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Critique de ALDAMO21


Il est rare que j'aie eu autant de mauvaises vibrations et sensations sur un livre.

Je vais rejoindre le 2e lecteur Christophe avec ma critique pas bonne du tout.
Deux hommes sur trois lecteurs qui ont un mauvais ressenti, il faudra peut-être que l'auteure et l'éditeur s'interrogent.

A lire les commentaires des lectrices qui encensent ce roman, je me dis que je n'ai pas dû lire la même histoire qu'elles.
Mais je ne m'en étonne pas, elles ont toutes été séduites par le discours constant, lourd et très féministe de l'auteure, qui a d'ailleurs pour moi bien plombé le roman. Si bien que l'histoire de Lila est passée au second plan.
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Perso, j'ai trouvé que le récit manquait cruellement de style.
Je cite une seule phrase, parmi tant d'autres. A vous de juger.

- Non je ne te sucerai pas, mais je peux t'enfoncer un doigt dans le cul !

Oh I am shocked ! s'écrient en coeur les lectrices pudibondes. C'est oséééé ! C'est cruuuu !...
Mais non mesdames, pour moi c'est une phrase vulgaire, grotesque, car elle se trouve dans un roman sans nuance écrit sans subtilité, ni finesse et qui n'a pas de grande profondeur.

N'est pas Joffrine Donnadieu qui veut !

A ce propos, si vous désirez lire du « cru » et du « osé », je vous conseille ses deux excellents romans, d'une belle littérature ; « Une histoire de France » et « Chienne et Louve ».
Si vous désirer lire du bien trash, essayer de lire les textes de l'auteure, interprète et metteur en scène Angelica Liddell.
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Pour moi, l'histoire aussi manquait de consistante, de maturité. Tout fut surtout complètement déconnecté de la réalité, avec des situations irréelles, presque risibles, en comparant avec ce que j'ai lu en témoignages sérieux sur les Escort girls et les témoignages bouleversants des anciennes actrices du porno. Celles qui ont eu la chance d'être sorties pas trop abîmées, de ce monde très glauque.
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Et puis j'ai ressenti que la base elle-même ne fût pas travaillée et donc que les sujets n'étaient pas maitrisés. Ce qui a fait perdre toute la crédibilité à ce livre, ajouté à cela des situations invraisemblables et des clichés.
Le monde de la pornographie de Aure Hajar, est un monde aseptisé, où aucun alcool, aucune drogue ne circulent et où les producteurs de films X, qui organisent un « dîner », préfèrent disserter sur les engagements d'une Virginie Despentes, pleurnicher sur le coût des actrices porno françaises, et blablabla ! Plutôt que de s'envoyer en l'air avec une fille ou s'envoyer dans le nez un rail de coke.
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Je passerai sur Lila, le personnage principal du roman, qui est décrite en trop grande superficialité, qui n'a en conséquence aucune profondeur.
Une Lila en posture victimaire. C'est parce qu'elle s'appelle Lila, parce qu'elle est arabe, parce qu'elle est issue de condition modeste, qu'elle n'a pas d'amies. Dans sa fac, elle ne rencontre que des pétasses françaises, aux prénoms bien européens, des filles de bonne famille qui ont du succès parce qu'elles sont friquées.
Encore d'énormes clichés !

Lila qui semble naviguer dans ses mondes en toute insouciance. Qui se fait Escort girl et rentre dans le porno, comme elle irait chez Mac Donald. Et cela m'a semblé hallucinant. Aucun cheminement psychologique n'est raconté.
Pire, son premier « fist fucking » tient sur deux petites pages. Quatre pages après, Lila est sortie définitivement du porno.

Tout va bien madame la Marquise !

Pas de séquelles psychologiques, comme j'ai pu en lire, pas de traumatismes, pas d'angoisses, pas de hantises, ni de déprime pour avoir subi de tels actes sexuels dans un film pornographique.
Beaucoup de comédiennes, furent marquées à vie, pour avoir accepté à un moment de leur vie, de subir des choses avilissantes et d'énormes humiliations .
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Bref, je suis aussi en colère contre moi, car j'ai déboursé 17,90 euros pour ce livre, alors que cette somme m'aurait permis d'acheter un autre roman bien meilleur.
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Je vous donne une référence d'un autre livre que j'ai beaucoup aimé. C'est « Bad Girl » de Lola Marois. La femme de Jean Marie Bigard a écrit un beau livre, très cash, sur les Escort girls, qui sent presque le vécu.
Et pour avoir rencontré et échangé avec l'auteure pour ce livre, je sais où Lola a puisé ses sources.

Mais le livre écrit avec beaucoup d'humour, ne parle pas seulement de l'Escort et des phantasmes sinistres et innommables de certains clients. Lola Marois y soulève beaucoup de questions existentielles, évoque la solitude rencontrée chez ces femmes qui pratique l'escorting. Des jeunes femmes qui parfois partent à la dérive, qui s'interrogent sur l'amour, sur le regard de l'autre, sur leur beauté, sur le temps, sur la vieillesse et sur l'après Escorting girl.
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