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Antoine Berman (Autre)Bernard Géniès (Autre)
EAN : 9782213012841
839 pages
Fayard (25/05/1983)
4.61/5   14 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Fayard, Editions Recherches - 01/1998)


Voici un portrait saisissant, nouveau, étrange du paysan français du XIXe siècle. Etrange en effet, et étranger, ce " sauvage " couchant dans des huttes sur des bottes de fougère, largement illettré, ignorant le système métrique, la monnaie et la langue française, parfois même le plus grand pays au-delà du sien. Les proverbes - ce livre en fourmille -, les chans... >Voir plus
Que lire après La fin des terroirs : La modernisation de la France rurale, 1870-1914Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Une étude monumentale

La vie quotidienne des paysans depuis la Révolution jusqu'à l'entre-deux-guerres.
Une vie de labeur et de misère. Une vie de reclus dans le hameau ou le village, souvent à cause de chemins impraticables mais, surtout, à cause du langage. En effet, le patois parlé au village n'est pas le même que celui utilisé dans la vallée d'à coté. de ce fait, les paysans ne connaissent pas le commerce, les échanges, vivent, se marient entre eux, travaillent et se nourrissent toujours de la même manière.
Une vie faite d'habitudes et de traditions.

Le changement se fera en plusieurs étapes.
La première et la plus importante sera l'imposition de la langue française d'abord dans l'administration puis progressivement dans la vie de tous les jours.
Ensuite, viendront les grandes voies de communication, le chemin de fer, puis l'amélioration de l'état des chemins qui permettra de découvrir d'autres mode vie, de pratiques agricoles et participera aussi à l'exode rural. Ne pas oublier, non plus, le service militaire et les guerres qui feront que les hommes ayant connu et vu d'autres horizons, à leur retour, n'accepteront pas toujours de reprendre leur vie d'avant.

L'auteur nous raconte la vie de ces paysans, remplie de traditions et de coutumes comme les veillées, les chants, les fêtes , les marchés, les foires qui, toutes vont être mises à mal par la modernisation des campagnes et disparaître progressivement.

Cet ouvrage est une somme d'informations, chaque page apporte son lot de nouvelles connaissances et la richesse de l'ensemble est absolument remarquable. Eugen Weber a fourni un travail titanesque.

Si vous êtes intéressé par le monde rural et la "petite histoire" de la vie de tous les jours avant la modernisation, ce livre devrait vous convenir.
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Le livre qui m'a donné la passion de l'histoire sociale et individuelle.
Histoire des habitants des terroirs, pas encore français, soumis à la superstition religieuse et aux croyances populaires délirantes dans une vie faite de souffrances et de maladies innombrables, qui court de 1870 à la première guerre mondiale. A lire et relire. * * *
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Critique de Pluriel sur ce livre.
"Le livre d'Eugen Weber fit sensation à l'époque de sa parution. En effet, il montrait que la France rurale était longtemps restée prisonnière de coutumes, de traditions, de cultures routinières et de particularismes locaux et affirmait que la modernisation fut très tardive et ne date que des dernières années du XIXe siècle. Ce n'est qu'avec la IIIe République qu'on transforma les paysans en Français, pour reprendre le titre original de ce livre. Cet ouvrage, devenu un classique, fait revivre un monde disparu, celui des ruralités particularistes, d'une vie quotidienne vouée à la répétition, de modes de vie routiniers scandés par d'innombrables rituels, où l'on parle une multiplicité de dialectes et de patois, où les principales distractions sont les veillées et les chansons.
Dans sa belle préface, Mona Ozouf évoque à son tour cette France rurale qui précéda l'entrée dans la modernité et que la République, notamment par son école, va bientôt sortir de sa torpeur."
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Un monde en sans cesse disparition, évolution, effondrement et foisonnement, un monde moderne, terriblement vivant.
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critiques presse (1)
Telerama
29 juin 2011
Cette Fin des terroirs est d'abord une restitution amoureuse, formidablement vivante et remarquablement documentée d'une France rurale, ancrée dans un long passé, à la fois lourde et riche de ses traditions.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les anciens talents fondés sur l'observation et sur l'imitation de ceux des anciens, les vieilles intuitions apprises par l'expérience laissèrent la place aux nouvelles techniques et aux pratiques rationnelles.
La terre perdit son caractère sacré...

Les machines détruisirent l'harmonie qui unissait 'homme à son univers en rendant inutile les talents qu'il avait durement acquis ainsi que les gestes qui y étaient attachés.
Dans le nouveau monde, le tour de main du paysan n'était pas plus nécessaire que son patois.
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Dans les Hautes-Alpes, l'hiver bloquait les familles pendant six mois.

Les hommes, les femmes, les enfants et les animaux devaient vivre ensemble entassés dans l'étable : des banc, une table, un poêle à charbon, trois ou quatre lits avec deux ou trois personnes par lit ; entre les lits des chèvres et des moutons ; les veaux au milieu; et tout au fond, les chevaux, les vaches et les boeufs. Les cochons étaient relégués dans le coin le plus éloigné des lits.
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En 1869, un inspecteur d'académie déclarait : " Les gens doivent apprendre de l'éducation toutes les raisons qu'ils ont d'apprécier leur condition".

Un manuel d'instruction civique se proposait d'accomplir cette tâche :
1) La société française est régie par des lois justes, parce qu'elle est une société démocratique.
2) Tous les Français sont égaux en droits ; mais il y a entre nous des inégalités qui viennent de la nature ou de la richesse.
3) Ces inégalités ne peuvent disparaître.
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Les rapports des officiers font état de l'obligation de l'emploi d'interprètes pour comprendre les parlers locaux incompréhensibles.

En 1858, la Vierge qui apparut à Bernadette Soubirous n'avait pas besoin d'interprète ; mais elle jugea nécessaire de s'adresser à la jeune fille dans le dialecte pyrénéen de Lourdes, où ses paroles sont maintenant gravées :
" Que soy era immaculade concepcion ".
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Jusqu'à 1816, on n'exigeait d'un enseignant aucun titre ou preuve de compétence. L'éducation populaire en souffrait, comme sous la férule d'hommes comme le magister de l'école secondaire de Noyers, dont la salle de classe était si mal tenue et si pleine d'araignées " que l'on pouvait difficilement apercevoir le Citoyen Colibeau à travers les toiles d'araignées, particulièrement quand il donnait son cours avec un bonnet de nuit, en robe de chambre et en sabots".
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Video de Eugen Weber (3) Voir plusAjouter une vidéo

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