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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le prénom de l'enfant soldat, tout le monde l'a oublié dans son village d'Afghanistan, pour tous, Alan est devenu « l'évanoui », car à sa grande honte, la peur et la douleur l'on fait tomber dans les pommes le jour de sa circoncision.
Dans ce pays martyrisé par les guerres et la folie des hommes, il faut survivre, pourtant, il aimerait étudier et rêve d'un avenir meilleur.
Lorsque les talibans détruisent son village, Alan suivra sa famille dans les rues de Kaboul.
Après la disparition des siens, il cumule les petits boulots harassants, dangereux et peu rémunérateurs.
Et si son salut était auprès des rebelles, dans les montagnes ? là où seules les armes ont la parole, auprès de ces hommes prêts à tout pour assouvir leur idéal, même à transformer un enfant en bête féroce, sans émotion, ni peur, ni sentiment.
Après bien des drames, l'enfant sera pris en charge par le Croissant Rouge avant de se retrouver sur les trottoirs de Paris. Ne lui avait-on pas toujours dit que la France était le pays des droits de l'homme ?
Hubert Haddad nous donne à lire un texte magnifique et bouleversant sur la vie de ses enfants soldats à qui on a volé leur bien le plus précieux : leur enfance.
J'ai profondément aimé ce petit garçon, je l'ai suivi dans ses errances, ses interrogations, ses blessures, ses espoirs.
Le plus terrible c'est que des histoires semblables puissent exister et devenir banales au point de passer presque inaperçu dans un monde cruel.


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Opium Poppy, suit les traces d'un petit paysan afghan dont l'innocence est volée dans un pays écrasé par la guerre et le trafic d'opium.
On suit avec effroi, à travers les yeux de l'Evanoui (un sobriquet dont on l'a affublé parce qu'incapable de rester conscient le jour de sa circoncision), le parcours d'un petit afghan rêveur dans sa campagne qui verra peu à peu broyer son environnement pour n'être plus qu'un être en sursis, inexorablement happé par le vertige de la mort. L'errance d'un enfant-soldat confronté à la barbarie, des montagnes afghanes aux banlieues parisiennes au rythme de chapitres alternant les souvenirs du pays natal – rédigés au passé – et l'errance d'Alam à Paris – au présent.
Peu à peu désensibilisé par les évènements dont il est témoin et acteur, le garçonnet, tout comme son nom ou comme son enfance, disparaît dès les premières pages dans la tragédie. L'enfance n'existe plus et le futur est inévitable ("Pour le futur, il a compris, c'est ce qui arrivera fatalement.")
Hubert Haddad conte cette épopée avec poésie et un réalisme poignant dans une langue éblouissante (on pourrait citer la moitié du livre) !
Un roman déchirant, noir et magnifique.
Vous n'oublierez jamais le petit héros d'Opium Poppy !
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Ce roman a valeur de témoignage sur le sort d'enfants dévastés par la guerre, exploités par les trafiquants, rejetés de toutes parts, errants et réfugiés de toujours. Relativement court, il se lit d'une traite, pourtant il ya derrière le récit un énorme travail de l'auteur pour donner la vision la plus précise de l'Afghanistan aujourd'hui, pays qui s'écroule entre la corruption de son gouvernement, la monstruosité des talibans, et le désarroi de ceux qui résistent encore. Enorme travail aussi sur ce que vivent les clandestins, les irréguliers dépourvus de papiers et les enfants réfugiés dans les bas-fonds. On sort de ce livre bouleversé de tant de misère, de désespoir, du sort d'un gamin qui ne demandait rien d'autre que de vivre la vie d'un gamin, on en sort aussi honteux de voir que nous, pays occidental repu, n'avons pas su l'accueillir, le prendre en charge et lui offrir un avenir.
Ce n'est pas si compliqué de savoir ce qu'est le sort d'un mineur isolé : quand on vit en région parisienne il suffit d'aller faire un tour dans les lieux que décrit l'auteur, et ils sont là, venus d'Afghanistan mais aussi du Bangla Desh, d'Angola ou d'ailleurs, fuyant toute la misère du monde. Bien sûr dans les très grande majorité des cas, et on peut se rassurer, ils seront pris en charge par l'aide sociale à l'enfance car la loi ne laisse pas le choix, un mineur n'est pas expulsable et tous nos codes posent une obligation de prise en charge, mais après ? A 18 ans, expulsables ces jeunes le deviennent et la tentative de régularisation est alors un jeu de piste périlleux, selon le bon vouloir des préfectures, et selon la politique d'accueil portée dans ce beau pays...
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Quand ils l'ont attrapé à la descente du train, il s'est laissé faire. Quand on l'a interrogé, il a juste montré du doigt un point sur la carte. C'est ainsi qu'ils ont compris qu'il venait de la région de Kandahar. Ils l'ont baptisé Alam et l'ont envoyé au Centre d'accueil des mineurs isolés et réfugiés où il a suivi des cours d'alphabétisation. Finalement, si le béton et le froid parisien ont remplacé les pierres et la chaleur afghane, rien n'a vraiment changé pour le jeune garçon.

