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Critique de YANCOU


C'est un très beau voyage que propose l'écrivain d'aujourd'hui Nedim Gürsel, dans les pas des grands poètes et écrivains d'hier. Son regard tendre et son art d'exposer ses souvenirs nous font parcourir plusieurs villes où se croisent les fantômes de grandes plumes. Ainsi Venise est-elle évoquée par Aragon, Proust et Hemingway (j'aurais aimé y trouver Brodksy, tant pis), Berlin au travers de Kafka et la fascinante Else Lasker-Schüller (qui écrivit ses superbes vers : "chez moi j'ai un piano bleu / mais je ne sais aucune note / Il se tient dans le noir de la porte de la cave / depuis le jour où le monde est devenu brutal), la Leipzig de Goethe (génial), l'Alexandrie de Cavafy, et - sans doute mon passage favori - Moscou, avec les portraits croisés de Pouchkine et Gogol ainsi que du poète turc que j'adore : Nâzim Hikmet. Pour Nadim Gürsel c'est aussi l'occasion de nous parler de la naissance de ses propres livres qui ont vu le jour dans ces villes. L'occasion encore de se remémorer des amours réels ou plus souvent fictifs.
C'est un beau livre, intelligent, avec des passages plus intéressants que d'autres certes, mais cela reste une sorte de récit de voyage à ranger près de la Trieste de Franck Venaille ou bien l'excellent Vertige de Sebald qui, sur les traces de Stendhal, Kafka et Casanova, marie imagination et érudition, faits divers et souvenirs.
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