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Livre assez bouleversant qui se passe en alternance en Afghanistan en guerre et dans des camps de réfugiés à Paris .
C'est l'histoire d' Alam qui voit son enfance bouleversée par la guerre , par l'obscurantisme , il ne peut aller à l'école publique qu'en se cachant car il vaut mieux aller dans une école coranique , il habite un pays où on ne tolère aucun écart , les filles qui transgressent les règles sont punies de façon atroce. On assiste impuissant à la fabrication d'un enfant soldat .
L'écriture est très belle , elle m'a d'ailleurs parfois un peu dérangée , il y a comme un décalage avec cette écriture poétique et les thèmes de guerre , d'enfance brisée .
La fin aussi m'a un peu déçue car il n'y a aucune note d'espoir mais ceci est mon avis personnel , c'est quand même un beau livre qui mérite d'être lu .
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Intriguée par le résumé, je me suis laissée tenter par ce petit ouvrage qui me permettait, par la même occasion, de découvrir Hubert Haddad dont j'avais entendu tant de bien.
Et effectivement, l'auteur est un grand écrivain à la plume magnifique de poète. de ce côté là, je ne suis donc pas déçue, de très belles pages m'ont été offertes à la lecture.

Concernant le sujet, j'en attendais plus. Et je me rends de plus en plus compte que j'ai beaucoup de mal avec les romans de moins de 200 pages. Je suis restée sur ma faim.
Le récit est sombre, le fait qu'Hubert Haddad ait choisi un enfant comme personnage principal attendrit le lecteur mais ce n'est pas suffisant. Je suis restée assez extérieure à l'histoire d'Alam. Vous savez, c'est un peu comme au journal télévisé, on nous montre les atrocités de la guerre à l'autre bout du monde. Alors oui, ça nous chagrine, nous révolte mais voilà … on ne se sent pas vraiment concerné. J'ai eu cette même impression à la lecture d'Opium Poppy. Je mets ça sur le compte de la brièveté du récit.

Concernant l'histoire en elle-même, elle est intéressante mais aurait mérité d'être plus développée. Je n'ai pas su m'attacher à ce petit garçon. Mais peut-être est-ce un « fait exprès » de l'auteur pour insister sur le peu de cas qui a été fait de ce petit être qui n'a pas eu de vie ni même de nom, que la guerre a dépossédé de tout, d'un toit, d'une famille, de la subsistance, d'une identité. Il ne comprend pas le monde qui l'entoure, il ne comprend pas ce qu'on attend de lui. Il suit alors ce qu'il connaît, la filière de l'opium, des champs de pavots de son père en passant par les transporteurs et aboutit aux bas-fonds de la banlieue parisienne parmi les drogués et les petits dealers.
L'ennui, c'est que justement, ce trajet a été un peu trop survolé. Après un trajet caché au fond d'un camion, on retrouve Alam dans les égouts de Rome et il atterrit en France dans un centre d'accueil on ne sait pas trop comment.
Il faut dire qu'Hubert Haddad a choisit un récit alterné, entre les chapitres situant l'action en Afghanistan et ceux se déroulant en France. Ce qui fait qu'au final, il manque des pièces au puzzle et ça m'a gêné.
Néanmoins les passages relatifs à l'Afghanistan sont très intéressants par leur évocation de la vie quotidienne dans un pays en guerre, par le joug des barons de l'opium sur les communautés villageoises, par le sort réservé aux femmes qui osent braver les interdits, par la terreur inspirée par les troupes rebelles mais aussi par celles des troupes occidentales.

J'ai lu de nombreuses critiques qui reprochaient à Hubert Haddad d'exagérer dans l'accumulation de malheurs. Je ne suis pas du tout de cet avis. A quelques reprises, l'auteur nous laisse espérer une sortie de secours pour Alam mais le destin s'acharne, c'est vrai. Mais d'un autre côté, vivre dans un pays en guerre et choisir l'immigration clandestine, ce n'est pas Disneyland ! L'histoire d'Alam se rapproche de près de l'histoire de nombreux réfugiés. Ce qui m'aurait choquée, moi, c'est que l'auteur nous fasse justement une happy end , le petit afghan adopté par un gentil couple français. Ça, ça n'aurait pas été très crédible à mes yeux même si c'est meilleur pour le moral.