Au pays, tout le monde l'appelait l'Évanoui depuis qu'il était tombé dans les pommes le jour de sa circoncision. Une honte suprême pour son père, misérable paysan cultivant le pavot pour les barons de la drogue. Après une attaque du village par les talibans, la famille est partie en ville. Son frère s'est engagé avec les terroristes et après la mort du père, sa mère l'a mis à porte, ne pouvant nourrir cette bouche de trop. Finalement, l'Évanoui a été embrigadé par les rebelles et a retrouvé son frère. Devenu enfant soldat, il a vécu au coeur des montagnes et a participé a nombre d'opérations plus sanglantes les unes que les autres. Peu à peu, toute forme de sentiment a disparu chez lui : plus d'émotion, plus de douleur, plus de peur. Au cours d'une attaque, ses « compagnons d'armes » l'ont laissé pour mort. Sauvé par une doctoresse américaine, il s'est échappé de l'hôpital et est parti pour Kaboul. Enfant des rues, des petites magouilles lui ont permis d'accumuler le pécule nécessaire pour payer un passeur. C'est alors que son grand voyage a commencé : Iran, Turquie, Bulgarie, Italie pour enfin atterrir en France, sur ce quai de gare où ils l'ont interpellé. Bien sûr qu'il n'est pas resté au centre d'accueil. Son destin tragique méritait une fin plus flamboyante...

Hubert Haddad dresse le terrible portrait d'une enfance détruite. Cruauté, solitude, violence, désespoir... l'Évanoui semble cristalliser tous les maux de la terre. Pour sordide qu'elle soit, cette histoire ne relève pas du reportage journalistique. L'auteur ne donne pas non plus dans la dénonciation brutale de la misère, il ne cherche pas à faire du Dickens. Car ce qui caractérise un texte d'Hubert Haddad, c'est la beauté de son écriture. A la fois âpre, réaliste et poétique, c'est la qualité de cette écriture qui fait de ce roman un grand livre : « Il aurait aimé étreindre l'ocre tendre du ciel par-dessus les toits, s'allonger nu et laisser le vent l'emporter comme un nuage jusqu'au secret de l'azur, mourir peut-être. » ou bien encore : « On part découragé, en lâche ou en héros, dans l'illusion d'une autre vie, mais il n'y a pas d'issue. L'exil est une prison. »

Sans doute certains esprits chagrins trouveront que la barque de l'Évanoui est trop chargée pour être crédible, qu'un tel misérabilisme ne cherche qu'à faire pleurer dans les chaumières. Ce n'est pas du tout mon cas. Ce roman est un cri qui dénonce l'horreur de notre époque avec une rare force d'évocation et donne la parole à ceux qui n'ont jamais l'occasion de la prendre.

Un texte désespéré et magnifique.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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« Les gosses, on les engage, ou on les abandonne. »
« Jeune ou vieux, quand on vit dans la rue, l'essentiel est de montrer bonne figure. »
« Il n'existe pas d'instance pour la mémoire piétinée. »

Ma première rencontre avec l'auteur m'avait un peu déçue. Son dernier roman , m'a en revanche permis d'apprécier une écriture de qualité, et une histoire émouvante.
Comment de Kaboul, aux faubourgs de Paris, la vie d'un enfant va basculer ?
Hubert Haddad, va nous faire partager le quotidien d'Alam l'évanoui, qui dit son sobriquet à un épisode bien précis de son enfance, et qui porte le même prénom ue son frère. Alam, Afghan ; enfant abandonné à lui-même dans un pays qui a sacrifié sa jeune génération au nom de l'obscurantisme, la violence.
Hubert Haddad a évité l'écueil de l'immobilisme, en alternant sa narration. L'Afghanistan, où les enfants sont livrés à eux-mêmes, s'adonne aux trafics, et sont souvent la cible des groupes armés ; un camp de réfugiés, non loin de Paris, où ils sont devenus d'autres cibles, sont les otages d'autres gens pas plus recommandables.
Fuir la misère, le chaos, l'absence de d'avenir, pour se retrouver dans d'autres misères, sans plus d'avenir devant soi. Tel est le destin d' Alam.
Ce texte est touchant, et par des mots et images parfois durs ne cachent rien de cette réalité, tant là-bas, qu'ici ; mais l'auteur le fait malgré tout avec une certaine retenue.



Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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C'est l'histoire d'Alam, un jeune afghan né dans la misère, enrôlé de force dans l'univers de la guerre, de la violence et de la drogue. Cela pourrait être l'histoire de n'importe quel enfant saisi par la barbarie des hommes et l'inhumanité des camps de réfugiés. Cela pourrait être n'importe quelle autre silhouette de douze ans, déchirée entre l'envie d'apprendre et la nécessité de se corrompre pour survivre, entre la douceur de l'enfance et l'absurdité du monde des adultes. Mais c'est Alam, l'Evanoui, que l'on suit, de son environnement broyé par la fureur des hommes, à travers son exode, jusqu'à sa terrible conclusion.

