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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
437 pages de sexe, de stupre, de violence, de mauvais rhum, pourraient lasser.
Mais le style vif et truculent de Gutierrez nous interpelle. Il nous livre un ensemble de nouvelles intéressantes sur la vie à Cuba dans les années 1990.
Une peinture sans concession sur la pauvreté, la faim, l'insalubrité et puis l'alcool, la prostitution, la baise pour survivre, pour oublier la misère.
On prend tout ça de plein fouet, sans détours et de manière brutale.
Un auteur rebelle, cru et trash mais attachant que j'ai découvert avec "le nid du serpent".
Un témoignage réaliste sur sa vie à La Havane, qui ne m'a pas laissée indifférente. Récemment en voyage sur cette île, j'ai bien compris que les cubains vivent toujours avec les tickets de rationnement, le marché noir, le système D, la prostitution. Une sorte de corruption organisée, malgré un embargo assoupli et une libéralisation économique amorcés depuis les années 2000.

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« C'est pour ça qu'il vaut mieux ne pas trop réfléchir, et s'amuser. le rhum, les femmes, l'herbe, une petite bouffe de temps à autre. le reste, c'est de la merde. Et la merde, mieux vaut pas la remuer. Rapport à l'odeur. »
Cuba se remet difficilement du démantèlement de l'Union soviétique dans cette dernière décennie du XXe siècle. Rien ne va plus pour les citoyens cubains, en particulier ceux qui habitent La Havane; une crise économique sans précédent force ceux-ci à divers expédients pour survivre au quotidien : prostitution, trafic de drogue, marché noir, commerces illégaux, squats d'immeubles. Pedro Juan Gutiérrez le raconte crûment dans ce récit autobiographique, une plongée en eaux troubles dans les pires bas-fonds de la capitale où surnage une espèce humaine aux abois, aux prises avec la famine et le surpeuplement, mais qui n'oublie jamais de célébrer la vie en s'adonnant aux plaisirs à sa portée : rhum, sexe et fiesta.
L'auteur a la langue bien pendue et ses historiettes portent le poids du vécu partagé. Exit le cadre doré des complexes hôteliers de Varadero et des visites guidées en autocar : ce que montre Gutiérrez n'est pas visible par les touristes. C'est sale, puant et dégradant. Une réalité qui choque, un envers du décor profondément dérangeant, loin des souvenirs de carte postale de notre séjour en 2011!
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Chronique des années quatre-vingt-dix à Cuba, celles des images à la télévision de désespérés sur des radeaux de fortune tentant de joindre la Floride, Trilogie sale de la Havane est l'oeuvre qui marque l'entrée fracassante de Pedro Juan Gutierrez dans le monde des lettres. Il y retrousse ses manches et plonge les mains dans la fange. Il décrit le rude quotidien d'Havanais rugueux, dans la promiscuité et la pénurie, condamnés à vivre d'expédients, faisant preuve d'inventivité dans leur chasse aux petites combines Gutierrez fait dans le brutal et l'explicite. Portrait de l'artiste en quadragénaire, le chibre dans une main quand ce n'est pas ailleurs, un verre de rhum de contrebande dans l'autre, quelque chose qui se fume à la bouche, licite ou non, le ventre criant famine. Sexe drogue et cha-cha-cha.

La quatrième de couverture avance le non d'Henry Miller comme célèbre devancier. Il nous semble que l'auteur américain faisait plus dans la littérature. D'autres parlent de Bukowski tropical et d'hyperréalisme obscène, c'est vrai que ce roman est de la veine du réalisme sale, mais il y court une plus grande vitalité que chez Bukowski, une fierté indéniable, une volonté de rester digne malgré la déveine et les années qui passent. Direct comme un crochet à la mâchoire.
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On a chaud, on se saoule au rhum cheap, on baise sale... On découvre surtout le Cuba loin des plages paradisiaques et des resorts à touristes plein d'argent. Et ça fait du bien de lire vrai. Une chronique de la vie quotidienne, du vrai monde qu'on voit pas quand on voyage en autobus de l'aéroport au complexe hôtelier. Croyez moi, je ne juge aucunement les gens qui le font, j'en suis ! Seulement, lire Guttierez, c'est voir le Cuba qu'on ne nous montre pas. Troquez le dépliant touristique, et lisez cet auteur, une fois, juste une fois.
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