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Certains romans nous déstabilisent car l'admiration suscité par la beauté de l'écriture se dispute avec la frustration née d'une impression d'inaboutie, de potentiel sous-exploité ; le "Opium Poppy" d'Hubert Haddad me laisse ce sentiment.

C'est l'histoire d'un enfant, d'un gamin qui ne porte pas de nom. Enfin, pas vraiment puisqu'on l'a affublé du surnom de "l'Évanoui" dans le petit village Afghan qui l'a vu naître, puis il hérita du nom d'Alam, celui de son frère sacrifié sur l'hôtel de la formation d'enfant-soldats. C'est une histoire qui oscille entre plusieurs strates temporelles, formant le tableau de la vie d'un gamin ballotté de son village de cultivateur de pavot, à la vie d'enfant de rue de Kandahar, à celle de prisonnier d'un centre de rétention, pour finir à dans les gouffres de la vie de sans-papiers parisien trafiquant d'opium. La boucle est bouclée.

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C'est l'histoire d'Alam, enfant soldat. Dans une zone Sud de l'Afghanistan, dans le Kandahar, contrôlée par les talibans, dans les années 2000, le roman d'Hubert Haddad se place d'entrée de jeu sous le signe de l'incompréhension et de l'ambiguïté. Il ne sortira pas un instant de cette ligne . Alors que le récit s'installe dans un va-et -vient entre différentes séquences parisiennes de la vie d'Alam et des épisodes antérieurs,dans son pays puis sur la route de l'exil, on peut à chaque instant mesurer combien ce parcours résulte d'une succession de chocs et d'ébranlements auxquels le garçon doit faire face. le récit restitue ce passé encore brûlant. A cela, Hubert Haddad entremêle avec poésie, force,persuasion,d'une manière éblouissante ,l'évocation du présent.
L'histoire d'Alam ,d'un enfant soldat, son frère ainé, enrôlé par les talibans, celle de Malalaï, la voisine aux jolis yeux, trop libre et trop savante, l'école publique, dans laquelle il a appris à lire et à écrire, l'armada aéroportée de la coalition et les bandes rivales qui tenaient la vallée, son premier transport de résine d'opium, sa propre entrée chez les talibans, à onze ans, puis l'exil vers l'Europe, la classe d'alphabétisation, parmi d'autres exilés: serbes, kosovars, tutsis , la fugue et l'installation dans un squat à Bobigny,les petits et les grands trafics......une histoire ainsi se trame.......avec une impressionnante consistance, d'une formidable portée, haussant ce personnage de petit paysan afghan à une véritable stature allégorique.
Le garçon, tôt confronté aux interdits et à la violence, au mépris et à la peur,malgré son désir d'émancipation se construit à grands coups de contradiction,son parcours s'achèvera sans qu'il en ait perçu le sens.
C'est un roman bouleversant, rapide, précipité, haletant,qui nous laisse complètement désemparé.
C'est une histoire impressionnante qui nous dépayse et nous oblige à nous poser des questions,la détresse, la solitude ,le désarroi, l'épuisement,habitent Alam.
Il est à la fois orphelin des rues aussi bien à Paris qu'à Kaboul, il est traqué, il est en cavale, il est enfant qui tire.......au pistolet mitrailleur...
Cet ouvrage magnifique nous interpelle, c'est la tragédie des enfants de la guerre et la folie grandeur nature de l'homme et des hommes.
On pensera très souvent ....au hérosd'Opium Poppy.



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Opium Poppy n'a malheureusement pas réussi à me séduire.

Celui que l'on nome Alam est retrouvé sur le quai d'une gare, il est emmené au CAMIR, Centre d'accueil des mineurs isolés et réfugiés où on lui fait la promesse de lui apprendre la langue, de l'éduquer, de lui donner un métier, un avenir. Alam a 12 ans, c'est un enfant des montagnes afghanes, il a fui son pays où sa vie été partagée entre la lutte armée et la culture du pavot.

Le récit alterne sa vie à Paris après son arrestation sur ce quai de gare et sa vie d'avant en Afghanistan. Ainsi, nous est décrit le cheminement qui a conduit ce jeune garçon à se retrouver seul en France ne portant sur lui qu'un vieil anorak avec dans la poche une émeraude et une douille en cuivre.

Je n'ai pas été convaincue par ce roman, les faits relatés sont intéressants, inattendus mais je regrette qu'il n'y ait une description que des faits, jamais Hubert Haddad n'exprime ce que ressent Alam qui a seulement 12 ans a eu une vie plus que chaotique.

