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3,72

sur 1086 notes
Parfois, il y a un tel décalage entre les attentes préalables à une lecture et la réalité de son contenu que cela crée une déception importante. Ce roman qui, sur le papier, avait tout me le faire apprécier, m'a au final souvent agacée.

Le contexte historique est passionnant : le procès des sorcières de Pendle en 1612. C'est le plus célèbre de l'histoire anglaise, le plus documenté aussi grâce au greffier de la cour Thomas Pott qui a tout consigné dans un ouvrage complet. le tout dans un comté de Lancashire, considéré à cette époque comme une contrée sauvage à la population farouche peu encline à se plier à l'anglicanisme d'Etat que le nouveau roi Jacques Ier promeut. Stacey Halls survole tout l'aspect historique, sacrifiant même le procès en lui-même, à peine évoqué ( et de façon plutôt confuse ). En fait, il y a plus de sorcières dans le titre que dans le récit lui-même. Ce manque de profondeur m'a profondément frustrée.

Si l'auteure s'est inspirée du procès de Pendle, si tous les personnages de son roman ont existé , elle a fait un choix très clair, celui de centrer son roman sur la vie conjugale de Fleetwood Shuttleworth, très jeune châtelaine de dix-sept ans, par le regard duquel toute l'intrigue est vue. Elle en fait une héroïne à la Catherine Morland ( Northanger Abbey, Jane Austen ) avec laquelle elle partage l'âge, l'impétuosité innocente ainsi que de épreuves à affronter.

Pourquoi pas ? Sauf que son héroïne est beaucoup trop moderne dans ses réflexions souvent anachroniques presque post metoo. Et puis, son attitude invraisemblable m'a détachée d'elle : alors qu'elle a déjà fait trois fausses couches tardives et qu'elle est enceinte à nouveau, alors qu'elle risque de tout perdre (enfant et mari ) si elle ne mène pas cette grossesse à terme, elle parcourt à cheval la campagne avec l'aval de son mari, n'arrête pas de tomber et s'agite dans tous les sens pour sauver sa sage-femme accusée de sorcellerie qu'elle ne connait que depuis quelques semaines ! de plus, l'épilogue cinq ans plus tard est bien lourdaud et n'apporte rien à l'intrigue initiale.

Le personnage qui aurait pu être vraiment intéressant, c'était justement la sage-femme, Alice Gray, seule des accusées du procès à être innocentée. Ce personnage est sacrifié, inconsistant, seulement caractérisé par un certain calme et son expertise dans les plantes médicinales. A l'arrivée, on a l'impression de ne pas connaître ni comprendre ce personnage bien falot. C'est d'autant plus frustrant que l'auteure a un certain talent pour peindre l'incertitude de la condition féminine au XVIIème siècle, mettant tout particulièrement en lumière l'angoisse liée à la maternité, que celle-ci ne vienne pas et menace l'existence même du mariage, ou que celle-ci se termine par la mort de la mère en cas de complications.

Bref, ce roman n'était pas pour moi ...

Lu dans le cadre d'une Masse critique privilégiée
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A dix-sept ans et après trois fausses couches, Fleetwood Shuttleworth, l'épouse du maître de Gawthorpe Hall, à Pendle dans le Lancashire, désespère de mener à bien sa quatrième grossesse. Elle s'attache les services d'Alice Gray, jeune sage-femme experte en plantes médicinales, bientôt accusée de sorcellerie en même temps qu'onze autres femmes de Pendle. Persuadée de mourir en couches sans l'aide d'Alice, Fleetwood n'a plus qu'une obsession : sauver la jeune femme de la pendaison, en intervenant lors du vaste procès pour sorcellerie qui s'ouvre à Lancaster en cette année 1612.


