert d'opprobre, et Amin avec sa gentillesse et son sens du devoir n'était pas armé pour résister à leur amour. Peut-être même que ce fut plus simple encore, et qu'il a su ce qu'il avait à faire dès l'instant où ils en ont appelé â la confiance qu'ils avaient placé en lui. Il avait toujours été celui sur qui l'on pouvait compter. C'était l'image qu'il avait de lui-même, c'était ainsi qu'il avait gagné l'amour et le respect de ses parents et au-delà; il lui était, j'imagine, impossible d'envoyer promener tout cela.
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Mumbo jumbo, dirait-on chez nous. Savez-vous que ces deux mots désignaient de petits bouts de tissus accrochés aux branches des arbres ?
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