Au final, je retiens de cette lecture un récit violent et sombre mais très réaliste servi par un style descriptif des plus poétiques et imagés rendant les scènes très vivantes. Malheureusement, j'aurais voulu que ce soit plus long car je ressors avec le sentiment que la vie d'Alam a été insignifiante alors qu'elle a été marquée de l'horreur de la guerre et de l'exil.
Un texte qui fait réfléchir sur le sort qu'on réserve bien souvent aux réfugiés dans les pays d'accueil.
En tout cas, je relirai à coup sûr Hubert Haddad et pourquoi pas avec son dernier roman le peintre d'éventail qui semble conquérir nombre de lecteurs.

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Opium Poppy, suit les traces d'un petit paysan afghan dont l'innocence est volée dans un pays écrasé par la guerre et le trafic d'opium.
On suit avec effroi, à travers les yeux de l'Evanoui (un sobriquet dont on l'a affublé parce qu'incapable de rester conscient le jour de sa circoncision), le parcours d'un petit afghan rêveur dans sa campagne qui verra peu à peu broyer son environnement pour n'être plus qu'un être en sursis, inexorablement happé par le vertige de la mort. L'errance d'un enfant-soldat confronté à la barbarie, des montagnes afghanes aux banlieues parisiennes au rythme de chapitres alternant les souvenirs du pays natal – rédigés au passé – et l'errance d'Alam à Paris – au présent.
Peu à peu désensibilisé par les évènements dont il est témoin et acteur, le garçonnet, tout comme son nom ou comme son enfance, disparaît dès les premières pages dans la tragédie. L'enfance n'existe plus et le futur est inévitable ("Pour le futur, il a compris, c'est ce qui arrivera fatalement.")
Hubert Haddad conte cette épopée avec poésie et un réalisme poignant dans une langue éblouissante (on pourrait citer la moitié du livre) !
Un roman déchirant, noir et magnifique.
Vous n'oublierez jamais le petit héros d'Opium Poppy !
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Ce roman a valeur de témoignage sur le sort d'enfants dévastés par la guerre, exploités par les trafiquants, rejetés de toutes parts, errants et réfugiés de toujours. Relativement court, il se lit d'une traite, pourtant il ya derrière le récit un énorme travail de l'auteur pour donner la vision la plus précise de l'Afghanistan aujourd'hui, pays qui s'écroule entre la corruption de son gouvernement, la monstruosité des talibans, et le désarroi de ceux qui résistent encore. Enorme travail aussi sur ce que vivent les clandestins, les irréguliers dépourvus de papiers et les enfants réfugiés dans les bas-fonds. On sort de ce livre bouleversé de tant de misère, de désespoir, du sort d'un gamin qui ne demandait rien d'autre que de vivre la vie d'un gamin, on en sort aussi honteux de voir que nous, pays occidental repu, n'avons pas su l'accueillir, le prendre en charge et lui offrir un avenir.
Ce n'est pas si compliqué de savoir ce qu'est le sort d'un mineur isolé : quand on vit en région parisienne il suffit d'aller faire un tour dans les lieux que décrit l'auteur, et ils sont là, venus d'Afghanistan mais aussi du Bangla Desh, d'Angola ou d'ailleurs, fuyant toute la misère du monde. Bien sûr dans les très grande majorité des cas, et on peut se rassurer, ils seront pris en charge par l'aide sociale à l'enfance car la loi ne laisse pas le choix, un mineur n'est pas expulsable et tous nos codes posent une obligation de prise en charge, mais après ? A 18 ans, expulsables ces jeunes le deviennent et la tentative de régularisation est alors un jeu de piste périlleux, selon le bon vouloir des préfectures, et selon la politique d'accueil portée dans ce beau pays...
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Quand ils l'ont attrapé à la descente du train, il s'est laissé faire. Quand on l'a interrogé, il a juste montré du doigt un point sur la carte. C'est ainsi qu'ils ont compris qu'il venait de la région de Kandahar. Ils l'ont baptisé Alam et l'ont envoyé au Centre d'accueil des mineurs isolés et réfugiés où il a suivi des cours d'alphabétisation. Finalement, si le béton et le froid parisien ont remplacé les pierres et la chaleur afghane, rien n'a vraiment changé pour le jeune garçon.