Le style de l'auteur est très travaillé, trop travaillé même. Son vocabulaire est très riche, ses phrases parfois très longues et complexes dans leur construction. Bref ! J'ai eu certaines difficultés à comprendre tout ce que voulait exprimer l'auteur. Je lis parfois qu'Hubert Haddad a une prose magnifique et poétique à laquelle je ne suis visiblement pas sensible. Je ne suis pas une « littéraire » et c'est peut être en lisant ce genre de roman que je constate mes lacunes.
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Ce petit paysan afghan, Alam, a été attrapé en France à la descente d'un train; au début du livre, il est entre les mains d'un psychologue et d'un médecin qui parlent une langue qu'il ne comprend pas; il a trois cicatrices d'impacts de balles. Dans la classe d'alphabétisation, il rencontre d'autres enfants au passé trop douloureux ... Petit à petit, en parallèle à la description de la courte vie qu'il va mener en région parisienne, on découvre par chapitres entremêlés, ce qui a fait auparavant son existence: celle des paysans afghans, souvent illettrés, aux femmes complètement voilées, pris entre les tirs croisés des rebelles et des soldats des troupes régulières; la violence partout et tout le temps. Tout est vu à travers les yeux de l'enfant: ce qu'il a vécu depuis qu'il est né, ce qu'il découvre maintenant; avec des souvenirs qui sans cesse émergent. D'une écriture précise, imagée et souvent poétique malgré le propos terrible, l'auteur nous raconte cet enfant qui aimait l'école - mais elle fut brûlée et le maître d'école tué par les insurgés - qui participait à la culture du pavot, seule ressource au milieu des cultures traditionnelles, et qui verra en région parisienne à l'autre bout de la filière, son amie Poppy toxicomane; le parallèle est fait entre la violence qu'Alam a toujours connue dans son pays (un pays où les jeunes garçons s'amusent à soulever le voile des filles et à les vitrioler) et celle qu'il rencontre avec les gangs reconstitués en banlieue. Un livre extrêmement intéressant pour comprendre ce qui se passe dans cette partie du monde; un enfant soldat peut-il être sauvé ?
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Un roman extrêmement fort, surprenant, sur un sujet sensible et magnifiquement écrit... on n'en ressort pas indemne et Alam reste présent dans nos esprits bien longtemps après avoir fermé le livre.
A lire absolument.
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pas pu le lire car tant de souffrance : trop difficile à supporter surtout lorsqu'il s'agit d'enfants martyrs
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La destinée du petit Alam, cet enfant afghan déshérité, épouse les soubresauts entre espoir et chute de tut un peuple. Prostitution, drogue, intégrisme, exil, le contraste entre la dignité de l'enfant et la glauquerie de son existence est saisissant
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Intriguée par le résumé, je me suis laissée tenter par ce petit ouvrage qui me permettait, par la même occasion, de découvrir Hubert Haddad dont j'avais entendu tant de bien.
Et effectivement, l'auteur est un grand écrivain à la plume magnifique de poète. de ce côté là, je ne suis donc pas déçue, de très belles pages m'ont été offertes à la lecture.

Concernant le sujet, j'en attendais plus. Et je me rends de plus en plus compte que j'ai beaucoup de mal avec les romans de moins de 200 pages. Je suis restée sur ma faim.
Le récit est sombre, le fait qu'Hubert Haddad ait choisi un enfant comme personnage principal attendrit le lecteur mais ce n'est pas suffisant. Je suis restée assez extérieure à l'histoire d'Alam. Vous savez, c'est un peu comme au journal télévisé, on nous montre les atrocités de la guerre à l'autre bout du monde. Alors oui, ça nous chagrine, nous révolte mais voilà … on ne se sent pas vraiment concerné. J'ai eu cette même impression à la lecture d'Opium Poppy. Je mets ça sur le compte de la brièveté du récit.

Concernant l'histoire en elle-même, elle est intéressante mais aurait mérité d'être plus développée. Je n'ai pas su m'attacher à ce petit garçon. Mais peut-être est-ce un « fait exprès » de l'auteur pour insister sur le peu de cas qui a été fait de ce petit être qui n'a pas eu de vie ni même de nom, que la guerre a dépossédé de tout, d'un toit, d'une famille, de la subsistance, d'une identité. Il ne comprend pas le monde qui l'entoure, il ne comprend pas ce qu'on attend de lui. Il suit alors ce qu'il connaît, la filière de l'opium, des champs de pavots de son père en passant par les transporteurs et aboutit aux bas-fonds de la banlieue parisienne parmi les drogués et les petits dealers.
L'ennui, c'est que justement, ce trajet a été un peu trop survolé. Après un trajet caché au fond d'un camion, on retrouve Alam dans les égouts de Rome et il atterrit en France dans un centre d'accueil on ne sait pas trop comment.
Il faut dire qu'Hubert Haddad a choisit un récit alterné, entre les chapitres situant l'action en Afghanistan et ceux se déroulant en France. Ce qui fait qu'au final, il manque des pièces au puzzle et ça m'a gêné.
Néanmoins les passages relatifs à l'Afghanistan sont très intéressants par leur évocation de la vie quotidienne dans un pays en guerre, par le joug des barons de l'opium sur les communautés villageoises, par le sort réservé aux femmes qui osent braver les interdits, par la terreur inspirée par les troupes rebelles mais aussi par celles des troupes occidentales.