Parmi les plus célèbres d'Angleterre, ce procès pour sorcellerie est inhabituel par le nombre – onze - des sorcières exécutées en même temps. Il s'inscrit dans un contexte général de chasse aux contestataires religieux, lancée par un Jacques 1er soucieux d'imposer l'Église anglicane, et à ce point préoccupé par la sorcellerie qu'il a lui-même écrit un ouvrage incitant à pourchasser ses adeptes. Restées dans les mémoires, les sorcières de Pendle ont, depuis, largement inspiré la littérature, suscité récemment quelques pétitions pour leur réhabilitation, et font aujourd'hui le bonheur de l'activité touristique et de l'industrie du souvenir locales…


Si Stacey Halls a le mérite de nous faire découvrir ces événements du 17e siècle en Angleterre, elle s'en est toutefois si librement inspirée qu'on en reste largement sur sa faim sur le plan historique. Faute en est à la narration totalement centrée sur le personnage imaginaire de Fleetwood, dont les préoccupations sentimentales et procréatrices occultent presque tout le reste. A la fois bien trop moderne et d'un cruel manque d'épaisseur qui finit par la rendre exaspérante de naïveté, elle fait du récit une romance trop inconséquente et simpliste, qui, non contente de rejeter sa thématique historique à l'arrière-plan, crée une dérangeante sensation d'anachronisme. Reste un texte fluide et agréable, sans grande originalité de style, qui, après la lenteur de sa première moitié, s'anime des tentatives de son héroïne d'empêcher l'inéluctable, avant une conclusion sucrée à souhait.


Cette exploitation très légère et romanesque d'une thématique dans le vent séduira davantage les amateurs – à vrai dire, plutôt les amatrices ? -, de romance que de roman historique. Une déception pour ma part, qui m'aura néanmoins fait découvrir l'existence d'un intéressant fait d'histoire.


Merci à Babelio et aux éditions Pocket de m'avoir offert cette lecture.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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En prenant ce roman, je m'attendais à des histoires de sorcières, à une immersion dans ce genre littéraire fantastique. Il n'en est rien.
A travers le résumé, j'imaginais l'amitié, la dépendance entre une femme enceinte et sa sage-femme , un peu sorcière. Certes , il y a de cela, mais ce n'est pas ce que je retiendrai. Ce n'est pas ce qui m'a fait frémir.

En 1612, cela fait quatre ans que Fleetwood est mariée. Elle a dix-sept ans. Oui, vous ne rêvez pas, elle a été mariée à treize ans .. une "épouse-enfant", comme l'a surnommée un des domestiques. Lorsqu'on fait sa connaissance, elle est enceinte...enceinte pour la quatrième fois. Les trois autres grossesses s'étant terminées par des fausses-couches, on comprend qu'en tombant sur une jeune-femme se prétendant sage-femme, elle ait envie de la faire venir à demeure, chez-elle. Une amitié naîtra entre elles, et Fleetwood tout naturellement la défendra lorsque cette dernière sera accusée de sorcellerie.

Des procès pour sorcellerie survenus à Pendle, je ne retiendrais rien, parce qu'ils sont loin d'occuper la première place dans ce roman.

De cette amitié, rien non plus ; curieusement tous ces thèmes ne m'ont ni interpellé, ni passionné.

Moi ce qui m'a fait frémir dans ce roman , c'est la façon dont les femmes étaient traitées...

On est en 1612, et il ne fait pas bon être une petite-amie, une épouse, une épouse inféconde , une maîtresse ou une femme qui s'intéresse d'un peu trop prés aux plantes. On a vite fait de se débarrasser de vous à la moindre contrariété.

Votre héritage, vos biens, la maison de votre père, tout cela appartient à votre mari, qui peut l'utiliser selon son bon plaisir, parfois, au détriment de votre bonheur.

C'est cela que je retiendrai de ce roman très mystérieux, opaque, ( un peu trop "opaque" parfois...) , un roman historique qui dénonce la condition des femmes.