Au pays, tout le monde l'appelait l'Évanoui depuis qu'il était tombé dans les pommes le jour de sa circoncision. Une honte suprême pour son père, misérable paysan cultivant le pavot pour les barons de la drogue. Après une attaque du village par les talibans, la famille est partie en ville. Son frère s'est engagé avec les terroristes et après la mort du père, sa mère l'a mis à porte, ne pouvant nourrir cette bouche de trop. Finalement, l'Évanoui a été embrigadé par les rebelles et a retrouvé son frère. Devenu enfant soldat, il a vécu au coeur des montagnes et a participé a nombre d'opérations plus sanglantes les unes que les autres. Peu à peu, toute forme de sentiment a disparu chez lui : plus d'émotion, plus de douleur, plus de peur. Au cours d'une attaque, ses « compagnons d'armes » l'ont laissé pour mort. Sauvé par une doctoresse américaine, il s'est échappé de l'hôpital et est parti pour Kaboul. Enfant des rues, des petites magouilles lui ont permis d'accumuler le pécule nécessaire pour payer un passeur. C'est alors que son grand voyage a commencé : Iran, Turquie, Bulgarie, Italie pour enfin atterrir en France, sur ce quai de gare où ils l'ont interpellé. Bien sûr qu'il n'est pas resté au centre d'accueil. Son destin tragique méritait une fin plus flamboyante...

Hubert Haddad dresse le terrible portrait d'une enfance détruite. Cruauté, solitude, violence, désespoir... l'Évanoui semble cristalliser tous les maux de la terre. Pour sordide qu'elle soit, cette histoire ne relève pas du reportage journalistique. L'auteur ne donne pas non plus dans la dénonciation brutale de la misère, il ne cherche pas à faire du Dickens. Car ce qui caractérise un texte d'Hubert Haddad, c'est la beauté de son écriture. A la fois âpre, réaliste et poétique, c'est la qualité de cette écriture qui fait de ce roman un grand livre : « Il aurait aimé étreindre l'ocre tendre du ciel par-dessus les toits, s'allonger nu et laisser le vent l'emporter comme un nuage jusqu'au secret de l'azur, mourir peut-être. » ou bien encore : « On part découragé, en lâche ou en héros, dans l'illusion d'une autre vie, mais il n'y a pas d'issue. L'exil est une prison. »

Sans doute certains esprits chagrins trouveront que la barque de l'Évanoui est trop chargée pour être crédible, qu'un tel misérabilisme ne cherche qu'à faire pleurer dans les chaumières. Ce n'est pas du tout mon cas. Ce roman est un cri qui dénonce l'horreur de notre époque avec une rare force d'évocation et donne la parole à ceux qui n'ont jamais l'occasion de la prendre.

Un texte désespéré et magnifique.

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« Les gosses, on les engage, ou on les abandonne. »
« Jeune ou vieux, quand on vit dans la rue, l'essentiel est de montrer bonne figure. »
« Il n'existe pas d'instance pour la mémoire piétinée. »

