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EAN : 9780241001844
224 pages
Hamish Hamilton Ltd (19/09/1996)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Blending myths and reality, this is the story of a man's escape from his native Zanzibar to come to England to build a new life, and his subsequent return to his homeland. It is a story of cultural identity and displacement.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Abdulrazak Gurnah, un nom, un écrivain venu à ma connaissance grâce au Prix Nobel de Littérature 2021. Étrange que ces deux dernières années deux lauréats , deux noms avec celui de Louise GLück, écrivain et poète qui semblent sortis de nul part, du moins pour moi.
Originaire du Zanzibar, musulman orthodoxe sunnite, Gurnah vit en Angleterre. Ce livre acheté peu après son prix, je l'ai choisi pour son sujet qui semble aussi celui de la majorité de son oeuvre, la condition d'un émigré noir dans un pays colonialiste, en l'occurrence ici l'Angleterre. Et dès les premières pages Gurnah attaque avec le médecin blanc qui le (le narrateur, je suppose son alter ego), diagnose sur la base de la couleur de sa peau , se trompant d'ailleurs de continent 😁 en le catégorisant d'Afro- caribéen. Très vite je suis happée par une langue lumineuse, simple et puissante d'une ironie mordante. Il n'y va pas par quatre chemins pour abattre les arguments de bienfaisance avancés par le colonisateur pour justifier ses actes vils , « Et notre part de cet engagement était d'être colonialisé, assimilé, éduqué, aliéné, intégré, subir des chocs de culture,gagner un drapeau et un hymne national, devenir corrompu, crever de faim, et se plaindre de tout cela. *»
Sa compagne Emma , une anglaise de la classe moyenne, dont les parents « adorent » l'opéra 😁, est toujours présente pour lui rappeler ses origines, particulièrement quand elle est fâchée avec lui 😁! Quand aux -parents c'est une autre paire , le père xénophobe le nommant de «  darky » à leur première rencontre.
L'humour décalé de Gurnah est irrésistible , et je pense que c'est la meilleure arme pacifique pour lutter contre la bêtise humaine, ici de surcroît le racisme et ses préjugés atteignant une impolitesse de niveau puérile. Ses conversations avec le beau-père avocat, qui est resté dans les fastes de l'Empire, cet Empire qui a apporté la civilisation aux cannibales 😁, et dans le retrait a été un désastre ( en vérité oui un désastre mais pas dans le sens qu'il l'entend 😆) sont hilarantes , surtout que ce dernier est incapable de déceler l'intelligence pleine d'humour du gendre.
Le narrateur se plonge dans le grenier à mil de ses souvenirs, dans cette vie laissée derrière lui, pour la confronter à sa vie actuelle, modifiant la version de son propre passé racontée à sa compagne. Déjà affligé de son destin d'immigré coincé entre deux cultures et deux continents, la désillusion et les circonstances de son retour au pays après vingt ans, va rendre sa situation encore plus complexe.
L'admirateur du silence va causer des dégâts sur les deux continents…..

Les jurés du Nobel ont eu le mérite d'avoir distingué un auteur qui raconte avec brio ce que signifie être loin de son propre peuple et devoir affronter jour après jour le mépris constant d'un monde occidental qui se considère comme supérieur. le dilemme étant que le retour au pays n'est plus un choix meilleur. Un sujet plus qu'actuel ! La structure du livre est aussi intéressante, que je vous laisse découvrir car l'expliquer serait aussi dévoiler un pan de l'histoire. Cet auteur nobélisé est une belle découverte, et même si ce livre-ci n'est pas encore traduit en français, mais je pense le sera très prochainement , vous pouvez l'aborder avec ses deux autres livres traduits.
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J'ai commencé par lire "The last Gift", écrit en 2011, puis celui-ci "Admiring Silence", écrit en 1996.

J'ai trouvé The last Gift mieux construit, mieux romancé que "The Admiring Silence". En effet, "The Admiring Silence" déborde d'informations et de réminiscences sur Zanzibar, le départ des Anglais, le coup d'état qui a suivi peu après, le chaos qui s'ensuivit et la nouvelle République, le retour possible au pays et l'état déplorable du pays. Notre héro ne fustige pas le colonialisme, bien au contraire, il dénonce la corruption qui a suivi, les mariages forcés, la violence et les mauvaises conditions de vie des habitants dans ce pays qu'il a fui et dans lequel il aura l'occasion de revenir.