J'ai lu de nombreuses critiques qui reprochaient à Hubert Haddad d'exagérer dans l'accumulation de malheurs. Je ne suis pas du tout de cet avis. A quelques reprises, l'auteur nous laisse espérer une sortie de secours pour Alam mais le destin s'acharne, c'est vrai. Mais d'un autre côté, vivre dans un pays en guerre et choisir l'immigration clandestine, ce n'est pas Disneyland ! L'histoire d'Alam se rapproche de près de l'histoire de nombreux réfugiés. Ce qui m'aurait choquée, moi, c'est que l'auteur nous fasse justement une happy end , le petit afghan adopté par un gentil couple français. Ça, ça n'aurait pas été très crédible à mes yeux même si c'est meilleur pour le moral.

Au final, je retiens de cette lecture un récit violent et sombre mais très réaliste servi par un style descriptif des plus poétiques et imagés rendant les scènes très vivantes. Malheureusement, j'aurais voulu que ce soit plus long car je ressors avec le sentiment que la vie d'Alam a été insignifiante alors qu'elle a été marquée de l'horreur de la guerre et de l'exil.
Un texte qui fait réfléchir sur le sort qu'on réserve bien souvent aux réfugiés dans les pays d'accueil.
En tout cas, je relirai à coup sûr Hubert Haddad et pourquoi pas avec son dernier roman le peintre d'éventail qui semble conquérir nombre de lecteurs.

Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Heureusement que je n'ai pas commencé ce roman dans l'optique de me remonter le moral! Tout du long j'ai ressenti un grand sentiment de gâchis. Pas seulement face à ce jeune garçon dépouillé de tout, même de son prénom. Il n'a plus rien , plus de rêves, plus d'espoir, il avance pourtant mais comme une coquille vide.
Le roman commence dans un centre de jeunes réfugiés en France. de suite on est confronté à la violence, la violence que ces jeunes ont subie avant d'arriver dans ce lieu, la violence qui continue à s'exercer insidieuse, naturelle presque , seule réponse connue .
Il prends par hasard le nom de son frère disparu. Sa vie se déroule devant nos yeux dans un incessant va et viens entre un présent sans futur et un passé qui mène peu à peu vers une issue inéluctable.
Je suis allé voir à quoi ressembler les fleurs d'opium et il est effarant de voir qu'une chose aussi jolie puisse être la source de tant de désespoir et de malheur.
En tant que petit paysan il cultivait le pavot pour le compte de gros caïd avec cette pression des insurgés islamistes. Il a survécu en faisant la mule dans les villes.
Il a vu les conséquences de la radicalisation religieuse et perdue son seul espoir d'humanisation.
Il a été embarqué de forces dans des combats qui n'étaient pas les siens.
Je n'ai pas eut la sensation qu'il avait le choix, petit fétu de paille emporté par un courant bien trop fort.
Son arrivée en France aurait pu peut être le sauver mais le système n'est pas forcément capable de répondre aux besoins de ces gosses brisés. Et il continue encore et encore à tomber.
J'ai résister jusqu'au bout et n'ait pas lu la fin avant l'heure, ce qui est suffisamment rare de ma part pour que je le dise.
J'ai particulièrement apprécié ce récit à deux temps où le passé et le présent se répondent, où l'un nourrit l'autre. J'ai pleuré sur Alam, le grand frère et le petit, celui qui essaie de vivre pour ce grand frère perdu.
J'ai crié face à cette situation qui ne peut laisser aucun espoir.
Je suis sortie lessivée de ma lecture, pas révoltée mais lassée face à ce qui existe encore aujourd'hui dans l'indifférence totale.
Lien : http://livravivre.blogspot.fr/
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Alam est un enfant de la guerre. Afgan, il a suivi la filière de la drogue pour échouer à Paris. Nul ne pourra le sortir de la spirale infernale de la violence. Pourtant, par son style poétique, tendre mais sans concession, Hubert Haddad nous attache à cet enfant que nous voudrions prendre par la main. Prix du Cercle Interallié 2012, ce livre bénéficie d'une bonne critique et le mérite grandement. La passerelle entre l'Afghanistan en guerre et Paris en plate-forme de la drogue est tellement crédible qu'on en frisonne. On ne sort pas intact de la lecture d'Opium Poppy et le souvenir d'Alam se garde au fond du coeur car il est bien réel.
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