Ma première rencontre avec l'auteur m'avait un peu déçue. Son dernier roman , m'a en revanche permis d'apprécier une écriture de qualité, et une histoire émouvante.
Comment de Kaboul, aux faubourgs de Paris, la vie d'un enfant va basculer ?
Hubert Haddad, va nous faire partager le quotidien d'Alam l'évanoui, qui dit son sobriquet à un épisode bien précis de son enfance, et qui porte le même prénom ue son frère. Alam, Afghan ; enfant abandonné à lui-même dans un pays qui a sacrifié sa jeune génération au nom de l'obscurantisme, la violence.
Hubert Haddad a évité l'écueil de l'immobilisme, en alternant sa narration. L'Afghanistan, où les enfants sont livrés à eux-mêmes, s'adonne aux trafics, et sont souvent la cible des groupes armés ; un camp de réfugiés, non loin de Paris, où ils sont devenus d'autres cibles, sont les otages d'autres gens pas plus recommandables.
Fuir la misère, le chaos, l'absence de d'avenir, pour se retrouver dans d'autres misères, sans plus d'avenir devant soi. Tel est le destin d' Alam.
Ce texte est touchant, et par des mots et images parfois durs ne cachent rien de cette réalité, tant là-bas, qu'ici ; mais l'auteur le fait malgré tout avec une certaine retenue.



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Le dernier roman d'Hubert Haddad nous raconte le parcours d'Alam (ce n'est pas son nom, le lecteur ne le connaitra pas), enfant afghan balloté par L Histoire chaotique de son pays ; il en subira tous les maux : des sèches montagnes du sud de l'Afghanistan désertées par sa famille à l'enrôlement dans les factions rebelles dans lesquelles les frères s'entretuent, de l'exil clandestin à l'arrivée dans la faune des réfugiés sans papiers à Paris.
Ce roman poignant nous embarque avec force et justesse dans la spirale infernale qui conduit ce jeune garçon en devenir à se bruler au feu des guerres, des trafics, de la clandestinité jusqu'à en perdre son identité.
Le texte est bouleversant ; la remarquable qualité de l'écrivain permet au lecteur de se familiariser avec ce jeune homme confronté à l'horreur sans rien céder à la facilité. La force des mots, toujours parfaitement choisis et assemblés, raisonne comme des brèves de l'AFP : Kandahar, les pachtouns, Kaboul… et Alam qui incarne subitement cette partie du monde à la fois familière mais résolument tenue à distance.
Comme dans ses précédents titres, Hubert Haddad nous offre pour cette rentrée littéraire une véritable oeuvre littéraire, qui, s'il était encore nécessaire de la faire, prouve à quel point la littérature donne du sens au flot médiatique qui nous assaille et enrichit le monde qui nous entoure. Une lecture forte, coup de poing.
Il m'en reste une question : combien de vies un chat doit il mourir avant que son coeur ne cesse de battre ?
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Quand le médecin de la croix rouge tomba sur Alam, le petit afghan avec ses trois cicatrices de même magnitude alignées comme le baudrier d'Orion, voilà ce qu'elle rapporta : « vêtu des hardes ordinaires aux bergers illettrés des montagnes, celui-là portait curieusement de solides sandalettes de cuir. Les yeux clos, il saignait du nez et des lèvres ; une expression d'infini détachement flottait sur ce beau visage près de se transformer en masque de poussière ». Comment un enfant de onze ans peut-il se résigner à la mort aussi facilement? Quelle folie peut amener les hommes à faire le sacrifice de leurs fils ? Pour y répondre, Hubert Haddad nous conduit d'abord à Kandahar, là où le petit Alam a fait connaissance avec la guerre. Dans la chaleur et les cailloux, sa famille décimée veille sur lui tant bien que mal. C'est encore un innocent, un petit être émotif qui tombe dans les pommes le jour de sa circoncision, ce qui lui valut le sobriquet de « l'évanoui ». Il ne somnolera pas longtemps. Il semble qu'en temps de guerre la violence s'immisce en chacun, comme un virus, et que les enfants ne sont plus que des jouets ou des accessoires : « comme partout où l'économie de guerre encourage les pires trafics, la pusillanimité des adultes s'appuyait largement sur cette main d'oeuvre privée de recours. Les cohues juvéniles courant en tous sens ou hélant le chaland donnaient aux rues un air de fausse gaité ; cette explosion de jeunesse affairée à suivre sous l'oeil d'ancêtres aux allures de momies n'avait d'autres circonstances que l'intangible vitalité d'un peuple ». Tel le poilu d'une autre époque, que la mutilation précoce sauvait d'une mort certaine, Alam doit son salut à sa vilaine blessure. Il quitte son pays de malheurs, traverse l'Europe et rejoint la France, sa nouvelle terre d'accueil. Une douille et une émeraude en poche, des cicatrices à l'âme, il se cherche une famille parmi ses mauvaises fréquentations dont Poppy, la tendre camée, est la figure maternelle et dérisoire.
Le roman de Hubert Haddad est un plaidoyer pour ces enfants soldats qui furent les témoins et les acteurs de combats qu'ils ne devraient connaître – et encore - que par la virtualité du jeu vidéo.
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Alam est un jeune afghan d'une douzaine d'années qui, avant de débarquer à Paris, n'a pas eu un parcours facile. N'ayant pas supporté sa circoncision, il est tombé dans les pommes et tout le monde au pays l'a appelé « l'Evanoui ». Alam était le nom de son frère aîné qui avait rejoint les rangs des talibans. Il est tout jeune quand, suite à une attaque des rebelles, son village est détruit, son école et sa ferme sont brûlés et son père est blessé. La famille se réfugie alors à Kaboul. A la mort du père, il rejoint son frère et devient enfant soldat jusqu'au jour où l' otage gardé par son frère s'évade. de la plus monstrueuse des manières, Alam va devoir prouver sa fidélité à la cause et ceci ne représente que le tout début de ses tribulations.
Un roman d'actualité plein d'ambition et de réalisme sur le thème de la guerre, de l'immigration et de la drogue. Ce destin d'enfant est rempli de tant de souffrances et d'horreurs que le lecteur ne peut que se dire que ce n'est pas juste, que la guerre et le fanatisme ont des conséquences bien pires que tout ce qu'il peut imaginer surtout quand c'est un enfant qui se retrouve broyé par une telle série d'engrenages aveugles. Et encore, il n'y aurait que moindre mal si l'arrivée en Europe était synonyme de rédemption et fin de ses épreuves, mais il n'en est rien, loin de là. Livre dur, fort et qui laisse un goût d'autant plus amer qu'il n'est pas du tout écrit comme un thriller ni comme un roman coup de poing mais avec énormément d'élégance stylistique, de raffinement et même de poésie. Fulgurances, tournures paradoxales, descriptions minutieuses ne manquent pas. Il est impossible que cet ensemble détonnant laisse quiconque indifférent. Personne ne ressortira indemne d'une lecture à déconseiller aux âmes sensibles...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Voilà un petit livre qu'on lit comme on reçoit un coup de poing. Mon seul regret : n'avoir pu le lire d'une traite.