Hubert Haddad réussit le tour de force à de transformer son personnage principal en image universel : avec lui, c'est la destinée des enfants pris dans la guerre qui nous saute à la gorge et nous fait souffrir, en empathie. Sa belle écriture, fluide, travaillée, ne succombe pourtant jamais au pathos mais nous le fait ressentir, violemment, ardemment.

Un roman qui se vit comme un cri ou comme une question brûlante : « « Mais qui donc osera adopter le petit taliban ? ».
Lien : http://www.delitteris.com/in..
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Heureusement que je n'ai pas commencé ce roman dans l'optique de me remonter le moral! Tout du long j'ai ressenti un grand sentiment de gâchis. Pas seulement face à ce jeune garçon dépouillé de tout, même de son prénom. Il n'a plus rien , plus de rêves, plus d'espoir, il avance pourtant mais comme une coquille vide.
Le roman commence dans un centre de jeunes réfugiés en France. de suite on est confronté à la violence, la violence que ces jeunes ont subie avant d'arriver dans ce lieu, la violence qui continue à s'exercer insidieuse, naturelle presque , seule réponse connue .
Il prends par hasard le nom de son frère disparu. Sa vie se déroule devant nos yeux dans un incessant va et viens entre un présent sans futur et un passé qui mène peu à peu vers une issue inéluctable.
Je suis allé voir à quoi ressembler les fleurs d'opium et il est effarant de voir qu'une chose aussi jolie puisse être la source de tant de désespoir et de malheur.
En tant que petit paysan il cultivait le pavot pour le compte de gros caïd avec cette pression des insurgés islamistes. Il a survécu en faisant la mule dans les villes.
Il a vu les conséquences de la radicalisation religieuse et perdue son seul espoir d'humanisation.
Il a été embarqué de forces dans des combats qui n'étaient pas les siens.
Je n'ai pas eut la sensation qu'il avait le choix, petit fétu de paille emporté par un courant bien trop fort.
Son arrivée en France aurait pu peut être le sauver mais le système n'est pas forcément capable de répondre aux besoins de ces gosses brisés. Et il continue encore et encore à tomber.
J'ai résister jusqu'au bout et n'ait pas lu la fin avant l'heure, ce qui est suffisamment rare de ma part pour que je le dise.
J'ai particulièrement apprécié ce récit à deux temps où le passé et le présent se répondent, où l'un nourrit l'autre. J'ai pleuré sur Alam, le grand frère et le petit, celui qui essaie de vivre pour ce grand frère perdu.
J'ai crié face à cette situation qui ne peut laisser aucun espoir.
Je suis sortie lessivée de ma lecture, pas révoltée mais lassée face à ce qui existe encore aujourd'hui dans l'indifférence totale.
Lien : http://livravivre.blogspot.fr/
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Un enfant perdu, rebelle, porte en lui toute la violence de son pays, l'Afghanistan, cristallisée dans la culture du pavot et la misère du peuple. Enrôlé par les rebelles après avoir été abandonné par sa famille, il perd son innocence et son enfance est broyée. Il s'enfuit dans une folle escapade pour se retrouver à Paris dans un foyer d'accueil, bombardé de questions auxquelles il se refuse à répondre, avant de finir dans le monde hostile des squats, perdu, marqué par la tragédie. Un livre coup de poing qui nous hante l'esprit pour longtemps. le sort d'Alam est hélas loin d'être unique et reflète la folie de notre société.
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Mon livre était hérissé de marques-pages. Tout est important.
Ce récit est bouleversant, difficile de rester insensible à l'histoire de cet enfant perdu auquel l'entrainement des talibans enlève toute humanité et en fait une machine à tuer.
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L'Evanoui : petit Afghan presque sans nom, ou plusieurs fois mal nommé, ou peut-être pas si mal : c'est selon que l'on prenne son nom pour un héritage ou par défaut...
Petit garçon, toujours entouré du pavot et de sa résine mortifère, presque sans parole, ou porteur d'une seule parole de fuite pour sa troisième sirène, impossible amour de junkie...
Petit enfant-soldat, trois fois sous les tirs, à l'assaut à l'arme lourde...
Petit Taliban, fratricide de son frère Taliban...
Petit à l'oreille mutilée ayant pour talismans un cristal d'émeraude et une douille, enfouis dans une poche d'anorak.

Un roman de migration et de guerre qui a tout pour m'enchanter : un éclairage inhabituel sur notre triste monde si incompréhensible et surtout sur ses aspects les plus déchirés et déchirants, un langage, une structure de récit, un style inattendus - Hubert Haddad ne m'a encore jamais déçu - une profonde justesse de l'émotion provoquée.

... Car enfin, l'Evanoui, petit assassin de sang froid, tu n'es pas là pour nous attendrir, ni même pour nous plaire.
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