Le livre est découpé en deux parties, dans la première nous découvrons notre héro, son arrivée en Angleterre, sa rencontre avec Emma, avec qui il se met en couple, et l'arrivée de leur fille Amelia. On découvre ses difficultés à vivre en Angleterre, ses remises en questions et ses mensonges concernant sa famille d'origine restée à Zanzibar.
Dans la seconde partie, lors de son retour au pays, nous découvrons ce qu'il en est réellement de sa famille et de la situation à Zanzibar. le pays souffre de multiples maux et le tout est très bien décrit par l'auteur, avec un léger humour décalé.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Akbar began talking about the project he was working on, the renovation of the old colonial hotel and the restoration of the European quarter around it to its period splendour….. ‘
It will take a lot of money to get all that sorted,’ Amur Malik said. ‘But it’s necessary … It’s a pity the Aga Khan Trust wasn’t interested in the project. I mean, there’s tourism potential in this.’‘
But we’re confident UNESCO will sponsor it. We’re expecting a fact-finding team quite soon.’
Hard work, it’s all such hard work,’ Amur Malik said. ‘There’s nothing tougher than attracting international sponsorship.’ ‘We do our best,’ Akbar said.
I kept my eyes on both of them, to see if there was any way in which the conversation was ironic, if they were making fun of themselves, or just taking the piss. Were they soberly talking about throwing money at colonial curios when the whole town was falling down about their ears, food was short, toilets were blocked, water was available for two hours in the middle of the night, and the electricity was as likely to be off as on? And when the radio and television were blaring lies at all hours of every day and night, and for every simple thing that you wanted you had to lie belly-up on the floor and play the clown? I looked for a glint of cynicism or a tone of mockery in their faces and their voices, but they seemed absorbed by the weightiness of their concerns.

Akbar entama la conversation avec le projet de rénovation d’un vieux hotel de l’époque coloniale et la restauration du quartier européen et de sa splendeur de son époque….
Amir Malik répondit, «  Il faudrait beaucoup d’argent pour cela, mais c’est nécessaire. Dommage que la fondation d’Aga Khan ne s’y est pas intéressée, car il y a un potentiel touristique .
« En faites nous sommes confident que l’Unesco s’en chargera. On attend une équipe d’évaluation. »
«  C’est dur , dur » dit Amir Malik
« Rien de plus difficile que d’attirer les fonds internationaux . On fait de notre mieux. »répondit Akbar.
Je regardais tous les deux pour voir s’ils étaient en train de blaguer.
Étaient ils vraiment en train de parler sérieusement de jeter de l’argent dans un projet sophistiqué alors que la ville entière était en ruines, il y avait pénurie alimentaire , les toilettes étaient bloquées,
l’eau courante était disponible que deux heures par nuit, et l’électricité était la majeure partie du temps coupée ? Alors que la radio et la télévision étaient en train de raconter des balivernes, et pour obtenir la chose la plus simple il fallait se coucher à terre sur le ventre et faire le clown ? J’ai cherché un ton de cynisme ou un air de moquerie sur leur visages, mais non ils continuaient à converser sérieusement sur le sujet qui les concernait.

*Ca se passe au Zanzibar.
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Mr Willoughby mulled me over for a few minutes, throwing in a question or a remark between silent appraisal while I muttered and smiled heroically. ‘What are you studying? Will you be able to do anything with it afterwards? Is the British government paying for you? I suppose we’ve given your country independence. Do you think it’s too soon? What’s the political situation like?’ In the end I told him that the government had legalized cannibalism. He must have thought I said cannabis, because he asked me if I thought that should happen here too.
Monsieur Willoughby réfléchit un moment, lançant une question , une remarque entre mon acquiescement silencieux en murmurant et souriant héroïquement. Qu’est-ce que vous étudiez ? Pourriez- vous en faire quelque chose par la suite ? Est-ce que le gouvernement britannique finance vos études ? Je suppose que nous vous avons donné l’indépendance. Pensez vous que c’était trop tôt ? Quelle est la situation politique dans votre pays ?
À la fin je lui répondis que le gouvernement avait légalisé le cannibalisme. Je pense qu’il a compris cannabis car il m’a demandé si je pensais si cela sera bientôt de même ici.

*Un avocat londonien qui rencontre pour la première fois le petit ami noir de sa fille.
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Most of these teachers and engineers and doctors [ East Germans, Cubans, Czechs, and Chinese ] did not speak Kiswahili, or English, or Arabic, or even Gujerati, any one of which might have made it possible for them to be understood. It would be nice to say that this created an opportunity for a great deal of fun, but it didn't, not if you needed your tonsils seen to or you were in a diabetic coma.
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I have to tell you about my daughter. It's not that she's a disappointment to me, it's just that from about the time she reached fourteen I have been a disappointment to her.
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Vidéo de Abdulrazak Gurnah
Abdulrazak Gurnah vous présente son ouvrage "Les vies d'après" aux éditions Denoël. Entretien avec Lucie Leroy. Traduction par Sylvette Gleize. Rentrée Littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2929801/abdulrazak-gurnah-les-vies-d-apres
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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