Racine aux points…
Voilà une sacrée aventure, qui écoeure, qui noeud le ventre, qui tend le coeur vers la colère. Qui fait chaud aux larmes.
C'est l'histoire d'un homme Konta Kinté et de sa descendance. Mais c'est aussi une danse entre le vivant et le vil, entre la mémoire et la mort.
On court d'un continent à l'autre, d'une époque à l'autre, le fils se détend, les générations passent, le massacre de l'espoir avec.
Pourtant la force vitale, la puissante évocation des sentiments qui habitent l'humain, quelque soit sa couleur de peau, tend vers le lendemain toute sa rage à vivre.
Ce n'est pas une grande oeuvre littéraire. Ce n'est pas de la littérature. C'est une parole. Un cri. Un rappel…
Un griot,
Alex Haley qui nous raconte la généalogie d'une lignée. C'est un griot qui vient à nos côtés et qui raconte l'histoire de ces êtres humains qu'on a un temps considéré comme des meubles.
C'est avant tout le passage de témoin, le message d'un passé aux multiples possibles du futur.
Et on se dit que c'était hier. Que c'est dans ce proche passé que tout cela a existé.
Alors comment mettre une étoile, deux, trois à une parole de dignité, de courage, qui souligne le combat pour la vie, comment critiquer un homme qui vient et qui dit, souvenez-vous de l'Africain, cet homme, votre frère, votre père que l'on un temps, le temps de sa vie, considéré comme un sous homme ! Souvenez-vous de la violence innommable de la traite des noirs.
Et par ricocher on ne peut que penser à ceux qui aujourd'hui encore, pour un organe, des faveurs sexuelles sont vendus par de multiples mafias, et sont encore des bien meubles, que l'on déporte, à qui on enlève toute dignité, à qui on vole la condition d'être humain.
Racine du mal, heurt la sensibilité, cogne aux souvenirs, et s'enfonce profondément dans la chair de nos mémoires. Pour faire que demain, une autre forêt pousse.
Racine jusqu'à la pointe de nos yeux pour qu'on ne soit pas aveugle.