Histoire du catholicisme québécois, tome 3 : De 1940 à nos jours

Publié en 1985 "Histoire du catholicisme québécois - Tome II" couvre la période 1940 à 1984. Ca va de soi qu'il manque de recul mais il offre un chronique extraordinaire de l'Église Catholique Québécoise au sommet de son pouvoir et sa chute imprévu et catastrophique pendant la Révolution Tranquille.
En 1960, L'Église est arrivé à la fin d'une très longue période d'expansion. le nombre de prêtres et religieuses était le plus élevé de toute son histoire. Elle avait le contrôle absolue des systèmes d'éducation, de services sociaux et des hôpitaux qu'elle va perdre dans les dix années suivantes. En même temps, l'Église va céder la direction des syndicats catholiques aux travailleurs membres. Finalement, le Saint Siège allait répudier le style autoritaire et hiérarchique de l'Église Catholique. Avec Vatican II "l'Église est devenue le peuple de Dieu" et l'hiérarchie était chargée d'être "au service de la communauté" . En 1985 il aurait été difficile d'imaginer jusqu'à quel point les consignes ont été suivies.
On voyait la crise de loin. Au commencement de la deuxième grande guerre mondiale le taux de fréquentation des églises a commencé a diminué. le nombre de vocations dégringolait. Pendant les années cinquante le gouvernement de l'Union nationale dirigé par Maurice Duplessis donnait de plus en plus de rôles à une Église qui avait de moins et moins d'effectifs. Quand les Libéraux de Jean Lesage ont gagné les élections de 1960, ils ont commencé à étatiser tous les services sous la direction de l'Église. Les évêques ont protesté mais ils n'ont pas essayé de dérailler les projets des Libéraux, car ils étaient très conscients du fait qu'ils n'avaient plus les ressources humaines nécessaire pour s'en occuper.
Hamelin n'essaie pas d'expliquer les changements culturelles au sein de la population québécoise qui ont provoquer le déclin de la pratique de la religion et du nombre des vocations. Il note en passant qu'une portion de la société à abandonner la culture catholique pour la culture de la consommation sans précise ce que c'était. Son livre est une histoire des évêques, des dirigeants des organisations catholiques et les intellectuels de la presse catholique et leurs efforts de freiner la transformation qui se faisait dans la société québécoise. Pour comprendre pourquoi il y a tant de défections dans le troupeau catholique il faut regarder les films, lire les romans et écouter les monologues des humoristes qui ont commenté le phénomène. Hamelin qui n'était pas un historien de culture populaire a tout simplement écrit un autre genre de livre.
Ce que j'ai trouvé curieux c'est qu'Hamelin a mentionné le Refus Global comme étant un document important du camp anticatholique. Pourtant , il faut reconnaitre que le Refus Global qui a été un manifeste surréaliste et communiste signé par des poètes, peintres et d'autres artistes n'a eu aucun impact sur la société québécois. Hamelin préférait penser vraisemblablement que l'opposition à l'Église venait des intellectuels plutôt que les couches populaires.