Oui, tous les ingrédients étaient réunis pour que j'apprécie cette lecture, et pourtant je n'ai pas réussi à rentrer dans cette histoire, mais d'autres apprécieront...
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Amis(es) Babéliotes, je vais être franche avec vous, j'adore les sorcières et tout ce qui a attrait à elles. Alors, lorsque Babelio m'a proposé en masse critique privilégiée «Les sorcières de Pendle», je me suis empressée de dire oui. J'aime beaucoup lire des romans sur ce sujet, en particulier lorsque ceux-ci sont tirés d'histoires vraies. Très enthousiaste à l'idée de le commencer, j'avoue malheureusement être très mitigée sur celui-ci.

L'histoire se déroule dans le Lancashire en 1612. Fleetwood Shuttleworth, châtelaine de 17 ans, est enceinte pour la quatrième fois. Ayant déjà par trois fois perdu un enfant à naître, elle est déterminée coûte que coûte à mettre au monde celui-ci afin de donner enfin un héritier à son mari.
Terriblement angoissée à l'idée de ne pas arriver au terme de cette grossesse, Fleetwood reprend espoir lorsqu'elle croise par hasard le chemin d'Alice Gray, jeune sage-femme connaissant parfaitement les plantes médicinales. Très vite, ces deux jeunes femmes issues d'un milieu totalement opposé, vont se trouver des affinités. Une réelle amitié va alors naitre entre elles.

Malheureusement pour les deux jeunes femmes, un procès pour sorcellerie s'ouvre à Pendle durant lequel Alice va être accusée avec dix autres femmes. Fleetwood n'aura alors de cesse d'arracher son amie à la potence qui l'attend, non seulement parce qu'elle est intimement persuadée qu'elle est innocente mais également pour se sauver elle-même…

Malgré certaines longueurs, l'autrice décrit parfaitement la société anglaise dans laquelle la condition des femmes, qu'elles soient issues de la haute société ou d'un milieu social peu élevé, était très peu enviable et surtout soumises à la suprématie masculine : pour les unes la procréation et uniquement cela, pour les autres trimer sans fin pour gagner si peu.

Par contre et c'est en cela que j'ai été quelque peu déçue, je m'attendais à un roman centré beaucoup plus sur l'histoire des sorcières de Pendle et de leur procès. Il n'en ait rien puisque tout le long du roman, nous suivons l'histoire de Fleetwood et de sa relation avec Alice et non pas le procès.

Pourtant, Stacey Halls s'est inspirée d'un évènement réel survenu en 1612 à Pendle, il aurait donc été intéressant d'exploiter plus en détail cet épisode judiciaire avéré en Angleterre.

Je remercie cependant Babélio et les éditions pocket pour cette masse critique privilégiée qui m'a permise d'en savoir un peu plus sur le traitement que l'on affligeait systématiquement à cette époque à ces femmes connaisseuses des plantes médicinales que l'on traitait systématiquement de sorcières alors qu'elles étaient seulement érudites avant l'heure.
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439 pages en édition de poche pour une histoire inspirée de faits historiques qui laisse toutefois la part belle à la fiction.
Je la décrirai volontiers comme l'histoire de deux femmes que tout oppose, qui vont pourtant s'entendre et auront l'opportunité de se sauver mutuellement la vie… mais y parviendront-elles alors que tous les éléments sont contre elles ?
Nous sommes en 1612 dans le Lancashire. La condition féminine n'est guère appréciable y compris pour une châtelaine. Quand en plus elle ne parvient pas à mettre au monde des enfants vivants, sa situation n'est guère enviée. C'est sur cette base que commence l'intrigue qui nous offrira plusieurs rebondissements. Jusque dans les dernières pages je n'ai pas su comment allait se conclure ce récit prenant.
Tout ne m'a pas plu. J'ai par exemple été fortement agacée par Fleetwood que je trouve parfois trop nonchalante alors qu'à d'autres moments elle se montre volontaire et téméraire. Néanmoins son évolution est remarquable et sa psychologie assez bien rendue.
Le rythme du récit m'a paru chaotique. Est-ce parce que la narration se fait à la première personne ? La plongée constante dans les pensées, souvent répétitives, de Fleetwood pourrait expliquer cela.

