Histoire du catholicisme québécois, tome 1 : Le xxe siècle

Cinq étoiles malgré mes réserves.
On sait dès le début que Jean Hamelin va nous livrer une critique sévère de l'Église Catholique Romaine au Québec. Dans son introduction Hamelin dit que l'une anthropologie antilibérale allait naturellement avec le corporatisme fasciste. L'Église ne croyait pas à l'égalité des hommes mais plutôt que des élites devaient gouverner les pays. En même temps, les gens devaient appartenir à des corporations afin de s'assurer de leur bien-être. Il répète le même thèse dans sa conclusion qui est un des points faible de son livre qui est dans son ensemble très solide. le vrai fascisme a été un phénomène très marginal au Québec. le fait que les Québécois avaient très peu d'enthousiasme pour les guerres anglo-saxonnes ne veut pas dire qu'ils étaient fascistes. Les droits des francophones et des catholiques étaient brimés partout au Canada. Les québécois avaient très peu enthousiasme pour les guerres à la défense de la Grande Bretagne ce qui n'est pas la même chose que d'appuyer Hitler ou Franco.
Bien que je rejette catégoriquement ce rapprochement du catholicisme québécois avec le fascisme européen, je dois reconnaitre que la critique d'Hamelin est souvent très juste.
Pendant la période de1898 à 1940, l'Église Catholique s'opposait à bien de choses et avait énormément d'interdits. Elle était contre les la démocratie, le communisme, le socialisme, le travail le dimanche, les mariages mixtes (entre protestant et catholique), le divorce, les juifs, l'émancipation de la femmes, la participation des femmes dans les professions libérales, l'industrialisme, le cinéma, les tavernes et les "douceurs" du tabac. Hamelin fait tout pour exposer le bien-fondé de la révolte au Québec contre l'Église Catholique (à savoir la révolution transquille) qui aurait lieu pendant les années soixante (et qui est donc un des sujets du deuxième tome de son histoire). Néanmoins au moment où le premier tome se clôt, l'Église Catholique avait le contrôle des vies des Québécois francophones dans tous les moindres détails. Les femmes qui avaient le droit de voter dans les élections fédérales depuis 1918 n'avaient toujours pas le droit de voter dans les élections provinciales québécoises.
Pourtant l'Église ne voulait pas simplement imposer son autorité sur la société québécoise; elle avait aussi des projets. Elle était pour l'évangélisation du tiers monde, les droits de francophones en dehors de Québec, le syndicalisme catholique, la colonisation des terres marginales, une réduction de l'émigration envers les États-Unis, l'enseignement du latin et grecque classique, la croissance des salaries des prêtres, l'augmentation du nombre de prêtres et nonnes, l'expansion du système hospitalière catholique, la philosophie thomiste et les pèlerinages.
L'Église Catholique a obtenu très peu pour les catholiques francophones dans les autres provinces et son programme de colonisation a été un fiasco. Pourtant, je trouve que Jean Hamelin est un peu malhonnête quand il prétend que les programme sociales et économiques de l'Église Catholique ont été ont été des échecs. Les écoles catholiques ont réussi à réduire le taux d analphabétisme au Québec et l'Église a bien lancé l'enseignement des sujets commerciaux. Grace aux hôpitaux et aux services sociales catholiques, il y a eu une diminution de taux de mortalité enfantine dans la province. Si les progrès était modeste avant la deuxième grande mondiale, l'Église a certainement crée les bases. Pendant les vingt années après la guerre le progrès a été énorme.
Le livre d'Hamelin est maintenant vieux de presque 40 ans mais il exprime un point de vue libérale qui domine toujours au Canada. Il serait difficile de complètement démolir ses thèses mais on a besoin d'un nouveau livre qui va les nuancer quelque peu.