Dinotopia. le monde le plus fabuleux et le plus aimablement utopique que l'imagination humaine ait jamais produit ! Là où l'homme vit en paix avec le dinosaure. Là où il parcourt le ciel à dos de ptéranodon, qu'il profite de la sagesse des diplodocus et plaisante avec l'iguanodon. Il fallait y penser, et surtout il fallait OSER y penser. S'affranchir de tous les freins à l'imagination qu'imposent le rationalisme de nos éducations. L'auteur avait également une sacrée dose d'humanisme et une conscience écologique avant l'heure. Bien sûr, la naïveté est assumée. Mais qui n'aimerait pas taper une causette avec un mégathérium, ou prendre le thé avec un brachiosaure ?
Le résultat déborde de couleurs et de gaité. Les doubles pages de villes bâties au milieu des cascades ou à flanc de canyon enchantent les yeux ; la richesse graphique est incroyable. L'histoire, on ne peut plus simple, prend la forme d'un voyage initiatique, mais est surtout un prétexte à l'exploration du monde et aux rencontres. le navire de Will Denyson et son fils Arthur fait naufrage ; au milieu de la tempête, des dauphins les portent jusqu'à une île inconnue du monde. A leur grande surprise, un petit dinosaure surgi des buissons et commencent à gambader autours d'eux ! Se croyant attaqués, ils le chassent à coup de pierre. Surgit alors toute une escouade de dinosaures beaucoup plus gros, fort choqués par ce manque de civilité.
Un téléfilm et une mini-série tenteront de transposer cet univers, avec des moyens limités et des résultats mitigés. le premier, gentiment barré, reste très regardable, et plusieurs de ses scènes furent allègrement repompées dans ‘Avatar'. Mais globalement, il est difficile de transposer un univers aussi foisonnant et une histoire aussi bienveillante. Si Hollywood y mettait ses grands moyens et ses gros pieds, il ne pourrait s'empêcher de le truffer de méchants caricaturaux et de scènes d'actions, sans oublier les messages subliminaux. Autant passer du boeuf de Kobe au micro-onde.