Un récit prenant, des évènements pour le moins troublants, une immersion dans l'Angleterre du XVIIe et une part de fantastique font de ce roman un agréable moment de lecture.

Je remercie les éditions Michel Lafon (Pocket) pour cet envoi et Babelio pour l'organisation de la Masse Critique.
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Août 1612, dans le Lancashire (nord de l'Angleterre) restera dans l'histoire de l'Angleterre comme l'une des dates les plus sombres : celui d'une douzaine de femmes accusées et pendues pour des faits de sorcellerie.
Cet évènement est certes moins connu que son équivalent américain (Salem, Massachusetts) mais pas moins terrible.

C'est dans ce contexte que Stacy Halls situe son histoire : Fleetwood Shuttleworth, est une châtelaine de 17 ans qui est enceinte pour la 4ème fois mais craint par-dessus tout une nouvelle fausse couche. Au début du roman, elle se présente comme une jeune femme peu sûre d'elle et on comprend vite qu'elle est très infantilisée par sa famille comme par son mari. C'est une jeune femme tout à fait conforme aux attentes de son époque : c'est-à-dire dans la retenue, très réservée et qui laisse la gestion de son domaine et des ses biens à son mari.
Puis elle rencontre Alice Gray, une jeune femme du peuple. Contrairement elle, elle n'est pas éduquée et n'a aucun des codes de la société dans laquelle Fleetwood évolue, mais elle a des connaissances très précieuses pour la future maman : elle connaît des remèdes à base de plantes qui aident à faciliter les grossesses notamment. L'amitié entre les deux femmes se développe, et au contact d'Alice, Fleetwood apprend à devenir une femme assurée au caractère plus affirmé.

J'ai été parfois décontenancée face à cette lecture car je m'étais imaginé lire un récit purement historique qui se déroulerait autour du procès, or c'est davantage une histoire de femmes et d'amitié - tout à fait plaisante par ailleurs.
Il m'a fallu m'y reprendre à plusieurs fois pour aller au bout de ce roman, le début assez brumeux et mystérieux ayant de quoi décontenancer le lecteur. Puis les quatre parties du roman suivant l'évolution de sa narratrice (Fleetwood), la première partie est plus lente, plus descriptive, dans l'observation alors que les suivantes sont plus dans l'action et donc plus dynamiques avec les dialogues qui prennent la plus grande part du récit.
J'ai donc aimé suivre sur chemin vers une plus grande assurance et une certaine forme d'émancipation du personnage de Fleetwood avec les épreuves qui lui permettent de se confronter à la réalité de l'époque dans laquelle elle vit et aussi aux dures réalités de la vie. En cela c'est un personnage que j'ai trouvé attachant et à qui on peut facilement s'identifier.
Il est vrai que j'ai été un peu déçue par l'aspect historique qui est surtout survolé et prétexte au développement des personnages - parfois sur un ton un peu trop moderne pour l'époque décrite. S'il est vrai qu'il n'y a ni la précision historique des romans de Paul Doherty ni la maîtrise de la narration comme chez Anna Hope ou le langage très imagé de Jessie Burton (pour citer des compatriotes auxquels son roman a été comparé), cela reste un premier roman fort sympathique à lire servi par une langue moderne et agréable(au-delà de sa superbe couverture!).
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Nous sommes en 1612. Fleetwood est une très jeune chatelaine de 17 ans, mariée à Richard Shuttleworth. Enceinte pour la quatrième fois, elle redoute de perdre à nouveau son bébé, comme elle a perdu les trois premiers. Elle a trouvé une lettre plutôt inquiétante dans les affaires de son mari et subit le mépris de sa mère qui la voit incapable de mettre au monde un héritier.

Autant dire que l'époque n'est pas tendre pour les femmes, ce que confirme pour Fleetwood sa rencontre avec Alice, une jeune guérisseuse, qu'elle va choisir comme sage-femme, et qui va lui ouvrir les yeux sur Richard auquel elle faisait aveuglément confiance. A son contact et grâce à sa connaissance des plantes, sa santé s'améliore et la grossesse poursuit son cours. Mais Alice est considérée comme une sorcière et arrêtée. L'étroite amitié qui unit les deux jeunes femmes confrontées à un monde qui leur est hostile, va leur permettre de se sauver mutuellement.

