Alors alors… Je viens de terminer ce tome et je suis… Euh… Voilà… J'ose espérer que ma note parle d'elle-même mais je vais essayer d'étoffer pour ceux qui veulent se lancer dans cette aventure bien entamée – si vous en êtes au 14ième tome je me doute que vous êtes sacrément engagés quoi.
Il est mauvais – plus de suspens – mais pas parce qu'il est mal écrit, juste parce que ça fait quelques tomes que c'est déjà LA MEME histoire et qu'on en a marre. J'en viens à me demander si l'auteure ne fait pas des copier/coller récurrents de ses 18 pages de descriptions de lieux, de vêtements, de la façon dont les gens se déplacent, se regardent, la jugent, la jaugent ; de sa propension à être si forte et froide lorsqu'elle tient un flingue et le vide qui l'habite lorsque c'est le cas… Des odeurs, des goûts, de la tension, des pouvoirs, des liens métaphysiques et de la parure de soie du lit de
Jean-Claude…
Cela dit, dans chaque tome, Anita a des espèces de répliques phares qui reviennent comme des mauvaises blagues tout le long des chapitres… Ici ça sera "Je ne comprends pas" et "Vous ne le verriez pas même si on vous mordez la fesse gauche" qui a eu le malheur de faire rire une fois quelqu'un et qui a incité l'Exécutrice à abuser de l'expression.
Il y a aussi tout le pan psychologique que je trouve complètement fumé. Anita est clairement odieuse, toxique, particulièrement stupide, elle ne comprend rien MAIS elle arrive à nous parler comme la page la plus complète de Wikipédia – au nez et à la barbe de gens plus concernés par le problème qu'elle… Genre elle a une culture qui dépasse celle de ceux qui ont VRIAMENT vécu les faits. Et elle essaie de faire passer ça avec cette espèce de fausse humilité qu'il n'y a vraiment que
Laurell K. Hamilton qui arrive à distiller de façon si méprisante dans ses personnages… Ca m'a donné envie de lui mettre des gifles, et c'est assez fort qu'un personnage de fiction me soit aussi antipathique – surtout quand c'est censé être le personnage principale.
Puis Anita est quand même sacrément horrible sur bien des points, dès le premier chapitre avec Ronnie, sa meilleure amie, elle se montre d'une violence dégueulasse. Ca se concrétise d'ailleurs tout le long du bouquin avec Richard – que je ne porte pas forcément dans mon coeur mais WHA la patience…
Je soulignerais aussi que des chapitres entiers tournent autour d'un comique très vaudeville et très pas drôle... Tous les personnages balancent donc la même info d'une manière différente et personne ne se comprend… Ca donne des situations aussi débiles que :
- Ce fromage est blanc ?
- Je voulais effectivement dire que ce fromage était immaculé et même crémeux.
- Ne tournez pas autour du pot de yaourt, est-ce qu'il est vraiment blanc ou est-ce que vous vous foutez de moi ?
- Je ne sais pas, comment le vois-tu toi ?
- Bah je ne sais pas, c'est pour ça que je vous pose la question !
- Et bien regarde le mieux.
- Répondez-moi qu'on en finisse !!!
Et ça peut franchement durer des dizaines de pages en version Anita Balke.
Puis bon, y a toujours cette ardeur qui flingue clairement l'intrigue de base… Alors, pour une fois, Hamilton ne fait pas semblant de nous trouver une intrigue intéressante dont elle ne parlera pas au détriment des scènes de cul… C'est honnête : Anita va devoir trouver de nouveaux partenaires et l'intrigue politique sous-jacente sera résumée en un paragraphe à la fin du bouquin – comme quoi quand elle veut elle peut être concise.
Là aussi vous allez avoir droit à un florilège de manipulations en tout genre pour que vous puissiez profiter de tout un tas de scènes de sexe – cela dit moins dérangeantes, je trouve, que dans le tome 12, mais comme dit, pour le coup, le but de ce tome c'est le sexe donc on est un peu moins déstabilisé par la propension d'Hamilton à nous servir tout le champ lexical du coït. C'est FORCEMENT entrecoupé par plein de passages où Anita explique – ou se fait expliquer – comme elle est plus belle que tout le monde, plus cultivée que des vampires vieux de 7 siècles, plus forte qu'eux et BIEN SUR où elle ne comprend naïvement pas que c'est la meilleure et où c'est censé faire tout son charme…
Bref rien de nouveau sous les tropiques… Une plume qui a des élans de génies, parfois, mais qui se cantonne à faire de la fiction pour des adolescentes – son public grandit mais pas ses histoires en somme.
Ce qui donne des histoires inexistantes avec des personnages dont on se passerait bien, toujours plus d'excuses pour faire des scènes de cul sans queue – LOL – ni tête, des intrigues noyées sous les synonymes du mot "baiser" - quoi que y a des passages tellement vulgaires que c'est le seul mot qui est employé – et une Anita toujours aussi unique, attirante, puissante et pas enceinte – là aussi, vraiment, 10 chapitres de débat pour un résultat qu'on sait négatif c'est nul…
Moi c'est mes lectures rapides entre deux bouquins plus intéressants et, souvent, plus lourd émotionnellement… Ca me repose le cerveau, j'ai pas besoin de réfléchir, ça se lit vite malgré tout, c'est assez fluide même si ça me fait lever les yeux au ciel, sans compter que je suis du genre têtue et que dès que je commence une série de livre j'aime pas m'arrêter en plein milieu… Mais faut pas lire ça en attendant de la substance et d'être happé par une histoire fantastique de dingue. Je pense qu'il y a nettement mieux dans le genre.