C'est l'histoire d'un jeune afghan qui va subir l'exil, échapper à sa condition de « futur kamikaze », pour finalement vivre dans les rues de Paris. Quel avenir pour ce fils de paysan dans un pays détruit par les hommes, dans un pays qui n'a connu que la guerre, la peur, la violence ? Quel avenir pour cet immigré clandestin dans un pays comme la France ?

Hubert Haddad dépeint parfaitement la situation, avec des images justes, parfois très belles, criantes de vérité, ou encore à peine soutenables. Il maîtrise parfaitement la narration pour emmener son lecteur dans les profondeurs d'un pays laminé. C'est un témoignage terrible de ce qu'on peut faire subir à des enfants.

La phrase qui résume le mieux ce roman :

« Né dans le désastre des guerres, il portait sur lui l'empreinte des vies échouées. »

C'est un roman pessimiste, mais comment pourrait-il en être autrement ? Comment un enfant peut-il se sortir de ce cercle infernal de la violence ? Les images qu'il imprime au fur et à mesure qu'il grandit sont toutes plus terribles les unes que les autres. Et la dernière n'efface pas la première, elles s'empilent, elles l'envahissent, il se construit à partir d'elles. « Seul dans la nuit, Alam repousse avec une énergie de condamné le basculement d'échafaud du sommeil. Mais les images resurgissent en vrac, flambantes, déchirées. »
Lien : http://krol-franca.over-blog..
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