Le roman de Stacey Halls est tiré d'une histoire vraie, celle des procès des sorcières de Pendle dans le Lancashire qui ont abouti à leur mise à mort, sauf une, Alice, qui a été acquittée. Un très beau roman, roman historique, roman d'amour, d'amitié, de suspense, mais aussi celui d'un combat contre l'injustice, l'obscurantisme, la suprématie masculine. Des personnalités attachantes et une réhabilitation de ces fameuses sorcières qui habitent encore l'imagination collective sous la forme d'êtres maléfiques qui font peur aux petits enfants...Or si c'était tout simplement le savoir et la sagesse de ces femmes qui faisait peur, remettant en question la toute puissance des hommes et l'arrogance des rois ?
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J'ai adoré et je tiens à remercier Babelio et l'édition pocket pour cette Masse critique privilégiée. Je l'attendais avec tellement d'impatience et il n'a déçu aucune de mes attentes.

L'édition poche reprend la couverture de l'édition grand format. Un choix judicieux à mon sens puisqu'elle nous met immédiatement dans une certaine ambiance : celle d'une auteur époque, à la campagne, où les superstitions vont bon train... En effet, à Pendle, un magistrat cherche à se faire bien voir du roi. Son ambition le pousse à interpellé bon nombre de femmes, soupçonnées de sorcellerie. Parmi elles est accusée à tort Alice Grey, sage-femme sans le sou mais ayant une alliée puissante : la châtelaine du coin, Fleetwood Shuttleworth. Cette dernière en est à sa quatrième grossesse. Aucune avant celle-ci n'a pu être menée à son terme. Or, celle-ci pourrait lui être fatale. C'est là que son chemin croise celui d'Alice.

Avec un tel titre, on pourrait penser que la narration se focaliserait sur Alice. Il n'en est rien. L'héroïne reste Fleetwood : sa grossesse, son mariage, son passé. Pour autant, le destin de cette châtelaine est lié au devenir de ces sorcières de Pendle. Je suis ravie de voir que l'autrice s'est inspirée de personnages réels, de faits réels pour tisser une histoire d'une grande rigueur historique et très prenante. On peine à lâcher le livre. le rythme est très bien dosé et nous offre une forme de féminisme qui ne détonne pas dans cette société du XVIIe siècle.
Pour ce qui est de la dose de fantastique, qu'on pourrait légitimement attendre ou au contraire ne pas attendre selon les attendus vis-à-vis de ce récit, elle est astucieusement dosée pour ne rester que suggérée : au lecteur de faire son choix.
Pour la fin, j'ai essayé de me tempérer, de n'imaginer aucune fin afin de ne pas être déçue. Il est vrai qu'arrivée à un certain stade, on se dit que toutes les fins sont possibles allant du happy end au tragique. . La fin apparaît, du moins à mes yeux, comme réussie. Une conclusion en accord avec l'ensemble du récit et le parti-pris de l'autrice.

Je finis en recommandant vivement cette lecture, d'autant plus si vous êtes dans le mood automnal. L'ambiance est garantie.

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Un peu dans la veine de la petite boutique aux poisons de Sarah Penner , il est question ici d'une histoire de femmes qui veulent un peu s'émanciper du joug patriarcal (go my girls!)
Évidemment en 1612, c'est encore moins facile d'y arriver qu'en 2022 🙄

🧙
Fleetwood, 17 ans , essaie de donner un héritier à son Richard de mari. Malheureusement, après 3 fausses couches, sa 4eme grossesse risque d'être fatale...

🧙
Elle rencontre fortuitement Alice, sage femme de son état, l'alchimie passe bien entre elles, et Alice semble pouvoir peut-être l'aider à mener sa grossesse à terme...

🧙
C'était sans compter le procès à venir de Sorcières (comme ainsi nommées par les gros beaufs de justiciers imbus de pouvoir) et Alice est vite menacée par cet événement...

🧙
Une belle histoire d'amitié envers et contre tout, de femmes qui tentent de vivre par elles-mêmes... Mais pas du tout de sorcellerie ou de magie comme on pourrait s'y attendre

🧙
Mention spéciale à cette couverture absolument magnifique, avec de jolis détails à découvrir

Une belle lecture pour moi, sans être un coup de coeur

Bon weekend ❤️
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Une histoire de sorcières qui se passe au XVIIe siècle, voici qui promet d'être intéressant… Sabbat, conversations avec le diable et chasse aux sorcières. S'il est question de ce dernier sujet, le roman s'inspirant d'un procès qui a eu réellement lieu, cela ne sera jamais traité qu'en arrière-fond. Si pour certains cela a été particulièrement déceptif, pour ma part j'ai bien aimé ce roman malgré quelques maladresses.

Lancashire, 1612. Fleetwood Shuttleworth est mariée à Richard depuis quelques années et leur bonheur serait complet si elle parvenait à mettre au monde un enfant. Trois grossesses se sont soldées par autant de fausses couches, et pour cette quatrième, rien n'est gagné depuis que Fleetwood a trouvé une lettre de son obstétricien informant Richard qu'elle ne survivrait pas à une nouvelle grossesse. C'est pourquoi, lorsqu'elle fait la rencontre d'Alice Gray, une sage-femme taciturne qui sera accusée de sorcellerie, elle fera tout pour la sauver… on peut aisément imaginer qu'en 1612, il est difficile pour une femme, même bourgeoise et mariée au futur shérif du comté, de pouvoir remuer ciel et terre. Hé bien, pas dans ce roman, qui fait un peu fi de la réalité d'alors : Fleetwood va par monts et par vaux à cheval, dans tous les milieux, frappe à toutes les portes que le réseau de son mari peut lui ouvrir. Et tant pis si elle vit une grossesse à risque, souci qui est relégué au fin fond de son esprit courageux, sans que jamais il ne soit un obstacle. Et pourtant, comme l'annonce la quatrième de couverture, « Être une femme est le plus grand risque qui soit » (merci Michel Lafon pour cette phrase profonde sans aucune once de cliché !).

Bon d'accord je prends cette phrase au premier degré. Et pourtant, malgré son côté ridicule, elle souligne un point que j'ai aimé dans le roman : le fait qu'il était grandement facile à cette époque pour une femme (puisque c'est à celles-ci que revenait cet honneur) d'être accusée de sorcellerie. Il suffisait d'être plus ou moins en dehors de la société, d'être trop proche de la nature et notamment d'avoir une solide connaissance des plantes médicinales, ou tout simplement d'être l'objet de rumeurs, d'envieux ou d'une simple méchanceté… cela pouvait aller très vite, et une fois dans le collimateur de la justice, ici d'un shérif ambitieux qui souhaite plaire au Roi et assurer sa retraite, c'était fini… Donc oui, il n'y a pas beaucoup de sorcières malgré le titre et sa promesse, mais le thème me paraît malgré tout respecté, sous un angle intéressant.

Ce qui donne un curieux mélange entre ce cadre historique ancien et les pensées plutôt modernes de Fleetwood : cette jeune fille (elle n'a que dix-sept ans) d'un courage hors normes, s'entiche d'Alice et tiendra tête à tout le monde pour la sauver : Richard, sa mère, etc. Alice, la seule amie qu'elle eut dans sa vie, traumatisée qu'elle par un événement marquant (on ne pourra que deviner ce dont il s'agit) et par le manque d'amour de sa mère, puis celui, malgré tout temporaire, de son mari. Je ne sais pas si à cette époque, une femme ayant fait un mariage arrangé, se souciait tellement de l'amour de son mari, ni pouvait se mouvoir aussi librement que le fait Fleetwood. Je me suis laissé guider malgré tout dans cette lecture avec un certain plaisir.
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